Ici chez nos cousins transalpins les débats sur le rachat éventuel de la compagnie aérienne nationale (le fleuron, l’entreprise-phare, le fanion…) Alitalia par Air-France-KLM ont un tour passionné et occupent une place prépondérante dans les journaux, télé ou papier : c’est que la fierté nationale est en jeu ! On nous ressort sans rire la finale du foot en 2006, la victoire aux tirs aux buts, les Azzuri triomphants, les Bleus la queue entre les jambes…
Les journaux tartinent énormément là-dessus ; M. Berlusconi promet, s’il est élu, qu’il boutera les Français hors de la Botte : il aurait en projet une « cordata italiana » (littéralement : une cordée, avec les piolets et les harnais, oui oui) pour assurer le sauvetage de cette belle compagnie, qui perd 1 millon d’euros par jour.
Le bref séjour effectué ici chez nos amis Italiens me persuade cependant qu’il existe une étrange ressemblance, une parenté très forte entre nous-autres et les Transalpins : leurs partis, leur système étatique, leurs syndicats, leurs problèmes… presque tout nous renvoie le reflet de nos soucis, de nos boulets aux pieds, de nos espoirs et tentatives pour nous dém…, nous désengluer, enfin sortir de la mouise.
Reste que M. Berlusconi n’est pas M. Sarkozy : il est nettement moins sportif, moins fringant, mais aussi plus bronzé, calvitie élégante, beaucoup d’abattage ; certainement pas bling-bling ! mais s’il est élu (ce qui a de grandes chances de se produire) alors adios Alitalia, dans 2, 3, 4 ans. Sans trop de tralala, certainement : il n’y aura pas de capitaine pour couler héroiquement avec le « navire ».