Encore une histoire de yahourt, où plutôt de chant en yahourt… un chanteur « français », Sébastien Tellier, qui a poussé, paraît-il, en Rosbif et pour le concours de l’Eurovision, une chansonnette intitulée « Divine » (prononcez « Devaïne », of course), et qui chante d’ailleurs souvent en Rosbif, bicôse il paraît que ça « sublime » ses ritournelles, bref, dis-je, interrogé par un journaleux du Monde, nous balance froidement que… « Quand je suis sur scène, on comprend en général un mot sur trois. Je fais de l’impressionnisme lyrique, je veux que dans le public, chacun s’approprie ma musique et s’invente sa propre histoire. »
La suite de l’article est aussi croquignolesque : du genre « « Je fais exprès de bafouiller. »(…) Un Français qui chante du rock, ça fait nul, et c’est pareil pour le rap, le R’n’B, etc… »
Et le journaleux de poursuivre : « Grâce à son anglais inintelligible, Sébastien Tellier s’est construit une carrière internationale. » D’ailleurs tout l’article est savoureux, à lire pour se dilater la rate.
C’est chouette, non ? Quand on pense qu’il y a des fêlés qui se cassaient le baigneur à fignoler des textes, des Brassens, des Ferré, des types qui ar-ti-cu-laient leurs poèmes chantés, des Nougaro, des Brel… pauvres gogos, fallait chanter en yahourt-rosbif, ç’eût été le succès foudroyant, la standing ovation à tous les coups, le grand prix de l’Eurovision à l’aise-Blaise.
A l’aise Blaise et Cool Raoul : au vu des tendances, on peut raisonnablement augurer que le pire est devant nous en matière de chanson, que Gainsbourg, orfèvre en la matière et prophétique, qualifiait d’art mineur.
Disons plutôt que le gars a trop la honte de son anglais de ch….., ou bien alors il n’est pas capable de chanter correctement (être intelligible, c’est une des premières choses qu’on exige de vous dans les cours de chant).
Bref, je ne le connais pas, mais il m’a l’air d’un naze.
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Toi je te connais mais tu as l’air d’un naze aussi…