On avait des films, autrefois… le soir à la télé, des « César et Nathalie« , des « Touchez pas au grizzly« … c’est fini tout ça, maintenant c’est genre la troisième rediffusion de l’épisode Quatre de la saison Deux des « Boeufs de labour« . Bref on a de moins en moins envie de mettre la main sur la zappette pour allumer l’étrange lucarne, contempler d’un oeil bovin des bouts d’intrigues filandreuses et dénuées du moindre intérêt.
Eh bien c’est pareil pour le Coin-coin-déchaîné : avant il vous sortait le mercredi un bon gros scandale bien mastoc – ou un plus petit -, aujourd’hui dans la série « La perfide Pénélope » on détaille les indemnités de licenciement de la dame en question ; mercredi prochain ce seront les fraudes au ticket-restaurant – il semblerait qu’elle ait payé des trucs avec au GéantSuperDiscount, qu’elle avait pas le droit – et la semaine suivante on vous contera et on comptera les rouleaux de PQ chourés dans les toilettes des musées. Pensez, les caméras des véçés ont tout enregistré, c’est bien au chaud pour le ressortir au moment adéquat, saison Deux, épisode Trois.
Moi je sais pas, mais ça serait de l’acharnement que ça me ferait le même effet. Le but de la manoeuvre, visiblement, c’est de jeter le bébé avec l’eau du bain : le programme avec celui qui le porte. C’est bien dommage, et le Coin-coin déchaîné joue un sale coup là, parce que le programme, lui, mériterait qu’on en cause, au lieu de vouloir l’enterrer froidement sous des horions qui ne lui sont pas destinés (quoique…).
Tibert
… Bon, vous n’avez pas tort, cher Tibert. Moi j’aurais dit tout simplement qu’avec le déchaînement forcené de l’audio-visuel sous toutes ses formes, la forme enfonce de plus en plus le fond :
– … Faut faire de l’audimat, Coco !!
N’empêche qu’Arte vient de publier un docu très intéressant sur les rapports entre la République (qu’est pas toujours aussi bonne fille qu’on le prétend…) et la Maffia corse, du moins jusqu’en 75. Et pas seulement les corses : on y évoque aussi – bien trop succinctement à mon goût… – le « coup de main » de la Cosa Nostra aux Américains pour le débarquement en Sicile. (L’une des raisons probables de l’assassinat jamais éclairci d’un J.F. Kennedy quelques vingt ans plus tard. Mais chuuutt…)
Donc, nous avons retrouvé quelques figures sympathiques des années de Gaulle, comme Jacques Foccart et le « SAC » ou encore les Guérini (Ah, Mémé…) ; tous souvenirs aujourd’hui bien enfouis dans les oubliettes de l’Histoire par les ceusses qui par ailleurs se réclament solennellement, avec plein de sanglots dans la voix, du « gaullisme historique » la main dans la caisse. « Le gaullisme est à tout le monde » déclarait de Gaulle. Mouifff. Mais mieux valait être du côté du manche, tout de même…
Revenons à nos Fillon : De toute la période où il a été « aux affaires », mon général n’a JAMAIS touché sa « liste civile » de président (autrement dit son salaire ; 500.000 francs annuels ; des francs « lourds », comme on disait à l’époque ) : il vivait – lui et sa famille – uniquement de sa retraite de général de brigade… à titre provisoire. De même, à L’ Elysée, les de Gaulle payaient de leur poche leurs timbres… et leurs communications téléphonique privées. En outre, c’est Tante Yvonne qui tenait les cordons de la bourse à l’Intendance ; elle faisait elle-même les courses du palais avec la voiture ET le chauffeur de la famille, pas les voitures de fonction… (J’ai une anecdote très drôle à ce sujet lors de la visite à Paris du Shah d’Iran et de sa suite. Et j’ai croisé un jour Mme de Gaulle elle-même chez l’un des pâtissiers les plus réputés de Lille, où elle achetait les gaufres au beurre – réputées inégalables – des tea-parties du Palais. )
Quant à ses droits d’auteur de chez Plon, le Général les versait intégralement à la fondation « Anne de Gaulle » pour les enfants handicapées.
On est bien loin des traficotages fillonesques plus ou moins minables. (Et encore : si y’avait que lui…)
Ceci étant, tout ça n’empêchait pas certains règlements de comptes sanglants. Toutefois, le Général disposait de son « bras séculier » pour ça et ne se serait jamais sali les mains dans ce genre de combines foireuses : il y avait les Foccard et autres Papon, ou encore les préfets de police rescapés de Vichy pour ça. Mais vous imaginez qui-vous-savez racontant au coin du feu à Michel Droit devant les caméras – en noir et blanc… – de la seule et unique chaîne de télé de ces heureux temps qu’il avait été contraint de faire « neutraliser physiquement » certains gêneurs sans autre forme de procès ???
Impensable !!!!!!!!!!!!!!!!!!!! Bien sûr qu’on le faisait, mais on ne l’aurait JAMAIS concédé, moins encore en public ! « Le pouvoir a besoin d’un certain mystère » disait encore De Gaulle, si je ne me trompe…
– Ouais. Mais y’avait pas d’Audimat à l’époque, Coco…
– C’est sûr. Ni « Aimer, Boire et Gloter » ou « Poubelle la vie « !!!
Eh oui mais les Deux Gaulles, Charles et Yvonne sont des icônes, pas des modèles que les « femmes et les hommes » politiques s’efforceraient d’imiter dans leur probité financière : pas assez juteux. Ceci dit, Charlie a usé de tous ses pouvoirs et les sales besognes se sont faites, comme vous le rappelez.
Deux remarques : 1. Kennedy aurait été « neutralisé » par les milieux cubains exilés aux USA : la Baie des Cochons, tout ça… thèse qui se tient. 2. Un général n’est pas « en retraite », il reste général « de réserve », et bénéficie à vie du 1/4 de place SNCF, en Première évidemment.
… Mouahahahhhhaaahhhh !!! La dernière fillonesque : il ne conteste pas avoir mis la main dans le pot de confiture pour lui et/ou pour ses chères petites têtes blondes, là n’est pas la question ; la question, c’est que c’est pas la bonne justice pour le lui reprocher !!! Si ça s’appelle pas noyer le poisson, ça ! Ce type est vraiment nul ; pas une seconde il ne semble se rendre compte que ce genre d’argument l’enfonce à chaque coup un peu plus dans l’estime de Mr Tout-le-monde, son électorat obligé…
Depuis le début, la question reste : « … et même si tout cela demeure parfaitement légal, se conduire de la sorte est-il vraiment souhaitable lorsqu’on est chef de gouvernement ? »
Croit-il vraiment qu’il va trouver grâce aux yeux d’un pauvre con de prolo qui s’est cassé le dos à bosser 45 ans (si pas plus !) de sa vie pour un salaire de merde et qui, une fois complètement dézingué, se retrouve au bord de la route avec moins de 850 € mensuels et les Resto du Coeur pour vivre ? Et qu’on ne nous parle pas d’emploi fictif, là…
J’ai l’amère sensation – et je ne suis pas le seul ! – que la classe politique ( française, mais pas que…) vit de plus en plus coupée des réalités quotidiennes du pauv’ monde.
Vouzémoi, autrement dit…
Allez, à vot’ bonne santé ! Et l’abus – si abus il y a ! – c’est certainement pas du côté du litron de jaja à 12°5 qu’y faut le chercher… non mais des fois !!!
T.O.
Je n’aurais jamais imaginé que ces propos puissent devoir au kil de rouge étoilé « Kiravi » ou « Père Julien » leur véhémence anti-système – puisque c’est le « système » qui est en cause, qui a fabriqué cette classe de politiciens professionnels pas vraiment au courant de la vie des Français. La machine PS – qui détient actuellement toutes les manivelles, juridiques, financières et médiatiques et tire les ficelles du lynchage du Fillon – devra elle aussi assumer la nécessité de réformer nos institutions politiques. Le prochain exécutif devra s’y atteler, nolens volens : il faut un amaigrissement drastique de nos institutions, au plan des structures, des effectifs et des statuts. Et puis le match n’est pas joué, et n’oublions pas qu’il se joue en deux manches, la Présidentielle, et les Législatives.
Rassurez-vous : ce n’était qu’un exemple ! Je ne carbure pas au Kiravi (c’est drôle, j’y avais pensé en rédigeant mon n ‘tit com’ : on est de la même classe d’âge, apparemment…)
Pour le reste, ce qui me débecte dans le « discours » politique de notre époque, c’est que tout le monde – journalistes compris… à de très très rares exceptions près ! – se jette gueule en avant et tous crocs dehors sur l’accessoire (ici adjectif substantivé) au détriment du fond ; tout comme dans la corrida, le taureau se laisse fasciner par la muleta en ignorant/oubliant la lame qui se cache derrière… et on discourt à perte de salive et à grand renfort de superlatifs (vous avez remarqué que chaque fois que dans un talc-chauve – y compris le « 28 minutes » de la chère Mme Quint, qui n’est pas le plus mauvais… – on vous a réuni une brochette de « spécialistes » ? Spécialistes en kwâh ? spécialistes en tout…) donc, on discourt, disais-je sur tout ou presque… excepté l’essentiel ! La seule nouveauté intéressante dans tout ça, ce sont les interventions des internautes qui, désormais et en deux lignes le plus souvent, « recadrent » complètement ces messieurs-dames les espécialistes… (C’est quoi, un espécialiste ? C’est kékun qu’est payé pour tenter de causer le plus fort dans le poste en même temps que deux ou trois zozos de la même espèce à propos de n’importe quoi, de façon à ce que plus personne ne comprenne rien de ce qui se dit… mais le plus souvent, ça vaut mieux !)
Drôle de race.