Je parcourais aujourd’hui une revue « Demain Clermont » – vous ne l’aurez pas, à moins d’être de la région de Clermont-Ferrand, désolé pour vous, vous y verriez la trombine du sénateur-maire de la ville, monsieur Godard Serge, pas Jean-Luc (deux mandats électoraux majeurs en même temps, donc, pourquoi s’gêner… comme beaucoup d’autres, mais ça n’excuse rien), vous y verriez sa trombine, donc, à presque toutes les pages ousqu’y a des images.
Et on nous tartine encore là dedans sur l’urgent besoin du TGV qui relierait enfin l’Auvergne à… à ?? à ?? devinez… vous avez deviné ? Donc, les élus du coin sont mobilisés, ils rameutent la population, il faut pétitionner, tout ça pour que la SNCF, en se faisant tirer l’oreille (pas rentable, pas rentable), tire une ligne TGV Paris-Lyon, une autre donc, qui passerait « pas trop loin de Clermont-Ferrand » ! Pas trop loin, c’est à dire Montluçon ou Moulins, probablement. D’ici 15 ans, hein, eh oh, doucement. Resterait à mettre un tortillard TER entre la ville élue du TGV, Moulins ou Montluçon, et Clermont, et wouala ! du presque TGV pour Clermont.
Mais, je cite le préfet du coin, monsieur Schmitt, donc, qui s’est occupé du dossier : « Mais pour la desserte de Clermont-Ferrand à Lyon ( 2h15 minimum en TER, pour 200 km, note de la rédaction) on fera le maximum, mais pas à n’importe quel prix« . Traduisons : si on vous fait votre TGV pas trop loin de Clermont, pour la desserte directe de Lyon vous irez vous faire cuire un oeuf !
Je pose la question : en Allemagne, en Grande-Bretagne, en Italie, on construirait un TGV non pas entre Clermont et Paris, mais entre Clermont et Lyon ! oui, Lyon. Dans ces démocraties modernes, pas embousées dans le schéma con-centré sur Paris, des métropoles comme Hambourg, Birmingham, Bologne, Turin, Glasgow, Munich, Naples… ont plus d’importance dans leur sphère d’influence que Rome, Londres ou Berlin.
Je vous affirme donc que pour un Clermontois, pouvoir aller à Lyon en moins d’une heure avec une bonne fréquence des trains serait bien plus intéressant que d’aller à Paris en 2h 15. Et en plus, il y a de la cervelle de canut et du tablier de sapeur, du Beaujolais et des bugnes.
Dans le même esprit, relier Nantes et Rennes – comme Metz et Nancy – en 25 minutes par navette rapide serait une bien meilleure idée que de « pousser » la ligne TGV de Rennes… faisant ainsi de cette belle ville une banlieue de la capitale – quel honneur !
Au fait, la région Auvergne tente timidement – sans succès, pas rentable, pas rentable – de promouvoir l’idée d’un TGV Turin-Lyon-Clermont-Tours-Nantes : ça ce serait une idée qu’elle serait bonne, mais allez donc désembourber les neurones de tous nos indécrottables centralisateurs !
Tibert