On vient de l’apprendre, il y a quelque temps, Normal-1er a été photographié à l’insu de son plein gré sur la terrasse de ses appart’s privatifs à l’Elysée – il faisait donc beau – attablé à un guéridon de plein air, face à madame Gayet, Julie, comédienne. Au vu de leurs attitudes, ils devaient deviser de conserve, et non pas de conserves – quoique, pourquoi pas ? c’est un sujet possible, ça meuble.
Et alors ? alors presque tout le monde s’en fout, monsieur Normal-Moi a bien le droit d’inviter une qui-dame à boire un coup avec lui sur sa terrasse, non ? du moment que ce n’est pas de notre poche, qu’il ne demande pas une fausse note de frais au majordome pour se faire rembourser indûment son ticket de caisse par l’Economat de la Présidence – ce serait pas de jeu (*).
Ce qui n’est pas de jeu non plus, c’est surtout qu’on le photographie chez lui, Normal, qu’on viole son intimité, et puis qu’on publie ça comme si c’était l’Info Juteuse du Siècle. Je vous jure, il y a des journaleux qui en sont à se palucher grave le soir pour trouver qu’est-ce qu’ils vont bien avoir à raconter dans leur torchon pour faire lever un cil à la nièce du fils de ma concierge, provoquer son acte réflexe d’achat dudit torchon.
Sur ce, la Sécurité de l’Elysée est en émoi : ciel ! on aurait pu le flinguer, Normal-Un, au lieu de le photographier. On est mauvais, on a des failles, à la sécurité élyséenne ; pourtant on y met le paquet, je cite, « à l’Elysée, des policiers sont en faction « tous les quinze mètres » « . Faudra-t-il installer des drones quadripales tous les cinq mètres ?
Inanité et vanité de tels dispositifs : on peut reprendre ici sur la personne de Moi-Président la célébrissime boutade de madame Françoise Giroud à propos de monsieur Chaban-Delmas : « On ne tire pas sur une ambulance« . A quoi bon, en effet ? Quant à s’échiner à photographier l’ambulance, alors là, il faut vraiment avoir de la pellicule à foutre en l’air.
Tibert
(*) Il paraît que certains font ça, le croirez-vous ? des dentistes, des agents immobiliers, des cadres sup’… il y en a qui mettent leurs agapes privées sur le compte de leur cabinet, de leur boîte… c’est révoltant.