( Un « professeur de droit public » de la fac de Grenoble et alentours s’exprime sur France-Info : monsieur Serge Slama estime que, je cite : « On est sur une pente glissante du point de vue des libertés » ; il fait référence, là, aux mesures de protection prises par les préfets et similaires pour permettre à Macronibus de paraître, circuler, s’exprimer, dialoguer dans des conditions acceptables, audibles, dans un cadre suffisamment calme, sans menaces physiques. C’est son point de vue, à monsieur Slama, et il le partage, il en a bien le Droit (public), tout comme France-Info a le droit de lui ouvrir une tribune. Tribune qui n’est hélas pas mise en perspective : monsieur Slama ? qui est-ce ? je ne suis pas abonné à son blog, ni lui au mien, si ça se trouve, et le voilà qui nous cause quasiment ex-cathedra, du haut de sa chaire. Corrigeons le tir, éclairons la scène et les coulisses ; un rapide coup d’oeil à la fiche wiki de ce monsieur permet de se convaincre de sa forte activité militante très à gauche, je résume à gros traits : les frontières c’est ringard, l’identité nationale c’est un concept xénophobe, etc. Rien d’étonnant donc à ses prises de position, farpaitement dans la ligne de son engagement. On peut en dire autant de France-Info, d’ailleurs ! )
Et puis à Saint-Brevin, dans le 4-4, Ouest-France, qui navigue de conserve avec France-Info, dans la même vague rose tendance « je pense Bien » , nous relate un affrontement manif /contre-manif : il s’agit d’un projet d’implantation d’un centre d’accueil pour « migrants » demandeurs d’asile dans cette bonne ville. Le titre de l’article : « Des militants d’extrême droite manifestaient contre le centre d’accueil des demandeurs d’asile de Saint-Brevin. Une contre-manifestation de militants de gauche leur a répondu » . Toujours le même vieux schéma, donc, certains veulent qu’on ouvre grand, on n’est pas assez nombreux et divers ; d’autres estiment qu’il faut restreindre drastiquement les entrées, qui par leurs origines tendent à déséquilibrer de manière irréversible ce pays (*). Chacun ses opinions, n’est-ce-pas… Mais le vocabulaire de l’article (article réservé aux abonnés, les veinards !) n’a pas cette symétrie : ceux qui veulent qu’on ouvre sont « de gauche » ; en face ils sont « d’extrême-droite » . En somme, topologiquement il n’y a pas d’extrême à gauche ! on peut y aller franchement, babord toute, ça ne risque pas la sortie de route ; en face c’est tout de suite excessif, extrême, eh oui… facho, peut-être ? heureusement les journaleux sont là pour nous éclairer, nous dire la Bonne Boussole. Sans eux, où irions-nous, je vous le demande.
Tibert
(*) Mayotte donne un exemple assez parlant de ce que donne une immigration massive – 50 % de la population effective du département n’est pas mahoraise, paraît-il. On peut dire que ça ne va pas sans quelques problèmes, c’est une litote.