Fortuite piété concomitante

( Madame Panot, interviouvée à la télé, disait hier soutenir – évidemment – la manif anti-giga-tunnel en Maurienne : d’après elle, ce projet hénaurme, ampoulé, et qui doublonnerait avec le tunnel du Fréjus, devrait aboutir en 2048. Par ailleurs, on lit ici et là que ce tunnel sera opérationnel en 2032 ! Qui dit juste ? on ne le saura pas ici. Ce qui est sûr c’est que si c’est pour 2048, c’est un projet inutile, aussi inutile que de concevoir des becs de gaz au méthane issu des pets de vaches. A cette époque en effet, le télé-transport (le e-move) sera largement entré dans les moeurs ; on pourra ainsi envoyer en 14 secondes 3 dixièmes un container d’avocats du Pérou à Sidi-Ferrouk, par exemple, via un simple désintégrateur-réintégrateur à balayage synchronique isopotentiel. Les kyrielles de semi-remorques de 42 tonnes traversant les Alpes en souterrain… pfff ! quel anachronisme ! )

Et puis on glose beaucoup, actuellement, sur les quatre initiatives simultanées, dans trois établissements niçois – des classes de CM1-CM2 – de prières musulmanes à l’heure méridienne. Dans des bahuts laïcs, notons-le, sinon ce serait un non-évènement. Ces chers petits – des garçons, exclusivement – se prosternaient, peut-être déchaussés, et si ça se trouve, sur des tapis « de prière » introduits en catimini. Il est cocasse de lire, dans le Parigot, que ces quatre faits quasi identiques et synchrones, dans la même ville, se sont produits « a priori sans liens entre eux » . Tiens donc ! aurait dit Jean Gabin. C’est ce qui s’appelle prendre les lecteurs pour des neu-neu ! C’était évidemment téléguidé, et il sera utile de savoir qui tire les ficelles.

Sur ce sujet, je regardais BéheFfèMe sur la 15, vendredi soir… le journaleux, monsieur Boursier, y dialoguait avec un type incolore, inodore et sans saveur, et puis madame Julie Graziani, que je découvrais, et qui énonçait, elle, des trucs défrisants. Je résume sa pensée – voir la vidéo citée plus avant : en toile de fond, c’est quoi, la laïcité, selon elle ? c’est la tolérance, l’ouverture… Et plus précisément : a) la loi de 1905 s’applique aux établissements et aux personnels y affectés, pas aux élèves (*) ! donc ces derniers n’étaient pas en situation d’enfreinte aux lois… b) alors qu’on s’échine actuellement à combattre les violences dans les bahuts, le harcèlement scolaire, tout ça, ces jeunes, paisibles, ne menaçant personne, ne faisaient rien de mal, bien au contraire !

Je me suis renseigné sur les orientations politiques de cette dame : elle est catho de chez Catho, Manif-pour-tous, etc, vous verrez ça sur wiki, qui reste factuel. En somme, elle en veut à la loi de 1905, à la laïcité, qu’elle interprète à sa sauce permissive ; elle porte un regard très indulgent, voire complice, sur l’islam conquérant à l’école : ma foi, si la procession de la Fête-Dieu pouvait faire le tour de la cour, en balançant des pétales de roses, hein ? en chantant « Christus vincit, Christus regnat, etc... » , ça aurait de la gueule, non ?

Tibert

(*) Les « signes religieux ostensibles » de toute obédience étant proscrits pour les élèves, un groupe de gamins à prier dans la cour relève-t-il de cette sphère ? à mon humble avis, oui.

Aspic d’oestrogènes

( Un truc qui m’a toujours paru scandaleux, révoltant : les Britanniques, en sports collectifs.. la France, UNE équipe de foot, pas vrai ? on n’a pas triché en ajoutant Monaco, la Corse, la Guyane et la Martinique ? eh bien, de l’autre côté de la Manche, QUATRE équipes de foot ! Angleterre, Ecosse, Galles, Ulster. Et, tenez-vous bien, une cinquième ! Qui va jouer ce soir contre nous – enfin, contre les footeux français : Gibraltar ! Gibraltar, moins de 7 km2, légitime bout de l’Espagne, anachronique appendice ridicule et choquant du colonialisme britannique. Pourquoi ne pas y ajouter les Malouines, Jersey, Guernesey, Aurigny etc… tant qu’on y est ? De fait, ces gens-là multiplient leurs chances de gagner dans les compétitions, un peu comme d’acheter 5 billets de loto pour le prix d’un seul. Ils ont UN roi, pas vrai ? UN roi, UNE équipe de foot, c’est logique, non ? )

Mais, restons calme… la cuisine a-t-elle un genre ? c’est là la (lalala…) question lancinante que traite Le Monde, illustration à l’appui. On peut ainsi admirer une photo de plats typiquement féminins, fleurant bon les hormones de la même eau. Par exemple, une assiette « huîtres, livèche et kiwi » : ce serait donc de la cuisine féminine… Il est clair que la cuisine – voir le 3K, Kinder, Kirsche, Küche des nazis, qui cadrait brutalement le sujet – est historiquement liée au travail des femmes, des mères de famille, rendant comestibles les laborieuses prises des mâles – à cru c’était assez indigeste : cuissot d’auroch en daube, castor à la broche, cartoufles à l’étouffée… le Monde s’attache ici à défaire cette idée têtue mais filandreuse selon laquelle il y aurait, chez les restaurateurs, une cuisine « de femmes » . J’ignore si le rognon de veau s’accommode différemment selon les attributs sexuels du cuistot, et je m’en moque, du moment que c’est bien fait et savoureux. Donc, cuisine de cheffe ? bof, passons à autre chose.

En revanche, l’article cité met le doigt sur une réalité qui interpelle : « les Français qui ne consomment pas de viande sont en grande majorité des femmes (67 %), de même que les flexitariens, qui tentent de diminuer leur consommation de viande (65 %) » . Je résume : 2/3 des non-viandards (pas beaucoup ou pas du tout) sont des femmes ! Vous aurez, comme moi sans doute, découvert aujourd’hui le terme flexitarien (2/3 flexitariennes, 1/3 flexitariens) : la personne qui veut limiter sa consommation de viande. Flexi-t’as rien… d’autre à bouffer, fais-toi donc griller, saignant et bien chaud, un onglet – strié d’un beau rouge sombre, avec de l’échalote hachée, du persil, une noix de beurre – à la poêle ; mais un petit, hein !

Tibert

Pluriels et volumes

( J’aime bien les titres bicéphales : Doublepatte et Patachon, Ceinture et Bretelles, fromage ET dessert, Picoler ou Conduire… c’est le classique schéma discursif thèse-antithèse ; ne manque plus que la synthèse, qui est de votre ressort. En ce jour de bac philo, je vous soumets, à titre d’échauffement, le dilemme suivant : l’Etat de Droit, ou Les Tas de Droits ? (*)

Et puis cet article de France-Info, relayé par Le Figaro sur le même sujet : des militants « écolos » avec plein de guillemets ont saccagé des serres de maraîchers, dans le 4-4, près de Nantes, donc. A visage découvert, tranquillou, on arrache, on coupe, on tague, on piétine, on détruit. C’était sous la bannière des « Soulèvements de la Terre » … vous avez sûrement noté ce pluriel, qui tranche avec les appellations politiques courantes : LES soulèvements, qui veut exprimer le plusieurs, la multitude, le foisonnement… de fait, ils étaient, à cet abordage destructif, « des centaines » , dit France-Info.

Si l’on compare cette action avec celle du commando de même obédience, d’environ 200 individus indifférenciés car vêtus de combinaisons blanches anonymisantes, et qui a saccagé méthodiquement une usine Lafarge dans le 1-3, on relève que sur ce dernier cas (le premier, chronologiquement) la justice et la police se sont mises en branle, que des gardes à vue sont en cours ou l’ont été, que des poursuites sont engagées… tandis que la mise à sac de ces derniers jours, que dalle ! motus et silence radio. Le Figaro pointe d’ailleurs la chose : « l’étrange impunité... » . Eh oui, d’un côté c’est compris comme de la délinquance – un commando de sabotage, en fait – et de l’autre, une « manif » qui se serait juste fait plaisir ? comparable aux débordements désormais banals, « normaux » des Blaqueblocs. Sauf qu’un tel débordement – « les soulèvements » – a été planifié, mûri, structuré, dirigé. Rien n’a probablement débordé : la désolation des lieux après le saccage, c’était le plan.

Ce qui pose la question des volumes : un criminel solitaire, une paire de gangsters, trois-quatre malfrats, ça va… on gère. Un commando de 200 délinquants, on y va quand même, mais ça devient coton. Une « manif » – manif mon c…, c’était un commando aussi, mais plus massif – de « plusieurs centaines » de saccageurs, qu’est-ce ? de la subversion ? un bras d’honneur à l’Etat de droit ? les deux ? vous avez deux heures.

Tibert

(*) J’ai déjà traité de la chose, vous pouvez vous en inspirer, mais je vous préviens, au bac j’ai eu 2/20 en philo ! heureusement j’avais bon en calcul mental et en gymnastique.

Des parents

Séquence nostalgie, le Littré, terriblement daté, sexiste, facho, ignoblement LGBTQI++phobe : « Parent : Le père et la mère, collectivement (c’est la signification étymologique et propre). Un enfant doit obéir à ses parents. » (sic)

Mais bon, le Littré… pourquoi pas le Néolithique ? Prolongation de mon précédent billet sur le très discret Conseil National du Bruit – chut, ne le réveillez pas ! – cet article du Parigot tartine, genre « micro-trottoir » , sur les djeunes des banlieues parigotes qui font de la moto… du rodéo… du wheeling (du cabrage), du gymkhana etc… avec des engins « vrooom-vrooom » , sonores ô combien, et pas clairement licites ni adaptés. Ici pour une fois on trouve des prénoms sans fard : Ilyes, Amine, Mohamed et Yacine sont cités, c’est le mot qui va bien ! Extrait du papier : « À notre époque, on commençait à 15 ou 16 ans, se remémore un quadra passé dans le camp des c’était mieux avant. Maintenant, les gamins s’y mettent dès l’école primaire ». Bref, des gosses qui font n’importe quoi, qui risquent leur vie et celle des autres, si ça se trouve sans assurance, sans permis, sans… en toute inconscience. C’est vrai qu’à douze ans on se sent immortel, qu’on est impétueux, qu’on n’a pas la notion du risque comme un adulte.

Les adultes, justement… mais où sont les parents ? qu’est-ce qu’ils foutent, les parents ? Ils trouvent ça bien ? ça ne les interroge pas ? où exercent-ils leur autorité, leur rôle d’éducateurs affectueux, attentifs et droits ? Autre extrait du topo : « Leurs parents sont-ils au courant ? « De quoi ? » interroge le gamin qui ne comprend pas la question. « Ah, ben oui, la moto est rangée sur le balcon… »  » . Eh oui, ils sont au courant, les parents. Forcément, ils voient bien ce qui se passe, ou ils s’en doutent bien… mais ils ne fonctionnent pas comme des parents. Ils font des gosses – ils touchent les allocs, à l’occasion – et ils laissent pousser tout ça : c’est exigeant, ça prend trop la tête, ça les dépasse, ou ils s’en moquent.

L’école des parents n’existe pas, et ça manque cruellement. Significatif retournement sociétal, l’enfant règne désormais sur la famille ; on a théorisé les interdits sur la maltraitance : une baffe « à chaud » quand le gosse fait une co.. une bêtise ? c’est désormais streng verboten, hautement interdit, les psys patentés vous l’assèneront. Surtout ne pas les traumatiser, ces chers petits ! La relation aimante, voilà l’alpha et l’omega, « mon amour » , « ma chérie » , « mon trésor » . Les parents ? aux abonnés absents, à la dérive, ou otages de leurs rejetons.

Tibert

Zone Silence

( Un entraîneur de foot bénévole a pris un coup de boule et un coup de couteau, heureusement bénin. Il s’occupe de gamins, et, dans sa sélection pour l’équipe-phare de la prochaine saison, a commis l’énorme erreur de ne pas retenir le petit Fausto (le prénom a été changé) : or c’est le futur Lionel Mbappé ! enfin, du moins selon le père de Fausto, qui, indigné de cette injustice, est allé exiger manu militari que son rejeton soit sélectionné. C’est simple : Vous êtes contrarié ? votre gamin surdoué n’est pas apprécié pour ses immenses talents ? attrapez un couteau et allez arranger ça. Tout le monde a un couteau, non ? le dialogue constructif, menaces de mort à l’appui, c’est simple comme un coup de couteau. )

Et puis hier, je regardais les nouvelles, zappant ici et là pour éviter les niaiseries et les marronniers – l’avant-dernier sabotier, le moteur à eau, le corso fleuri, la délicieuse « folie » nichée au creux du vallon… – et me suis retrouvé sur TF1, eh oui ! que voulez-vous, la pub sur la 15, la pub sur la 16, la pub sur la 26 (des bagnoles, des bagnoles)… alors on zappe. Et là, superbe sujet, un dialogue à propos des nuisances sonores du bricolage de voisinage, et des conflits qui peuvent en résulter… le docte consultant, répondant aux questions de la spiquerine, nous informe donc que, suivant les règles édictées par le CNB, le Conseil National du Bruit, les horaires licites sont, gnagnagna… Un Conseil National du Bruit ! ça existe, et je l’ignorais ? Je me rue sur mon moteur de recherches – eh non ce n’est pas Gougueule – et découvre cette entité essentielle mais trop modeste, disons même : pudique ! effacée ! une vraie rosière.

Le CNB, donc… « commission à caractère consultatif placée auprès du ministre chargé de l’environnement » : ah, l’environnement. Qui y participe ? voilà : un effectif que je trouve ma foi assez fourni. J’ai courageusement épluché la liste ci-dessus référencée, et ai compté 38 titulaires, et des tas de suppléants. Pas mal, pour le boulot fourni, non ? Ils sortent 2-3 topos par an, dans une certaine discrétion ! je n’ai jamais été alerté de leurs publications. Et c’est un député qui préside cet utile organisme. Organisme qui organise, comme il se doit, organise, donc, depuis 1991, un concours « Décibels d’or » : c’est, en 2023, la 19 ème édition (si ça vous inspire…). Rapide calcul, 2023 – 1990 = 33, et j’en déduis que ce n’est pas un concours annuel, par crainte de surmenages – oooups, de burnes-out.

Mais p… de b… de m… ça fait 50 ans que les « mouches à merde » – les cyclomoteurs trafiqués et déplombés -, les motos à pots customisés, les H-D « je n’ai besoin de personne… » à double canon à décibels, nous pourrissent la vie, nous déchirent les tympans. Le docte CNB a-t-il daigné se pencher sur le sujet ? je l’ignore. Mais comme ça, intuitivement, j’aurais tendance à le ranger parmi ces quelques centaines d’institutions subreptices et ruineuses, procureuses de planques quiètes, les « comités Théodule » que fustigeait De Gaulle.

Tibert

L’eau, inclusivement

( « Victory belongs to the most tenacious » : c’est le slogan de Roland-Garros, au fronton des tribunes de tennis, et pas traduit ! On est content de l’apprendre, en anglais, et l’on constate que les doctes pondeurs de maximes ronflantes et creuses s’essuient les semelles sur notre langue – certainement pas une démonstration de servilité lèche-bottes, non non, mais une volonté d’universalisme ? rappelons-leur que a) aucune loi n’a jamais institué l’anglais comme langue planétaire ; b) les étrangers auraient eu l’occasion d’apprendre quelques mots de français : La victoire va au plus tenace. C’est aussi creux, mais plus court et plus harmonieux. Eh bien, c’est loupé. ) – Voir le PS.

Mais passons… j’ai pu lire une tribune copieuse, émanation de N associations comme Attac, LDH, Oxfam… de la gauche labellisée pur beurre. Intéressant manifeste, intitulé « Boire ou gaspiller, il faut choisir » . Bigre ! pas d’autre choix ? boire, et irriguer, et produire intelligemment, ce n’est pas possible ? Vous vous ferez votre opinion, cet article a le mérite d’alerter sur la pénurie d’eau qui menace. Mais quelle belle couche d’idéologie ! outre l’écriture inclusive, évidemment (*) – un marqueur « de gauche » ritualisé, ceux qui y manquent vont se faire bientôt traiter de fachos – on y relève des analyses curieuses. Tenez : « souhaitons-nous continuer à privilégier un modèle d’agriculture intensive et destructrice, entre prélèvements excessifs et méga-bassines, au détriment d’une agriculture paysanne, nourricière et économe en eau ? » . En somme, allez hop, les bassines sont forcément trop grosses et pour les gros, quand l’agriculture « paysanne » (qu’est-ce qu’une agriculture « paysanne  » ? ) a toutes les vertus, sans qu’on nous en donne une définition.

Plus loin : « … placer l’intérêt général devant celui des classes privilégiées et des secteurs économiques polluants, afin de poser les contours d’une société de demain égalitaire… » . Diantre ! la société de demain sera donc égalitaire. Je déteste ce concept, qui m’évoque la mornitude pesante de la RDA, l’étouffoir, la blouse grise pour tout le monde. A grands coups de clichés simplistes, on nous somme de choisir (la deuxième option, ne vous trompez pas !) entre « l’arrosage de golfs et le fonctionnement de complexes hôteliers avec piscines et spas, ou les potagers des particulier-ères » . Voilà : le riche (le très-très riche ne sert d’ailleurs à rien, selon madame Tondelier) arrose – ouups ! fait arroser – le green de son golf ; le/la « particulier-ère » arrose, chichement, goutte-à-goutte, ses salades. C’est le pot de terre, quasi vide, contre le pot de fer plein à ras bord. C’est Dickens, c’est Zola… tenez, mettez-moi les deux.

Tibert

PS : Ooups ! le slogan figure aussi en français, avec « opiniâtre » au lieu de « tenace » – bof, c’est pareil. Il est affiché sur la tribune qui fait face à celle qui exhibe la version anglaise ! Et comme les caméras de la télé ne montrent que quasiment cette dernière, on n’a pas droit à la version de chez nous. Toutes mes excuses ; mais pourquoi en anglais, et pas en tamoul ? on apprendrait quelques mots de tamoul…

(*) Le « chapeau » qui introduit cette tribune n’est pas, lui, de cette mouture grammaticale « les femmes-et-les-hommes » ; il y a encore des journaleux qui écrivent en français. On leur est reconnaissant – moi, du moins.

Fierté-visibilité

( Pollution aux plastiques… des avancées ? ouais… un petit séjour récent d’un proche à New-York laisse rêveur quant au devenir de ces belles résolutions : pour la bouffe (« food » , en français) quasiment TOUT est sous plastique ! le citoyen se tape son empilage double-cheeseburger (1.200 calories) sous emballage plastique avec des couverts en plastoc, un gobelet itou, la sauce « barbecue » est dans sa petite boiboîte ronde en plastique, l’incontournable coleslaw qui va z’avec aussi … et quand on a fini son repas – ou qu’on n’en peut plus d’ingurgiter ces daubes – on balance indistinctement le tout à la poubelle. Un autre ? à Singapour, dans les magasins c’est sacs en plastique dans des sacs en plastique dans des… etc… pour bien emballer ses achats. Je vais vous dire : on nous culpabilise, on nous stigmatise, mais en Europe nous sommes très largement plus écolos qu’ailleurs. Mais voilà, on ne nous le dit pas… )

Et puis on nous prie de signaler que la Pride des Banlieues s’est tenue ce houiquinde à Saint-Denis, dans le 9-3. En effet, quoi de plus banlieue que Saint-Denis ? je vous le demande. France-Info a pondu un bel article sur la chose… outre qu’on nous inflige ce Pride qui n’est autre que fierté mais qui a honte de le dire dans notre langue, on nous informe des revendications affichées à cette occasion… Tenez, un micro-trottoir : « Il y a un vrai manque de visibilité pour les queers racisés » , déplore une étudiante de 20 ans. On en déduit trois choses : a) l’étudiante en question est probablement « racisée » (*) ; b) queer est écrit ici au masculin, quand par définition queer désigne une personne qui affiche fièrement son incertitude de genre. C’est le journaleux qui a tranché comme ça, sans doute ; c) les queers ont besoin d’être plus visibles, zut quoi (***). Et alors, la visibilité du / de la queer racisé.e en banlieue, je vous dis pas !

Cet article nous sert également un topo sur la PMA pour « tous.tes » : que les femmes utérophores (dotées d’un utérus) se fassent inséminer, c’est praticable, et acquis légalement depuis 2021, mais voilà, il y aurait problème car ça exclut « les personnes trans, parce que les personnes qui ont la civilité d’homme ne peuvent pas avoir accès à la PMA » . Donc, physiologiquement, ce serait possible ? ça fonctionnerait ?

Tibert

PS – Précision : ne tentez pas de me suivre sur Fesse-Bouc, Tique-toque, Linqueudîne, Thouitteur, UnStagramme et autres réseaux chronophages et futiles : vous perdriez votre temps. C’est chez Tibert-le-chat, et nulle part ailleurs.

(*) Ce terme désigne, nous dit-on, les personnes susceptibles d’être en proie au racisme puisque appartenant à des minorités. Conclusions : les minorités sont forcément opprimées (**) ; le racisme est partout, ambiant, systémique, et comme les Blancs sont pour le moment dominants en nombre, ils sont les racistes, les autres étant les racisés. C’est carré, comme ça, non ?

(**) Les milliardaires (les rentiers pleins aux as, les gagnants de la Super-Cagnotte du Lotos…) étant très-très minoritaires, ils sont donc opprimés.

(***) De toute façon, les gens sont maintenant à arpenter les rues, les yeux rivés sur leur extension palmée. Pour croiser un queer et le voir, il faudrait lever le nez !

Au temps des mini-saucissons

( Les journaux s’interrogent, nous interrogent gravement : faut-il que madame Borne s’en aille ? je vais vous dire, moi : elle est plutôt bonne, Borne ; ce deuxième exemplaire d’une Première Ministre est d’une autre envergure, d’un autre calibre que la piètre surprise offerte en son temps par Mitterand. Elle dit des bêtises, certes – la dernière, vieille ficelle fatiguée, ragot rassis, à propos du RN qui sentirait encore son Pétain – mais elle a du répondant, elle est solide. Et puis c’est clairement Macronious qui tire les ficelles de son Premier Ministre, cadre, dicte, recadre quand ça ne va pas dans le bon sens : changer l’avant-scène ne servira guère à rafraîchir le tableau. On veut y mettre monsieur Lemaire ? bof. Pas mieux. )

Et puis Le Fig’ragots nous apprend, c’est un scoop (*) , que le jus de tomate est la vedette des boissons gratuites en avion. Pourquoi ? je vais vous dire, moi : l’avion est à peu près le seul endroit de la Planète où l’on peut trouver cette épaisse boisson rouge sombre ; les jus d’orange, sodas, bière, coco-calo… on connaît ! alors, par curiosité, pour voir, tout le monde réclame ce truc, avec ou sans sel de céleri, une spatule pour touiller, c’est plus rigolo, ça passe un moment. Les tomates sont-elles « bio » , ça en revanche ce n’est pas dit dans la chanson ; si ça se trouve c’est de l’industriel-hydroponique-sous-serre-phytosanitaire plein pot, mais il faut savoir vivre dangereusement.

Le même canard ne nous entretient pas, en revanche, du repas éventuellement servi dans ces mêmes avions : c’est actuellement et systématiquement « poulet (**) ou pasta » en classe éco. Il fut un temps – séquence à la Georges Perec – où sur Air-Inter on avait droit à l’apéro, avec, déjà, bière etc… ou jus de tomate ! et puis des chips, des bricoles à grignoter, dont, tenez-vous bien, des mini-saucissons ! authentique ! De nos jours, aucune compagnie ne se risque à proposer ça : en fait, c’est du porc. Du porc ? ciel ! et de m’interroger sur cet ostracisme anti-porcin ; si vous avez une explication…

Tibert

(*) Mot anglais signifiant « nouvelle de première bourre » ; à ce propos je me demande pourquoi on parle de « gigafactory » dès qu’il s’agit de produire des batteries en grandes quantités ? méga-usine ne le ferait-il pas ? en français ? avec du lithium chilien, des composants chinois, etc. Giga… fait 11 lettres, méga… en fait 10. Et toc, on est plus court, nananè-reu ! et Douvrin est encore en France.

(**) Ou du poisson, c’est presque pareil. Mais jamais de sauté de porc.

Soupe et fiertés

( Madame Triet, qui venait d’être nommée Palme d’Or du film à Cannes, crachait ensuite dans la soupe dans son discours obligé « merci à l’équipe technique, etc… » , estimant à voix haute que « le pouvoir cherchait à casser l’exception culturelle française » . Où ça ? sans les aides financières des institutions culturelles de ce pays, on ne sortirait, hélas, que du Hollywood franchouillard, des produits formatés, des « Camping V » et des « Super-Dugenou contre La Marque Pourpre » . Il serait d’ailleurs intéressant qu’on nous détaille le « tour de table » financier qui lui a permis de boucler le budget de son film « Anatomie d’une chute » . Qui pourrait nous donner ces chiffres ? qu’on mesure jusqu’où va l’ingratitude…)**

Et puis un bar parisien de penchant lesbien, « Bonjour madame » , a des ennuis avec les services de l’Etat, fraude ou autres problèmes de conformité. Ce qui interpelle ici, c’est que ces ennuis administratifs sont jugés « choquants » et « disproportionnés » parce que ce rade draine une clientèle particulière, lesbiennes, « queers » et autres tendances pas vraiment mâles de la planète LGBT++ … qui ne sont pas plus au dessus de la Loi que vous et moi, cette Loi qui est par principe connue, et la même pour tous ! Et puis l’argument infantile, archi-rebattu, qu’on utilise depuis le jardin d’enfants, les autres aussi y le font, pourquoi c’est moi qu’on punit ? ne vaut pas un clou en bonne logique, et heureusement ! on devrait sanctionner tous les fautifs, sinon personne ? autant aller à la pêche !

On est là devant le classique discours victimaire des minorités, forcément « opprimées » , ce qui évite de s’interroger sur ses propres responsabilités. Il se trouve, en fait de brimades et d’oppression, que les Français – les Parisiens tout spécialement – qui ont eu jusqu’ici, nolens-volens, à « faire avec » la Marche des Fiertés ou sa version anglophone, découvrent que désormais c’est tout le mois de Juin qui va y avoir droit : le « mois des fiertés » ! Eh bien non, on ne préemptera pas mon mois de Juin, ni fier ni rien du tout. Au diable les fiertés mal placées et envahissantes.

Tibert

(**) Voici voilà, cet article éclairant sur la question. De une, madame Triet admet que « Sans cette exception culturelle, je ne serais pas ici devant vous ! » ; de deux, c’est assez compliqué, évidemment, mais grosso modo la moitié du budget d’un film provient des aides de l’Etat.

Les grilles du métro de Bruz

( A New-York, des vidéos sur les réseaux-poubelle montrent aux femmes comment éviter, dans le métro, les inévitables mains baladeuses, les regards lourds, les gestes significatifs… Voyez ! ils en causent, là. Ce qui m’inspire cette remarque : pourquoi pas carrément la burqa ? cette bonne vieille bâche… qui masque les formes, toutes les formes, et qui est censée éloigner les mâles… comme ça les choses seront claires : d’un côté les mecs, obsédés du sexe, le dard toujours en bandoulière – « ah la la mais c’est la nature ma pauvre dame » – et de l’autre le troupeau des biches apeurées. Quant à apprendre aux hommes à se comporter correctement, alors là… autant vouloir peindre la Lune en vert. )

Et puis je vous causais des plans du gouvernement pour répartir la misère, l’immigration, les mineurs isolés : les mettre en couche mince un peu partout. En principe, il s’agit de demander à des SDF volontaires pour la chose, de quitter Paris (Paris ! what else ?) et de déménager dans des centres provinciaux. L’un d’eux, en projet, est Bruz, banlieue de Rennes, dans le 3-5. Pourquoi Bruz ? bonne question. Ses grilles de métro pour passer l’hiver au chaud, ses nombreuses soupes populaires, ses hôpitaux l’arme au pied pour des CMU bienveillantes et toujours aussi gratuites.

Il y a des esprits mal tournés qui prétendent que c’est pour faire Paris bien propre pour les J.O. de 2024… cacher la poussière sous le tapis, en quelque sorte. Un tapis breton, en l’occurrence, après d’autres tentatives, Callac et Saint-Brévin – car le 44 se revendique breton, avec quelques bonnes raisons. C’est mal connaître l’état des lieux : le mouvement est déjà largement enclenché, sans trop de tambours ni de trompettes ; la Cimade, organisme très-très engagé – derrière des références aux valeurs « chrétiennes » – pour encourager-soutenir-promouvoir l’immigration à grand flot, parle d’un prochain total de 50.000 places. Autant dire que la nouvelle initiative de Bruz s’inscrit dans un programme déjà largement entamé ! On n’en fait pas trop la pub, « là-haut » , évidemment : ça va clairement à contre-courant du ressenti des populations autochtones.

Tibert