Le mauvais gras

( Nous avons le plaisir d’apprendre que les péages d’autoroutes ne vont augmenter que « modérément » l’an prochain. C’est le Monde qui porte cette bonne nouvelle : 0,92 % en moyenne, soit par exemple pour un trajet Paris-Clermont-Ferrand (42,30 euros actuellement, une arnaque !) un tout petit 38 centimes : ça reste une arnaque. Je persisterai donc à boycotter autant que possible ces rubans asphaltés hors de prix, ce hold-up de nos routes, payées avec nos sous et confisquées, merci monsieur Villepin, par des groupes privés. )

Mais autre chose : Le Monde, toujours lui, commente la situation pénible où se trouve monsieur Barnier, qui doit faire adopter un budget 2025 avec des flingues dans le dos. Je cite : « Il n’avait sans doute pas mesuré à quel point la culture du compromis reste étrangère au pays et combien le sérieux budgétaire y est une donnée relative » . J’écris « DES FLINGUES » car si madame Le Pen pose ses conditions, pour d’autres – la gauche, en bloc – c’est sans condition, ayant depuis le début annoncé que, quelles que fussent les propositions, ce serait non : ce n’est pas du chantage, c’est la volonté de mise à mort, mordicus. Vexés qu’on ait refusé leur sémillante candidate première ministre, issue du doux cénacle des énarques parisiens, dépourvue de toute expérience mais redoutablement cramponnée au programme délirant du NFP, je veux dire de LFI.

Il y a des constats navrants, et la phrase citée plus haut les reprend clairement. Nos partis politiques sont irresponsables, juste attachés à défendre leurs petits prés carrés. La situation du pays ? rien à foutre, pourrait-on dire sobrement. Et le « sérieux budgétaire » va bien tant qu’il s’agit de ponctionner toujours plus le contribuable : ça on sait faire, la gauche s’en est fait une spécialité reconnue. On ne sait d’ailleurs faire que ça : dès qu’il s’agit de serrer la ceinture à l’état, on devient manchot. J’ai cité il y a peu les 70 péquins attachés aux cuisines du premier ministre (*) : c’est juste soulever un bout du coin du voile. Nos institutions grouillent de niches ruineuses, boursouflées, parasitaires, de rentes de situations illégitimes, de boudoirs douillets sans autre utilité que de bien nourrir leurs occupants. Il faudrait du courage…

L’olibrius qui a été élu derechef à la Maison Blanche ce mois-ci a bien des défauts ; on va quand même pointer une décision qui décoiffe (sic) : pressentir Elon Musk, cet Ovni politique urticant, pour qu’il s’emploie à « dégraisser le mammouth » administratif des USA. Notre Claude Allègre de ministre avait touché juste, là où ça fait mal, et voulait faire cet utile travail à l’Educ’Nat, pétrolier géant ingouvernable de 1,5 millions de salariés : eh bien c’est maintenant qu’il nous faut un Elon Musk ! mais équilibré, têtu, incorruptible, et courageux : il a de quoi s’occuper, à identifier, mettre au jour, pointer du doigt les endroits où ça consomme, ça consomme le budget de l’état… sans rien produire d’utile, voire en contre-production.

Tibert

(*) Une idée… je sais bien que c’est peine perdue, mais disons toujours… vu que les grands corps d’état, les ministères, etc… sont tous à Paris, forcément, pourquoi ne pas regrouper les diverses cantines « de luxe » en un seul établissement, disons entre le 7ème et le 8ème arrondissement ? pas à Marx Dormoy, vous pensez bien. On y programmerait tous les dîners classieux, les réceptions, les buffets diplomatiques, les… bref ce serait là qu’iraient gueuletonner, aux frais de la nation, nos Chefs et leurs invités. Economies d’échelle, ça s’appelle ; ça se pratique très couramment dans les boîtes bien gérées.

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