On l’a appris hier soir tard, dans l’affaire DSK contre madame Diallo Nafissatou, le procureur a décidé d’abandonner les poursuites. En fait, il reste persuadé, et on est prêts à le croire, que monsieur DSK a bel et bien sauté sur la femme de ménage en question pour lui présenter ses hommages sexuels, MAIS il constate que, vu les salades, les mensonges et les embrouilles dans lesquelles madame Diallo est impliquée, il n’a pas la moindre chance de convaincre 12 jurés de voter unanimement la culpabilité. C’est comme ça aux USA, et ma foi ça fonctionne – mieux que chez nous, où il faut des lustres pour traiter une affaire, à l’exception, bien entendu, du vol du scooter du fils de monsieur Sarkozy, qui fut traité énergiquement et avec promptitude.
Ce qui restera de cette histoire, c’est quand même assez lourd : un homme de tout premier plan est aussi, d’abord, un mâle en proie à ses pulsions – testostérone, turgescence etc – et l’on a pu découvrir au fil de l’enquête quelques-unes de ses conquêtes fugaces et passées, qui toutes ont confirmé son appétit et sa vigueur. Bon, c’est sa vie privée, certes oui bien sûr vous avez raison mais quelque part c’est signe de fragilité, vous ne trouvez pas ? il est vulnérable, cet homme, il a une faille, un talon d’Achille, il peut péter un câble sans crier gare devant un exemplaire représentatif du sexe féminin. Monsieur Giscard fantasmait sur les jambes de madame Saunier-Seïté pendant qu’elle discourait à la tribune, monsieur Mitterand entretenait deux fers au feu au minimum – monsieur Chirac s’en tenait au cul des vaches, lui – mais tout ça en douce, discrètement, entre gens policés. Tandis que là, vous avouerez, ça fait désordre.
Eh bien, nonobstant (*) cette histoire catastrophique, ce bide total, cette affaire dévastatrice, et dans la plus belle unanimité, les pontes du PS se réjouissent bruyamment de cette nouvelle. Cher Dominique ! cher ami ! comme je suis heureux(se) et soulagé(e) ! quelle joie ! Harlem (si si, Harlem, pas le Bronx, je suis sûr), Bertrand, François, Martine, tous affichent la plus grande satisfaction, le plus immense soulagement. Innocent, Dominique ? heu, ils s’en foutent. L’important, c’est qu’il revienne pousser en mêlée pour 2012, mais désormais inoffensif et désarmé : il ne pourra plus leur faire de l’ombre. Que du bon ! Tiens, si on le voyait débarquer impromptu à l’université d’été du PS, hein ? bronzé, en chemise manches courtes, col ouvert ? la standing ovation, le top, quoi.
Tibert
(*) J’aime bien nonobstant, je l’avoue. C’est daté, ça fait rapport de gendarmerie, mais c’est tellement plus mignon que malgré, en dépit de… l’expression latine est quasi évidente – non obstat, ça ne fait pas obstacle – et puis surtout on entend « nonos » dans nonobstant, ça fait irrésistiblement frétiller de la queue.
Votre boulot est de tout premier plan.
Ce n’est pas un boulot. C’est moins pénible que ça. Et merci pour les compliments, même si le site internet indiqué ne m’inspire pas.
Pas mal en effet , merci pour l’info|
Tout baigne, en effet cette histoire est plutot sordide