Je sais, ce n’est pas un sujet dans le ton de la semaine pascale des chrétiens, du moins telle qu’on nous la ressert chaque année – hémoglobine et grand guignol, brandade de morue et mortification – mais tant pis, j’ai sous la dent un article, paru ce jour du samedi d’avant Pâques, et qui me paraît propre à nourrir un bon billet.
« Le bonheur est dans le spray » : il nous y est dit que des éjaculateurs précoces ont vu leurs prestations, si l’on peut dire, durer 6 fois plus que d’habitude grâce à un « spray » insensibilisant poétiquement dénommé PSD502. Pour beaucoup de « cobayes », ça va de quelques secondes (bonjour-bonsoir) à plus de 4 minutes ! Tandis que d’autres « cobayes », traités avec un placebo, voyaient leur tour de piste durer 1,7 fois plus que d’habitude. Quelles leçons peut-on tirer de cette annonce fracassante ?
– « spray » pourrait sans dommage se remplacer par « pulvérisation ». Mais évidemment ça tuerait le jeu de mots : « le bonheur est dans la pulvérisation », c’est original mais nul. Accessoirement, on remarquera que les pulvérisateurs en bombe sont des produits à proscrire, du fait de leur haute nocivité vis à vis de la couche d’ozone ; à remplacer par un pulvérisateur à poire, ou par un badigeon. C’est assez sympa, un badigeon, avec un petit pinceau qui chatouille…
– Les sujets traités avec un placebo ont nettement augmenté leurs performances ; 17 secondes au lieu de 10, ça vous change un homme ! preuve, si l’on pouvait en douter, que l’éjaculation précoce est très largement d’origine psychique, le rapport aux femmes – ou à une femme – et la peur de l’échec… donc, plutôt qu’une pulvérisation bidon sur la zigounette, pourquoi pas une pastille PulleMolle ? ça donne bonne haleine, en plus, ce qui ne gâte rien.
– L’histoire ne dit rien du ressenti des partenaires des « cobayes » réellement traités. Et pourtant, c’est logique, si le PSD502 est un insensibilisant, par contact avec la muqueuse du vagin (en espérant que ce n’est pas carrément nocif), ça va aussi provoquer un retard à l’allumage ! c’est un peu la ligne bleue des Vosges, cette histoire de faire durer la partie : plus on avance, plus elle recule… elles ont dû trouver le temps long, les partenaires ? et si elles avaient un frichti sur le feu ?
– Enfin, cerise sur le gâteau, ce traitement au PSD502 n’est pas sans contre-indications ; quid de la fellation ? quel goût ça a, le PSD502 ? ne pourrait-on pas en avoir rapidement des versions aromatisées, à la fraise, au chocolat ? et puis, si c’est un insensibilisant, ça va faire comme une piqûre dans la gencive chez le dentiste, non ? la mâchoire en bois pendant 20 minutes… et le frichti sur le feu…
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(*) Plus c’est long, meilleur c’est, évidemment, en bon français. Mais ça ne rimerait plus.