On va s’y faire ? c’est normal ? Ce matin – au fait, c’est un vendredi, marquant pour les chrétiens – je lis ça sur le Parigot : « Trois hommes armés sont entrés dans un restaurant Subway de la dalle Kennedy à Rennes (35), où s’opère du trafic de stupéfiants, et ont ouvert le feu, faisant plusieurs blessés » . Notons au passage que l’enseigne Subway ( chez nous on dirait sous-terrain) citée ici est qualifiée de « restaurant » : c’est bien des ronds de jambe ! j’aurais écrit sandwicherie. Mais bon… la dalle Kennedy, un Subway (et le deal, évidemment, what else ?) : c’est l’Amérique ! et ses règlements de compte.
L.a mair.e de Rennes, madam.e Appéré.e (*), nous rassure : pas de blessés trop graves, que des bobos ; le quatrième amoché, voyez, ce n’est même pas la kalachnikov ! c’est juste une bagnole, qui l’a renversé. Ailleurs, hier, un micro-trottoir sur la chaîne TF1 nous montrait un type, dans une cité, qui avait été « invité » par des dealers, moyennant quelques douceurs, à faire la nourrice, stocker chez lui la dope : pourquoi lui ? justement, c’était un citoyen lambda, normal, pas « défavorablement connu des services de police » , sans lien familial avec des délinquants multi-récidivistes, Jean-Paul, Kevin ou Romain (**) ; bref la nourrice parfaite. Morale de la chose : s’il veut rester honnête, ce citoyen honnête n’a plus qu’à déménager, changer d’air, et urgemment : après les invites, ce seront les amicales pressions.
Voilà, ce sont quelques instantanés pris au hasard dans notre beau pays. Cependant que les fumeurs de hasch persistent à fumer joyeusement – c’est semble-t-il festif et inoffensif, donc pourquoi ne pas légaliser ? – les accros à la coke à sniffer dans l’urgence d’un coup de fouet chimique, les junkies à se piquer quoi qu’il en coûte, dussent-ils tuer père et mère pour se procurer leur dose. Les grands chefs de ces commerces florissants et en pleine expansion se chauffent les testicules à Doubaille ou aux Iles Crocodiles, inatteignables, et ont entrepris de faire peur aux fonctionnaires de l’administration pénitentiaire : nos projets de prisons sérieuses sont gênants, des fois que.
A mon humble avis, on est mal : il faut, vraiment, faire quelque chose, changer de braquet, comme disent les cyclistes. Mais, rassurez-moi : je suis peut-être simplement victime d’un sentiment d’insécurité ? ça se soigne, paraît-il, par le vivre-ensemble ; rien que de l’invoquer, on se sent mieux.
Tibert
(*) J’ai bon, là ? c’est assez visible, que c’est une femme ?
(**) Par souci d’anonymat, les prénoms ont été changés.