On continue à faire court ? oui-oui, c’est bon pour moi. Pour vous aussi ? on y va.
Le « Monde » nous apprend, entre autres nouvelles réjouissantes, que les agents immobiliers traditionnels s’émeuvent. Ils sont émus, les pauvres. Un amendement de loi les perturbe, amendement qui veut leur rogner les contrats d’exclusivité. Et puis, la vraie raison, c’est que l’agence immobilière » à bas coût » déboule enfin chez nous. Bas coût, c’est le cas de le dire, puisque c’est en comprimant ses frais fixes que le nouvel agent immobilier « pas cher » va arriver à gagner sa croûte tout en nous soutirant – c’est là que ça nous intéresse – des commissions un peu moins scandaleuses, surtout au vu du « boulot » effectué.
On en était – on en est encore – à des 5 % , 6, 7, voire 10 % de commission. Pour quelques heures (chiantes, certes, faire visiter 12 fois le même appart’ fadasse, nul ou quelconque en argumentant sur le « coup de coeur » , c’est peu intéressant), donc pour quelques heures d’argumentations plus ou moins fondées, de salades plus ou moins bien enrobées, bingo, quelques dizaines de milliers d’euros. D’autant plus chouette, cette profession est peu exigeante en matière de diplômes – rien ou presque – et affrontait jusqu’ici très peu de concurrence. Va savoir pourquoi, si à Paris les annonces entre particuliers sont assez courantes, il est des régions – le Languedoc, tiens – où c’est rarissime, pratiquement TOUS les vendeurs sont masochistes et passent par les agences.
Bref, si l’on est encore loin des pays du Nord où la commission d’agence est de l’ordre de 1,5 % à 2 %, 3 % au grand maximum, on avance. J’ignore si Capifrance et OptimHome, que le magnat François Pinault veut racheter, viendront assainir le marigot de l’immobilier, mais on leur souhaite bon vent… avec des commissions raisonnables, bien entendu, à la mesure du travail fourni : un vrai travail de prospection et de conseil honnête – sur ce plan-là c’est loin d’être gagné.
Tibert