On devra sans doute batailler ferme pour rééduquer nos politiciens : ils sont indécrottables, malgré les timides espoirs que la campagne des Présidentielles 2007 avait fait lever.
Le psychodrame suscité par le vote sur les OGM (voir mon billet « Le pétrole et les OGM ») a laissé, et heureusement, des traces ! voir cet article du Monde. Il semble que l’UMP ait du vague à l’âme. Et les sondages sur la dernière loi OGM donnent les Français favorables à plus de 70 % aux positions de Madame la ministre, contre lesdits z’UMP. Des godillots en complet décalage avec leurs chaussettes, en somme.
Et il en est un, de député-maire (avec les sénateurs-maires, les rois de la double casquette (*)) pour trouver des vertus à ses multiples chapeaux ! Le maire de Lavallois-Perret (ne pas oublier Perret !!), ce Neuilly-sur-Seine du pauvre, énonce que, oui messieurs-dames, il faudrait être titulaire d’un mandat local pour pouvoir prétendre à un mandat parlementaire, et qu’un tel cumul est salutaire. Vieil argument bien poli par les ans : on a les pieds sur terre, comme ça, on sait de quoi on cause !!
Bon, on ficelle tout ça ensemble, et on retrouve le bon vieux paysage politique de par chez nous :
– des parlementaires qui ne bossent pas leurs dossiers, qui ne lisent pas les textes proposés ; à quoi bon, puisque c’est balancé en vrac et par pelletées depuis le Château ? d’ailleurs il suffit de voter tout ça les yeux fermés, sans se poser de questions. Pas la peine non plus d’être présent sur son banc pour voter, c’est cool… les permanents de nuit et les volontaires votent pour vous.
– évidemment, quand on ne fait pas son boulot au Parlement, on a du temps libre : alors pourquoi ne pas être élu local, hein ? des petits trucs simples, trouver les financements pour une piscine, marier des jeunes, c’est rafraîchissant et au moins on a les coudées franches, on n’a pas à voter au pas cadencé.
Bref messieurs-dames, revenons à des idées saines et claires :
– Vous nous représentez au Parlement, ce n’est pas pour faire des cocottes en papier ou sécher les séances.
– Vous êtes supposés savoir ce que vous y faites ; vous devriez lire et réfléchir aux trop nombreuses propositions de Lois dont le gouvernement et le Château vous bombardent. Vous n’êtes pas supposés voter aveuglément, mais selon vos convictions propres, qui représentent en principe celles de vos administrés.
– Si vous avez une expérience du terrain, comme le dit si bien M. le maire de Levallois-Perret, tant mieux. Mais l’expérience, c’est ce qu’on acquiert au fil de sa vie : maire, puis député, sénateur…(**). Il est possible, oui possible, à un député, de se souvenir utilement de son expérience antérieure en tant que maire. Donc, un mandat électif, un seul, c’est une exigence de base si l’on ne veut pas se moquer du monde. Et il y assez de travail si on le fait correctement (voir plus haut).
– Si vraiment vous vous ennuyez, c’est que vous passez à côté d’une mine de travaux passionnants : simplifier le monstrueux corpus de textes de Lois sous lequel nous croulons, virer les lois obsolètes, dépoussiérer, supprimer les textes régissant l’activité des allumeurs de réverbères d’Alsace-Lorraine, clarifier, moderniser… avant d’en balancer de nouvelles pelletées.
– Et, réfléchissez donc un peu… servez-vous de votre tête.
–
(*) Il n’existe pas de député-sénateur, ou lycée de Versailles. Nous y échappons, mais pourquoi ? parce que de ce côté là, le législateur a dit non ! Sinon, on peut parier un paquet de cahuètes qu’il y en aurait. Et pas gênés du tout.
(**) Moi-même j’ai pu faire du bon travail dans mon dernier emploi parce qu’auparavant j’avais pu apprendre plein de choses concrètes et instructives au cours de mon précédent boulot. Si j’avais proposé à mon patron de cumuler les deux rôles, il m’aurait ri au nez ; si de plus j’avais prétendu cumuler les deux salaires, il m’aurait pris pour un fou.