( Le type qui voulait – c’est assez étrange – devenir « tueur en série » , donc, forcément, suriner au moins deux autres individus ( « en série » , ça commence à trois) après avoir lardé à mort un musulman venu prier dans sa mosquée, à la Grand-Combe, dans le 3-0… y a pas de doute, s’est-on écrié aussitôt, c’est une crime islamophobe ! d’ailleurs il a insulté Allah. Et de manifester, et c’est scandaleux, et le gouvernement ne nous protège pas, et islamophobie, et là-haut ils traînent les pieds, bien sûr, pour retrouver ce salaud, et…
C’est clairement un crime odieux. Condamnable, évidemment. Le coupable doit être puni. Mais qu’on mette ça en parallèle avec le type (un fou, forcément) qui a égorgé un prêtre dans une église en Normandie, avec celui qui a tué dans la cathédrale à Nice (un malade mental, évidemment), avec tous les attentats contre les individus et les institutions de la communauté juive… qu’on évoque Crépol et le jeune rugbyman tué (juste une bagarre entre jeunes à la fin d’un bal) : il y a comme ça des indignations dissymétriques. Et au comptage des morts par attentats terroristes revendiqués, comme on dit, « y a pas photo » , pour le moment. )
Mais les toubibs se mettent en grève… ils sont – on peut les comprendre, ça ressemble à quoi, ce bricolage ? – furieux que le gouvernement cherche, en leur imposant des contraintes d’installation, à étaler le trop peu de confiture sur la tartine : à remédier cahin-caha aux déserts médicaux. De fait, qui a mis en place et maintenu la rareté des médecins ? le gouvernement, et depuis des décennies. Cela, sous l’amicale et ferme incitation de la profession, soucieuse de préserver son prestige et son fromage. C’est la complaisance – ou la servilité – de nos dirigeants envers l’impératif de maintenir serré le robinet aux diplômes de médecine, qui a conduit à cette situation, tout à fait prévisible, on l’a vue arriver, mais je t’en fiche.
Qu’on invoque la « qualité » de nos médecins français, garantie soi-disant par une sélection féroce et un cursus interminable, prête à rire ; ce métier requiert certes des capacités intellectuelles correctes, une excellente mémoire, une bonne capacité à bachoter ; rien de fantastique. Ensuite, on a la vie devant soi, on pratique, on apprend, on se confronte, on progresse : ça pourrait même être intéressant.
Tibert