Hier, ai-je appris sur la Toile, c’était le jour de la Fierté GLBT : GLBT, vous savez, les « Gais », Lesbiennes, Bi- et Trans-sexuels. Bref toutes celles et ceux, et entre les deux, qui ne sont pas sexuellement banaux, très ordinaires, comme disait Mitterand. Au fait, merci aux organisateurs d’avoir partiellement transposé au français les mots « gay pride », le gai rosbif n’évoquant rien de bien appétissant. Bref, donc, des centaines de milliers de personnes – même des sexuellement banaux, sans doute fiers de leur banalité – ont défilé dans les rues de Paris, où j’ai foutrement bien fait de ne pas tenter de mettre les pieds, sachant le bordel que c’est dès qu’un rassemblement de plus de 50 personnes se profile à l’horizon. Et pourquoi dans les rues de Paris, et pas les rues de Craponne-sur-Arzon, ou les rues de Chaillé-les-Marais, ou celles de Pitoite ? hein ? c’est toujours au même endroit que ça bouchonne.
Plein d’espoir, hier, dans mon hameau, j’ai guetté dès le matin les chars fleuris, les tutus sur de robustes jambes rasées de frais, les maquillages de la mort qui tue, les nichons en plastoque, les perruques peroxydées… rien de rien ! y avait bien le tracteur du Fernand qui tournait dans le coin, mais sans char fleuri ; le clébard à Roland a signalé en aboyant, comme d’hab’, toute arrivée ou départ d’une bagnole ; les vaches du pré d’à côté n’étaient pas peinturlurées, pas fardées, rien, et les boeufs non plus ; la Raymonde à la ferme d’en face, avec sa blouse bleue des jours de semaine, elle faisait comme si elle n’était pas lesbienne, ou pas fière de l’être… rien de rien.
Faut donc monter à Paris pour être GLBT ? alors y a que de ça, par là-bas, sacré vingt dioux ?
Ti’bert