On dira ce qu’on voudra, on vit une époque formidable, moderne ! la vitesse grand V, le foulard au vent, tout ça. Tenez : ça n’a rien à voir avec l’affaire Dominique Saint-Klair, rien du tout, mais voilà un exemple probant de la phénoménale vitesse à laquelle notre belle société fonctionne.
Le 14 mai 2011, donc, DSK et ND (appelons-la ND – pas Notre-Dame, n’exagérons pas, mais Nadine Dupont, Nafiss… Dial.., ce que vous voulez, pour préserver le floutage de ses yeux) se rencontrent au hasard, comme ça, tiens bonjour, pour le meilleur puis pour le pire, dans la suite 06 du 28ème étage de l’hôtel Sofitel – à moins que ce soit la suite 08 du 26ème étage, on s’en fout. Plus moderne que le Sofitel de Manhattan tu meurs, serrures électroniques à carte magnétique, vidéo-surveillance presque partout, sauf là où il faut, enregistrement sur ordinateur de tous les mouvements de portes, ouvertures / fermetures, quelle carte, et à quelle heure… eh bien, mesdames-messieurs, c’est aujourd’hui le 5 juillet, soit environ 50 jours plus tard, que le procureur Cyrus Vance Jr a communiqué les résultats des enregistrements dont je vous cause.
Il a donc fallu environ 7 semaines aux fins limiers, experts de l’informatique, pour bouquiner ce que les ordinateurs du Sofitel avaient dans leurs fichiers : ça devait ressembler à un truc comme ça, une « main courante », comme on dit :
Date / heure / N° de carte / détenue par… (nom-Prénom) / N° de porte / Ouverture-fermeture.
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2011-05-14 / 12:06 / 4287698765 / Nafiss.. D.. / Suite 2806 / Open
2011-05-14 / 12:26 / 4287698765 / Nafiss.. D.. / Suite 2806 / Close
……………………… etc etc……
C’est terriblement complexe, et l’on regrette énormément la mort prématurée des grands génies du déchiffrement, les Champollions des hiéroglyphes, les experts des manuscrits de la Mer Morte, les casseurs de code du calibre d’Alan Turing. Ces phares de l’intuition mathématique nous eûssent appris quelques jours plus tôt, que madame ND était entrée à 12h06 dans la suite 2608, eh oui !
Mais bon, ça y est, on les a déchiffrés, les hiéroglyphes de la main courante du Sofitel de Manhattan. Réjouissons nous, l’enquête va pouvoir avancer.
Tibert