La dernière remarque innocente que je formulais au bas de mon pénultième billet – qui fut brièvement l’ultime avant que je ne le ravalâsse au rang précédent en cette occasion présente – a suscité de l’écho. Moi, modeste, vous me connaissez, je faisais juste allusion à la mairie d’un petit village de moyenne montagne qui « se la pète », qui érige à grands frais un magnifique bâtiment dont l’utilité restera longtemps une énigme pour les habitants de la commune. Dans le genre pas franchement évident, pas mal de comm’, un zeste de social, avec une rondelle de sports… bref un machin ruineux qui va encore nous faire grimper l’addition des impôts locaux, comme si c’était le moment. Hélas oui, nos élus ont NOS moyens, ils en usent et abusent.
De l’écho, donc, et comment, chez le Figues à rôts du matin, qui m’emboite le pas avec une fort éloquente photo de l ‘Hôtel de Région du Languedoc-Roussillon à Montpellier, prétentieuse meringue architecturale façon Bofill, qui « se la pète », elle aussi, et va également coûter la peau des fesses, s’il en reste, aux habitants de ladite région. Et je vous fais grâce de la nouvelle mairie de Montpellier, justement, qui alourdit encore la barque. Je résume : à Montpellier, les impôts locaux sont assez abominables, mais quels magnifiques édifices publics, quel prestige pour les Languedociens-Roussillonnais ! ils s’en rengorgent de fierté, les yeux pétillants d’allégresse. Non, je blague, là.
L’article en question du Figues-machin semble assez fouillé et précis ; on notera avec une grimace de dépit que la région Languedoc-Roussillon, comme sa copine la Bourgogne, en toute transparence, ont refusé de communiquer leurs comptes à ce torchon de journal de droite, qui ne leur veut que du mal, vous pensez bien ! Les administrés de ces deux entités devront donc se renseigner auprès de leurs élus, après avoir justifié de leurs bonnes intentions.
Je fais dans le populisme, là, le misérabilisme, je sais. Et je me demande, et je vous demande : comment contrôler ces mégalos qui nous administrent, qui érigent des monuments à leur gloire façon Ceaucescu, et reviennent tous les six ans réclamer nos suffrages, pousser, la main sur le coeur, la romance de la saine gestion et des lendemains meilleurs ? il y a des failles sérieuses à la démocratie locale, je le crains.
Tibert