Aujourd’hui c’est repu de vresse, tant il y a de sujets de satisfaction.
Tenez, Najat VB, notre délicieuse ministre de l’Educ’Nat’, veut pousser la scolarité obligatoire jusqu’à dix-huit ans… déjà qu’ils glandent dès 12-13 ans au fond de la classe à regarder le plafond et à envoyer-recevoir des textos, vous voyez tout de suite le progrès. Deux ans (*) de plus à regarder le plafond… et bon courage aux profs ! Remarquez, pendant deux ans ça va temporairement désengorger les facs, c’est peut-être le but de la manoeuvre.
Tenez, monsieur Bayrou, qui tous les cinq ans sort de son tonneau béarnais pour voir s’il fait beau, menace de se présenter à la Présidentielle si c’est monsieur Sarkozy qui gagne la primaire des Républicains. On a tous très peur : et si cette fois-ci c’était la bonne ?
Et puis je suis heureux, depuis que j’ai désactivé mon bloqueur de pub sur mon butineur-sur-la-Toile : je puis lire en clair et in extenso les croustillants articles du Figaro, lequel Figaro, pour me remercier, me régale ad nauseam – il y a même de la zizique – de la gueule d’empeigne de Johnny Bepp, qui tente inlassablement, muni de ses innombrables bagouzes, de son air renfrogné, de ses tatouages, de sa moustache et barbichette ridicules, de ses lunettes noires et de ses gymnastiques filmées au ralenti, de me donner envie d’acheter Flotte-Sauvage de Bior. Eh bien c’est pour moi une question de principe : messieurs les marchands de soupes odorantes de chez Bior, puisque vous me gonflez avec vos clips invasifs, JAMAIS je n’achèterai Flotte-Sauvage de Bior, sauf sous la torture. De la pub sur mon écran ? je prends note et je boycotte. Tiens, les bagnoles, là, Alma-Rofeo, avec leurs spots débiles, mais c’est qu’ils me les brisent menu ! à la trappe itou, Alma-Rofeo.
Ah j’oubliais, très important : enfin une bonne nouvelle ! Anjolina Gelie et Pat Britt divorcent, j’espère que ça vous affecte comme ça m’affecte, salement 😉 D’ailleurs je cours séance tenante acheter Gallat, Clauseur, Montreuil-Match, pour tenter d’en savoir plus. Je vous tiens au courant.
Tibert
(*) Deux ans, enfin… six trimestres, et si vous soustrayez les fêtes les congés les congés de maladie les sorties de classe les voyages scolaires et le troisième trimestre rikiki, ça rétrécit bigrement au lavage, les deux ans.
A quoi pensais-tu en écrivant ton billet aujourdh’ui pépé ? L’école jusqu’à 18 ans ne va pas désengorger les facs, vu que ce genre d’élèves n’y va jamais faute du bac-sésame. Et puis les facs se sont désengorgées toutes seules au profit des écoles de commerce qui fleurissent depuis un bon nombre d’années.
L’école obligatoire jusqu’à 18 ans, c’est tout simplement contre-productif puisque c’est l’apprentissage dont nous avons tant besoin qui va être désengorgé – pour peu qu’il l’ait été, engorgé, ce dont je doute.
Réveille-toi Tibert !
Beuh en fait il y a 89 % de reçus au bac, soit 11 % de recalés. Il y aura bien des cancres de fond de classe qui décrocheront le bac à 19, 20 ans voire plus : autant de moins en apprentissage, effectivemment. Apprentissage et métiers « manuels » (quand les mains travaillent, en France la tête est réputée sonner comme une callebasse vide) dont nous manquons cruellement, mais chuuut, c’est BTS « forces de vente » qu’il faut viser, c’est plus « vendeur ».
Ecoles de commerce, mouaaiiiisss. Pour mieux vendre de la camelote chinoise, puisqu’y a pus qu’eux qui fabriquent ? Ou alors, fonder des « startup-licornes », dont une grande partie des managers a laissé tomber les études avant la fin parce que ça les gavait ? Du genre « Bill Gates », pour ne citer que lui. De brillants sujets qui font de brillantes réussites. Là où ça se gâte, c’est qu’à force de réussir, y’z’ont tendance à croire qu’ils sont géniaux dans tous les domaines et que leurs méthodes sont universellement valables/applicables : difficile de faire comprendre à ces gens que ce n’est pas parce qu’on est un geek hyperdoué qu’on devient automatiquement un exemple pour le reste. Et ça date pas d’hier : dans les seventies, j’avais un patron qui avait commencé le rabot à la main et la casquette sur la tête et qui, à à peine 40 ans, était à la tête d’une quinzaine de sociétés diverses. C’était tout à son honneur… jusqu’à ce que tout ça s’emballe (avec la première crise du pétrole) et l’enfouisse sous les décombres. Faut se méfier autant du succès que de la flagornerie : ce sont des drogues dures…
Oui en fait ce n’est pas du calibre de Bill Gates (qui a fait un bout de Harvard, tout de même), ces « commerciaux » dont on cause. Plutôt des jeunes peu doués pour les études et qui, craignant pour la blancheur de leurs mains, iront croupir dans des galeries commerciales à tenter de vous fourguer des canapés ou des godasses. Peu de chances que ça donne des trajectoires notables…
… C’est vrai : jadis, c’était les facs de psychologie qui drainaient tout le rebut du bac (du temps où il n’y en avait que trois. De bacs !)
Maintenant que c’est à la carte, avec options sans supplément de prix et spécialités sur commande… spéciales, ce sont les Ecoles de Commerce qui servent d’émonctoires (pour rester correct) : puisque tout est désormais à vendre, depuis Manouël s’Barrozoo jusqu’ à Nelly Kroes (prononcer « creuse », comme les charge du même nom ; celles qui font le plus de dégâts aux meilleurs blindages !) ; suffit de mettre le prix. Et encore : en période électorale, on solde d’arrache-pied !
Maintenant, on a aussi l’ENA, lorsqu’il s’agit de nous vendre de la politique en promo, pour ne pas dire au rabais ! Quel parallèle établir entre un homme d’Etat qui – entre autres ! – a recollé tant bien que mal les débris de la France en pleine IInd World-War et un autre, qui n’a jamais appris qu’à sabler le champagne avec ses copains de promo de l’Ecole de Normalisation des Ânes ?
Un autre truc qui m’avait fait frémir du temps que je le passais, ce foutu bac (ça date pas d’hier…) : le nombre de mes condisciples des deux sesques dont la principale question, une fois dûment homologué(e)s était : « … et maintenant, caisse j’vais bien pouvoir en foutre, de ce bac ? »
Fallait voir la bousculade aux guichets des facs de Droit et/ou de Médecine – faute d’une meilleure inspiration ! – pour y être inscrit avant les grandes vacances. (J’excepte mon frangin qui, à 8 ans tout juste, voulait déjà être notaire. Programme scrupuleusement respecté, de la licence jusqu’à la retraite en passant par le doctorat et la distinction fort honorifique de « Bâtonnier de la Chambre », etc. Des fois, on s’demande ce qu’on leur fourre dans la tthêêête à ces gamins…)
Total, en médecine (je crois que la première année s’appelait « propédeutique », alors… Supprimée en 66, je me trompe ?), c’était le massacre ! 90 % d’échecs en moyenne. La sélection par le fric : seuls les parents qui pouvaient financer deux ou trois années de « redoublement » de cette foutue propédeutique pouvaient caresser l’espoir de voir un jour leur descendance visser une plaque en cuivre à droite de leur porte d’entrée… C’est l’un de mes vétos qui m’a expliqué naguère pourquoi on était encore plus sévère avec les « première année » d’Ecole vétérinaire : seuls les ceusses qui avaient des parents friqués pouvaient avoir une chance de rester sur des rangs chaque année plus clairsemés pour aller inséminer les vaches jusqu’à l’épaule, avec des gants-latex façon capote pour éléphants. Même pas remboursés par la Sécu.
Mais, soulignait-il « Contrairement aux jeunes toubibs, y’a pas de jeunes vétos qui plafonnent difficilement au Smic durant leurs premières années d’exercice ! »
Confirmé par mon banquier, à l’époque. Je suppose que ça aussi ça doit avoir changé, depuis que j’ai dû changer de véto parce que celle qui exerce ici… avait peur des chiens ! Absolument authentique : avant la moindre auscultation, elle ficelait soigneusement le museau de Mister Sam, mon bull-terrier de l’époque ; un mastodonte aussi flegmatique qu’inoffensif qu’aurait pas fait de mal à une mouche et qu’en était outré à chaque fois : Quel manque de respect pour un gentleman anglais des meilleures origines, tatoué, inscrit LOF et tout et tout ?!!
On vit une drôle d’époque.
Certes… mais en fait vous racontez votre vie, cher commentateur. Doté d’une orthographe impeccable, d’une écriture fluide, d’une plume pleine de verve – parfois quelque peu trop grasseyante, mais bon… – que n’ouvrez-vous un blog ?
… Grand merci de ce commentaire élogieux de mon (mes !) petits… commentaires, cher Tibert ! Toutefois, dans la mesure où toutes les bêtises plus ou moins fallacieuses qu’on nous contraint d’ingurgiter tous les jours « impactent » (j’adore ce barbaro-néologisme anglican…) ma vie quotidienne au moins autant que celle(s) des ceusses qui nous lisent, les références personnelles y sont hélas « incontournables » (voir ci-dessus…). Quant au « style journalistique » – que vous pourfendez à juste titre et que mes profs de français vilipendaient déjà jadis dans le courant des sixties -, on peut désormais y ajouter ET les fautes d’orthographe ou de syntaxe ET/OU les pataquès auxquels aboutit trop fréquemment l’emploi – imprudent au moins autant qu’inadapté ! – d’une arme redoutable de l’écriture informatisée : le « copier-coller »…
Ouvrir mon propre blog ? certes, j’y ai déjà songé. Mais outre que je n’en ai pas le temps matériel, il faudrait que je franchisse un échelon de plus dans l’égocentrisme et je trouve que, comme on dit chez les horticulteurs : « Salsifis comme ça ! »
Bien à vous,
T.O.