Hambourgeois-aligot ?

( Sur l’autoroute en projet, la A69 Toulouse-Castres : la jeune Thunberg, la pasionaria suédoise de la décroissance, n’a pas autre chose à faire que de venir – à pied, certainement : par voilier ça ne fonctionnait pas – faire la mouche du coche sur le chantier contesté ? on n’a pas de tribuns (féminin : tribunes) de calibre suffisant, chez les écolos français ? mais voyez cet excellent papier du Figaro sur le sujet, complet, nuancé et tout et tout. Vous voulez mon avis ? il en est des projets routiers comme des monuments informatiques, genre Paye-des-Enseignants ou Inventaire-des-Musées-Nationaux : on passe 10-15 ans à projeter, concevoir, élaborer, on s’échine dessus, et puis quand ça commence à vaguement prendre forme c’est déjà obsolète ! ça coûte un bras (aux contribuables), ça part à la poubelle, où bien l’on met ça dans un coin, des fois que… Voilà mon sentiment sur le sujet : la RN 126, une vraie Route à nous, Nationale (= pour le pays tout entier), élargie, détournée des patelins, sécurisée, débarrassée de ses 4.826 ronds-points moches, inutiles et ruineux, devrait suffire ; mais on persiste Là-Haut, dans l’erreur, à doublonner les voies de communication, à refiler nos rubans de bitume à des boîtes privées pour qu’elles fassent du fric. Evidemment, tous les ZADistes professionnels du désordre sont venus ajouter leurs bras et leurs coquetels incendiaires aux protestataires ; ça va derechef dégrader, castagner, bloquer, détruire… quel gâchis ! )

Et puis hier, dans la bonne ville de T., attendant dans ma voiture à un carrefour que le feu de trafic veuille bien virer au vert, carrefour qui abrite depuis l’épidémie Covid l’épave d’un ex-resto portugais et sa terrasse ombragée d’une glycine – enfin, en été… – je me suis aperçu que l’enseigne avait changé. Non plus « O bacalao » mais « Fissa-food » ; non plus le vinho verde sur des sardinhas grillées ou sur la morue « a braz » etc, mais, je cite le calicot de la devanture : « Burger Pizza Kebab » ou toute permutation de ces trois termes. Le nul de la bouffe, quoi… ou comment la mondialisation nous met, littéralement, dans la ragougnasse, pour rester poli.

D’accord la rapido-bouffe ça se mange vite ; on sait à quoi on s’attend, pas de découverte fabuleuse, mais on est rarement déçu 😉 ; ce n’est pas très cher ; et puis les vrais restos se font rares, le plus souvent on y assemble désormais, dans des cuisines sans âme, des sauces-poivre « Mais-trop » en bidons de 5 litres et des biftecks (steaks, pavés, faux-filets, entrecôtes…) précalibrés livrés sous vide et sous plastique, avec des frites sorties du congèle ; la touche chic c’est le petit brin de salade, qu’on réutilise pour le client suivant s’il a survécu (le brin de salade, pas le client … quoique ! ). Mais je noircis le tableau, là… ce n’est pas ma tasse de thé, mais c’est sûrement très bien fait, ces kébabs turcs authentiques, ces succulentes pizzas napolitaines de chez la mamma, ces hamburgers qu’on se croirait à Manhattan, le tout amoureusement cuisiné par un sans-papier guinéen dans une gargote auvergnate. Et pour consulter le menu ? mais y a qu’à scanner le QR-Code, là… avec votre smartphone… enfin, quoi.

Tibert

Gérontologie et accord profond

( Je lisais hier un comparatif des prix dans diverses enseignes de la distribution, Lideul, Superruh, Karrouf etc… on y précisait que tel magasin était un « drive piéton » … et de m’interroger : comment « conduire » en piéton ? mystère du rosbif-panaché, le « drive » à pied, avec le pied gauche sur l’embrayage. Pourquoi faut-il se taper ces termes débiles, je l’ignore. )

Mais monsieur Bay-rou (de secours) est de mauvaise humeur. Et d’une, il lui a fallu 7 ans (putain, 7 ans !) pour être enfin blanchi d’un lancinant problème judiciaire d’assistants parlementaires – et si ça se trouve ça va jouer les prolongations. Mais en plus on lui a refusé, ou il a refusé, ou va savoir, le poste ministériel qu’il lorgnait. A 72 ans, bientôt 73, tout comme monsieur Mélenchon – ils sont « de la classe » – il est encore loin de l’Ehpad, monsieur Bayrou : voyez monsieur Lang, 84 balais, oui madame ! qui tient encore des manivelles juteuses du côté du Quai Saint-Bernard, dans le 7-5. Il se voyait bien ministre de l’Educ’Nat’, monsieur Bayrou, comme jadis… promouvant l’autorité, restaurant le respect, instituant le port de l’uniforme, inflexible envers le délétère « pas de vague » , droit dans ses mocassins face à la sape de la laïcité, remontant la pente savonneuse du classement PISA.

Hélas, relate La Montagne, le canard des Dômes, il n’y a pas d’ « accord profond sur la politique à suivre » , de même qu’il n’y a pas d’amour heureux. Quels sont les couacs qui sonnent faux dans ce dés-accord profond ? on l’ignore, monsieur Bayrou ne détaille pas les points de friction, la teneur et l’ampleur des divergences qui ont conduit à ce constat amer. Je suis navré, vraiment. Au vu de ses apports décisifs dans les divers organismes et les deux ministères qu’il a chapeautés, c’est une perte immense (*) : voyez comme la Justice, et l’Educ’Nat’ s’en sont trouvées transfigurées, gardent pieusement sa mémoire !

Reste à supposer qu’à l’instar de monsieur Mélenchon, son camarade de la classe 51, il se mettra derechef et sans déambulateur sur la ligne de départ du Challenge 2027 du Grand-Chef-en-Chef. Ben quoi, il n’aura que 76 ans ; voyez Joe Biden, aux USA : il confond un peu les époques et les personnages, sa géographie est parfois brumeuse, mais il va rempiler l’an prochain, si ça se trouve. Le plus cocasse, c’est que c’est encore ce qui peut arriver de moins pire aux Etats-Uniens.

Tibert

(*) Je blague, là… mais soyons justes : il y en a des tas d’autres qui ont laissé « des traces lumineuses » 😉

Mme Ubue et le Père Fouettard

( Vous avez déjà rencontré un fact-checker ? non ? moi non plus. Le Monde se désole, ces estimables professionnels du fact-checkage ( à vos souhaits !) se font rares, ça coûte cher, on ne fact-checke donc pas, ou pas assez, ou mal… Il fut un temps (que les moins de vingt ans, etc etc…) où l’on vérifiait ! On avançait une information incertaine ? on la vérifiait ! si si… « Je sais plus si j’ai bien fermé… tu peux vérifier… oooups, tu peux fact-checker, s’il te plaît ?  » . Adieu donc au cher citoyen lyonnais, le Monsieur Brun de la trilogie Pagnolienne, ex-vérificateur des douanes, qui de nos jours serait – c’est tellement mieux ! – fact-checkeur des douanes, et bientôt des Customs ! )

Mais causons d’autre chose… c’est un résultat encourageant : 45 % des presque 6 % de Parigots (*) qui sont aller exprimer leur sentiment à l’égard du stationnement des VUS à Paris (Véhicules Utilitaires Sportifs, SUV en rosbif), ont clamé leur attachement à ces engins : ils « veulent plus de SUV » , selon la délirante formule des panneaux appelant à voter. Trente-cinq-mille Parigots « pour » (et quarante-trois-mille « contre » ) les mahousses Reneaud Capture, les hénaurmes Peujault 3008… Les tarifs de stationnement à Paname sont déjà largement prohibitifs pour le citoyen lambda (6 euros de l’heure dans les quartiers centraux !), mais là ça va douiller ! Trois fois plus. De quoi renflouer les caisses, qui sonnent creux. D’aucuns parlent de « populisme écolo » : c’est assez bien vu. Et populisme qui peut rapporter gros, on parle de 35 millions d’euros par an.

Au gré de l’article du Parigot cité plus haut , on lit cette belle citation de monsieur Belliard, un des bras droits de madame H. : « C’était une question courageuse et compliquée qui n’avait jamais (été) posée ailleurs... » : compliquée ? eh oui, quand on n’a pas les idées claires, ou qu’on veut embrouiller le citoyen. Courageuse ? le courage du ridicule assumé.

Autre perle, mais là c’est plus grave : « La municipalité espère également « inciter à la possession de véhicules légers » car les SUV présenteraient un plus grand danger... » . Chiche ! en voilà, une belle occasion de faire enfin de l’écologie autre que punitive : gratifiante ! Diminuer les tarifs du stationnement pour les petites voitures, pas lourdes, pas hautes, peu surfaciques… y a qu’à organiser une votation, ça sera sûrement un succès. Un 6 % à battre, ça doit pouvoir se faire.

Tibert

(*) Pas si mauvais, ce presque 6 %, quand on a pu exciper d’un 1,75 % aux Présidentielles, avec l’appui massif et déterminé du PS ; d’autres que les militants socialistes se seront sans doute déplacés.

Mort et décroissance

( Réponse du berger à la bergère, quand France-2 et ses collègues débinent à coups d’ « enquêtes complémentaires » tout ce qui ressemble à de la droite, s’attardant sur Hanouna, Depardieu, Bardella… d’autres enquêtent sur France-Télévision, histoire d’en mettre au jour les coulisses, les motivations et les rouages, idéologiques notamment. C’est un documentaire prêt à être diffusé, mais encore tenu sous le coude : « pas diffusable en l’état » juge-t-on chez les décideurs. De fait, ça pourrait fâcher… trop virulent, carrément cru, des trucs pas dicibles, vous pensez bien. En somme, tels les toubibs, les juges, les avocats… on évite de débiner les confrères ? en public, on met des gants ? on s’égratigne prudemment ? à suivre. )

Mais, la « colère » des agriculteurs étant retombée – quels saccages ! et c’est nous qui allons payer pour réparer tout ça – les écolos montent maintenant au créneau : ils sont furieux, vexés. C’est en fait un système de vases communicants : agriculteurs et Verts jouent, comme qui dirait, à « dès que j’avance tu recules » (*). Et c’est logique : les écolos n’ont que des options funèbres et mortifères pour notre agriculture. Si l’on fait de la décroissance, qui c’est qui va « crever » ? la campagne. Si l’on jachère à tout va, qui c’est qui va être empêché de fonctionner ? les cultures. Si l’on réduit drastiquement la production et la consommation de viande, qui c’est qui va pleurer ? les éleveurs. Si l’on supprime les phytosanitaires, si l’on rationne l’eau, refuse les bassines, qui va souffrir ? encore les mêmes. En deux mots : le projet des écolos passe par la mort de nos agriculteurs sur l’autel de la Pureté de la Planète.

La mondialisation chère à Macronious a certes des effets ravageurs sur nos économies, nos cultures (culturelles, celles-là) ; mais penser globalement la sauvegarde de la Planète ne serait pas idiot : quand à Bruxelles, et plus encore chez nous – nous sommes les meilleurs, forcément ! – on serre la vis verte jusqu’à à faire désespérer nos agriculteurs, sur d’autres continents ils s’en moquent comme de leur première tétine ; quand à Paris on veut que Mack-Dôh et consorts utilisent de la vaisselle réutilisable, aux USA toute la bouffe faste-foude, archi industrialisée, est en petites barquettes plastique – y compris la petite sauce barbecue dans son petit pot à couvercle, pour y tremper les neuguetts de poulet de batterie bien alignées dans leur boîte en plastique – et les couverts avec ; et puis on jette le tout, une fois fini de se nourrir. Les écobuages d’Indonésie asphyxient Singapour, la forêt amazonienne c’est peau de chagrin, le gaz ou le pétrole de schiste, les mines de lithium, de terres rares (**)… les chaluts pélagiques… j’arrête là.

En gros, quand nous Européens transpirons à nettoyer curer bichonner notre petit coin, d’autres déversent leurs tonnes de déchets et de cochonneries juste à côté, et ça ruisselle. On ne nous refera pas le coup du nuage de Tchernobyl respectueux de nos frontières ! Bref il serait intéressant de graduer nos efforts à l’aune de nos voisins, et puis un peu d’empathie à l’égard de nos paysans dans la panade ne ferait pas de mal.

Tibert

(*) En tout bien tout honneur.

(**) Fiche Wiki sur la chose : la production d’une tonne de terres rares (en Chine) s’accompagne du rejet de grandes quantités de gaz contenant de l’acide sulfurique, de l’acide fluorhydrique et du dioxyde de soufre, d’eau acide et d’une tonne de déchets radioactifs. Chouette, non ?

Comme en 1871

Notre Attal-Premier ayant prononcé son discours – « délivré son discours » , écriraient les journaleux, et puis les opposants le « tacleraient » , comme au foot – les Agriculteurs-Fâchés sur leurs gros tracteurs au fioul détaxé ont haussé les épaules : Y a pas assez ! mesurettes ! du pipeau ! Leur truc, c’est d’aller jusqu’à Rungis. Rungis, absolument, de même que moi…

Je devais, mordicus / Atteindre et toucher l’abribus / Avant que de tourner casaque / Et puis trotter vers ma baraque.

Rungis ! ça m’évoque Thalassa, thalassa ! (la mer, la mer !) quand s’époumonaient les 13.000 et quelque mercenaires de l’Anabase, ivres d’y être arrivés. A Rungis ! pour encercler-affamer Paris, tels des Adolphe Thiers à l’envers.

« On a été patient, maintenant on va monter crescendo » annonce un ponte du Syndicat Agricole MachinTruc : derrière le pléonasme, on devine l’assurance sans nuance, la marée de tracteurs, le pays à leurs pieds : l’ivresse du pouvoir.

Il est évident que Bruxelles, une fois, a pondu une PAC, une Politique Agricole Commune monstrueuse, très certainement enflée, hénaurme, inutilement complexe, et largement imbibée des chimères écolos : décroissance, frugalité, production vertueuse, mort des phytosanitaires et j’en passe … de même que nos Chefs se sont, depuis les années 80, laissés ficeler par les sirènes alarmistes et le poison des anti-nucléaires, tuant notre belle production d’énergie décarbonée… avant de revenir à plus de raison.

Les profils des exploitations agricoles sont disparates : le viticulteur du Lot n’a pas les problèmes de celui de Champagne ou de la Côte de Nuits, encore moins de l’éleveur d’Aubrac dans la région éponyme, du céréalier de la Brie, du betteravier de Thiérache, de l’éleveur de canards de l’Ariège, du maraîcher du Val de Loire. Il serait étonnant qu’une plateforme précise, unique, sensée, de revendications réalistes puisse être opposée au gouvernement : le truc qui fâche, c’est « y a pas assez » et puis voilà. Il faudra bien, cependant, dégriser un jour.

Tibert

Les mânes de Jaurès

( Ce fait divers, qui serait rigolo si ce n’était pas sinistre : un boulanger du 8-7, dans le Limousin, se voit sollicité par des « Agriculteurs en Colère » (appellation d’origine protégée) qui passaient par là, pour qu’il leur cède gracieusement quelques miches : la solidarité, mon bon monsieur ! Comme il n’a rien à leur proposer à ce moment-là, il les invite à revenir plus tard. Il s’absente, et, de retour à sa boutique, découvre la devanture souillée de fumier et autres saletés rurales … mais si, mais si, on les aime, nos agriculteurs ! )

Et puis cette intéressante tribune du Monde qui questionne la position suicidaire de la gauche sur l’immigration – c’est un peu à contre-courant de l’air ambiant dans ce canard, donc à marquer d’une pierre blanche. Titre : « La gauche, à force de prétendre que l’immigration est un faux problème, se condamne à assister en spectatrice à de redoutables batailles ». .J’ai pu, veinard, avoir accès à l’intégralité du topo ; mais on y cite un autre texte sur le sujet – fort circonstancié, historique et tout et tout, et complet – de la Fondation Jean-Jaurès, qui rame dans le même sens.

Extrait : « Cette piètre performance [de la politique globale envers l’immigration, NDLR] se fait malgré un budget conséquent consacré aux politiques d’intégration. Mais là aussi, l’idéologie nous empêche : souhaitant éviter tout reproche de reproduire une domination coloniale ou de détruire les identités d’origine, notre politique d’intégration s’est montrée singulièrement généreuse sur les dépenses passives. Ainsi, l’allocation reçue par les demandeurs d’asile est supérieure à celle allouée par la plupart des pays d’Europe, Allemagne comprise. » . On rejoint là une partie du « pognon de dingue » dont parlait Macronibus – ce qui lui valut de vertes remontrances.

Le Monde traite entre autres de l’abandon de « la longue tradition de gauche revendiquant un « contrôle ouvrier » sur les migrations et son abandon, à partir des années 1980, au profit d’une vision morale assimilant toute idée de régulation à du « racisme » . Eh oui, la gauche a eu, avant ce virage « Bonne-Pensée », un discours autre que moralisateur, incantatoire, dogmatique sur ce sujet.

Autre échantillon, si vous n’avez pas accès à la totalité de l’article : « Au prisme social qui présente les immigrés comme des travailleurs surexploités s’est substituée une vision morale et culturelle mettant en avant leurs droits en tant que minorités, notamment sur le plan religieux » . C’est un bémol à votre credo, mesdames-messieurs les droitdelhommistes, fervents des portes grand-ouvertes, obstinément, en dépit de tout constat du réel.

( Enfin, restons dans la mesure : c’est juste un papier, hein… )

Tibert

Braves petits !

Je ne vais pas m’étendre sur deux points qui me chauffent les oreilles :

  • Premio, le Conseil Constitutionnel, dûment invoqué par Macronious, qui joue là une partition détestable – il veut toujours les portes du pays largement ouvertes, mais n’a pas le cran de l’assumer et le dire – retoque comme prévu (le pays des droits humains, gnagnagna : et coule le navire !) l’essentiel des mesures voulues par les LR en matière d’immigration. C’est dire que ça va continuer, et de plus belle, les lois protégeant notre pays des entrées illégales, abusives, excessives étant là comme des peaux de lapin, et tout le monde le sait. Grimace et ironie de cette affaire, on voit s’unir sur ce dossier la carpe-MEDEF, qui veut plein de bras en plus pour des boulots à bas salaire, et le lapin écolo-gaucho-LFI-etc… pour des raisons opposées – et d’autres, plus troubles.
  • Deuxièmo, quand les paysans – les richissimes céréaliers de la Beauce comme les crève-la-faim du Limousin, tous unis, foutent une merde noire – du lisier, entre autres – sur la France, le ministère de l’Intérieur et les Chefs là-haut ne bronchent pas un cil. Saccager l’Arc de Triomphe de l’Etoile ou le Fouquet’s, c’était très mal ; incendier les bâtiments de la MSA de Narbonne, bof, c’est une péripétie… Je fais juste remarquer une chose : certes il y a trop de normes, trop de concurrence déloyale (*), trop de taxes tous azimuts (diable, après les robinets grand ouverts du Covid, il faut se remettre en fonds), les distributeurs se foutent des producteurs, mais quand le pauvre paysan, des trémolos dans la voix, nous chante qu’ « il nous nourrit » … la belle affaire ! on paye, pour ça ! et cher ! de même que l’informaticien peut lui chanter qu’il lui installe son logiciel, que le mécano lui répare son tracteur, que l’instit’ du village instruit ses rejetons, etc.

Je m’aperçois que je me suis laissé emporter sur ces deux sujets… j’arrête. Autre chose : le barbecue électrique étant en panne, j’ai voulu le réparer. Marque française… fabriquée en Chine, forcément. Démontage du boîtier électrique ? Quatre vis profondément (4 bons cm) enfouies dans des puits étroits, des vis à tête totalement bizarroïde (une empreinte creuse, genre un triangle à côtés courbes) : impossible, à moins d’avoir l’outil idoine fait exprès. Quelle saleté ! Je les ai eues, ces vis, à l’aide d’un outil maison et de pas mal d’huile de coude. Je l’ai réparé, le barbecue, ré-assemblé, avec des vis civilisées. Moralité : holà les écolos ! une loi, vite, pour imposer que toutes les vis d’assemblage de l’électroménager soient exclusivement à tête… 6 pans-BTR / 6 pans-étoile Torx / cruciforme / fente simple, et basta ! C’est concret, simple, facile à appliquer, et ça n’invoque pas les Droits de l’Hom… ooups, les Droits Humains.

Tibert

(*) Monsieur Lemaire, des Finances, à Bercy, fait les gros yeux aux distributeurs-industriels qui ne respectent pas la loi Egalim ! Qu’ils prennent garde, il va sévir ! Mais que ne sévissait-il auparavant ? ils jouent aux boules, les inspecteurs de la DGCCRF ? alors ça y est, On VA appliquer la loi ?

Sentiment de nombre

( Cet article accrocheur du Parigot sur une supposée mode « Tradwife » – en anglais, forcément, toutes les modes sont en anglais… traduit platement, c’est « épouse traditionnelle » ; en français, Bobonne. C’est TikTok qui propage ça… à lire l’article c’est une lamentable régression du combat féministe – de mon point de vue aussi. Madame ne bosse pas dehors, fait le ménage, les courses, prépare le goûter des gosses, se pomponne pour son mari, lui fait de bons plats… c’est une mode de crétins, laisse entendre l’article. Ceci dit, quand ce n’est pas Tradwife qui fixe ce genre de règles rétrogrades, mais une religion, alors là rien à dire, c’est bien normal, n’est-ce-pas…)

Et puis j’ai lu avec intérêt une entrevue de Télérama avec madame Jaoui, à propos de la sortie de son film « Le dernier des Juifs » . Télérama, on connaît, la Bonne-Gauche oblative, et madame Jaoui n’en est pas éloignée. J’apprécie ses films et ses scénarios ; pas tout, mais en général c’est très bien ficelé, et ça ne cause pas pour ne rien dire, tout en restant grand-public. « Le goût des autres » , par exemple.

Mais bon… madame Jaoui dit là des choses détonantes ! une réplique de son film, tenez : « Il y a de plus en plus de Noirs, non ? » Voilà ma première réplique ! Cette phrase m’a évidemment arraché la bouche.. ». Eh oui, c’est un sentiment de, comme disait monsieur Jospin, sentiment largement partagé d’ailleurs, une impression de « plus en plus », mais comme il est interdit en France de compter les gens par ethnies, on « ferait le lit de l’extrême-droite » , on ne peut qu’en rester là. (*)

Et puis le journaliste pose cette question : « Saviez-vous, avant de tourner ce film, que des Juifs quittent certaines villes d’Île-de-France pour échapper à un climat d’antisémitisme ? » – Je le savais, mais j’étais dans le déni. C’est toujours pareil : on craint de l’admettre et d’en parler, de peur de faire le lit de l’extrême droite, de nuire à la majorité des musulmans qui… » Et voilà : on ne veut surtout pas faire le lit de l’extrême-droite ! donc, meuhhh non, l’antisémitisme chez certains Arabes, où ça ? et l’on se tait. Hop la poussière sous le tapis !

Enfin – outre cette réjouissante image sur la religion : « C’est comme le tri : il y a toujours quelqu’un pour te dire que tu fais mal les choses » , madame Jaoui parle de l’identité : « C’est tellement étrange, aussi, cette identité juive, qui ne vient pas de la génétique mais de la culture, d’une forme de résistance, de la transmission d’une histoire » . Eh oui, ici l’identité (juive) glisse toute seule, ça parle, c’est un concept qui fait sens. Mais si vous mettez l’adjectif « française » au lieu de « juive » , alors là vous proférez des horreurs ; vous êtes un affreux fâcho.

Tibert

(*) Il se dit que chaque mairie doit entreprendre le comptage de ses SDF : alors on peut compter ? oui ? non ?

Poète, vos papiers !

( La conn… la bêtise cartonne à plein tube sur les réseaux-poubelles : tenez, cette nouvelle ânerie, forcément intitulée en anglais, Bereal – chez nous, on dirait « Sois vrai » , mais bof… : encore un nouveau motif de s’abîmer (*) un peu plus dans les profondeurs de son incontournable cellulaire (au Québec on dit comme ça, sans confondre avec le fourgon de la même eau), et puis de laisser traîner sur le Houèbe des bribes inappropriées de sa vie privée, tellement passionnante – surtout pour Moi-Moi-Moi ! Enfin, bon… comme ça on tue le temps, ça évite de réfléchir. )

Et puis deux exemples de la décrépitude et de l’effondrement des valeurs « de gauche » , réduites à excommunier tous azimuts, à lancer des anathèmes : « blasphème ! fâchiste ! » dès que ça déroge un chouïa au catéchisme « Bonne-Pensée » . Bon sang, et la liberté d’expression ? la diversité des opinions ? le débat des idées ? Voyez ces deux exemples de cette lamentable évolution :

1 – Cet article de Ouest-France, tentant d’éclabousser le maire de La Baule, qui est chez LR, Les Républicains : un de ses collaborateurs (**), qui notamment lui écrit ses textes, a un passé sulfureux au FN. C’est horrible, n’est-ce-pas ? tandis que savoir que des députés, sénateurs… sont trotskistes militants et donc résolus à subvertir notre démocratie, ça, ça ne gêne personne à Ouest-France. Déclaration du personnage visé : « Tout le monde à La Baule connaît mon passé (…) En 2005, j’ai arrêté la politique. Puis en 2020, j’ai soutenu la campagne de Franck Louvrier car j’adhère à son projet. On n’est pas obligés d’avoir les mêmes idées sur le plan national » . Eh oui, en effet, on peut travailler ensemble sans partager forcément les mêmes idées. C’est dur à concevoir, hein ?

2 – La polémique Sylvain Tesson – madame Dati, fraîche Ministre de la Culture, reprend d’ailleurs mes positions, ça tombe bien 😉 . Voyez cette tribune ridicule de Libé, sectaire à souhait, signée par d’innombrables et illustres 😉 « petits maîtres » , « poètes » autoproclamés, tribune qui dénie cette qualité à monsieur Tesson du fait qu’il serait « une icône réactionnaire » ! En somme, on ne peut pas être poète et « pas de gauche » ! . « poète, vos papiers » . J’entends d’ici ricaner Léo Ferré … extrait d’un de ses textes, « La solitude » , qui va comme un gant aux Gardiens de la Bonne-Pensée-Sinon-Rien :

Les flics du détersif vous indiqueront la case où il vous sera loisible de laver ce que vous croyez être votre conscience et qui n´est qu´une dépendance de l´ordinateur neurophile qui vous sert de cerveau.

Tibert

(*) à tous points de vue, y compris la vue.

(**) Je sais, je sais, c’est très drôle.

Débat, ou des baffes ?

( Cet article, très intéressant, de Télérama, qui télérame pour la Bonne-Gauche teintée de vert : il s’agit de Sainte-Soline, et des condamnations récentes contre des militants assez radicalement « écologistes » . On y trouve l’attirail argumentaire juridico-sociétal pour justifier la violence des manifestants ; on y évoque ces « actions de désobéissance civile… qui sont elles-mêmes plus nombreuses et peut-être plus radicales » , appréciez le « peut-être » , quand on coquetèlise-Molotov les fourgons de gendarmerie, quand plus de cent types cagoulés saccagent une cimenterie !

L’acmé du discours des avocats de la défense, c’est la justification de la désobéissance civile et de la liberté d’expression, « protégée constitutionnellement, dès lors qu’on revendique un débat d’intérêt général » . Voilà : il reste juste à expliciter les notions d’expression et de débat autres que par l’écrit ou la parole ; en l’occurrence on revendique de débattre avec des pelles, des caillasses, des engins incendiaires artisanaux, des barres à mine, etc. )

Et puis l’os à ronger du jour : madame la ministre de l’Educ’Nat’ et des Sports, à l’instar de l’antépénultième ministre Ndiaye, qui confiait sa progéniture à l’Ecole Alsacienne, met ses gosses dans le privé à Saint-Stanislas ! (*). Et voilà Pédiamart qui saute sur le bifteck et sort pile-poil, ça tombe bien, un rapport administratif de février 2023, critique, sur cet établissement confessionnel. Rapport que d’aucuns (ici Le Parigot, qui fonce tête baissée : « les graves dysfonctionnements révélés » ) prennent comme du bon pain ; mais les choses ne sont pas aussi simples. Tenez, on accuse la boîte de faire du catéchisme obligatoire aux classes-prépas ? faux, selon St-Stan’ : c’est de l’instruction religieuse ! le catéchisme, lui, est facultatif, comme il se doit s’agissant d’un établissement conventionné avec l’Etat.

Je suis bien aise d’apprendre qu’on fait encore ici et là de l’Instruction Religieuse : c’est excellent, si c’est ouvert, si possible objectif, en perspective avec l’Histoire, la science, et la raison. En un mot : critique.

Tibert

(*) Argumentation ni étonnante ni nouvelle, chiffres à l’appui : des tas d’heures d’enseignement – 15 millions, disait monsieur Ndiaye – pas assurées, faute de profs, dans l’enseignement public. Ce qui vexe les instances visées, on peut le comprendre. Certes, la faute à qui ? on manque d’enseignants, c’est un métier difficile et crevant, qui a du mal à recruter, mais les durs chiffres ont la peau dure. Tenez, un article de Ouest-France assez factuel sur le sujet.