( Sur l’autoroute en projet, la A69 Toulouse-Castres : la jeune Thunberg, la pasionaria suédoise de la décroissance, n’a pas autre chose à faire que de venir – à pied, certainement : par voilier ça ne fonctionnait pas – faire la mouche du coche sur le chantier contesté ? on n’a pas de tribuns (féminin : tribunes) de calibre suffisant, chez les écolos français ? mais voyez cet excellent papier du Figaro sur le sujet, complet, nuancé et tout et tout. Vous voulez mon avis ? il en est des projets routiers comme des monuments informatiques, genre Paye-des-Enseignants ou Inventaire-des-Musées-Nationaux : on passe 10-15 ans à projeter, concevoir, élaborer, on s’échine dessus, et puis quand ça commence à vaguement prendre forme c’est déjà obsolète ! ça coûte un bras (aux contribuables), ça part à la poubelle, où bien l’on met ça dans un coin, des fois que… Voilà mon sentiment sur le sujet : la RN 126, une vraie Route à nous, Nationale (= pour le pays tout entier), élargie, détournée des patelins, sécurisée, débarrassée de ses 4.826 ronds-points moches, inutiles et ruineux, devrait suffire ; mais on persiste Là-Haut, dans l’erreur, à doublonner les voies de communication, à refiler nos rubans de bitume à des boîtes privées pour qu’elles fassent du fric. Evidemment, tous les ZADistes professionnels du désordre sont venus ajouter leurs bras et leurs coquetels incendiaires aux protestataires ; ça va derechef dégrader, castagner, bloquer, détruire… quel gâchis ! )
Et puis hier, dans la bonne ville de T., attendant dans ma voiture à un carrefour que le feu de trafic veuille bien virer au vert, carrefour qui abrite depuis l’épidémie Covid l’épave d’un ex-resto portugais et sa terrasse ombragée d’une glycine – enfin, en été… – je me suis aperçu que l’enseigne avait changé. Non plus « O bacalao » mais « Fissa-food » ; non plus le vinho verde sur des sardinhas grillées ou sur la morue « a braz » etc, mais, je cite le calicot de la devanture : « Burger Pizza Kebab » ou toute permutation de ces trois termes. Le nul de la bouffe, quoi… ou comment la mondialisation nous met, littéralement, dans la ragougnasse, pour rester poli.
D’accord la rapido-bouffe ça se mange vite ; on sait à quoi on s’attend, pas de découverte fabuleuse, mais on est rarement déçu 😉 ; ce n’est pas très cher ; et puis les vrais restos se font rares, le plus souvent on y assemble désormais, dans des cuisines sans âme, des sauces-poivre « Mais-trop » en bidons de 5 litres et des biftecks (steaks, pavés, faux-filets, entrecôtes…) précalibrés livrés sous vide et sous plastique, avec des frites sorties du congèle ; la touche chic c’est le petit brin de salade, qu’on réutilise pour le client suivant s’il a survécu (le brin de salade, pas le client … quoique ! ). Mais je noircis le tableau, là… ce n’est pas ma tasse de thé, mais c’est sûrement très bien fait, ces kébabs turcs authentiques, ces succulentes pizzas napolitaines de chez la mamma, ces hamburgers qu’on se croirait à Manhattan, le tout amoureusement cuisiné par un sans-papier guinéen dans une gargote auvergnate. Et pour consulter le menu ? mais y a qu’à scanner le QR-Code, là… avec votre smartphone… enfin, quoi.
Tibert