Temps variable

Je lisais et entendais il y a quelques jours, à propos des sinueuses positions iraniennes dans leurs négociations avec l’AIEA – problème lancinant de concentration d’uranium à la sauvette, grâce à des centrifugeuses planquées derrière des tchadors – que les Iraniens cherchent en fait à gagner du temps. Très doués, les Iraniens, pour palabrer interminablement dans le but de gagner du temps.

Il y a deux jours, le journal-sur- Toile du Monde rapportait les propos irrités de monsieur Kouchner, notre sémillant ministre des étranges Affaires Etrangères, sur les mêmes négociateurs Iraniens : « les Iraniens perdent du temps« .

C’est dingue, non ? je reformule pour les cancres du fond de la classe : si les Iraniens ne cherchaient pas à gagner du temps, ils en gagneraient. Et toc !  paradoxal, n’est-il pas ?  miracle du temps qui se donne à qui ne le cherche pas.

A l’inverse, ceux qui cherchent à perdre leur temps le perdent, en effet : là, pas de problème, ça fonctionne très normalement.

Ceci étant, n’inférez pas du célèbre axiome « Le temps perdu ne se rattrape pas » que le temps gagné, lui, se rattrape : ce serait une affreuse erreur de logique ! « si A, alors B » n’implique pas que « si non-A, alors non-B » !! Et, constatons-le, contrairement à la mayonnaise qui n’a pas pris, et qu’on peut rattraper – voir mon livre « La bonne cuisine des émulsions  » – avec un deuxième jaune additionné de moutarde à température ambiante, le temps gagné ne se rattrape pas.

Sinon, vous pensez bien, tout le monde chercherait à gagner du temps. Pas que les Iraniens.

Tibert

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