Vous l’ignioriez sûrement, Kronenbourg (le parrain des abdominaux éponymes, le fameux « Kro », les bitures au foyer du soldat à Mourlemon-le-Grand… tout un mythe) appartenait à Scottish & Newcastle, boîte terriblement british.
Eh bien, c’est plus la peine de retenir cette info désormais obsolète, car c’est Carlsberg qui s’y colle ! Oui, la Kro à 2 euros 20 le quart de litre au comptoir et minimum 3 euros en salle (forcément c’est plus cher, ça voyage…) est désormais danoise.
Vous vous en foutez, et vous avez raison, car c’est la même soupe. Ayant pas mal éclusé de mousses diverses et variées dans ma jeunesse, mon tiercé n’a jamais retenu la Kronenbourg, ni même pratiquement aucune des bières françaises de grosse cavalerie : trop gazeuses (nécessitant impérativement un dégazage partiel avant bibition*), amères mais de peu de bouquet, rapidement pesantes à boire… je vote sans hésitation pour les Plzen tchèques, légères et parfumées, suivies de près par les allemandes.
C’est mon credo, pas en latin celui-là : vive les micro-brasseries, les bières bretonnes, californiennes, québecoises… artisanales, faites avec amour ou passion, ou les deux ; les trappistes belges, une fois ; les bitter galloises bues à peine fraîches… les bières du Ch’Nord, et au diable la bière d’hypermarché.
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(*) J’avais pensé à boiritude, mais Ségo m’aurait attaqué pour plagiat. Donc, quel mot français décrit-il le fait de boire ? déjà, le fait de manger (la manducation) n’est pas vraiment du vocabulaire de tous les jours. C’est la bibition, quand on boit. Clair, non ? de bibere, boire en latin (pour ce qui est de boire en Suisse, alors là, c’est pas beau !) Mon illustre prédécesseur en écriture, Raymon Queneau, utilisait d’ailleurs ce terme, p. 131 de Loin de Rueil : « Malheureusement on dut cesser assez rapidement la bibition des pots ».
Vous vous endormirez donc un peu moins ignorants ce soir.
Et la island beer de Santa Barbara, huummm…