Même pas poli

Amusant titre dans Ouest-France, qui traque l’exotisme chez nous, nous les bouffeurs de grenouilles, baguette sous le bras, béret sur le crâne, Gauloise Bleue au bout du bec. Ce canard a déniché un bled du Berry, dans le 1-8, qui nous transporte quasiment à Edimbourg… kilts, cornemuses et jupes plissées pour les mâles. Effectivement, il est des France Profonde où l’on se croirait ailleurs ! où l’on trouve plus facilement du kebab, du fish & chips ou du hamburger que du petit salé aux lentilles ou du chou farci, des m’semen (*) que des galettes au sarrasin. Tenez, Montreuil, qui jouxte Paris à l’Est, n’a-t-il pas des airs de petit Mali ? et certains quartiers de Roubaix n’évoquent-ils pas l’Afrique du Nord ? On attend avec curiosité et impatience la suite des chroniques de Ouest-France, ces promesses de voyages immobiles, d’ailleurs exotiques, qui – merci pour la Planète – préservent la couche d’ozone, le bilan carbone et les oreilles des riverains d’aéroports.

Mais autre chose… à une heure de route de Roubaix, à un jet de pierre (sic) de la Belgique, un fleuriste à la retraite, importuné par trois djeunes qui zonaient devant chez lui, a eu l’idée saugrenue, irresponsable, de leur demander d’aller un peu plus loin – ou de mettre une sourdine, on ne sait. Bref, d’être plus discrets. Passé à tabac, transporté sanglant à l’hôpital, en état de mort cérébrale, il en est mort ! Je ne puis m’empêcher de faire un parallèle, ça s’impose, entre deux morts, ce vieux qui a droit à un article, tout de même, dans Le Parigot (**) – et sans doute d’autres canards, ce n’est pas juste un « chien écrasé » – et ce djeune du 9-3 qui se payait un rodéo en ville et sans permis au volant d’une Merco polonaise louée par un type arrangeant : 650 millions de dégâts, des centaines de blessés, et un pays meurtri (***).

Comme dit l’autre, il est des morts qui pèsent le poids d’une plume, et d’autres qui qui ont le poids de l’histoire, de l’histoire qui se fait, là, sous nos yeux, tous les jours.

Tibert

(*) Crêpes au froment, rectangulaires et feuilletées, spécialité du Maghreb.

(**) Notez les tournures cocasses du Parigot pour désigner les meurtriers présumés : au lieu de citer Kevin, Mathéo ou Jean-Paul, on a droit au « jeune homme de 17 ans » , « jeune homme de 16 ans » , « jeune homme de 18 ans » . Des jeunes, effectivement.

(***) Meurtri ? où ça ? nos Chefs, là-haut, ayant brièvement vu passer l’orage, n’ont en fait pas vu grand-chose. Allons, ce n’est rien, nous assurent-ils, simple péripétie. Pas grave, allez, on continue.

Fison buté, DIY et des clous

Trois miettes…

a) 9 émeutiers chopés ces derniers jours à Mons-en-Baroeul dans le 5-9, et devant être jugés pour l’incendie de la mairie, ont été relâchés dans la nature : il manquait une signature à un papier de l’instruction. Vice de forme, donc… état de droit, respect des lois, gnagnagna… d’abord, cette signature (vague coup de stylo-bille, sans doute illisible) était donc si indispensable ? pas moyen de simplifier un chouïa les procédures ? de gribouiller un paraphe vite fait avant que l’avocat des prévenus saute sur la faille ? et puis QUI a merdoyé à oublier de signer ou faire signer ? hein ? personne. Silence abyssal. Dans une entreprise normale, le fautif se ferait remonter les bretelles, et comment ! mais c’est la Justice, on peut faire plein de bêtises, voire ramer à contre-courant, bof, ça ne prête pas à conséquence.

b) Je lis ce truc à propos du contreplaqué, cet étonnant matériau d’agrément : on peut, paraît-il, faire plein de jolies choses avec… « Certains fabricants en proposent à la vente, mais il est aussi très facile d’en créer en DIY, tout comme… » . En DIY ? je vous traduis : soi-même. C’est du rosbif, forcément, car nous pauvres Français n’avons rien pour exprimer qu’on peut le faire soi-même, par exemple « … très facile d’en créer soi-même » . Mais comment prononcer ce truc imprononçable, à se tordre la langue ? di-haï-wouhaï, c’est facile, et si plaisant à entendre.

c) La fille de Feu son papa Higelin, qui fait le métier de chanter, comme son papa, a développé complaisamment, lors d’un concert dans le 0-6, devant un public partagé – certains protestaient visiblement, il reste encore des êtres humains -, à haute et intelligible voix, un fantasme horrible et détaillé sur le lynchage de Macronious. Fantasme de torture, sanglant, abominable à quiconque a un chouïa d’humanité. Elle y fait référence à Orange Mécanique, ce film insoutenable de violence sadique de Stanley Kubrick. Une enquête judiciaire est en cours, c’est bien normal : les faits sont patents et filmés en détail, et ça ressemble bigrement à une incitation au meurtre avec actes de barbarie. Son avocat, si la procédure aboutit, s’il ne déniche pas un opportun vice de forme, une signature manquante… plaidera probablement la création libre et « artistique » , le côté gratuit, purement onirique donc inoffensif de la chose : putassier mais prudent !

Tibert

Des mots, des mots

Il est ces jours-ci beaucoup question d’Alain Delon, notre doyen des monstres sacrés : on a, pour l’occasion, pu entendre sa voix dans « Paroles, paroles » (*) où il donnait la réplique à Dalida. On pourra facilement rapprocher cette chansonnette avec les incantations lénifiantes de madame Borne, succédant aux violences dont nous sortons péniblement. Tenez, elle s’adresse aux maires, du côté de Lisieux, dans le 1-4 : « On est bien conscients de la nécessité de mieux vous protéger. Plus que jamais, nous avons besoin d’unité nationale. » De la langue de bois massif ! En gros, il y a eu un tremblement de terre : on s’époussète, on remet le vase de fleurs d’aplomb, et l’on reprend son tricot ! Mais madame Borne ne fait là, selon moi, que refléter l’irrésolution, l’aveuglement et les convictions béates de Manu-les-Rouflaquettes en matière d’immigration et d’intégration.

Eh non ça ne s’intègre pas, ou plus. Bien au contraire, ça déborde, ça gonfle, ça enfle « à part » , et dans un sentiment croissant de rejet du pays d’accueil, alimenté par de bons propagandistes. Tenez, Le Parigot cite ces deux boucles Telegram (**) : « Emeute Brest chat » , un message d’inspiration islamiste : « « Les gars priorité l’Happy Café on brûle les PD qu’ils crèvent en enfer le Coran » ; et cette autre exhortation, plus politique, genre octobre 1917, Grand-Soir, NPA… : « Écrasons la police, détruisons les infrastructures de l’État et les possessions de la bourgeoisie… » .

Bref, sombre constat, et peu d’espoir que nos Chefs, là-haut, prennent enfin la mesure de la gravité du problème et se décident à « changer de logiciel » , selon la formule bien connue. On minimise ! on édulcore ! et l’on biaise : « il n’y a pas tant que ça de musulmans parmi les émeutiers interpellés ; ce sont surtout des Français » ! ( preuve invoquée : pas mal de de Kevin, de Matheo…). Les musulmans français, ça existe, non ? et en quelle proportion ? chuuut ! il est interdit de se renseigner, les « statistiques ethniques » (***), c’est immoral et moche. C’est d’ailleurs ce que je présume ; à les lire on les trouverait très moches.

Tibert

(*) « Parole, parole » , c’était d’abord un titre italien sorti en 1972, traduction exacte : « Des mots, des mots » : le titre français n’a pas cette force. Dalida prononce d’ailleurs « paroléé, paroléé » , comme en italien, en rrroulant les R.

(**) Messagerie cryptée, d’origine russe, réunissant des groupes d’abonnés ou « boucles » . A propos de russe, on peut facilement imaginer que Poutine se réjouit tout particulièrement de ce qui nous arrive, de même que les Chefs en Iran, Algérie, Turquie…

(***) Il est assez approximatif de lier origines ethniques et religions, c’est « à la louche » , mais toujours plus précis que de faire l’autruche, ou de planquer les résultats.

Dire l’ire

On sait combien les Français – du moins ceux que les médias veulent bien nous montrer – disent assez unanimement « comprendre la colère (mais…) » des djeunes qui cassent, incendient, agressent et pillent ces derniers jours. Eh oui, ils sont « en colère » , voyons ! et donc il semblerait que ça justifie pleinement toute violence : c’est la colère !

De l’autre bord de la Grande Bleue, en Tunisie, se déroulent aussi des actions très dures : les habitants de Sfax manifestent, violemment donc, contre la présence mal perçue, mal supportée – insupportable – des migrants sub-sahariens, fort nombreux. Eh oui, Sfax, tel Calais pour les migrants candidats à l’Angleterre, est un un bon point de départ (un « spot » diraient les surfeurs) pour tenter de naviguer dangereusement et illégalement vers l’Eldorado, l’Italie en l’occurrence. Le Monde titre là-dessus : « Déferlement de haine à Sfax contre les Subsahariens » .

Il se trouve en effet qu’à Sfax un Tunisien a été poignardé à mort par des migrants : de graves heurts s’en sont ensuivis. Je vous invite à lire ce qu’en dit Le Monde : ça ne rigole pas, là-bas. Mais imaginons que je reprenne le chapeau de l’article, que je change quelques détails, et je vous annonce : « Déferlement de haine à Nanterre contre la Police, les commerces et les institutions de la République. Après la mort d’un jeune Français d’origine maghrébine, tué par un policier... » . Haine contre colère, n’est-ce pas ? Le Monde-de-la-Bonne-Pensée écrit « haine » , pas « colère » , et ce n’est pas anodin. La haine, c’est vilain, pas beau, et nous devons comprendre que les Tunisiens de Sfax sont coupables de racisme, de s’en prendre à de braves et malheureux migrants ; à Nanterre en revanche c’est de la (juste) « colère » , qui autorise la casse et le pillage. Un mort (de trop) partout, la balle au centre, mais pas avec les mêmes mots. C’est ça le journalisme, coco !

Quand on brûle des mairies, des écoles, des médiathèques, des bureaux de postes, quand on cherche à tuer des flics, j’incline malgré tout à penser qu’il y a comme de la haine là derrière, ou là dessous, voire carrément à ciel ouvert ; la haine de notre pays, de sa culture, de son histoire, et de son mode de fonctionnement. En tout cas, ça y ressemble bigrement.

Tibert

Quousque tandem ?

J’explicite : « Quousque tandem…  » (voir ce lien wiki) : c’est Cicéron qui engueulait Catilina. Je traduis : « Jusqu’à quand, Catilina, vas-tu abuser de notre patience ? » Eh oui, ça commence à bien faire. Exactement 61 ans que les accords d’Evian ont entériné la fin de la guerre d’Algérie, mais apparemment elle n’est toujours pas finie : de l’autre côté de la Grande Bleue on veut que ça continue, on tire sur le chewing-gum, on s’est trouvé un ennemi inexpiable, et donc on tire sur nous à boulets rouges, tant qu’on peut. Tenez, cet article du Monde… Je suis allé voir sur le site TSA, cité dans cet article (le journal en langue française El Watan n’est, ce matin, pas accessible). Eh bien, c’est selon TSA, la faute à l’extrême-droite, qui dominerait largement notre paysage médiatique ! Nous n’avons pas la même perception, ici…

Et la presse d’Algérie de réclamer que ses ressortissants (Nahel avait donc sans doute la double nationalité) soient protégés chez nous : que fait la police ? on ne les protège pas, c’est scandaleux… de même que les réfugiés Kurdes, qui il y a quelques mois se plaignaient du même abandon. Je vais vous dire, moi aussi, je ne me sens pas en sécurité, et ça ne va pas en s’arrangeant.

Encore faudrait-il, pour que la police protège les djeunes, bi-nationaux ou étrangers, et les considère plus positivement, que la grande majorité d’entre eux se comportent correctement et cessent de se considérer en marge, « à côté » , hors la République – tout en sachant que la jeunesse est impulsive et déborde d’énergie. Nos lois concernent tous les citoyens ; les contrôles sur ces lois sont très insuffisants, voire inexistants – sauf en matière fiscale, là on est vraiment très bons, ça devrait servir de modèle aux autres domaines – mais ça ne dispense pas de les respecter. Enfin… en principe : c’est là du B-A-BA d’instruction civique.

Tibert

PS – Je lis ça dans Le Monde, une entrevue avec un sociologue… intéressante, bien que tronquée au bout de quelques lignes : « Ce n’est pas parce que les jeunes fuient et qu’ils refusent d’obtempérer qu’ils ont pour autant quelque chose à se reprocher » . Eh bien si, justement ! le refus d’obtempérer lui-même est délictueux ! Quand les flics font signe de s’arrêter, on s’arrête ! Après, on a pu faire une conn… bêtise, ou pas, c’est selon.

(*) Le jeune Nahel avait été chopé au moins une première fois pour la même raison en janvier 2022, il avait alors 16 ans ; ça ne mérite pas la mort (**), évidemment. Cette infraction et le jugement subséquent figurent bien à son casier judiciaire, contrairement aux allégations de la presse algérienne. Voir ce lien sur Libé.

(**) Un refus d’obtempérer en voiture : pourquoi ne pas tirer systématiquement dans les pneus ? ça ne tue personne, ça immobilise la bagnole… sauf peut-être si l’interpellé s’entête et part dans le décor. Evidemment, ça exige de bien viser les pneus.

Du calme, allons, du calme !

( Madame S. Rousseau, députée et pétroleuse, estime que les pillages de ces dernières nuits interrogent sur la pauvreté ! eh oui, voler une douzaine de polos Lakoste, des pompes à 300 balles la paire, quelques brassées de mobiles à 600 euros pièce, c’est qu’on en a besoin ! pour le bizness… et pas les moyens de se les payer en temps normal. En temps « pas normal », comprenons cette situation insurrectionnelle et favorable, on peut faire ses courses de « pauvre » , rentrer à la maison sur une moto toute neuve et gratuite, avec par exemple, au gré des magasins visités, 12 Haïphones et autres menus achats. Ce sont donc de pauvres djeunes dans le besoin, des mâles à 95 % (les filles sont consignées à la maison, leur précieux hymen, leur réputation et donc l’honneur des proches étant en cause), mais ça n’interpelle pas madame Rousseau, qui tire pourtant plus vite que son ombre quand elle aperçoit un mâle à l’horizon. Un élu local thouïttait à son endroit : « Mais ferme ta putain de gueule et viens voir dans nos mairies comment ça se passe. Pauvre fille ». Je m’associerais volontiers à cette sobre réaction. )

Mais, autre chose, deux gros syndicats de police se sont fendus d’un manifeste sur les émeutes de ces dernières nuits ; il ne s’est trouvé, à ma connaissance, que Le Monde pour en causer ; ailleurs, c’est silence de plomb. Il y aurait donc eu un premier jet du tract, plutôt véhément, édulcoré ensuite au vu des réactions indignées ici et là. Les mots employés reflètent pourtant, à mon humble avis, la réalité des choses : émeute est bien propret quand des émeutiers tirent au fusil de chasse sur les flics, quand des milliers de mortiers d’artifice sont lancés dans l’intention de blesser, voire plus. Le tract énonce : « C’est donc contre une guerre urbaine que nos collègues luttent pour gagner » ; ma foi ça y ressemble, non ? Mais la gauche politique, notamment les Insoumis, qui boivent ces jours-ci du petit lait – des fois que la mayonnaise du Grand Soir prendrait ! – a tonné contre cet appel à la sédition ! Sédition ? « soulèvement concerté et préparé contre l’autorité établie » ; ou, plus modestement, « mouvement insurrectionnel » . En somme, la sédition des djeunes, on minimise, eh oui que voulez vous ils n’aiment pas les flics, ils sont « en colère » , voyez-vous, et puis ils ont envie de changer de smartphone. Meuuuh oui ça va se calmer, allez ça suffit maintenant ; en face, c’est clairement l’appel à la sédation : halte aux violences policières ! les flics, de la mesure, de la retenue. Du sang- froid, quoi, allez-y mollo…

Tibert

Des excuses

Le policier qui a flingué Nahel à Nanterre s’est excusé, spontanément ou sous la pression de ses amis… Eh oui, il ne savait pas que Nahel était somme toute un brave garçon. « Connu défavorablement » selon la formule habituelle, qui n’avait pas le permis, trop jeune pour ça, un gamin ! qui se faisant une petite virée au volant d’une Merco jaune et survitaminée immatriculée en Pologne – quel loueur complaisant ou vénal lui avait-t-il confié les clés ? – et qui grillait des feux, roulait vite et dangereusement en ville, et n’avait pas l’intention de laisser les flics lui gâcher son rodéo illégal, périlleux, mais tellement jouissif.

Le policier regrette, mais bon, ça ne sert à rien. L’affaire est « pliée » : même Macronious trouve que c’est un cas accablant, limpide ; c’est jugé avant les conclusions de l’enquête, avant que d’être jugé ! des fois que ça calmerait les esprits…Mais l’enquête, justement ? Ils étaient trois dans la voiture, le troisième occupant s’est enfui et court toujours, on ne sait pas pourquoi… ça ne pose aucune question ? il manque des billes pour reconstituer toute l’histoire ; il était peut-être armé, menaçant, le troisième occupant ?

Et donc, après la « colère » , ce sont maintenant les soldes ! le soir venu, c’est open bar dans les magasins siglés et prisés des djeunes ! l’occasion de piller, se fringuer, s’équiper gratis, et puis casser, incendier, se défouler, avec une excellente excuse : il y a longtemps qu’une telle aubaine ne s’était pas présentée. Ici et là… Un Lidl de la banlieue Nord-Ouest de Nantes, tenez : façade fracassée par une voiture-bélier, et l’on peut se servir. C’est, redisons-le, la récolte fructueuse de dizaines d’années de laxisme, de laisser-faire, de lois « en l’air » jamais appliquées, de principes du civisme qui font ricaner, faits pour s’asseoir dessus. Les sauvageons chers à monsieur Chevènement sont bien conscients de la lâcheté des adultes et de l’impunité qui leur est consentie : tout leur est donc permis, et on leur trouve au besoin d’excellents motifs : ils sont « en colère » .

Tibert

Jeux de mots, laid

On n’en est pas encore à brûler les livres façon autodafé, mais ça vient, ça vient. On y est presque ! Le Scrabble, vous connaissez peut-être ? ce jeu de lettres, pour former des mots, en croix, en allongeant ou raboutant des mots déjà placés… on compte les points, un Z vaut plus qu’un E, etc. Le stock de lettres de départ est d’ailleurs critiquable, c’est maladroitement dérivé de la version anglaise…

Le juge de paix de ce jeu, c’est évidemment le dictionnaire, pour déterminer si tel mot est licite, valable, ou pas. Bien… on y trouve maintenant des trucs ahurissants, des abréviations absconses, des tas d’anglicismes abusifs – tenez, trend : c’est anglais, c’est pile-poil « tendance » chez nous : eh bien c’est valide ! c’est idiot, on a le même en VF, mais des employés de bureau, snobs ou anglolâtres, trouvent plus chic de dire connement trend que tendance : donc c’est valide ! Mais, restons calmes…

Les chefs du Scrabble ont décidé, pour apporter leur pierre à la noble cause du nettoyage de la langue, bien propre, bien lisse, de faire le ménage façon woke-LGBT++-féministe radical-Bonne-Pensée de leur dictionnaire. C’est édifiant, efficace, et donc désormais « nègre » , NEGRE au Scrabble, n’est plus valide. POUFFIASSE non plus, ou NABOT… la liste comprend 64 mots abominables et qui désormais, dieu merci, n’existent plus. Il n’y a plus de NABOT, juste des individus de taille réduite – Sarko, qui ne tutoyait pas les 180 cm sous la toise, était fréquemment brocardé ainsi par des cons obtus : qualificatif ignoble (*), oui, mais qui exprimait clairement ; un mot précis et pertinent, sinon plaisant.

C’est vrai que GOGOL c’est désagréable… allez hop on supprime GOGOL, symbole détestable de la gogolophobie. Je propose qu’on supprime aussi, dans la foulée, tous les mots déplaisants, négatifs, qui stigmatisent, qui donnent la gerbe, comme on dit, au même titre que l’épouvantable TARLOUZE (**), qui froisse les LGBT++ : CANCER (beurk !), GOITRE, LUPUS, FACHO, HEMORROIDE, OBESE…

À vos ciseaux !

Tibert

(*) La petitophobie, c’est valide, au Scrabble ?

(**) PEDALE, ils l’ont oublié, non ? c’est déplaisant, c’est anti-LGBT++ ça aussi. Mais pour faire du vélo (ah oui le vélo ! super le vélo, très positif, vélo = écolo, faites du vélo !) et actionner le pédalier ? y a qu’à inventer un autre mot.

Investies, les médias !

Le Monde, France-Info, notamment, titrent sur l’arrivée d’un lépreux-pestiféré-sidaïque, bref un facho, monsieur Geoffroy Lejeune, à la tête de la rédaction du JDD, le Journal du Dimanche. Cet homme, fraîchement débarqué de Valeurs Actuelles, intervenant fréquent sur CNews, est en somme marqué au fer rouge – de couleur plutôt brune, si vous voyez ce que je veux dire.

Il est bien évident – et normal – que les journaleux tartinent de préférence dans les canards qui correspondent à leurs convictions politiques : pondre un article modéré, nuancé, équilibré sur les initiatives de Macronious quand viscéralement on ne peut pas l’encaisser, c’est inhumain ! Ce qui interroge ici, c’est l’uniforme borgnitude de nos gratte-papiers hexagonaux, très sourcilleux d’un côté, d’un aveuglement total de l’autre, une hémiplégie mentale en quelque sorte. Le rédac’chef de l’Huma est certainement au PCF, non ? un parti qui bénissait le Grand Joseph S. et sa clairvoyante politique à l’égard d’Adolf H. ? un parti qui ne trouvait rien à objecter au dépeçage de la Pologne ? qui est tombé de l’armoire, « comment, qu’est-ce ? qu’entends-je ?  » quand on a levé le coin du voile sur le Goulag ? qui bénissait l’écrasement des révoltes de Budapest et de Prague ? et combien d’autres responsables des médias, qui sont des hémiplégiques de la pensée… trotskistes, verts béats ou enragés, baba-cools imprégnés de la Bonne-Pensée gnangnan… notre paysage médiatique, c’est presque l’unisson obligé !

Le Monde nous l’apprend : ce monsieur Lejeune, ça fait « une décennie qu’il fait sien le conseil livré en 2012 par l’idéologue d’extrême droite Patrick Buisson : « Investissez les médias » (merci de ne pas nous avoir infligé délivré au lieu de livré , un bon point). Mais je ricane tristement à lire ça : par exemple, celui qui dirige Pédiamart, et dirigeait Le Monde, y a manifestement laissé ses jeunes pousses poursuivre et amplifier la dérive sénestre de ce canard . Les partis politiques de gauche, les chapelles d’extrême-gauche n’ont pas attendu les conseils de monsieur Buisson ; ils ont largement investi les médias, et ça se lit, ça s’entend tous les jours. Que quelques couacs ici et là détonnent dans cet unisson, à défaut de corriger le tir, ça ferait presque du bien ! pour la diversité, la pluralité, la multiculturalité, ces valeurs si actuelles, et de gauche !

Tibert

Obsolescence du double champignon

( Le « Soulèvements de la Terre » estime que la menace de sa dissolution – le gouvernement s’y prépare, au vu des actions plurielles, de type terrorisme-saccage de ce mouvements (*) pluriels – est une décision politique : tiens donc ! on en reste sur le cul. Evidemment que c’est politique, en réponse à des initiatives très politiques, même peintes en vert pour faire jouli. )

Mais on va parler de train… à ce propos, tiens, encore un brillant parcours Paris-Clermont-Ferrand : presque 20 heures pour un récent convoi, dont les passagers ont passé une partie de leur nuit, assis ou vautrés sur les banquettes d’un TGV au repos, dans l’attente d’une solution de rechange. Ce genre de fait divers, fréquent, sur une ligne très secondaire, sur du matériel moribond – ici, c’est carrément grandiose, 20 heures pour 400 km, la vitesse du vélo – ne fait pas la Une des canards ; la traversée des Alpes pour un Lyon-Turin ferroviaire est une affiche plus sexy !

Justement, à propos de trains, j’ai découvert le double champignon : rien à voir avec une lépiote ou une oronge qui aurait deux chapeaux, mais il s’agit de rails : de chemins de fer. Nos aïeux, économes et pas cons, utilisaient ces rails, présentant le même profil « en champignon » dessus et dessous. Astucieux : quand le rail était usé dessus, on le retournait ! ça servait deux fois, comme à la colo quand j’étais gamin. Pour le dessert (compote, petit-suisse, crème caramel, pain perdu…) on retournait l’assiette. Il reste de ces rails, notamment sur la très menacée ligne dite « de l’Aubrac », Clermont-Ferrand-Béziers via Saint-Flour, Neussargues, Millau.

Elle n’est pas LGV à grande vitesse, cette ligne, les bouseux n’en valent pas la peine ; les rails « à double champignon » y sont encore : il faut les remplacer, ils ne sont plus aux normes. Les remplacer un par un, à la mano, vu que les machines modernes ne savent pas faire. Alors ? alors la SNCF traîne les pieds, l’Aubrac en train ça va devenir de la science-fiction, en plus d’alimenter les tourniquets de cartes postales « c’était le bon temps » . La rentabilité, mes amis, y a que ça ! Faire des sous. Et puis changez vos bagnoles – indispensables vu que le train, y en aura plus – et surtout choisissez des électriques, pour la Planète ! C’est trop cher ? il y a des subventions, voyez https://changezdebagnolesansdouleur.fr. Pas de bornes de recharge ? il y en aura bientôt – si c’est rentable.

Tibert

(*) y a pas faute d’orthographe, c’est pluriel, c’est voulu. Le pluriel se dissout plus difficilement.