Le Fournas
Sainte-Claire Deville
Lou souleou bâtiments gris pouilleux célibataires La Duranço
La piscine P. et sa galerie pour se languir de l’eau
Le raidillon vers l’usine au ras de la corniche
Le stade André Grabinsky les jours de foot il y avait une buvette
Le Jas où était-ce le Jas ? s’appelait-ce le Jas ?
Libérez Messali le premier tag sur le flanc du château d’eau
L’avenue P. ses platanes dépouillés à pied avec mes galoches pour aller à l’école, trois-cent-cinquante mètres au bas mot
Odette qui m’a appris à lire sous l’auvent de l’entrée
Le terrain d’aviation au bout du plateau
L’abbé Plume l’église ocre
Adrien Badin qui était donc Adrien Badin ?
L’hôtel Villard la Nationale de Marseille au dessus de la cité
Le Mistral la poussée les sifflements du Mistral glacial ciel bleu bousculé
Franchironnette là-haut quel drôle de nom
La Sada autant dire la supérette les cornets-surprise
Les avions-tracteurs gris fer lâchent le câble au dessus du terrain dans un premier passage avant de se poser
Marie-Thérèse menue si émue éloquente et muette
Le coiffeur champion de pétanque Chastillon quel accent !
Miroir-Sprint pour attendre son tour Bobet VanStenbergen le Tour que de commentaires
Au Pied Mignon de Sisteron comment s’appelait-il le pied ?
Monsieur Duvierre et Mme Cartier ABCABCD
Alain Fau mon poteau une flèche pas Guillaume-Telliène du tout
Sa mère toute menue sa papèterie-livres et l’arrière-boutique
Les bancs de béton de la corniche que ne disait-on pas des couples amoureux sur les bancs de béton de la corniche ?
Le boulanger Queyrel les fougasses au sucre et aux anchois
La rumeur de l’usine
Les parties de pétanque sur la place P.
Le chanoine Corriol, Mala mala est mala mala mala mala
Montfort simple et beau sur sa colline bien avant l’autoroute
Le bistrot Stratos pas assez classe populaire, en somme
La mercerie-journaux Boghossian il y avait des pelotes de laine
L’avenue Balard vers le terrain au bout
La pétanque dans la cour à la récré « tu parles poinnntu »
La corniche le soir la rumeur les lumières en bas
Le gravier brûlant de la piscine les planeurs sifflant au dessus l’eau séchait à vue d’oeil sur les cailloux
Les panaches de la grande cheminée
L’odeur du chlore le matin
Les planeurs sur les Pénitents, les Pénitents justement
Le directeur Baraton le jardin du directeur
La 403 de Guien le sous-directeur
Les cigarillos du chauffeur voilà j’ai oublié son nom ah si Bernard Mary Le col de Venelles envie de vomir je ne suis pas sûr du col mais de l’odeur de la Traction et des cigarillos
Only you Les jupes-corolles et Autumn leaves
Ansaldi le photographe photo dérobée
Le pépé Ricco, pas Le Mocco et sa pipe
Le Barasson avec un seul R ou deux le pendant du Fournas
La descente de la gare à fond à fond sur mon vélo rouge
Et ce même vélo à travers les sentiers caillouteux du bois de la piscine
La chaleur le cagnard sur le bois de la piscine le terrain d’aviation tout au bout le talus et les vélos par terre.
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Nota : ça ferait du Georges Perec, avec des « Je me souviens de… », « Je me souviens que… ». Perec c’est beau ; moi c’est juste pour moi. Si vous reconnaissez quelques items, vous en reconnaîtrez beaucoup. Vous avez donc vécu là, vous aussi : écrivez-le moi, si ça vous dit.
Le docteur Clary et son épouse la dentiste.
Les camions Onatra.
La cantine à Pierre Yanovitch à la sortie de l’usine.
La kermesse de joie et soleil.
Le Barrasson avec deux R.
Le garage Guillaume sur la route nationale.
Le tennis des ingénieurs dans le bois à côté de la piscine.
La course des 2CV entre certains jeunes de la cité.
Et moi qui me souvient d’un petit gamin sur son vélo rouge observant les allers et venues des gens sous le marché des halles de SAINT AUBAN.
Il s’appelait Philippe C.???
Je me trompe???
Michele B
Il s’appelle (toujours) Patrick (Philippe c’est son frère), lequel se souvient également des items de la liste additionnelle, jusqu’à l’odeur de brillantine dans les cheveux du Dr C*** quand il se penchait sur ses rhumatismes articulaires.
Mais après cette bouteille à la mer repêchée hier, un mail suivra, ce blog étant – c’est la limite du genre – ouvert à tous les vents.