Pas de quoi rire

Le saviez-vous, une journaleuse de France-TV a été filmée pendant la manif’ « familles », dimanche dernier, là… vous voyez ?  la manif’ à 800.000 personnes, 340.000, ou  simplement consistante, selon les sources (*). Bon… filmée se marrant, rien de pendable, mais elle a quand même exigé et obtenu que cette séquence soit coupée à la diffusion. Elle  ne voulait pas qu’on la voie se marrer ! aurait-elle de vilaines gencives ? une dent gâtée, manquante ? eh non, elle ne voulait pas qu’on voie avec qui elle se marrait.

Et avec qui se fendait-elle la poire ? avec monsieur Collard, alias maître Collard, l’un des deux députés FN. Mais c’est que c’est horrible, aff-reux, et elle risquait sa peau au Service Public, ou, va savoir, un procès, intenté par l’une des officines gardiennes de la BPJCC, la Bonne Pensée Judéo-Chrétienne et Charitable, SOS Trucmuche, etc, il y a le choix.

Car – ce n’est pas écrit, mais… –  il est malotru d’engager un dialogue humoristique avec un représentant du FN. D’abord parce qu’ils sont obligatoirement sinistres, et puis il convient, face à de tels individus, de rappeler gravement « les heures les plus sombres etc etc.. », si possible dans le ton de Malraux au transfert des restes de Jean Moulin, et puis ça donne la gale, le béri-béri et la vérole.

Notez bien : en principe, normalement, tous les journalistes sont de gauche, enfin, devraient être de gauche, et donc bannir toute compromission, fût-elle verbale, avec des représentants du FN, sinon où va-t-on ? d’autant plus que l’ancien directeur de Cabinet de monsieur Jospin, monsieur Schrameck, vient d’être opportunément bombardé au CSA. Il y a intérêt à serrer  les fesses.

Et quelle était la blague si marrante, qui faisait poiler Me Collard et la prudente journaleuse ? vous donnez votre langue au Chat Tibert ? allez, je vous la raconte, parce que c’est vous, je l’ai lue sur leurs lèvres.

La journaleuse  (LJ): « Maître (vous permettez que je vous appelle maître ?)… vous.. euh… »

Maître Collard (MC): « passez au large, malheureuse, je n’ai point sur moi ma crécelle de lépreux, mais c’est tout comme… on va vous lapider, ma pauvre dame, si l’on vous voit m’adressant la parole. »

LJ :  » ah boudiou, c’est vrai, ah la la, quand je pense, la tête de mon patron s’il nous voit causer ensemble ! la cata !  »

MC  : « les yeux révulsés, l’apoplexie, au secours la République, à moi le Peuple, vous voyez le tableau ?  »

Et ça les faisait marrer, tous les deux, là, dans la manif’, d’imaginer la tête que ferait le Chef à la télé quand il verrait les rushes (**). Sauf que, réflexion faite, ce n’était pas marrant, juste dangereux.

Tibert

(*) « consistante », et non pas « molle », « liquide », « grumeleuse »… ça évoque Sganarelle, « la matière est-elle louable ? » à propos du contenu du pot de chambre. On connaît ses classiques, à l’Elysée.

(**) les rushes : les prises de vue brutes avant montage. Holà du Dictionnaire de la langue française, il y a quelqu’un ?

2 thoughts on “Pas de quoi rire”

  1. Utterly pent subject matter, thanks for selective information. « Life is God’s novel. Let him write it. » by Isaac Bashevis Singer (any stupid sentence to promote a link to fake french and italian stuff).

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Recopiez ces symboles *