La Montagne, on en est tout tristes, nous annonce en Une que la « cuisinière personnelle de Mitterand » nous a quittés. C’est effectivement cette femme que Tonton avait recrutée, entre 1988 et 1990, pour lui concocter de la bouffe moins fatigante que les sempiternels soufflés de sole au Grand-Narmier et autres poulardes demi-deuil en papillotte… pfff encore du foie gras fumé avec ses blinis au caviar ! Un film en avait été tiré : « Les sapeurs du Valais » , avec madame Frot au tablier et aux fourneaux et, si je me souviens bien, Jean d’Ormesson dans le rôle du Prince. Edifiant : on y voyait notre avisée cuistote prendre carrément le TGV pour aller au marché de Brive trouver les petits cèpes frais nécessaires à sa modeste et rustique tourte aux champignons. Par la suite, on a vu du homard un peu envahissant chez le Président de l’Assemblée, etc… tandis que le minimum vieillesse stagnait piteusement. Mais ceci n’est qu’une vision par le petit bout de la lorgnette : le train de vie de l’état, c’est peanuts, paraît-il, face à notre dette abyssale : il faudra au moins trois siècles à remplacer, dans les soirées festives de nos Chefs, le homard breton de petite pêche par du filet de maquereau-moutarde pour espérer remonter quelque peu la pente.
Ceci étant, et dans le même but de boucher les trous, le gouvernement songe à un truc très efficace et de haut rendement : alourdir le malus automobile pour les réfractaires à la baisse des rejets de CO2… le Figaro estime ainsi qu’alors seules les bagnoles hybrides ou purement électriques y échapperaient : à plus de 40.000 euros la bête, ça va sérieusement encourager à n’acheter que de l’occasion, ou à conserver sa vieille tire. Le barême est déjà assez saignant tel qu’il est, voyez : la marque Sub-à-roues, qui vend très bien au Japon, évidemment, et puis outre-Atlantique, coulait des jours paisibles chez nous… elle s’est carrément sabordée, vu qu’au tarif assez banal d’environ 30.000 euros pour un véhicule moyen, pas plus mal fichu qu’un autre, marchant à l’essence, ni hénaurme ni étiqueté grand-luxe, il faut ajouter… 13.000 euros de taxe CO2 ! C’est une mise à mort, ou ça y ressemble bigrement.
En somme, soyons riches, ayons de l’argent, ça nous évitera d’en perdre dans des taxes ruineuses et désagréables, certes, mais que la morale républicaine, la lutte contre le réchauffement climatique, et le redressement de nos finances justifient pleinement.
Tibert