Il est des mois où l’on serre les fesses, et janvier en est un, et sérieux. Pensez, la rafale de décès illustres, Delpech, Galabru, Boulez, Turcat, Courrèges… et maintenant Bowie ! le terrorisme façon Grande Faucheuse, et pas besoin de Kalach’, ils tombent comme des mouches. Bon, Bowie c’est pas chez nous, mais tout de même… et tout le monde de se lamenter dans l’Hexagone, quel artiste ! quelle perte !
Ouais… j’ai des doutes. Hommages appuyés, certes, mais fondés ? mon oeil, pour ne pas dire plus. La toilette et les oripeaux, le look, quoi, soit… il a fait un peu de tout et ça avait parfois de l’allure, travelo, décadent, géométrique, peinturluré. Cela donne-t-il du talent musical ? Non, je n’aurai pas la cruauté de citer les nombreux artistes de variétés au talent hypothétique mais très doués pour la déco. Mais ses musiques sont sans doute intéressantes, avec des rythmes bien tournés et l’usage assez novateur, appuyé, de l’écho, très décalé.
Mais les textes ? ah les textes ! Eh bien justement, ses textes, que 5 % de nos encenseurs dithyrambiques ont lus, compris et appréciés. C’est de l’anglais, et naturellement quand on chante en anglais les auditeurs de par chez nous avec leurs oreilles latines sont complètement largués, déjà que c’est super dur quand on le parle, l’anglais. Alors avec de l’écho, du fading, des distorsions, et la batterie qui couvre tout… au fait, qu’est-ce qu’il brâmait, Bowie, comme textes, derrière la batterie qui couvrait tout ?
I laughed and shook his hand
and made my way back home
I searched for form and land,
for years and years I roamed
I gazed a gazely stare
at all the millions here
We must have died alone,
a long long time ago
C‘est du Bowie, un petit échantillon de Bowie pour les chats.
Ah bon ? il a chanté des trucs comme ça ? ah oui à le lire, comme ça, on comprend – enfin, un peu. On a pas trouvé gazely dans le dico… « L’homme qui vendit le Monde« … onh onh… mais quel talent ! quelle perte !
Tibert, en yaourt