Vous le savez sûrement, chers lecteurs (et chères lectrices, donc !!) « l’itération est humaine mais la récursion est divine« . Tenez, le divin nous arrive tout illustré là, dans la corps de ce billet, et monsieur Göddel vous ferait avec ça une nouvelle démonstration mathématico-logique de l’existence de Dieu, s’il était encore là. Le drone, cet objet volant entre autres au dessus de Paris – et rageant car non identifié – sera le vecteur de cette démarche.
Remarque à l’usage des Ministères de l’Intérieur et de l’Aviation : Il faut évidemment structurer et civiliser le marché des drones, si l’on veut éviter d’en prendre un sur le crâne, paf, au coin d’une rue, ou si nous voulons préserver notre vie privée menacée par ces indiscrets et bourdonnants photographes aériens. Il faut les immatriculer, les tatouer, et puis les équiper obligatoirement d’un moyen de brouillage et d’un canal de pilotage radio « de secours », deux outils réservés aux autorités et aux urgences, genre la voie d’accès des pompiers. Bien évidemment les drones délictueux enfreindront ces dispositions, mais nos tribunaux incorruptibles, fermes et rapides 😉 séviront contre les fautifs, s’ils se font prendre.
Voilà : le drone, ce bourdon énervant qui nargue nos policiers impuissants, le drone s’auto-génère récursivement ! On a gaulé des journalistes d’Al Jazeera dans le Bois de Boulogne avec un drone il y a quelques jours ; hier on en a pris quatre autres en flagrante possession d’un drone : des Allemands, à la porte de la Villette. Ils ont expliqué aux pandores qu’ils voulaient avec leur drone faire des clichés illustrant un article – article en allemand, évidemment – à propos des drones qui survolent Paris.
Pour ce faire, il faut que le drone photographe prenne des clichés montrant un ou plusieurs drones survolant la capitale ; on lance donc une poignée de drones ; ensuite un drone positionné en altitude plus élevée va photographier ceux du dessous avec les rues de Paris en arrière-plan, vous voyez le topo. Multipliez ça par le nombre d’agences de presse, et voilà qui nous mène tout droit à la saturation de notre espace aérien.
Suggestions : 1) que les agences de presse se mettent ensemble pour faire une bonne fois pour toutes les quatre-cinq photos qui vont bien, et les exploitent en commun ;
2) que les Ministères concernés fassent comme les militaires du CIRFA : ils ont une base de données de photos et documents illustrant leurs équipements en situation, les VAB, le FAMAS, les roquettes, les missiles sol-sol, sol-mer, sol-…, bref vous voulez des images de drones survolant Paris ? pas de problème ! de quelle couleur ?
3) enfin, bien plus simple : qu’on demande à un bricoleur de photoshopper (*) des images de drones survolant Paris, c’est économique et facile – même moi je saurais faire. Il me faut 1) des vues aériennes de Paris ; 2) des photos de drones vues de 3/4 par dessus. Et ça n’est ni récursif, ni délictueux.
Tibert
(*) désolé, c’est comme le Frigidaire, le Delco et la Fermeture-Eclair. Mais vous avez, gratuit et libre d’accès, pour photoshopper sans Adobe-Photoshop : GIMP, le logiciel Linux qui fait pareil pour pas un rond.