Mon précédent billet vous semble un peu léger, futile, tout juste bon à coller sur un quart de page dans une revue du genre « Têtes couronnées et Princes qu’on sort » : vous avez raison. Le pif notable de l’héritier du trône grand-breton et ses facultés olfactives, vous vous en tapez ? il semblerait que vous vous en tapiez, car, me suis-je laissé dire, « y a le feu ».
Y a le feu : le FN est en tête au premier tour ! Les élections régionales NDG, Nouvelle Donne Géographique, c’est en train de tourner à la Bérézina – enfin pas partout, mais surtout chez les initiateurs de la NDG, justement. J’ai nommé le PS et son gouvernement à base de PS et pas grand-chose d’autre, les écolos s’étant découvert une passion pour les duettistes Mélenchon-Laurent.
Je ne vais pas vous dire que c’est bien fait… c’est une situation qui interpelle, et je vais vous l’interpeller, moi, la situation. Vous vous souvenez peut-être de l’initiative de « modernisation » des structures administratives… les départements, ce découpage plus que bi-centenaire qui permet à un homme à cheval (cataclop, cataclop) de joindre son chef-lieu en un seul jour, où qu’il habite. De nos jours on n’a plus besoin, en effet, de se rendre au chef-lieu pour y retirer une attestation de non-gage pour son cheval ; on le fait par internet. Eh bien, ils sont toujours là, les départements, obsolètes et dispendieux, et avec encore plus d’élus qu’avant.
Les régions : on devait regrouper harmonieusement. C’est ainsi qu’on se retrouve avec une monstrueuse région Aquitaine-Poitou-Centre-Fourre-Tout-et j’en oublie, tandis que la Bretagne et les Pays de Loire – régions PS, c’est un hasard – restent inchangées, la malheureuse Basse-Loire toujours coupée de ses racines historiques, etc. On nous a consultés ? non. On nous a concocté un découpage digne de Feu Charles Pasqua, champion du charcutage électoral en son temps. Sans concertation citoyenne, en toute herméticité et discrétion, à la sauvette et au tube de colle sur le bureau du Président-Normal. Alors je ne vais pas vous dire que c’est bien fait, que les bidouilleurs de réformes vidées de leur sens et bouclées-bâclées en douce ont récolté leurs fruits, mais ça me démange.
Cela devrait inciter à moderniser et moraliser les moeurs politiciennes, mais les bonnes vieilles pratiques perdurent et ont la peau dure. Dans l’Est lorrain, un sénateur-mais-pas-que, PS et Président PS sortant de région PS, 71 ans (élu sénateur en 2014 pour 9 ans, ça lui fera 79 ans à la fin de ce seul mandat, mais il en a d’autres !) se cramponne, non il ne se retirera pas, lui et sa liste PS ! non il ne s’effacera pas pour le candidat de droite qui le devance ! et tant pis si le FN gagne la région : il aura quand même quelques postes pour lui et ses copains, vu que l’assemblée régionale sera composée à la Proportionnelle… miam miam.
Tibert