Celui qui avait choisi ‘ l’abbé Pierre ‘ pendant la dernière guerre comme pseudo de clandestinité – comme d’autres Morland ou Fabien – , alias Pierrot la soutane pour ses amis d’Emmaüs, a cassé sa pipe, et pourtant il ne fumait pas.
J’ai eu la surprise, par un beau soir clair et frais de septembre 1997, sur le quai de la gare de St Gervais – non loin de Chamonix – de le trouver, attendant là un train en correspondance avec un ami. Je partais avec quelques collègues faire le Mont-Blanc, que je me suis fait, merci.
Il était parfaitement conforme à l’image que nous donnaient les télés, avec sa soutane, ses lunettes, sa barbe, son béret et sa canne. Reconnaissable entre tous.
Nous ne l’avons pas abordé, monsieur Henri Grouès, sur ce quai ; d’ailleurs, que lui aurions-nous dit ? et puis ne souhaitait-il pas voyager peinard, loin des z’interviouzes, des media, des journaleux, des badauds ?
Alors bon vent vers Dieu le Père, s’il y en a un, Monsieur l’abbé. Avec ou sans Lui, ce petit billet a été écrit pour vous saluer, pour saluer un homme qui s’en va.