Le vieux lion, celui de la MGM qui rugit au début des pelloches sur les écrans blancs des salles obscures, le vieux lion rugit encore, à Belfort. Monsieur Chevènement se réveille pour l’évènement et l’avènement quinquennal ; il fait semblant d’aller encore un coup chercher son bâton de Maréchal – en vain nous le savons tous – mais il peut encore donner de méchants coups de papattes…
Il va prendre encore 3 % ou quèqu’ chose comme ça, et ce sera ça de moins pour monsieur Mélenchon, monsieur Besancenot ou son successeur, la nouvelle madame Arlette, madame Joly etc… et tous ces braves gens risquent fort, désormais, de ne point atteindre les 5% fatidiques qui leur permettraient de rentrer dans leurs frais : merci monsieur Chevènement, cela va donc accélérer la débandade des gauches à mini-chapelles, et la fin finale du vieux PCF, qui sait ? lui aussi bouge encore.
Reste les ténors, la gauche molrose à la bonté dévastatrice, qui depuis 2002 et la veste à Jospin continue de réciter le chapelet des Bizounours, et la droite à Rolex – cher et m’as-tu-vu, « vous allez voir ce que vous allez voir ». Gageons que monsieur Chevènement ne se fait aucune illusion sur ses chances de coucher à l’Elysée en mai 2012 ; il sait encore pouvoir brouiller l’écoute – c’est un contrepet : je vous aide, là – des ténors. Et c’est tant mieux.
Accessoirement, je ne sais pas s’il l’entonnera, il pourrait nous redire, le temps de quelques brefs passages à la téloche, que la république est laïque, que la Justice ne se rend pas au bout de 5-10 ans à coups de sanctions non exécutées, que la probité des élus est une vertu cardinale, que le cumul des mandats est une insulte aux électeurs, et qu’on peut gouverner sans pour autant mobiliser un bataillon de flics et de motards à chaque fois qu’on va acheter un paquet de cigarettes au tabac du coin.
Allez, le Ché, poussez-vous que je leur dise tout ça moi-même !
Bébert