Formidable communicatrice de l’écologie pratique et urbaine, madame Taubira va et vient à bicyclette dans Paris, coiffée sagement – « pour votre sécurité » – d’un casque plastoc. J’espère pour elle qu’elle n’habite pas Rue des Pyrénées, ou Rue Lepic, bref que ses parcours ne sont pas trop escarpés, car à vue de reportage BFM ou FR2, son vélo n’est pas assisté électriquement. Ou bien elle est plus sportive qu’on ne peut le soupçonner…
Il y a bien 2 gardes du corps à vélo qui l’accompagnent systématiquement, ça, que voulez-vous, il y a des agressifs partout, donc, bon, les gardes du corps font du vélo, comme madame T. Excellent exercice, sauf les jours de pics de pollution, eh oui, les risques du métier, ma brave dame, c’est ça les grandes villes.
Mais ce qui m’épata – madame T, vous m’épatâtes – c’est de voir madame T. virer en tête au virage du portail de l’Elysée devant ses deux anges gardiens, foncer droit sur le perron, descendre de sa monture, et laisser le vélo là, devant le perron, et démerdez vous, le vélo devant les marches du perron de l’Elysée ! Ben alors, et le cadenas ? l’antivol ? car, figurez-vous, il n’y a aucun poteau de signalisation dans la cour de l’Elysée, aucune grille, rien de rien à quoi accrocher son antivol de vélo – sauf éventuellement au sabre d’un Garde Républicain, mais si c’est un Garde Mobile, on a l’air malin en revenant prendre son vélo, pas vrai ?
Moi, tenez, j’étais à l’Hypermarché-Pasino l’autre jour, à vélo – économique, sportif et écolo – et moi et ma voisine de garage à vélo (*), une retraitée ronchon, gouailleuse et clope au bec, nous escrimant de conserve avec nos antivols respectifs, nous râlions à l’unisson contre ces putains d’accessoires qu’il faut trimballer – c’est lourd et c’est cher, si l’on veut que ce soit efficace – qu’il faut mettre en place, jamais facile, ne pas perdre la clé, et qu’il faut déverrouiller – la serrure se débrouille toujours pour se planquer sous le garde-boue, derrière la potence de frein, là où c’est le plus chiant possible – et ranger, avant de pouvoir enfourcher sa monture. Ah y en a marre, échangions-nous, ma voisine de parc à vélo et moi, si y avait pas de voleurs, qu’est-ce qu’on vivrait mieux ! qu’est-ce qu’on s’emmerderait moins !
Ou alors, y a pas de voleurs dans la cour de l’Elysée ?
Tibert
(*) … contrairement à la cour de l’Elysée, où il n’y a pas de ratelier à vélos, sans même parler d’un abri à vélos, pour éviter de mouiller les selles les jours de pluie. C’est probablement pour ça que les ministres écolos ont claqué la porte, c’est vrai quoi ! S’asseoir sur une selle mouillée après le conseil des ministres c’est vraiment désagréable.