Couacs et coin-coin

Une perle ce matin, juste éclose de la nuit. Monsieur Bertrand, Xavier, fin politique et connaisseur du monde du football, nous régale, à propos de la crise inénarrable qui secoue le cocotier de l’UMP – la guerre des chefs, non c’est moi, non c’est moi – d’un titre repris texto semble-t-il par le Figues-machinchose, machine à produire des anglicismes inutiles : « Personne ne doit être mis dans un corner« . Je traduis : personne ne doit être mis au coin. C’est si difficile, de prononcer « coin » ? répétez après moi : « coin, coin, coin… ».

Au reste, puisqu’on est dans le football jusqu’au cou en politique, que ça met dans un corner, que ça tacle, remettons les choses au point : obtenir un corner au foot, faute de pouvoir percer les défenses adverses en cavalant, c’est hautement apprécié. Je puis vous assurer que le corner, c’est très bien vu, car la plupart des buts sont marqués lors des tirs dits « coups de pied arrêtés » (*) ; coups-francs et corners. Donc, le corner, comment que c’est valorisant ! tandis que la mise dans un coin, au placard, au coin, au piquet, là en revanche c’est très moche. Certes non, nous ne souhaitons ni à monsieur Fillon ni à monsieur Copé de se retrouver dans un coin, sauf évidemment un petit coin peinard. Quant à se retrouver dans un corner, qu’ils mettent donc leurs protège-tibias et leurs shorts, shorts dont je vous ai déjà fait remarquer qu’ils ressemblent de plus en  plus à des jupes-culottes, pudeur oblige.

La guerre des ego, des chefs, des « moi je » met cruellement en lumière les moeurs des femmes-et-hommes politiques qui sont censés nous guider, nous administrer, et puis nous bichonner tous les 5, 6 ans. Le PS nous a déjà régalés de ce genre de psychodrame, mais reconnaissons que l’UMP nous joue là une partition autrement plus saignante. Allez, du balai, carton rouge à tous les deux, au coin les ego, trouvez-nous un troisième larron, une troisième larronne, moins imbu(e) de sa personne et plus soucieux(se) des intérêts de la France et des Français.

Tibert

(*) Tiens, la preuve : en 1998, lors de la finale historique France-Brésil, 3-0, comment Zizou a-t-il marqué les deux premiers buts ? sur deux corners !

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