Le blé, et les lois du marché

( La Montagne, ce canard des puys et du rugbyfoot, déplore la débandade des agences immobilières, qui ferment les unes après les autres… c’est triste, mais c’est bien fait ! ce pays oscille entre déserts ruraux et hyper-lunaparks, ces lieux trop touristiques où l’on a du mal à trouver une boulangerie, mais où 15 agences immobilières (*) dans la même rue proposent leurs services hors de prix, entre 4 et 6 % généralement – tout ça pour des prestations fort congrues, voire squelettiques. C’est bien fait ! ça assainira le marché. Les futurs ex-agents immobiliers pourront utilement se reconvertir, peut-être pas en traversant la rue, mais plus sûrement dans la boucherie, la boulange, la plomberie : là, il y a de l’embauche, pérenne… et utile ! )

Et puis on apprend, atterrés, que l’UE importe, importe encore tout plein de céréales russes et sans droits de douane ! gracieusement pourrait-on dire, et au détriment de nos paysans. Ce, malgré la guerre d’agression contre l’Ukraine, les bombardements poutinesques, depuis deux ans, contre une population civile … on roulait les mécaniques, on punissait la Russie soi-disant, mesures de rétorsion, gnagnagna… sauf que non.

On va corriger le tir, paraît-il… on va les taxer désormais, oui madame ! Cette histoire serait risible, en temps de paix ; là, c’est proprement scandaleux. Qu’est-ce qu’ils foutent, à Bruxelles, nom d’une pipe ?

Tibert

(*) … et puis des fringues, et des godasses, et des coiffeurs. Pour manger ? il y a les gargotes à hambourgeois, à kebabs-pizzas-frites-paninis et autres nourritures approximatives. Ou bien on prend sa voiture direction un Hyper-Karrouf’ à 15 bornes, pour y remplir des caddies. C’est pas le bonheur, ça ?

Et Bering ?

( C’est aujourd’hui le printemps calendaire, youpee, réjouissons-nous. Ceci étant, à lire Ouest-France, je me demande si Macronibus ne ferait pas plus fort que Hollande, le virtuose des après-attentats et des médailles épinglées sur les cercueils ? Jamais, nous dit-on, jamais depuis 2017 nous n’avons eu droit à autant de commémorations, cérémonies, anniversaires… tenez, le fils De Gaulle, Philippe, va y avoir droit aujourd’hui 20 mars : un de plus ! l‘ inauguration des chrysanthèmes, comme disait le Grand Charles, c’est tout un art, et Manu-les-rouflaquettes s’y emploie avec ardeur : faute de renflouer les caisses qui sonnent bien creux, ça occupe le bon peuple. )

Mais autre chose : Donald « 18 trous » Trump rétropédale sur l’OTAN. A vrai dire, il n’est pas impossible que ses propos initiaux aient eu mauvais écho dans sa base électorale, pourtant de bonne composition ; et puis, ayant déclaré que lui, élu, laisserait les mauvais payeurs de l’OTAN se démerder sans parapluie – donc à la merci de Vladimir – l’effet immédiat a été d’inciter les Européens à s’organiser tout seuls, à renforcer leurs moyens militaires… et ça, c’est très mauvais pour la Russie conquérante ! Donc Donald rétropédale, arguant que ses propos décoiffants (sic !) c’était juste pour faire pression ! pas de souci, l’OTAN ça marche, « rendormez-vous braves gens, tout est calme » . Ahhh… nous voilà en effet rassurés ; s’il est élu, l’OTAN continuera donc, clopin-clopant…

Remarquez, l’OTAN, ce n’est pas lui, Trump, qui en aura besoin, et de son parapluie nucléaire états-unien : la géographie a gâté les USA (*), et Donald s’y connaît en géographie. Ainsi, dit-il « N’oubliez pas que tout ça est plus important pour eux que pour nous. Nous, on a un océan qui nous sépare de certains problèmes  ; un grand et bel océan ». Effectivement… l’Atlantique est bien large, il faudra ramer ! Sauf que… sauf que la distance minimale (par la mer) n’est que de 83 km entre la Russie à l’Est, et les USA à l’Ouest. Deux fois la distance Douvres-Calais, qui a fait calais 😉 Hitler, mais pas tant que ça tout de même. Il s’agit du détroit de Béring, avec un h si vous y tenez : c’est le même. Par l’Est, la Russie est un jet de pierre !

Tibert

(*) C’est loin d’être parfait, tout de même : grosse épine au pied du Trump, aucun océan ne sépare les USA du Mexique ; juste un fleuve, bien trop étroit, selon lui.

Brout brout, pas cher

( Il est de plus en plus question de couteaux, dans les faits divers. On avance que – les statistiques sur le sujet n’existent pas trop, c’est sans doute le coup du thermomètre cassé – qu’il y a plus de 120 agressions au couteau chaque jour. Tenez, c’est ici, un article du Sénat, et encore ce sont des chiffres d’il y a cinq ans : « le nombre de victimes d’agressions à l’arme blanche monte à 44 000 entre 2015 et 2017, soit plus de 120 victimes par jour en moyenne » . Fort heureusement ce ne sont pas toujours des agressions létales, ça poserait problème… mais enfin, qui n’a pas son surin dans la poche, aujourd’hui ? pour se curer les ongles, écosser les petits pois… )

Et puis je suis resté sur le cul à lire cet article du Parigot, qui traite d’un procès où l’on jugeait une bande de « brouteurs » , spécialistes des fausses convocations à la Gendarmerie pour soi-disant pédophilie avérée. Ces brouteurs-là ne travaillent pas en Afrique Noire, comme tant de leurs confrères arnaqueurs à l’affection, à l’héritage ou au mariage, mais en sont originaires, faisant leurs petites affaires en France. Je cite : « Parmi les prévenus, tous nés dans les années 1990 en Côte d’Ivoire, sans casier, un facteur, un gardien d’immeuble, un conseiller bancaire… vivant en Île-de-France, au Raincy, à Mantes-la-Jolie, en province, au Mans, à Orléans… » . Il s’agit d’une arnaque assez aberrante : comment peut-on croire qu’en payant une « amende » – comme une prune de stationnement – sur un compte de crypto-monnaie on va effacer une inculpation de pédophilie ! il y a des gens assez crédules pour ça… mais c’est aussi une arnaque dégueulasse (*), qui salit, avilit ses cibles ; un truc ignoble en plus d’être crapuleux.

Eh bien, ces gentils brouteurs s’en tirent tous avec des sanctions d’au maximum 3 ans, avec aménagement de la contrainte du genre « bracelet à la maison » , pour ne pas trop leur faire de peine ; pas de qualification de « bande organisée » (s’est-on donné la peine de creuser ce point ?) ; le fric ? évaporé ; les amendes ? moindres que requises par le parquet. Par ailleurs, certains prévenus étant étrangers, « aucune interdiction de territoire français n’a été prononcée, le parquet en avait réclamé trois » . Voilà : ce ne sont pas de vraies crapules, voyez-vous, mais assurément des victimes de la société, des « qu’ont pas eu de chance dans la vie » , et qui vont sûrement prendre le droit chemin, après s’être fait tirer l’oreille.

Tibert

(*) Autre dégueulasserie ignoble (c’est redondant) et du même tonneau, cet anglophone narquois, titulaire d’un compte de crypto-monnaie, et qui me réclame avec humour l’équivalent de 1.400 euros, faute de quoi il va balancer mes vidéos personnelles et cochonnes, prises à partir de ma webcam, à tous mes contacts de messagerie… Mais, faites donc ! vous prétendez avoir la main sur mon ordi, mes fichiers, ma messagerie, et ma précieuse webcam… ? il n’y a pas de webcam.

Fromages et pluralisme

Voilà : d’abord j’ai appris ce matin que le camembert – ça devient difficile d’en trouver du vrai – se vend chez nous, toutes versions confondues, les plâtreux, les lamentables, les superbes ou les quelconques, à raison de 500.000 boîtes, ou 500 millions de boîtes par an, au choix. C’est Ouest-France qui avance ces deux chiffres, à vous de voir ! en fait c’est vite vu, 500.000 c’est ridiculement bas ; c’est évidemment 500 millions, genre 7-8 boîtes par ménage et par an. Mais ce canard du soleil couchant nous explique aussi que la souche de ferment « penicillium candidum » utilisée exclusivement pour la production de ce fromage devient incapable de faire son boulot… la faute à l’exclusivité, justement. C’est en somme le même problème que les unions consanguines, les gènes s’appauvrissent. Il est donc vaguement question de diversifier les souches de ferments, comme ça se pratiquait avant la Grande Guerre. On avait des camemberts bleutés, orangés… et pourquoi pas ? si c’était goûteux… bref : vive la diversité, à bas la monoculture.

Question diversité, voyez aussi comme la Voix de la France (dixit Pompidou), conçoit le pluralisme. Il s’agit en l’occurrence de France-Info. Un journaleux de la chaîne, monsieur Achilli, a été sanctionné (suspendu à titre conservatoire) pour manquement aux règles. La Loi est dure mais c’est la Loi, donc : en principe ces messieurs-dames bossent pour leur boîte, mais nombreux sont ceux qui améliorent l’ordinaire en travaillant ailleurs, ici ou là, du rewriting, des écrits sous-traités… on appelle ça des « ménages » : en termes châtiés, des contributions extérieures. Le règlement veut que toute contribution extérieure soit déclarée et acceptée par la Direction, « afin de bannir tout soupçon de conflit d’intérêts » .

Or le journaleux sanctionné aurait, sans en référer à sa direction – c’est plein de conditionnels – travaillé avec monsieur Bardella, du RN ! Il l’aurait, lui est-il reproché, assisté dans la rédaction d’un livre qui devrait sortir incessamment sous peu. Monsieur Bardella étant très occupé et n’ayant pas forcément la plume allègre, il serait susceptible d’en sous-traiter la rédaction : c’est banal et courant, on appelle ça faire appel à un « nègre » (*). Moult journaleux font ainsi des « ménages » ; les déclarent-ils toujours auprès de leur direction ? (**) En tout cas, monsieur Achilli nie clairement ce qu’on lui reproche, arguant « qu’il avait refusé de coécrire le livre, et que ses discussions avec Jordan Bardella relevaient des contacts qu’il noue avec les politiques de tous bords dans le cadre de l’exercice de son métier » . Des « politiques de tous bords » ? ça va de soi, c’est le pluralisme cher à nos antennes nationales. Mais pas les mauvais bords.

Tibert

(*) Désolé, c’est comme ça qu’on dit en français. J’y mets plein de guillemets ; ça vient du latin « niger » : noir, la couleur noire. Enfin, la couleur… au Portugal en tout cas c’est une couleur.

(**) Sur cet article, un commentaire de lecteur du Monde : « Curieusement, quand Cécile Amar écrit un livre avec Mélenchon, ce n’est pas un problème pour le service public. » . Deux poids deux mesures, alors ? ce serait possible, ça ?

En tenaille

( L’intransitif… keskeçé ? sék’wa ? eh bien c’est très très dur. Trop, apparemment, pour certains journaleux. Attention, « trop » , pas dans le sens « c’est trop bon » (traduction : c’est délicieux), mais « trop » , comme au bon vieux temps où trop c’était trop, le contraire de pas assez. Voyez : « Pour Ouest-France et Prolongation, Sandrine Jamain-Samson, docteure en sciences sociales du sport et spécialiste de l’histoire du vêtement sportif en France, retrace les injonctions qui ont toujours pesées sur ces athlètes » (ça traite de l’histoire des vêtements féminins pour le sport). Et voilà… ce serait une coquille, bon, ça arrive, mais là, tout bien pesées, ces injonctions transitives sont assez lamentables, venant de professionnels de l’écriture, de l’écriture pour être lus. Comme un carreleur qui poserait ses faïences de guingois. )

Et puis la dessinatrice Coco ayant commis un dessin assez « humour noir » sur la situation tragique de Gaza (en noir-et-blanc, d’ailleurs), se voit abreuver d’insultes, menaces de mort, etc – et de commentaires de soutien, quand même. Bien entendu LFI monte au créneau et condamne : « Vous n’aurez pas notre haine, mais vous la méritez » ! La haine, donc, des Insoumis.e.s 😉 pour tous ceux qui osent évoquer l’Islam autrement qu’avec des marques d’approbation béate. Voilà où en est LFI… mais je voulais pointer là, à propos de ce dessin très explicite et nullement manichéen – horreurs de la guerre, famine, désespoir, décombres, et puis absurdités religieuses – cette apostrophe de la femme voilée qui réprimande sèchement le pauvre gars crevant de faim à la chasse aux rats pour se nourrir : « T-t-t- ! pas avant le coucher du soleil ! » . Je n’ai, en effet, vu aucun commentaire sur ce point choquant : c’est l’Islam obligatoire, à Gaza ! pas le droit de ne pas faire Ramadan ! (*) Athéisme, agnosticisme, autres religions ? pas question ! Ce qui confirme bien la chape de plomb rigoriste imposée par le Hamas là-bas depuis sa prise de pouvoir en 2006.

Constat assez désespérant : d’un côté la volonté aberrante d’anéantir Israël (Hamas) ; de l’autre, la négation de l’existence d’un peuple autochtone, et l’anéantissement annoncé du Hamas (Nétanyahu) : superbe tenaille à broyer les humains, avec extrémisme religieux bilatéral intégré.

Tibert

(*) On peut espérer néanmoins que la situation de famine actuelle fait passer les contraintes religieuses au second plan. Quand on crève de faim, on prie mal.

Au nom du GMB

( Je reçois ce matin deux courriels similaires : « Votre colis Comissilo sera livré ce samedi 12 mars 2024 gnagnagna… cliquez ici pour suivre blablabla... » : non seulement ce sont des escrocs, mais en plus ils sont débiles. Pas fichus de vérifier les dates sur un calendrier. Allez hop, poubelle. )

Et puis deux entrefilets de l’actualité… d’abord, en Vendée, terre de Chouannerie, une statue de Simone Veil vandalisée : peinture rouge, poupées saccagées, mise en scène gore, voyez cet article… bon, c’est encore une action sectaire de plus au nom du GMB , le Grand Manitou Barbu – appelez -le comme vous voulez – là-haut, assis sur son cumulo-nimbus, muni de sa longue-vue omnidirectionnelle (*), qui nous dicterait nos règles de conduite, entre autres qu’il aurait interdit l’avortement, « Strengt Verboten » , paragraphe 27, alinéa 3, verset 12 du Grand Livre relié pleine peau, dicté sur le Mont Sacré à son Intermédiaire Patenté. N’importe quoi… Certains réprouvent l’avortement ? qu’ils s’en abstiennent ! la loi n’oblige personne à avorter.

L’autre, c’est, comment dirais-je ? plus grave. C’est le papam, là, à Rome, qui fait la génuflexion devant Vladimir, le Tsar de Russie. Pas fichu, d’ailleurs, de dire de quoi, de qui il parle, de nommer sa cible, il énonce des généralités néanmoins transparentes : ce n’est évidemment pas au Hamas qu’il s’adresse, il sait le peu d’influence qu’il a sur cette organisation. C’est clairement destiné aux Ukrainiens : « Négocier est un mot courageux. Quand vous voyez que vous êtes vaincu, que les choses ne marchent pas, ayez le courage de négocier » , dit-il. Où le papam vole au secours des séparatistes du Donbass, des annexeurs de la Crimée, des nostalgiques de l’URSS, bref des agresseurs.

Car (**) il omet bonnement de dire, le papam – c’est un gros péché, le mensonge par omission – qui est l’agresseur, et c’est un point plutôt important.Moi, si j’étais le papam, si je tenais à la paix, à la paix juste, morale, j’irais voir le grand Patriarche de Moscou, là, le type barbu avec un mouchoir brodé et une cloche sur le crâne, et je lui dirais, entre pape-pope, ma façon de penser, qu’il aille en causer avec Vladimir… on ne sait jamais, des fois qu’il n’en ricanerait pas, Vladimir.

Tibert

(*) Les actuelles voitures à « mitrailler des prunes » de stationnement illicite peuvent en prendre de la graine : GMB, lui, il voit derrière les murs, sous les couvertures, et même dans le noir ! et tout le monde (8 milliards et des poussières). Pas moyen de se planquer. Des fois qu’on prendrait trop de confiture. Franchement, Il n’a rien de mieux à faire, GMB ?

(**) On ne débute jamais une phrase par « Car » , je sais. Ce sera pour une autre fois, sans « car » .

Courte, et en berne

( LA journée des femmes : c’était hier. En plus, une année bissextile ! une baisse d’influence dramatique, 1/366 au lieu de 1/365, soit -0,27 %. C’est dire ! On a manifesté (*), célébré, encensé les fâmmes, comme il se doit ce jour-là ; à l’instar de Julien Clerc, on aura sûrement chevroté qu’on les aime, « Je n’en connais pas de faciles / Je n’en connais que de fragiles / Et difficiles » . Et difficiles, eh oui. Passons. Bonne chose de faite. On en reparlera dans un an, avec une pleine Journée des Femmes de 1/365 ème, vraie de vrai. Aux hommes, maintenant. Non mais… ! )

Et puis cette revue iconoclaste, pas dans la doxa, décoiffante, Transitions et Energies… c’est hélas sur abonnement, mais on peut en lire des amorces consistantes. La dernière étude, sur le bâtiment, est alarmiste, et alarmante ; je cite : « D’ici 2030, la France manquera d’au moins 4 millions de logements sans parler de ceux qui sont des passoires énergétiques et qu’il faudrait remplacer » . Pas mal, non ? Vous discuterez la pertinence de cette maxime désagréable : « quand le bâtiment va mal, tout va mal » . Vous avez deux heures.

Tibert

(*) Une manif à Paris, hier, pour la JF 2024, la Journée des Femmes. Avec des drapeaux palestiniens ! sans doute pour célébrer les femmes de là-bas ? et un slogan glaçant, repris d’une manif d’il y a 5 mois à Nîmes, prônant l’emploi du kérosène pour « brûler les flics et les fâchos » plutôt que de faire voler les avions… quand les bornes de l’ignoble sont franchies, il n’y a plus de limites.

Des canards et des miettes

Je lis dans le Parigot, au cours d’un article militant contre les sites de vente de fringues bas de gamme (du chinois, essentiellement) et rapidement jetables : « Le gouvernement déclare la guerre à l’ultra fast fashion, cette « mode jetable »  » . C’est exact, les Chefs là-haut froncent les sourcils et entendent y mettre le holà, par exemple avec une taxe ! une de plus. Louable effort contre les chemisiers à 6,99 euros et les shorts à 4,49 qui finiront fissa-fissa à la poubelle. Mais notez comme c’est écrit : la locution française mode jetable est entre guillemets ; celle en rosbif ne l’est pas, pas même en italiques (les italiques ci-dessus, c’est de moi). En somme, c’est le monde à l’envers ; c’est notre langue qui est bizarre, qui a besoin de guillemets.

Et puis La montagne, le canard des volcans éteints, du Clermont-foot et des équipes de rugby, tartine ceci : « Pourquoi les écologistes veulent interdire la pêche dans certaines villes » (j’explique : les pêcheurs « sportifs » attrapent, puis relâchent magnanimement les poissons pris… ils sont blessés, ces poissons, ils souffrent (?), certains en meurent, bref ça peut paraître aberrant). L’argument n’est pas idiot (*), car pêcher ainsi ne sert ni à nourrir sa petite famille, ni à préserver la ressource piscicole. Mais voyez comme ce titre est libellé : ils veulent interdire, les écolos ! pas « demander l’interdiction » , pas « faire interdire » , pas « protester contre » : non : ils veulent interdire. Non mais, qui c’est qui commande, ici ? si vous entendez parler d’écologie punitive, en voilà un échantillon.

Enfin et pour la bonne bouche, cet entrefilet du Fig’ragots sur les élections européennes : madame Toussaint (EELV) ne veut pas que monsieur Glucksman (PS, ou similaire), madame Aubry (LFI) aillent débattre sur le plateau de CNews, ce pelé, ce galeux. « N’y allez pas, malheureux.ses, vous y perdrez votre âme.e, ils vont vous marabouter.e ! » . Amusant paradoxe, l’ARCOM pourra ainsi reprocher à CNews de ne pas respecter l’équilibre des plateaux d’invités entre droite-gauche-extrême milieu et tutti quanti, mais comment faire ? c’est du boycott, de l’ostracisme, pour obliger Cnews à changer de logiciel, en quelque sorte : remplacer M. Zemmour par M. Besancenot, Mme Maréchal par M. Mélenchon, M. Bock-Coté par Mme Sandrine Rousseau… aaah là oui, on débattrait, sur CNews ! on s’y bousculerait. Qu’est-ce qu’on est bien, entre soi !

Tibert

(*) Reste à inventer des hameçons magnétiques et indolores : on fait avaler aux ablettes, tanches… des boulette de ferraille ; les voilà magnétisées, et schtack ! on ferre. Un peu lourd à digérer, peut-être…

Occuper, meubler…

( Un article édifiant sur la misère des structures sportives à Paris… qui encourage la bidouille, le marché noir, les combines, les sous-sous-locations de salles, les effectifs bidon, et les copinages auprès des instances de la Mairie chargées (*) des attributions de structures. Voyez les chiffres : « 1,4 complexe sportif pour 1 000 habitants, là où la moyenne nationale se situe à 4,6 structures sportives pour 1 000 habitants » , énonce Le Parigot. En fait la disparité est pire, vu que la « moyenne nationale » englobe justement Paris, le plus gros morceau, et le plus minable. Mais attendez, va y avoir les J.O. : ça va tout changer, pendant 2 mois. Sportif, Paris ! )

Et puis cette amende astronomique de 1,84 milliard d’euros infligée par l’U.E. à Appeul, convaincu de se garder abusivement son pré carré de la zizique en ligne. Il existe des plate-formes moins chères qu’Appeul (rien de très étonnant, vu les prix élitistes pratiqués par la Pomme-Entamée) mais Appeul fait en sorte que rien ne permette au « consommateur » de zizique de le savoir ; c’est en substance ce qui est reproché à cette boîte. Gageons que la peine infligée n’ébranlera pas la solidité financière de cette entreprise, qui a les reins solides – sans moi : je ne lui ai jamais versé le moindre centime, vu sa politique de « bande à part » et ses prix, abusifs à mes yeux. Mais c’est un point de vue tout personnel, j’en suis bien conscient.

Ce qui me donne par ailleurs à songer, croisant ou côtoyant dans la rue, les transports, un peu partout, des gens aux oreilles garnies d’écouteurs BlouTousse, et cachant sans doute dans une poche l’indispensable cellulaire branché sur un quelconque robinet à « musique » du Houèbe. Parfois on entend clairement les boum-boum-boum, lancinant et pénible tempo, dont on profite nolens-volens : les basses passent facilement à l’extérieur, tandis que le consommateur de sons se détruit les tympans. Et de me demander où est ce besoin de non-disponibilité ? pourquoi faut-il se saturer les oreilles ? Mais quand on traite d’une augmentation dramatique du nombre d’obèses chez nous, c’est en quelque sorte du même ordre : la malbouffe évidemment, des frites-mayonnaise, des trucs industriels trop lisses, des machins trop sucrés, et ces échoppes à bouffe toute prête un peu partout, pour se caler-meubler l’estomac, éviter le moindre creux. Bref, l’individu actuel, bien au chaud dans son enveloppe, supporte de plus en plus mal la vacuité.

Tibert

(*) « chargées de » et non « en charge de » : la première expression est française, et plus concise ; l’autre, devinez.

« Sentiment » de propriété

( Un correspondant m’envoie la photo d’une étiquette de fromage… ça vient de chez Lideulle… de la fourme d’Ambert AOP, comme il se doit sous sa fo(u)rme habituelle (*), une très épaisse galette ronde, couleur crème marbrée de bleu. On a droit au ronflant label « Saveurs de nos régions » , miam… et puis on y lit un peu plus loin que c’est fabriqué, hélas, avec du lait pasteurisé ; poursuivant la lecture, c’est du « lait origine France » (forcément, c’est à Ambert, alors ?…) et puis « fabriqué par les Fromageries Occitanes, à Saint-Flour » … ah ? pourtant Saint-Flour et Ambert ? le Livradois et le Cantal ? ça fait 120 km, bon, admettons. Mais on a aussi l’identité de l’entreprise qui a fait le boulot (quel boulot ?) : FR 31.582.001, soit l’entreprise n° 1 de la commune répertoriée 31.582, traduction Villefranche-de-Lauragais, dans le 3-1, la Haute-Garonne. Ce patelin est à 400 km d’Ambert. Là, franchement… certes on peut cuisiner une choucroute à Saint-Brieuc, une fondue savoyarde à Biarritz, mais zut quoi, là c’est de l’AOP, du protégé, fabriqué local-de-chez-Local, en principe. Bref : si c’est ça l’AOP… autant acheter du camembert du Gâtinais, ou du gruyère breton. )

Et puis cette histoire de 2 types « patibulaires, mais presque » qui vivent en caravane à la lisière d’un bled du 3-5, en Bretagne, et considèrent que le chemin communal qui passe devant leur terrain est privé, à eux ! Le maire a bien tenté de leur expliquer que c’est communal : collectif, allez quoi, soyez sympas… peine perdue. Les gens qui passent devant serrent les fesses, intimidations, menaces… se lassent, changent de parcours : ça marche, l’intimidation ! Les gendarmes, alertés : « meuhh non ils sont pas méchants » . Le traditionnel « sentiment d’insécurité » , donc… pas grave, hein ? alors on subit, on endure… mais voilà : un mort à coups de batte de base-ball, et un blessé, les imprudents passagers d’une voiture qui a osé emprunter la voie « communale-privative » et klaxonné !

Mais il y a une morale : force reste à la Loi de la République, que nul n’est censé ignorer. On les a coffrés, finalement, les deux « propriétaires » abusifs et violents, non mais… ! Comme quoi un simple homicide suffit à ce qu’on l’applique, sans crainte, avec fermeté.

Tibert

(*) Un peu de culture ne nuit pas. Là où la grosse majorité de nos voisins utilisent le « caseum » latin, cheese, kaese, kaas, queso, queijo… nous autres franco-italiens avons la forme (le moule où l’on coule et laisse égoutter le caillé) qui donne fourme, formaggio, fromage… ah ! merci maître Capellaut !