Je suis tombé, zappant comme j’ai coutume (*) sur les titres des canards-en-ligne, entre autres le Fig’ragots – sur cette vidéo. Le journaleux Samuel Fitoussi y expose la nature des normes actuelles de correctitude dans les films et les vidéos, en l’espèce, le surgissement normatif du woke ! Ma foi, j’ai regardé son exposé – 7 bonnes minutes – avec intérêt, et appris quelques trucs.
J’y ai compris pourquoi – je vous en entretenais dans mon billet précédent – il y a obligatoirement de la « diversité ethnique » dans les pubs de nos écrans : du blanc, oui, presque toujours, mais pas que ! diversité des couleurs, un Antillais… une Noire… deux nanas homos… un couple panaché, des gosses mélangés… c’est la règle ! de fait, Fitoussi argumente solidement, et mentionne les fermes positions « paritaires » de madame France-Télévision, Delphine Ernotte, et puis cette Bible 50-50 qui permet aux équipes de tournage de ne pas pécher, d’ avoir bon dans leur recrutement. Citation de ladite Bible, écrite bien entendu dans ce jargon pitoyable de bêtise, l’écriture « de gauche » (inclusive) : « Les recruteur•se•s peuvent facilement accéder à des équipes techniques et artistiques mixtes et paritaires, au-delà des habitudes et des préjugés » .
Eh oui, il importe qu’une intrigue sur un chalutier du Guilvinec en campagne de pêche participe de la diversité : on mettra en scène deux Maghrébin.e.s 😉 dont une femme bâchée sous son ciré, trois caucasiens dont une femme (une amourette avec la musulmane ?), une femme ou un homme transgenre Noir.e, plus quelques figurants plus ou moins hâlés : le compte y est ! En évitant que le capitaine soit – préjugé lamentable, raciste, carrément – un mâle Blanc (**). Si les techniciens de plateau sont également en effectifs harmonieusement équilibrés – n’oublions pas les personnes en situation de handicap – il y a aura même un bonus financier à la clé.
On n’a pas encore réécrit les chefs-d’oeuvres du cinéma à la sauce woke, mais ça viendra : Eisenstein et son Alexandre Nevski sur le lac gelé bien blanc, Les fraises sauvages, de Bergman, Printemps tardif, d’Ozu… ce sera réjouissant de diversité.
Tibert
(*) Je chéris la diversité… dans l’information ! le son de cloche monocorde, très peu pour moi. Donc, je butine, à droite à gauche, c’est le cas de le dire !
(**) Le mansplaining ? horrible anglicisme, détestable scénario : un homme (Blanc, c’est le top dans l’ignominie) explique un truc à une femme, ou à un Noir, ou, pire, à une femme Noire (mettre de la moutarde dans la mayonnaise, le maniement d’une éplucheuse de petits pois…) : c’est détestable, ça véhicule les stéréotypes genrés, ça infériorise, gnagnagna… préjugé macho… bref c’est absolument à éviter.