Un long et passionnant article du Monde sur les investigations policières pour traquer, retrouver, confondre les auteurs de violences collectives des cités : nous y apprenons que les moyens scientifiques de pointe, comme la recherche de signatures ADN, ne sont pas réservés au vol du scooter du fils de M. Sarkozy, mais aussi largement utilisés sur les vestiges de scènes d’émeutes… je cite : « Les pierres utilisées pour briser les vitres. Les barres de fer qui ont servi au saccage. Les mégots abandonnés, les traces de sueur sur les bouts de bois, les restes de crachats, parce que, dixit un enquêteur, « les jeunes des cités crachent beaucoup ». »
Voilà une excellente nouvelle : sachant que les « jeunes des cités » en délicatesse avec la Loi savent intelligemment s’adapter aux nouvelles avancées techniques – utiliser des walkie-talkies au lieu de mobiles, les capuches, les gants… – nous pouvons espérer, conjecturer, nourrir l’espoir que le crachat va se raréfier ! gamins, on nous a appris qu’il était malpoli de cracher ; ça venait tout autant d’un souci de santé publique (la tuberculose n’était pas si loin) que d’un constat évident : entendre le raclement de gorge du glaviot, voir le mollard s’écraser par terre n’a rien de ragoûtant ; en d’autres termes c’est dégueulasse.
Apparemment cet interdit a disparu des manuels de bonne conduite, ou bien c’est devenu valorisant ? de nouveaux préceptes de savoir-vivre y voient peut-être de l’élégance ? bref nous nous sommes résignés à détourner le regard quand un superbe crachat atterrit à nos pieds, de même que nous contournons en pestant les merdes canines sur les trottoirs.
Traquez donc l’ADN glaviotesque, messieurs de la police scientifique, et faites-le savoir : les trottoirs seront plus propres, et l’urbanité y gagnera. Et poussons le bouchon : les merdes canines, justement… ça marcherait aussi, pour l’ADN ?