Aller au docteur, au coiffeur, tout ça : expressions malvenues, inappropriées, on le sait ! il convient de formuler ainsi : « aller chez le coiffeur », le docteur… ce qui n’invalide pas d’autres expressions, « aller à Thouars », « aller au casse-pipe », et non pas chez Thouars, chez le casse-pipe.
Mais, sitôt réalisée – pas sans peine – la fusion des deux grosses machines à chômeurs, là, les ASSEDIC et l’ANPE, avec le doux nom de « Pôle emploi« , les larges masses populaires ont trouvé une délicate expression pour désigner l’entrée au chômage : « aller chez Popaul » : imagé et savoureux.
Une remarque au passage : jamais les fonctionnaires n’auront l’occasion d’aller chez Popaul… c’est pourtant une expérience bien enrichissante, si j’ose cet adjectif inadapté.
Mais Popaul, c’est aussi – outre mon vieux pote Paul, ne pas confondre avec Pol Pot, beaucoup moins sympa – le chibre, la bite, le braquemard, la biroute, le zob, et j’en passe, San Antonio en a développé une liste longue comme… longue comme… bref.
Et en cette matière, il est correct, syntaxiquement s’entend, de dire, d’écrire – puisque qu’écrire, c’est dire à sa page blanche, sans d mais avec écr – qu’on mène la vache au taureau, la chèvre au bouc, et non pas chez le bouc, etc.
Ainsi, il convient de prêter attention à la formulation concernant Popaul : « elle va chez Popaul » ou « elle va à Popaul » : que de différence dans ces deux petits mots tout simples, innocents. Quelle belle langue que la nôtre.
Tibert