Dire l’ire

On sait combien les Français – du moins ceux que les médias veulent bien nous montrer – disent assez unanimement « comprendre la colère (mais…) » des djeunes qui cassent, incendient, agressent et pillent ces derniers jours. Eh oui, ils sont « en colère » , voyons ! et donc il semblerait que ça justifie pleinement toute violence : c’est la colère !

De l’autre bord de la Grande Bleue, en Tunisie, se déroulent aussi des actions très dures : les habitants de Sfax manifestent, violemment donc, contre la présence mal perçue, mal supportée – insupportable – des migrants sub-sahariens, fort nombreux. Eh oui, Sfax, tel Calais pour les migrants candidats à l’Angleterre, est un un bon point de départ (un « spot » diraient les surfeurs) pour tenter de naviguer dangereusement et illégalement vers l’Eldorado, l’Italie en l’occurrence. Le Monde titre là-dessus : « Déferlement de haine à Sfax contre les Subsahariens » .

Il se trouve en effet qu’à Sfax un Tunisien a été poignardé à mort par des migrants : de graves heurts s’en sont ensuivis. Je vous invite à lire ce qu’en dit Le Monde : ça ne rigole pas, là-bas. Mais imaginons que je reprenne le chapeau de l’article, que je change quelques détails, et je vous annonce : « Déferlement de haine à Nanterre contre la Police, les commerces et les institutions de la République. Après la mort d’un jeune Français d’origine maghrébine, tué par un policier... » . Haine contre colère, n’est-ce pas ? Le Monde-de-la-Bonne-Pensée écrit « haine » , pas « colère » , et ce n’est pas anodin. La haine, c’est vilain, pas beau, et nous devons comprendre que les Tunisiens de Sfax sont coupables de racisme, de s’en prendre à de braves et malheureux migrants ; à Nanterre en revanche c’est de la (juste) « colère » , qui autorise la casse et le pillage. Un mort (de trop) partout, la balle au centre, mais pas avec les mêmes mots. C’est ça le journalisme, coco !

Quand on brûle des mairies, des écoles, des médiathèques, des bureaux de postes, quand on cherche à tuer des flics, j’incline malgré tout à penser qu’il y a comme de la haine là derrière, ou là dessous, voire carrément à ciel ouvert ; la haine de notre pays, de sa culture, de son histoire, et de son mode de fonctionnement. En tout cas, ça y ressemble bigrement.

Tibert

Quousque tandem ?

J’explicite : « Quousque tandem…  » (voir ce lien wiki) : c’est Cicéron qui engueulait Catilina. Je traduis : « Jusqu’à quand, Catilina, vas-tu abuser de notre patience ? » Eh oui, ça commence à bien faire. Exactement 61 ans que les accords d’Evian ont entériné la fin de la guerre d’Algérie, mais apparemment elle n’est toujours pas finie : de l’autre côté de la Grande Bleue on veut que ça continue, on tire sur le chewing-gum, on s’est trouvé un ennemi inexpiable, et donc on tire sur nous à boulets rouges, tant qu’on peut. Tenez, cet article du Monde… Je suis allé voir sur le site TSA, cité dans cet article (le journal en langue française El Watan n’est, ce matin, pas accessible). Eh bien, c’est selon TSA, la faute à l’extrême-droite, qui dominerait largement notre paysage médiatique ! Nous n’avons pas la même perception, ici…

Et la presse d’Algérie de réclamer que ses ressortissants (Nahel avait donc sans doute la double nationalité) soient protégés chez nous : que fait la police ? on ne les protège pas, c’est scandaleux… de même que les réfugiés Kurdes, qui il y a quelques mois se plaignaient du même abandon. Je vais vous dire, moi aussi, je ne me sens pas en sécurité, et ça ne va pas en s’arrangeant.

Encore faudrait-il, pour que la police protège les djeunes, bi-nationaux ou étrangers, et les considère plus positivement, que la grande majorité d’entre eux se comportent correctement et cessent de se considérer en marge, « à côté » , hors la République – tout en sachant que la jeunesse est impulsive et déborde d’énergie. Nos lois concernent tous les citoyens ; les contrôles sur ces lois sont très insuffisants, voire inexistants – sauf en matière fiscale, là on est vraiment très bons, ça devrait servir de modèle aux autres domaines – mais ça ne dispense pas de les respecter. Enfin… en principe : c’est là du B-A-BA d’instruction civique.

Tibert

PS – Je lis ça dans Le Monde, une entrevue avec un sociologue… intéressante, bien que tronquée au bout de quelques lignes : « Ce n’est pas parce que les jeunes fuient et qu’ils refusent d’obtempérer qu’ils ont pour autant quelque chose à se reprocher » . Eh bien si, justement ! le refus d’obtempérer lui-même est délictueux ! Quand les flics font signe de s’arrêter, on s’arrête ! Après, on a pu faire une conn… bêtise, ou pas, c’est selon.

(*) Le jeune Nahel avait été chopé au moins une première fois pour la même raison en janvier 2022, il avait alors 16 ans ; ça ne mérite pas la mort (**), évidemment. Cette infraction et le jugement subséquent figurent bien à son casier judiciaire, contrairement aux allégations de la presse algérienne. Voir ce lien sur Libé.

(**) Un refus d’obtempérer en voiture : pourquoi ne pas tirer systématiquement dans les pneus ? ça ne tue personne, ça immobilise la bagnole… sauf peut-être si l’interpellé s’entête et part dans le décor. Evidemment, ça exige de bien viser les pneus.

Du calme, allons, du calme !

( Madame S. Rousseau, députée et pétroleuse, estime que les pillages de ces dernières nuits interrogent sur la pauvreté ! eh oui, voler une douzaine de polos Lakoste, des pompes à 300 balles la paire, quelques brassées de mobiles à 600 euros pièce, c’est qu’on en a besoin ! pour le bizness… et pas les moyens de se les payer en temps normal. En temps « pas normal », comprenons cette situation insurrectionnelle et favorable, on peut faire ses courses de « pauvre » , rentrer à la maison sur une moto toute neuve et gratuite, avec par exemple, au gré des magasins visités, 12 Haïphones et autres menus achats. Ce sont donc de pauvres djeunes dans le besoin, des mâles à 95 % (les filles sont consignées à la maison, leur précieux hymen, leur réputation et donc l’honneur des proches étant en cause), mais ça n’interpelle pas madame Rousseau, qui tire pourtant plus vite que son ombre quand elle aperçoit un mâle à l’horizon. Un élu local thouïttait à son endroit : « Mais ferme ta putain de gueule et viens voir dans nos mairies comment ça se passe. Pauvre fille ». Je m’associerais volontiers à cette sobre réaction. )

Mais, autre chose, deux gros syndicats de police se sont fendus d’un manifeste sur les émeutes de ces dernières nuits ; il ne s’est trouvé, à ma connaissance, que Le Monde pour en causer ; ailleurs, c’est silence de plomb. Il y aurait donc eu un premier jet du tract, plutôt véhément, édulcoré ensuite au vu des réactions indignées ici et là. Les mots employés reflètent pourtant, à mon humble avis, la réalité des choses : émeute est bien propret quand des émeutiers tirent au fusil de chasse sur les flics, quand des milliers de mortiers d’artifice sont lancés dans l’intention de blesser, voire plus. Le tract énonce : « C’est donc contre une guerre urbaine que nos collègues luttent pour gagner » ; ma foi ça y ressemble, non ? Mais la gauche politique, notamment les Insoumis, qui boivent ces jours-ci du petit lait – des fois que la mayonnaise du Grand Soir prendrait ! – a tonné contre cet appel à la sédition ! Sédition ? « soulèvement concerté et préparé contre l’autorité établie » ; ou, plus modestement, « mouvement insurrectionnel » . En somme, la sédition des djeunes, on minimise, eh oui que voulez vous ils n’aiment pas les flics, ils sont « en colère » , voyez-vous, et puis ils ont envie de changer de smartphone. Meuuuh oui ça va se calmer, allez ça suffit maintenant ; en face, c’est clairement l’appel à la sédation : halte aux violences policières ! les flics, de la mesure, de la retenue. Du sang- froid, quoi, allez-y mollo…

Tibert

Des excuses

Le policier qui a flingué Nahel à Nanterre s’est excusé, spontanément ou sous la pression de ses amis… Eh oui, il ne savait pas que Nahel était somme toute un brave garçon. « Connu défavorablement » selon la formule habituelle, qui n’avait pas le permis, trop jeune pour ça, un gamin ! qui se faisant une petite virée au volant d’une Merco jaune et survitaminée immatriculée en Pologne – quel loueur complaisant ou vénal lui avait-t-il confié les clés ? – et qui grillait des feux, roulait vite et dangereusement en ville, et n’avait pas l’intention de laisser les flics lui gâcher son rodéo illégal, périlleux, mais tellement jouissif.

Le policier regrette, mais bon, ça ne sert à rien. L’affaire est « pliée » : même Macronious trouve que c’est un cas accablant, limpide ; c’est jugé avant les conclusions de l’enquête, avant que d’être jugé ! des fois que ça calmerait les esprits…Mais l’enquête, justement ? Ils étaient trois dans la voiture, le troisième occupant s’est enfui et court toujours, on ne sait pas pourquoi… ça ne pose aucune question ? il manque des billes pour reconstituer toute l’histoire ; il était peut-être armé, menaçant, le troisième occupant ?

Et donc, après la « colère » , ce sont maintenant les soldes ! le soir venu, c’est open bar dans les magasins siglés et prisés des djeunes ! l’occasion de piller, se fringuer, s’équiper gratis, et puis casser, incendier, se défouler, avec une excellente excuse : il y a longtemps qu’une telle aubaine ne s’était pas présentée. Ici et là… Un Lidl de la banlieue Nord-Ouest de Nantes, tenez : façade fracassée par une voiture-bélier, et l’on peut se servir. C’est, redisons-le, la récolte fructueuse de dizaines d’années de laxisme, de laisser-faire, de lois « en l’air » jamais appliquées, de principes du civisme qui font ricaner, faits pour s’asseoir dessus. Les sauvageons chers à monsieur Chevènement sont bien conscients de la lâcheté des adultes et de l’impunité qui leur est consentie : tout leur est donc permis, et on leur trouve au besoin d’excellents motifs : ils sont « en colère » .

Tibert

Jeux de mots, laid

On n’en est pas encore à brûler les livres façon autodafé, mais ça vient, ça vient. On y est presque ! Le Scrabble, vous connaissez peut-être ? ce jeu de lettres, pour former des mots, en croix, en allongeant ou raboutant des mots déjà placés… on compte les points, un Z vaut plus qu’un E, etc. Le stock de lettres de départ est d’ailleurs critiquable, c’est maladroitement dérivé de la version anglaise…

Le juge de paix de ce jeu, c’est évidemment le dictionnaire, pour déterminer si tel mot est licite, valable, ou pas. Bien… on y trouve maintenant des trucs ahurissants, des abréviations absconses, des tas d’anglicismes abusifs – tenez, trend : c’est anglais, c’est pile-poil « tendance » chez nous : eh bien c’est valide ! c’est idiot, on a le même en VF, mais des employés de bureau, snobs ou anglolâtres, trouvent plus chic de dire connement trend que tendance : donc c’est valide ! Mais, restons calmes…

Les chefs du Scrabble ont décidé, pour apporter leur pierre à la noble cause du nettoyage de la langue, bien propre, bien lisse, de faire le ménage façon woke-LGBT++-féministe radical-Bonne-Pensée de leur dictionnaire. C’est édifiant, efficace, et donc désormais « nègre » , NEGRE au Scrabble, n’est plus valide. POUFFIASSE non plus, ou NABOT… la liste comprend 64 mots abominables et qui désormais, dieu merci, n’existent plus. Il n’y a plus de NABOT, juste des individus de taille réduite – Sarko, qui ne tutoyait pas les 180 cm sous la toise, était fréquemment brocardé ainsi par des cons obtus : qualificatif ignoble (*), oui, mais qui exprimait clairement ; un mot précis et pertinent, sinon plaisant.

C’est vrai que GOGOL c’est désagréable… allez hop on supprime GOGOL, symbole détestable de la gogolophobie. Je propose qu’on supprime aussi, dans la foulée, tous les mots déplaisants, négatifs, qui stigmatisent, qui donnent la gerbe, comme on dit, au même titre que l’épouvantable TARLOUZE (**), qui froisse les LGBT++ : CANCER (beurk !), GOITRE, LUPUS, FACHO, HEMORROIDE, OBESE…

À vos ciseaux !

Tibert

(*) La petitophobie, c’est valide, au Scrabble ?

(**) PEDALE, ils l’ont oublié, non ? c’est déplaisant, c’est anti-LGBT++ ça aussi. Mais pour faire du vélo (ah oui le vélo ! super le vélo, très positif, vélo = écolo, faites du vélo !) et actionner le pédalier ? y a qu’à inventer un autre mot.

Investies, les médias !

Le Monde, France-Info, notamment, titrent sur l’arrivée d’un lépreux-pestiféré-sidaïque, bref un facho, monsieur Geoffroy Lejeune, à la tête de la rédaction du JDD, le Journal du Dimanche. Cet homme, fraîchement débarqué de Valeurs Actuelles, intervenant fréquent sur CNews, est en somme marqué au fer rouge – de couleur plutôt brune, si vous voyez ce que je veux dire.

Il est bien évident – et normal – que les journaleux tartinent de préférence dans les canards qui correspondent à leurs convictions politiques : pondre un article modéré, nuancé, équilibré sur les initiatives de Macronious quand viscéralement on ne peut pas l’encaisser, c’est inhumain ! Ce qui interroge ici, c’est l’uniforme borgnitude de nos gratte-papiers hexagonaux, très sourcilleux d’un côté, d’un aveuglement total de l’autre, une hémiplégie mentale en quelque sorte. Le rédac’chef de l’Huma est certainement au PCF, non ? un parti qui bénissait le Grand Joseph S. et sa clairvoyante politique à l’égard d’Adolf H. ? un parti qui ne trouvait rien à objecter au dépeçage de la Pologne ? qui est tombé de l’armoire, « comment, qu’est-ce ? qu’entends-je ?  » quand on a levé le coin du voile sur le Goulag ? qui bénissait l’écrasement des révoltes de Budapest et de Prague ? et combien d’autres responsables des médias, qui sont des hémiplégiques de la pensée… trotskistes, verts béats ou enragés, baba-cools imprégnés de la Bonne-Pensée gnangnan… notre paysage médiatique, c’est presque l’unisson obligé !

Le Monde nous l’apprend : ce monsieur Lejeune, ça fait « une décennie qu’il fait sien le conseil livré en 2012 par l’idéologue d’extrême droite Patrick Buisson : « Investissez les médias » (merci de ne pas nous avoir infligé délivré au lieu de livré , un bon point). Mais je ricane tristement à lire ça : par exemple, celui qui dirige Pédiamart, et dirigeait Le Monde, y a manifestement laissé ses jeunes pousses poursuivre et amplifier la dérive sénestre de ce canard . Les partis politiques de gauche, les chapelles d’extrême-gauche n’ont pas attendu les conseils de monsieur Buisson ; ils ont largement investi les médias, et ça se lit, ça s’entend tous les jours. Que quelques couacs ici et là détonnent dans cet unisson, à défaut de corriger le tir, ça ferait presque du bien ! pour la diversité, la pluralité, la multiculturalité, ces valeurs si actuelles, et de gauche !

Tibert

Obsolescence du double champignon

( Le « Soulèvements de la Terre » estime que la menace de sa dissolution – le gouvernement s’y prépare, au vu des actions plurielles, de type terrorisme-saccage de ce mouvements (*) pluriels – est une décision politique : tiens donc ! on en reste sur le cul. Evidemment que c’est politique, en réponse à des initiatives très politiques, même peintes en vert pour faire jouli. )

Mais on va parler de train… à ce propos, tiens, encore un brillant parcours Paris-Clermont-Ferrand : presque 20 heures pour un récent convoi, dont les passagers ont passé une partie de leur nuit, assis ou vautrés sur les banquettes d’un TGV au repos, dans l’attente d’une solution de rechange. Ce genre de fait divers, fréquent, sur une ligne très secondaire, sur du matériel moribond – ici, c’est carrément grandiose, 20 heures pour 400 km, la vitesse du vélo – ne fait pas la Une des canards ; la traversée des Alpes pour un Lyon-Turin ferroviaire est une affiche plus sexy !

Justement, à propos de trains, j’ai découvert le double champignon : rien à voir avec une lépiote ou une oronge qui aurait deux chapeaux, mais il s’agit de rails : de chemins de fer. Nos aïeux, économes et pas cons, utilisaient ces rails, présentant le même profil « en champignon » dessus et dessous. Astucieux : quand le rail était usé dessus, on le retournait ! ça servait deux fois, comme à la colo quand j’étais gamin. Pour le dessert (compote, petit-suisse, crème caramel, pain perdu…) on retournait l’assiette. Il reste de ces rails, notamment sur la très menacée ligne dite « de l’Aubrac », Clermont-Ferrand-Béziers via Saint-Flour, Neussargues, Millau.

Elle n’est pas LGV à grande vitesse, cette ligne, les bouseux n’en valent pas la peine ; les rails « à double champignon » y sont encore : il faut les remplacer, ils ne sont plus aux normes. Les remplacer un par un, à la mano, vu que les machines modernes ne savent pas faire. Alors ? alors la SNCF traîne les pieds, l’Aubrac en train ça va devenir de la science-fiction, en plus d’alimenter les tourniquets de cartes postales « c’était le bon temps » . La rentabilité, mes amis, y a que ça ! Faire des sous. Et puis changez vos bagnoles – indispensables vu que le train, y en aura plus – et surtout choisissez des électriques, pour la Planète ! C’est trop cher ? il y a des subventions, voyez https://changezdebagnolesansdouleur.fr. Pas de bornes de recharge ? il y en aura bientôt – si c’est rentable.

Tibert

(*) y a pas faute d’orthographe, c’est pluriel, c’est voulu. Le pluriel se dissout plus difficilement.

Fortuite piété concomitante

( Madame Panot, interviouvée à la télé, disait hier soutenir – évidemment – la manif anti-giga-tunnel en Maurienne : d’après elle, ce projet hénaurme, ampoulé, et qui doublonnerait avec le tunnel du Fréjus, devrait aboutir en 2048. Par ailleurs, on lit ici et là que ce tunnel sera opérationnel en 2032 ! Qui dit juste ? on ne le saura pas ici. Ce qui est sûr c’est que si c’est pour 2048, c’est un projet inutile, aussi inutile que de concevoir des becs de gaz au méthane issu des pets de vaches. A cette époque en effet, le télé-transport (le e-move) sera largement entré dans les moeurs ; on pourra ainsi envoyer en 14 secondes 3 dixièmes un container d’avocats du Pérou à Sidi-Ferrouk, par exemple, via un simple désintégrateur-réintégrateur à balayage synchronique isopotentiel. Les kyrielles de semi-remorques de 42 tonnes traversant les Alpes en souterrain… pfff ! quel anachronisme ! )

Et puis on glose beaucoup, actuellement, sur les quatre initiatives simultanées, dans trois établissements niçois – des classes de CM1-CM2 – de prières musulmanes à l’heure méridienne. Dans des bahuts laïcs, notons-le, sinon ce serait un non-évènement. Ces chers petits – des garçons, exclusivement – se prosternaient, peut-être déchaussés, et si ça se trouve, sur des tapis « de prière » introduits en catimini. Il est cocasse de lire, dans le Parigot, que ces quatre faits quasi identiques et synchrones, dans la même ville, se sont produits « a priori sans liens entre eux » . Tiens donc ! aurait dit Jean Gabin. C’est ce qui s’appelle prendre les lecteurs pour des neu-neu ! C’était évidemment téléguidé, et il sera utile de savoir qui tire les ficelles.

Sur ce sujet, je regardais BéheFfèMe sur la 15, vendredi soir… le journaleux, monsieur Boursier, y dialoguait avec un type incolore, inodore et sans saveur, et puis madame Julie Graziani, que je découvrais, et qui énonçait, elle, des trucs défrisants. Je résume sa pensée – voir la vidéo citée plus avant : en toile de fond, c’est quoi, la laïcité, selon elle ? c’est la tolérance, l’ouverture… Et plus précisément : a) la loi de 1905 s’applique aux établissements et aux personnels y affectés, pas aux élèves (*) ! donc ces derniers n’étaient pas en situation d’enfreinte aux lois… b) alors qu’on s’échine actuellement à combattre les violences dans les bahuts, le harcèlement scolaire, tout ça, ces jeunes, paisibles, ne menaçant personne, ne faisaient rien de mal, bien au contraire !

Je me suis renseigné sur les orientations politiques de cette dame : elle est catho de chez Catho, Manif-pour-tous, etc, vous verrez ça sur wiki, qui reste factuel. En somme, elle en veut à la loi de 1905, à la laïcité, qu’elle interprète à sa sauce permissive ; elle porte un regard très indulgent, voire complice, sur l’islam conquérant à l’école : ma foi, si la procession de la Fête-Dieu pouvait faire le tour de la cour, en balançant des pétales de roses, hein ? en chantant « Christus vincit, Christus regnat, etc... » , ça aurait de la gueule, non ?

Tibert

(*) Les « signes religieux ostensibles » de toute obédience étant proscrits pour les élèves, un groupe de gamins à prier dans la cour relève-t-il de cette sphère ? à mon humble avis, oui.

Aspic d’oestrogènes

( Un truc qui m’a toujours paru scandaleux, révoltant : les Britanniques, en sports collectifs.. la France, UNE équipe de foot, pas vrai ? on n’a pas triché en ajoutant Monaco, la Corse, la Guyane et la Martinique ? eh bien, de l’autre côté de la Manche, QUATRE équipes de foot ! Angleterre, Ecosse, Galles, Ulster. Et, tenez-vous bien, une cinquième ! Qui va jouer ce soir contre nous – enfin, contre les footeux français : Gibraltar ! Gibraltar, moins de 7 km2, légitime bout de l’Espagne, anachronique appendice ridicule et choquant du colonialisme britannique. Pourquoi ne pas y ajouter les Malouines, Jersey, Guernesey, Aurigny etc… tant qu’on y est ? De fait, ces gens-là multiplient leurs chances de gagner dans les compétitions, un peu comme d’acheter 5 billets de loto pour le prix d’un seul. Ils ont UN roi, pas vrai ? UN roi, UNE équipe de foot, c’est logique, non ? )

Mais, restons calme… la cuisine a-t-elle un genre ? c’est là la (lalala…) question lancinante que traite Le Monde, illustration à l’appui. On peut ainsi admirer une photo de plats typiquement féminins, fleurant bon les hormones de la même eau. Par exemple, une assiette « huîtres, livèche et kiwi » : ce serait donc de la cuisine féminine… Il est clair que la cuisine – voir le 3K, Kinder, Kirsche, Küche des nazis, qui cadrait brutalement le sujet – est historiquement liée au travail des femmes, des mères de famille, rendant comestibles les laborieuses prises des mâles – à cru c’était assez indigeste : cuissot d’auroch en daube, castor à la broche, cartoufles à l’étouffée… le Monde s’attache ici à défaire cette idée têtue mais filandreuse selon laquelle il y aurait, chez les restaurateurs, une cuisine « de femmes » . J’ignore si le rognon de veau s’accommode différemment selon les attributs sexuels du cuistot, et je m’en moque, du moment que c’est bien fait et savoureux. Donc, cuisine de cheffe ? bof, passons à autre chose.

En revanche, l’article cité met le doigt sur une réalité qui interpelle : « les Français qui ne consomment pas de viande sont en grande majorité des femmes (67 %), de même que les flexitariens, qui tentent de diminuer leur consommation de viande (65 %) » . Je résume : 2/3 des non-viandards (pas beaucoup ou pas du tout) sont des femmes ! Vous aurez, comme moi sans doute, découvert aujourd’hui le terme flexitarien (2/3 flexitariennes, 1/3 flexitariens) : la personne qui veut limiter sa consommation de viande. Flexi-t’as rien… d’autre à bouffer, fais-toi donc griller, saignant et bien chaud, un onglet – strié d’un beau rouge sombre, avec de l’échalote hachée, du persil, une noix de beurre – à la poêle ; mais un petit, hein !

Tibert

Pluriels et volumes

( J’aime bien les titres bicéphales : Doublepatte et Patachon, Ceinture et Bretelles, fromage ET dessert, Picoler ou Conduire… c’est le classique schéma discursif thèse-antithèse ; ne manque plus que la synthèse, qui est de votre ressort. En ce jour de bac philo, je vous soumets, à titre d’échauffement, le dilemme suivant : l’Etat de Droit, ou Les Tas de Droits ? (*)

Et puis cet article de France-Info, relayé par Le Figaro sur le même sujet : des militants « écolos » avec plein de guillemets ont saccagé des serres de maraîchers, dans le 4-4, près de Nantes, donc. A visage découvert, tranquillou, on arrache, on coupe, on tague, on piétine, on détruit. C’était sous la bannière des « Soulèvements de la Terre » … vous avez sûrement noté ce pluriel, qui tranche avec les appellations politiques courantes : LES soulèvements, qui veut exprimer le plusieurs, la multitude, le foisonnement… de fait, ils étaient, à cet abordage destructif, « des centaines » , dit France-Info.

Si l’on compare cette action avec celle du commando de même obédience, d’environ 200 individus indifférenciés car vêtus de combinaisons blanches anonymisantes, et qui a saccagé méthodiquement une usine Lafarge dans le 1-3, on relève que sur ce dernier cas (le premier, chronologiquement) la justice et la police se sont mises en branle, que des gardes à vue sont en cours ou l’ont été, que des poursuites sont engagées… tandis que la mise à sac de ces derniers jours, que dalle ! motus et silence radio. Le Figaro pointe d’ailleurs la chose : « l’étrange impunité... » . Eh oui, d’un côté c’est compris comme de la délinquance – un commando de sabotage, en fait – et de l’autre, une « manif » qui se serait juste fait plaisir ? comparable aux débordements désormais banals, « normaux » des Blaqueblocs. Sauf qu’un tel débordement – « les soulèvements » – a été planifié, mûri, structuré, dirigé. Rien n’a probablement débordé : la désolation des lieux après le saccage, c’était le plan.

Ce qui pose la question des volumes : un criminel solitaire, une paire de gangsters, trois-quatre malfrats, ça va… on gère. Un commando de 200 délinquants, on y va quand même, mais ça devient coton. Une « manif » – manif mon c…, c’était un commando aussi, mais plus massif – de « plusieurs centaines » de saccageurs, qu’est-ce ? de la subversion ? un bras d’honneur à l’Etat de droit ? les deux ? vous avez deux heures.

Tibert

(*) J’ai déjà traité de la chose, vous pouvez vous en inspirer, mais je vous préviens, au bac j’ai eu 2/20 en philo ! heureusement j’avais bon en calcul mental et en gymnastique.