Sports, assoces et société

Les championnats mondiaux d’athlétisme doivent débuter à Budapest dans 2 semaines : ça rouspète ici et là, car le choix du lieu déplaît à certains. Comment peut-on, selon eux, faire des tours de stade, sauter, lancer, dans les installations d’un pays où le premier ministre, monsieur Orban, mène une politique non favorable, voire hostile aux Helgébétés ?! On en est là… il faudrait donc dégoter un pays « bien sous tous rapports » , cochant toutes les bonnes cases, qui ait l’agrément de toutes les minorités exigeantes et revendicatives. A ce sujet, constatons que le sport a longtemps évité ce genre de piège idéologique : on a même vu des J.O. à Berlin en 1936 avec Adolf H. dans la tribune, et en Russie poutinesque à l’hiver 2014 ; il me semblait aussi que le Qatar, qui a hébergé la coupe du monde de foot l’an dernier, n’était pas spécialement progressiste, lui non plus ! S’il faut maintenant, a) faire valider les lieux de compètitions sportives par les diverses associations Helgébété.e.s etc… qui s’estiment insuffisamment considérées ; b) contraindre les concurrents à jouer les personnes-sandwiches pour cette ou ces mêmes causes, on aura du mal à tout mettre sur les maillots ! ça va devenir pénible.

Et puis j’ai découvert que les échecs sont un sport. Etonnant, non ? on parle de « sport cérébral » , mais pas du tout, c’est du sport, tout court. On y mouille la chemise ; tenez, voyez ici. Avec des maillots, comme au foot, mais pas de numéro dessus. L’échauffement des doigts, la préhension des pièces, le grand roque en petites foulées… A vrai dire, c’est plus compliqué que ça, les « Olympiades des échecs » ne se tiennent pas avec les J.O, mais à part ; en revanche, c’est un sport au plein sens du terme, dans la mesure où l’on y rencontre exactement les mêmes problèmes sexistes qui défrayent la chronique dans tous les sports, pelotages (*), mots déplacés, drague lourde et agressions. Un article de France-Info y est consacré. De ce point de vue, c’est indéniablement un sport, comme les autres !

Tibert

PS – Vu hier en passant sur la route : un gros-cul polonais, arborant, sur la face arrière de la remorque, ce slogan sérigraphié en très gros : « Stop the war ! » Et en dessous, en plus petit mais parfaitement lisible de loin : « Putin little dick » . Je vous laisse le soin de traduire, ce n’est pas du polonais.

(*) Sans doute pas lors des parties, les joueurs étant séparés par la table de l’échiquier : il y faudrait avoir, littéralement, le bras long !

Comme un arbre, dans la ville

( Maxime Le Forestier (le bien nommé, pour chanter les arbres !) ne m’en voudra pas de lui emprunter ce titre, un poil modifié :

Comme un arbre dans la ville
Je suis né dans le béton
Coincé entre deux maisons…

Mais je vais vous causer de grilles, des grilles Davioud. Qui était monsieur Davioud ? Gabriel D. était un remarquable architecte français du 19 ème (le siècle, pas l’arrondissement), et le concepteur du mobilier urbain que les Parigots croisent tous les jours… vous pourrez apprendre plein de choses utiles sur cet homme en consultant cette page Houèbe. Les grilles de fonte qui ceinturent ou ceinturaient les arbres sur les boulevards, c’est lui. Astucieux dispositifs permettant, par le découpage des cercles concentriques qui le forment, de laisser épaissir le tronc de la bête, et puis de lui garantir un périmètre de pleine terre : de l’eau, de l’air… des mégots, des déchets et des crottes canines – Paris sera toujours Paris.

Mais tout d’abord, j’ai lu ça, et ma foi je vous le soumets, c’est assez confondant : « Faire mourir un arbre centenaire permet de planter un arbrisseau à la place et de le compter dans l’objectif de plantation. C’est ubuesque mais c’est conforme au programme de la mairie socialo-écolo » . Il s’agit de Paris, what else ? de sa mairie, et de sa Cheffe, qui s’est engagée à planter 170.000 arbres en 5 ans (soit 34.000 par an : plus de 100 par jour ouvré). Mais où planter ces arbres ? pas évident du tout, 100 trous d’arbre ça ne se décrète pas comme ça tous les jours sur un coin de table : on a là, dans la citation plus haut, un élément de réponse, désobligeant… mais ce sont sans doute des aigris et des médisants, ceux qui insinuent qu’on déplante Pierre pour planter Paul.

Autre bémol dans le potage, venons-en aux grilles Davioud : deux architectes combatifs, animateurs du mouvement « Aux arbres citoyens ! » , et versés dans le végétal urbain, ont sonné l’alarme, car ces grilles disparaissent, les unes après les autres. Remplacées par des emplâtres (*) de béton-résine poreux censés faire le même boulot. Et pourquoi cet acharnement anti-grilles ? L’article mentionné plus haut – l’amorce d’article, c’est payant – ne le dit pas ; mais je vais vous le dire, moi : en Mai 68, on a proposé de prolonger le boulevard Saint-Michel jusqu’à la mer ; sous les pavés il y avait déjà la plage. Ces pavés soustraits à leur lit de sable, les cageots des Halles et les grilles Davioud ont servi à construire des barricades, plein de photos l’ont immortalisé. Suite à cet épisode épique, on a donc goudronné les avenues, et envoyé les Halles en banlieue. Ne restaient que les grilles Davioud…

… grilles abondamment utilisées par les Gilets Jaunes, les furieux anti-réforme des retraites, les BlacBlocs, les anars tendance castagne ! Tous ces braves gens font un usage constant et malvenu desdites grilles ; d’aucuns arrivent même à en faire des projectiles. Cerise sur le flan aux pruneaux, ces grilles (et les plaques d’égout, et moult autres accessoires urbains) sont en fonte, qui se négocie autour de 90 euros la tonne, et il est des professions, pas trop licites ni au fait des bons usages, que ça intéresse !

Voilà… si j’étais un arbre dans la ville (Lumière, la ville : la Ville-Lumière !) je n’en mènerais pas large. Coincé entre deux maisons, entre béton et bitume, orphelin de ma grille Davioud.

Tibert

(*) UN emplâtre. C’est mâle, l’emplâtre… si vous voyez du féminin dans l’emplâtre, je vous plains.

Deux moches portraits

Une étude de la Fondation Vinci-Autoroutes – une des boîtes qui nous facturent la peau des fesses pour avoir le droit de rouler chez nous, c’est-à-dire chez eux – pointe la saleté des Français, leur mauvaise éducation… les jeunes en particulier, les Parigots spécialement : quelle surprise ! 😉 On jette les déchets, les mégots, allez hop, en roulant, par la portière. ça concerne 1 sondé sur 4 ; c’est beaucoup de déchets, mais ça laisserait penser que les 3 autres se comportent proprement ? c’est ce que laisse à entendre l’article. Mais, positivons, quand un passager tiers, un étranger… est présent dans la voiture, on se tient mieux, on fait semblant d’être bien élevé… donc on sait ! Allons, encore un effort, la décivilisation n’est pas encore irréversiblement en marche.

Et puis ces remous à propos d’un spectacle, en Avignon, spectacle « performance » , donc bien de notre temps, et qui doit émigrer au théâtre de l’Odéon (à Paris, forcément), plus tard… ça s’appelle « Carte noire nommée désir » , et c’est censé interroger, questionner la figure de, les stéréotypes sur, l’image de… la Femme Noire en France. Donc des comédiennes « de couleur » , comme on dit, qui « performent » , il y a de l’improvisation, de l’interaction avec le public, et ça se passe… parfois mal, certains spectateurs prennent ça au premier degré, apprécient peu – aucun humour, aucun recul sur les stéréotypes qui pèsent sur la Femme Noire – et ont le culot de le manifester ! C’est pourtant bien normal, si le public (qui a payé) est pris à partie, introduit dans le spectacle, il peut dès lors y participer, non ? par exemple, le spectateur mâle et Blanc qui refuse de laisser une actrice lui « piquer » sa sacoche (c’est pour de rire, c’est censé illustrer « à rebours » et didactiquement le colonialisme), et réagit physiquement, même. Le voilà taxé de racisme (*), ce spectateur !

Je vous laisse jeter un cil sur l’article de l’Express (gauche bon chic), précédemment cité, et sur celui-là, plus clairement engagé, qui affirme au présent de l’indicatif des agressions racistes envers les comédiennes, agressions verbales, voire physiques, en ville… Ceci étant, celzéçeux qui ont conçu et monté ce spectacle ont les deux pieds dans le woke, et les agitent vigoureusement ! Ce qui ravit nos intellectuels « de gauche » férus d’introspection masochiste. Pas un mot évidemment sur l’esclavage des Blancs par les Barbaresques, pas un mot sur la colonisation arabe… c’est à sens unique, et donc, haro sur ce salaud de Blanc. On s’étonne, je m’étonne que d’aucuns s’étonnent de moult réactions fraîches et hostiles déclenchées par cette performance, même si toute violence physique est à blâmer, bien évidemment, et si certaines insultes sont inacceptables. Mais voyez : critiquer la pièce, ce serait participer de la fachosphère, prétend Libé… voilà une fachosphère rondement (sic) dessinée : on en est, dès lors qu’on émet une critique. Bof… comme disait Chirac, les positions de Libé, ça m’en touche une sans faire bouger l’autre.

Tibert

(*) Le fautif, c’est forcément l’autre, c’est plus confortable. Idem quand un Noir drague une nana (Blanche) et se prend un râteau : elle est raciste !

Déclenchement, mode d’emploi

Le Monde, bien latéralisé et du Bon Côté – il fut un temps où l’on appréciait son objectivité, ses analyses équilibrées – prend à partie notre Macronious pour son jugement très pâle, façon « en même temps » , rendu sur la fronde des policiers, fronde née à Marseille et qui tend à faire tache d’huile. En cause, rien moins que la question « le policier est-il un citoyen comme les autres face à la justice ?  » Constatons d’abord qu’il ne fait pas un travail « comme les autres » : en face d’émeutiers, il est là, lui, pour les affronter, les empêcher de nuire, voire si possible les déférer à la justice, justement, quand monsieur Dugenou, citoyen lambda, a juste le réflexe de se mettre à l’abri ; pas comme les autres en matière syndicale : devoir de réserve ; idem quand ses gosses ont pour consigne de ne surtout pas dire quel boulot fait papa ou maman. Pas comme les autres, des tâches difficiles, clairement plus exposées, MAIS justiciable comme les autres ? on peut en débattre.

Mais ce n’est pas mon propos ; ce qui me fait tiquer, c’est un extrait de cet article, je cite : « Mais il [Macronibus] ne peut pas faire comme si les émeutes urbaines de 2023 et de 2005 n’avaient pas été déclenchées par des bavures policières. Il ne peut pas faire mine d’ignorer que deux syndicats de police, Alliance et UNSA-Police, ont évoqué, au plus fort des tensions, une « guerre » contre des « hordes sauvages », des « nuisibles ». Il ne peut pas fermer les yeux sur le fait que la France souffre d’un rapport très dégradé entre les forces de l’ordre et une partie de la population » .

Les émeutes urbaines, ce sont donc les policiers qui les ont déclenchées ! Il ne fallait pas vérifier ( « bavure » ! ) ce que faisaient des djeunes le soir à la brune, sachant qu’ils allaient fuir et se planquer dans un transfo EDF pour y mourir. Il ne fallait pas interpeller le type qui se divertissait en ville au volant vrombissant d’une Merco 300 chevaux, sachant qu’il risquait de ne pas obtempérer, et la suite qu’on a vue – là on peut s’interroger sur une « bavure » , l’enquête suit son cours. Donc, selon le Monde, ne rien faire de désagréable : ça déclenche des émeutes ! Des émeutes systématiques, des émeutes de citoyens, ni nuisibles (bienveillants, ça irait ?), ni hordes sauvages (divers regroupements de sympathiques jeunes gens ?). Des émeutes du fait « d’une partie de la population » , sans plus de précision.

Et si cette « une partie de la population » se comportait civilement, comme les autres parties de la population ? la France (tout entière) arrêterait d’en souffrir, pour reprendre les mots du journaleux. Par exemple, les pompiers, les toubibs… pourraient y vaquer à leurs utiles missions sans se faille caillasser ; les bambins jouer dans les bacs à sable sans risquer de prendre une moto-rodéo sur le râble.

La réalité d’aujourd’hui, c’est que toute initiative policière mal perçue d’ « une partie de la population » déclenche une émeute. Il reste donc à choisir entre : a) pas d’initiative policière, les flics pouvant ainsi se recentrer sur leur coeur de métier, à l’abri du comptoir au commissariat ; b) des initiatives bien perçues. On attend des directives dans ce sens, selon les voeux d’une partie de la population.

Tibert, le chat « miaou » .

Chili con carnés

( Un correspondant me signale ce thouïtt – je ne vais que très rarement fureter chez Thouïttteur – qui pointe des pratiques pas carrément très morales, voire douteuses… ceci étant, tout le monde fait des trucs du même tonneau ; tenez, moi, quand je bossais, lors d’un déplacement professionnel en voiture, il m’arrivait de m’arrêter dans un bled pour y siffler un godet – avec modération, ça va sans dire – ou m’acheter une baguette, le journal, un tube de colle… bref je soustrayais quelques précieux instants de mon travail à ma boîte, pour mes besoins ou mon profit personnel. Le cas que je vous présente ici est plus luxueux : il s’agit d’un député LFI, d’origine chilienne, Rodrigo Arenas, qui annonce à ses fans, ses groupies… ses followers, qu’il actionne « ses équipes » (fichtre ! ça doit faire du monde !) pour préparer son voyage au Chili, à l’occasion… du 50 ème anniversaire du coup d’état contre le président Allende ! ça se fête, à LFI, ce coup d’état ? Pinochet en libérateur ?

Mais soyons clairs : que le député en question ait de la famille, des amis, des liens là-bas n’est évidemment que pure coïncidence, vous pensez bien. Il se peut d’ailleurs que d’autres occasions de fêter un truc vaguement chilien se présentent, la Fête de la Transhumance (*), un hommage à Pablo Neruda, le 506 ème anniversaire du « détroit de Magellan »… et nous pouvons compter sur le dévouement du député Arenas. Comme l’écrit Wiki, « Les allers retours au Chili du député font polémique. » )

Et puis Le Fig’ragots jette un coup de projecteur sur L214, ce groupuscule militant anti-viande, qui filme et diffuse les horreurs des abattoirs et veut promouvoir la non-viande (ben quoi, on donnerait du tofu, des pois chiches, des fayots aux chats !). Personnellement, et à moins que la Loi vienne à l’interdire, je persisterai à manger du carné ; chacun fait comme il le sent, tant que c’est licite et raisonnable. On touche là, avec L214, à une espèce de religion, de croyance : depuis que le Monde est monde, les carnivores et les omnivores mangent de la viande ; ça les nourrit, leur permet de continuer à vivre en bon état. S’en priver par égard supposé pour les être vivants, c’est bébête : les chats déciment les oiseaux, les pies et les corneilles picorent les restes des hérissons écrabouillés sur l’asphalte, les renards chassent les poules, une seule chauve-souris se bâfre 1.623 insectes chaque nuit, le lézard itou mais en plein jour, l’araignée dévore des mouches, la mante-religieuse femelle déguste post-coïtum son partenaire, les fourmis colonialisent les puçerons… ça se mange de partout et en tous sens, de façon bordélique, spontanée, nécessaire

L’homme a, lui, organisé ça, pour son propre usage : comme tous les mammifères non herbivores, il a besoin de protéines de bonne tenue. Donc, oui, on sacrifie les animaux réputés comestibles, ils ne se doutent pas du coup et ça peut se faire sans douleur inutile. Que ça se fasse sans mesure, salement, cruellement (**), c’est inadmissible, évidemment. On a raison, L214 a raison, de dénoncer les pratiques malsaines, les abattoirs mal tenus, les maltraitances ; il faut aussi privilégier l’abattage « à la ferme » au lieu de transbahuter les bêtes sur les Nationales. Bref il faut de l’humanité, voire de l’empathie. Et des protéines de bonne qualité. Comme le chantait Maurice Chevalier, « Si vous n’aimez pas ça / N’en dégoûtez pas les autres » .

Tibert

(*) Pour transhumer du Nord au Sud, il faut environ 12 jours ; d’Est en Ouest, un peu plus de 6 minutes.


(
**) à propos de cruauté, L214 reste obstinément silencieux sur l’abattage rituel (halal, casher) : on y fait inutilement souffrir les animaux, égorgés et saignés à vif pour soi-disant obéir aux injonctions « Si si c’est Lui, Il m’a dit que » d’un hypothétique Grand-Manitou qui aimerait voir le sang couler… rien à dire là-dessus, L214 ? tout baigne ?

Absurdistans

( Si vous avez loupé ce truc : le Tour de France à vélo féminin démarre ce dimanche 23, autour de Clermont-Ferrand. Une étape d’environ 130 kilomètres, avec des côtes, comme les mâles. Vous l’ignoriez probablement, infâme phallocrate que vous êtes. Il faut sévir : je propose que désormais la gynophobie ne soit plus une opinion, mais un délit ! )

Et puis d’aucuns, choqués, se hérissent : comment un ministre nommé à l’Educ’Nat’ peut-il être crédible, incontestable, s’il a été, gosse, à l’école privée ? eh oui, monsieur Attal, qui a fait sa scolarité à l’Ecole Alsacienne (à Paris, forcément, pas à Colmar ou Obernai) a pu sans problème être porte-parole du gouvernement, ministre du Budget, ça ne froissait personne, mais là, ça coince ! Si l’on suit cette logique du « ça vaut pas, il connaît pas le sujet » , l’Outre-Mer, la Condition Féminine… et d’autres, lui étaient évidemment interdits ; c’est dommage, je l’aurais bien vu aux Anciens Combattants. Mais on voit là combien le boulot de ministre est mal compris ; plein de gens ignorent comment ça fonctionne : ils ne l’ont jamais fait avant !

Allons, je vous garde le meilleur pour la fin : j’ai pu lire dans un canard – je tairai lequel (*) – ces propos : « On touche les limites de l’Etat de droit , on sait que c’est illégal mais la justice ne permet pas d’agir. Il serait temps d’apporter un peu de souplesse et de permettre à la police d’agir hors cadre juridique » . Le contexte : on s’y plaignait des lourdeurs et de la contre-productivité de ce fameux « état de droit » que le monde entier nous envie, et qui permet qu’on relâche dans la nature, et contre tout bon sens, une bande de malfrats patentés ( « défavorablement connus de la Police » ) parce qu’il manque par exemple un paraphe en bas de la page 7 d’un précieux document. Les flics, tels Sisyphe poussant son rocher, n’ont alors plus qu’à reprendre le boulot depuis le début, en faisant vachement gaffe à bien respecter la procédure !

Et encore, à supposer que tout soit bien d’équerre du côté flics, il y a ensuite la Justice, qui peut merder, et s’y laisse aller à l’occasion. Pour éviter ces ratés dommageables, il serait donc pertinent, selon les propos rapportés plus haut, de voter une loi – une ordonnance, à la rigueur – autorisant la Police à mener des opérations discrètes mais efficaces, sans salamalecs ni petit-c de l’alinéa 3, « nonobstant gnagnagna… » – hors champ légal donc, off-the-records diraient les rosbifs… mais avec la protection de la Loi. J’attends avec impatience qu’un député dépose un texte dans ce sens, enfonçant ainsi le mur du çon et de l’absurde réunis.

Tibert, comme d’hab.

(*) En fait c’est idiot, j’ai oublié de noter où je l’ai lu.

RH, très compétent !

( Ah, une nouvelle encourageante : le procureur de la République de Nice relance l’affaire de l’attentat du 14 juillet 2016, attentat terriblement meurtrier ; relance qui pourrait pointer enfin (au choix) a) les négligences, le manque de sérieux, le jemenfoutisme des gens chargés de veiller à la sécurité de la Prom’ avant le feu d’artifice (*), b) des complicités possibles avec le terroriste, qui a pu repérer les lieux et y manoeuvrer avec son camion « warnings allumés » (ça excuse tout, c’est bien connu), préparant tranquillement son coup, nonobstant les interdictions de circulation et précautions théoriques mises en place. Mais je vous en ai déjà causé… à suivre, donc. )

Et puis cette histoire de nomination à Bruxelles, une fois : une Etats-unienne pressentie pour diriger les services européens de la concurrence ! une nana qui a conseillé Google, Meta, Amazon et autres monstres froids du business mondial ! Fiona Scott-Morton, c’est elle, a finalement fait marche arrière et décliné le poste, constatant les remous que sa désignation engendrait : sage décision. Tenez, voyez cet article qui traite du sujet : monsieur Quatremer parle là de naïveté de la part des Européens, c’est le moins qu’on puisse dire. L’argument-massue invoqué par la Commission Européenne pour tenter d’embaucher cette dame – parlons à l’imparfait, l’affaire est close – était confondant, soit de bêtise, soit de mauvaise foi : elle était compétente ! compétente… certes ! Voyez comme Reinhard Heydrich (RH, donc) fut compétent, en sa sinistre besogne, pour organiser les einsatzgruppen puis la « solution finale », sous le 3ème Reich ! comme Al Capone fut compétent pour faire prospérer le crime organisé… si la compétence avait une éthique, ça se saurait ; hélas ce n’est pas le cas.

Tibert

(*) Faut-il le rappeler, en juillet 2016 la menace terroriste (islamiste, essentiellement, mais monsieur Hollande évitait ce terme, ne pas stigmatiser, n’est-ce-pas…) était… menaçante, et prise très au sérieux ; le massacre du Bataclan avait eu lieu 8 mois plus tôt. Ici, pour nous rafraîchir la mémoire, cette liste fournie des attentats de 2015 et 2016 en France.

les feus de la rampe

( Le Monde, une fois n’est pas coutume, rend en partie justice à la Police dans cet article « réservé aux abonnés » mais lisible en son début : il s’agit d’un rapport qui a été bizarrement « enterré » (et pourquoi donc ?) sur un travers supposé de cette institution, abondamment brassé par les organisations de gauche, LDH, comités « Justice pour Dugenou » , LFI etc, qui en ont fait un cheval de bataille . « Police et racisme » , c’est le titre de l’article, et en l’occurrence, ce rapport enterré « récuse pourtant l’existence d’une xénophobie (*) systémique dans les rangs de la police » . Je traduis : la Police n’est pas ataviquement xénophobe. De quoi mettre des bémols, donc, dans un discours destiné à dénigrer, saper, dézinguer cette institution, vitale pour la démocratie, faut-il le rappeler. )

Mais autre chose, Jane par ci, Jane par là, nous savons tous que madame Birkin vient de passer « dans la pièce à côté » , comme disait le poète. On en profite pour sabrer dans sa biographie, qui compte tout de même au moins trois hommes, et non le seul Gainsbourg-Gainsbarre ! Mais bon… Les films estimables mais mornes et cérébraux du cinéaste Doillon – le troisième homme – ne font effectivement pas le poids face au talent éclatant du compositeur-parolier, alors va pour la simplification, on retiendra Jane et Serge… ceci étant, un décès peut en cacher un autre. Henri Tachan nous a quittés, et ma foi c’est aussi une perte. Perte artistique de longue date : ça fait un bail que Tachan a raccroché son micro et qu’on n’entend plus parler de lui ; on est sûrs aujourd’hui qu’il ne tentera pas un come-back. C’était un auteur-compositeur à la retraite, en somme, sensible, poète et « engagé » , nous dit Le Parigot. Engagé contre toutes les formes de religion, de bigoterie, de curaille, notamment. Pas un musicien du calibre de Gainsbourg, pas aussi brillant avec la langue non plus, mais c’était le dessus du panier, Tachan. Evidemment il nous laisse cette ode truculente et gérontophile « Fais une pipe à pépé / avant qu’il ne la casse / Une p’tite langue à mémé / avant qu’elle ne trépasse… » , mais moult de ses textes évoquent – manifestement ça l’inspirait ! – une forte inclination hétérosexuelle, avec talent…

« Connais-tu le chat de Mickie / aux effluves de paprika / de pin-parasol, de maquis / de goémon et de coca ? » ma foi ce doux et odorant minou (féminin, en fait) méritait d’être chanté – et plus si affinités.

Tibert

(*) Plus loin dans l’article, c’est le terme racisme , R qui est employé, et non xénophobie, X. Nuance… on peut être X sans être R ; on est forcément X quand on est R. Vous voyez le truc ?

Punef et fatwa

Un fait divers pas si divers que ça, et qui vient s’ajouter aux punitions que des rebelles, agitateurs, activistes… « Verts » , justiciers autoproclamés infligent à cellzéçeux qui dévient de leur vision péremptoire (totalitaire) du Monde : 7.000 arbustes arrachés nuitamment, dans une exploitation agricole du Tarn (le 8-1 pour apprendre ses départements). L’arboriculteur, qui était dans la filière « bio », avait, l’impudent, le traître, repris les modes de culture standard, manquement grave aux préceptes écolos. Pourrait-on parler d’apostasie ? on peut : on entre en écologie comme en religion, le rétropédalage y est abominable. Le maire de la commune a thouïtté ce résumé, qui ma foi pointe clairement les suspects : « Trois hectares du domaine de Fontorbe ont été, la nuit dernière, entièrement détruits par un groupe extrémiste. Il y a quinze jours, une manifestation avait réuni une cinquantaine de militants écologistes d’ extrême-gauche, exprimant leur haine contre ces vergers qui font vivre 150 familles » . La gendarmerie enquête, je suppose qu’elle sait de quel côté chercher.

Et puis monsieur Mélenchon (*) s’exprime à travers un article du Parigot (*) et lance l’anathème suprême. C’est Cassandre revue par Khomeini à gauche-gauche, c’est le lanceur de fatwa entonnant la danse rituelle de la malédiction, au son du Mot-Clé magique : extrême-droite ! l’extrême-droite, ce « ramassis rance de tous les réactionnaires » , énonce-t-il (**). Donc, en substance et selon lui, la Macronie rejoint l’Extrême-Droite : quasiment l’Enfer, la Géhenne et le Styx réunis, à l’évocation de ce mot composé. Diagnostic : seule la glorieuse, l’épaisse Nupesse peut y remédier.

Bref, je traduis : chez LFI, on est fâché, dépité, vu que la mayonnaise du Grand Soir n’a pas pris. Non seulement les émeutiers n’ont pas respecté ou pas compris les consignes – ne pas incendier les centres culturels et les écoles ( donc, le reste, pas de problème ?) – mais en plus ils ont perdu de vue le but stratégique, la Prise du Palais d’Hiver, s’égarant dans le bizness des pillages. Ah c’est dur, dur d’éduquer les masses.

Tibert

(*) Voyez la photo illustrant l’article en question : superbe exemple d’atrabilaire… vésicule défectueuse ? En tout cas ils ne l’ont pas loupé !

(**) On notera, à l’instar du célèbre « pour qui sont ces serpents qui sifflent… » la forme soigneusement construite, le « r » révulsif, répulsif, repoussant, rédhibitoire qui revient dans ra, ra, … beurk !)

Il est des noms…

… imprononçables. Des noms « en creux » , en quelque sorte : s’ils ne sont pas écrits, là, sur la page Houèbe où l’article du journaleux s’étale, ça fait sens, c’est qu’ils sont d’une certaine catégorie, à vous de deviner. Tenez, cet exemple, que je reprends de mon dernier billet. Le fleuriste à la retraite, cogné à mort par trois djeunes, vu qu’il leur avait gravement manqué de respect, genre « Oh vous trois, là, vous pourriez pas mettre une sourdine ou aller zoner plus loin ? » . L’ex-fleuriste s’appelait Philippe Mathot (paix à ses cendres), on peut doublement le nommer, vu qu’il est mort et porte un nom dicible ; mais rien pour les agresseurs… les deux mineurs (*) c’est normal – la loi, n’est-ce-pas – mais le seul majeur de la bande ? Un oubli, sans doute…

A contrario, tenez, cet article, toujours du Parigot, qui relate les suites pénales d’une altercation avec chien d’attaque interposé : « Le road trip entre amis s’est plutôt mal terminé pour Alexis et Romain. Ce dimanche 9 juillet, ils rentrent de Bruxelles… » . Ce ne sont ni Kevin ni Mathéo, certes, mais voilà, ces prénoms sont dicibles, vu de la lorgnette du Parigot, tout comme le seraient Jean-Paul ou Philippe. Certains autres, ma pauvre dame, on peut pas !

Au fait, le chien n’est pas nommé, ça veut sûrement dire quelque chose ?

Tibert

(*) Il est un curseur qui est coincé, sans doute la rouille… mais il faut dare-dare le débloquer vers le bas ! c’est celui de la majorité pénale. Séquence nostalgie, dans les années 50, l’épicier avait, trônant sur le comptoir, sa balance à grand plateau avec un cadran jaune et une aiguille noire ; il y jetait habilement vos tranches de jambon pour lire le prix à la volée… dans les années 50, les gamins de 11 ans en culotte courte préparaient le certif’ ; on les croisait suçant un roudoudou, ou absorbés dans la lecture de Zpirou. De nos jours, on peut rencontrer le gamin de 11 ans à zoner en jeans, baskets et sweat à capuche, le soir tard dans les rues, pour y saccager, piller et brûler des boutiques.