Tenez, une contribution très parisienne du bobo soucieux de sa flore intestinale – chaque appartement aura son composteur, foi d’Hidalgo ! Le Monde donne la plume à une philosophe, pour qui le duo fermentation / pourriture est à mettre en pleine lumière : « La fascination pour le moisi marque la fin de la société d’abondance ». Si l’on rapproche cette assertion peu appétissante avec le kit de vocabulaire associé aux opinions qui sortent des clous de la Bonne-Pensée : France moisie, rance… on constate là une contradiction criante. Alors, ce moisi ? c’est de gauche, ou de droite ? et où classer le kombucha ? voilà une question qu’elle est bonne. Au passage, notons que la fermentation – le pinard dont Noé abusait, le pain que Jésus multipliait – n’a pas attendu que la faune progressiste de la rive-droite s’en empare, et heureusement !
Mais poursuivons sur le moisi : les deux lignes ferroviaires pour bouseux ( = Intercités) qui relient comme elles peuvent la capitale (what else ? ) à Clermont-Ferrand et Limoges sont lamentables, du matériel moribond, des infrastructures en mauvais état, dignes de pays en voie de développement ; des retards chroniques, mais des tarifs en hausse, tandis que le PDG de la SNCF fait profil bas : « L’État a pris les bonnes décisions, mais un peu tard. Je suis désolé pour les Auvergnats. Je les comprends » . Mais une bonne décision prise trop tard, c’est une mauvaise décision. Quand les locos sont à bout de souffle mais qu’on les prolonge 10-15 ans de plus avec du ruban adhésif, c’est un choix, pas une fatalité : on délimite une catégorie de Français « de deuxième classe » , voués à ces tortillards rapiécés. Evidemment, « on est désolé pour les Auvergnats » : ça leur fait chaud au coeur.
Et un impôt de plus, « sans préjuger des » … des économies auxquelles l’état, otage de la gauche, refuse de s’engager, incapable de sabrer ne serait-ce qu’un chouïa dans sa générosité proverbiale et ses largesses ciblées. La TVA sur les chaudières au gaz passera ainsi, le 1er mars prochain, de 10 % à 20 %. Un bref chiffrage : une installation de chaudière murale, autour de 5-600 euros de plus. Mais, c’est écologique, savez vous 😉 : la France, c’est 1% des gaz à effet de serre de la Planète, nos chaudières au gaz y sont pour 8 % en étalant sur l’année, soit une pollution colossale de 8/10.000. Nous sommes ainsi vivement encouragés à une vertueuse conversion aux énergies propres : que diriez-vous, amis montagnards – quand ça caille les pompes à chaleur à air sont peu efficaces – d’une installation de pompe à chaleur hybride ? 12-15.000 euros y suffiront, soit deux à trois fois le prix d’une très polluante chaudière à condensation. Vous aurez ainsi, chèrement, l’immense satisfaction de contribuer à la prospérité des fabricants chinois.
Tibert