Dos au mur

( Les étudiants radicaux qui occupaient une fac, à Bordeaux (*), ont invité en douce l’ex-chef d’Action Directe, J-M Rouillan, à y faire un topo… je cite l’article du Point qui en cause : Rouillan a été invité par les instances locales de Révolution Permanente (RP) [une scission d’une chapelle du NPA trotskiste de monsieur Poutou, NDLR] à s’exprimer sur le thème de « la répression policière et de l’acharnement de l’État contre un prisonnier politique ». On est en plein dans les fondamentaux, là, à répéter que c’est la faute à la police ! Sauf que l’ex-prisonnier en question a entre autres sur le dos, avec ses associés de l’époque, deux assassinats, ce qui explique qu’il ait passé du temps à l’ombre – sûrement du fait de la répression policière ! Un des participants à ce colloque en convient : « Assassiner le patron de Renault, ce n’est pas ça qui permet de faire la révolution ! » : nous voilà rassurés, il semblerait qu’il y ait d’autres voies. )

Et puis je lis sur Ouest-France qu’un nouveau Mur des Cons a été érigé. C’est à Sciences-Po de Lille, dans le 5-9. Les « cons » placardés sur le mur en question ont le grand tort de s’opposer à l’occupation de cet établissement ! vous vous rendez compte ? faut-il être con ! Les étudiants qui occupent les locaux – et détiennent certainement la preuve qu’ils sont dans le Vrai – ont donc décidé qu’il convenait d’afficher publiquement les noms et les trombines de ces cons d’opposants sur un panneau bien visible. C’est « mieux » que le premier Mur des Cons du Syndicat de la Magistrature, qui était à usage interne ; là c’est l’Affiche Rouge du groupe FTP-MOI, Manouchian etc… revisitée par des élites de gauche et sans états d’âme ; on peut tirer à vue !

Tibert

(*) Cette fac a subi des dégâts considérables – occupation oblige, « la révolution n’est pas un dîner de gala » , disait un illustre Chinois – et ne pourra vraisemblablement pas rouvrir avant septembre.

Punefs collectives

( Je me réjouis de constater la rogne de monsieur Mélenchon après l’échec de la candidate Nupesse aux législatives partielles en Ariège, au profit d’une PS « classique » de fréquentation moins hargneuse : allez savoir pourquoi, quand la gauche politique est évoquée, les canards sortent tous le Mélenchon de leur manche, systématiquement ! C’est l’Oracle, dirait-on… Zut quoi, il y a d’autres centres d’intérêt, dans la vie. Et puis allez comprendre – c’est idiot, je sais, c’est nerveux – quand il écume, je biche. )

Et puis : a) les rares Parigots qui se sont exprimés font un score plébiscitaire contre les trottinettes en libre service (en free-floating, selon monsieur l’adjoint Belliard, qui cause excellemment engliche) ; b) quelques morts de plus à Marseille, sur fond de guerre de territoires pour la dope : là-bas on rase les murs, de peur de se prendre une balle perdue. Même constat accablant pour les très mauvaises habitudes de ce, de notre pays, où l’on a depuis des lustres baissé les bras à éduquer-contrôler-sanctionner.

Les trottinettes électriques à emprunter, c’est génial ! très pratiques, d’apprentissage immédiat, peu chères, silencieuses (trop), propres, etc. Mais vu que des tas d’abrutis s’en servent comme des… abrutis, des sagouins, des pirates, et qu’ils bénéficient d’une impunité totale, eh bien c’est devenu le foutoir, ingérable, dangereux, et l’on finit par tout stopper pour arrêter le massacre : tout le monde est puni ! et d’abord les utilisateurs raisonnables de ces bécanes. Il existe des sanctions, pourtant, pour les engins sur les trottoirs, déplombés, à deux, qui zigzaguent, etc… mais vu qu’on laisse benoîtement, lâchement faire n’importe quoi sans sévir, voilà le travail.

Idem la drogue : qui fait vivre les dealers ? qui leur finance le Porche Caillène, la Béhème M4 ? les consommateurs. Les premiers responsables de la m… qui a envahi les cités, ce sont les bouffeurs de came. Attention, j’ai souvent évoqué ici la légalisation du cannabis, qui me paraît – comme à des tas de gens très mesurés dans leurs points de vue – sensée et indolore (avec l’éducation et les bémols nécessaires) ; le reste ? même histoire que les trottinettes ! on a laissé, on laisse les consommateurs, furtifs et cependant aisément visibles, engraisser impunément ce circuit délétère. Ce n’est plus un délit d’être pris avec de la dope, c’est une contravention : on a décidé ça pour que ça fonctionne mieux… et ça ne fonctionne pas mieux ! vu que de contraventions, il n’y en a pas plus que de constats de délits. Et donc on ramasse des cadavres, comme d’ailleurs les cadavres de trottinettes, qui font aussi désordre, mais en moins sanglant.

Tibert

PS – Suggestion : que les trois opérateurs de trottinettes parisiens stipendient des agents assermentés – sans uniforme ! – pour zoner dans les rues et coincer les utilisateurs dangereux. Les punir, donc, pas forcément des prunes, restons humains, mais oui, des prunes aussi, ça calme ! des avertissements, des blâmes… et au besoin la radiation des droits à utiliser les TROIS flottes. On reviendrait rapidement à des comportements plus corrects. Mais je dis sans doute des grossièretés, là…

Après les farces à poissons

( Madame Schiappa, Marlène, en couverture de Playboy ? et alors ? elle est au moins aussi photogénique – et quelle chevelure ! – que des tas de femmes dont on voit les trombines, cadrées serré, en buste ou en pied, partout et tout le temps : la Marine, mesdames Borne, Rousseau, Autain, Macron… je m’arrête là. Halte à la censure ! Serait-il contradictoire d’être sexy ET femme de hautes responsabilités ? à quand la burqa, donc, pour nos ministresses ? Feu Giscard avait, dans ses mémoires, avoué avoir observé avec concupiscence madame Saunié-Seïté – alors ministre des universités – faisant un laïus (son corps musclé, ses jambes bronzées, et cette pensée bizarre : «Quand elle faisait l’amour, elle devait y mettre la même véhémence»). Gageons que ça fonctionne toujours, en 2023, les hormones, le sentiment, les formes, l’émotion (chabadabada-chabadabada) !… du moins tant qu’on n’aura pas prouvé que ça produit du gaz à effet de serre.)

Je vais glisser sur les « NON  » des LFI, Verts, PCF, à rencontrer madame Borne cette semaine qui vient : rien de surprenant de la part de groupes qui ont saboté le débat ou l’ont globalement snobé. Attendons plutôt de voir s’il sort quelque chose de comestible de ces consultations bornesques, où les syndicats iront de concert et en principe fermement résolus à ne rien céder.

Et puis cette confirmation d’un net infléchissement anti-Occident du discours poutinesque, où l’idée d’Eurasie était déjà largement diffusée ces dernières années, pour faire pièce à l’Europe occidentale : ce coup-ci c’est la barre à l’Est toute, vers des « amis » tels que la Corée du Nord (qui fabrique d’excellentes munitions) et la Chine, mais pas le Japon ! A ce sujet, je lis ici que le mandarin devient, avec l’anglais, langue obligatoire – au détriment du français, allemand, espagnol… – à l’Institut de Physique et de Technologie de Moscou, établissement d’élite. Le mandarin, étonnante langue parlée pleine de finales traînantes et modulées, redoutable langue écrite ! J’ai toujours pensé que l’alphabet, avec sa petite trentaine de signes, est une avancée déterminante par rapport aux langages à idéogrammes, qui auraient dû en crever. Pas du tout ! Si le Vietnam a son alphabet latin avec le chu Quôc ngu, si la Malaisie privilégie le malais – alphabet latin itou – avant le mandarin, les idéogrammes ont la vie dure, l’informatique aidant – la complexité des machines à écrire le mandarin n’est plus un frein. Il faut admettre qu’on peut prendre plaisir à fréquenter – modérément ! – ces signes terriblement hermétiques, pour de croustillantes surprises : il paraît que le symbole « maison » est constitué du symbole « cochon » coiffé par le symbole « toit » . Vérification faite, c’est ma foi vrai ! j’aurai vécu assez âgé pour découvrir ça.

Tibert

Verts de rage

( Intéressant article de France-Info sur SLT, les Soulèvements de La Terre : ils se définissent comme de « jeunes révolté.es » , peut-on lire, et tout de suite on sait de quel bord ces « jeunes » se trouvent, au vu de l’écriture inclusive. SLT, qui était organisateur (*) de la manif de Sainte-Soline, qui revendique et théorise sa légitimité de la violence, qu’on a pu voir à l’oeuvre il y a peu. Sur BFM il se disait que SLT avait rameuté des manifestants dans toute l’Europe, notamment les éléments de type Blocs Noirs. Je cite l’article : Ils disent « ne rien attendre des Etats, qui n’agiront pas sans y être acculés » . Acculer l’Etat, voilà donc comment il faut s’y prendre. La démocratie, la Loi, ils s’assoient dessus : ben quoi, ils ont raison, pas de discussion ! )

Mais au fait, le maïs ! ou plutôt la sortie aquaculture de Macronious au lac de Serre-Ponçon. La télé nationale – là c’était FR3 – a largement tartiné sur la « colère » des manifestants venus huer le Chef, micros complaisamment tendus aux « contre » , aux anathèmes furieux (il faut qu’il démissionne ! il a aucune légitimité ! il est pas le bienvenu ! ) ; aucun témoin « pour » en revanche, que voulez-vous, le journaleux n’en a pas trouvé…. C’est du 100 % hostile, donc.

Et puis dans la foulée on a interviouvé un sachant, un activiste écolo sur le sujet du jour : la gestion de l’eau. On a ainsi eu droit à quelques jolies contre-vérités, personne n’étant là pour apporter la contradiction. Le maïs, la viande, voilà l’ennemi ! on nous explique qu’il est terriblement aquavore, le maïs, buveur d’eau impénitent ; que c’est de la culture intensive, industrielleindustrielle = détestable ; que c’est destiné essentiellement au fourrage pour l’élevage – ça c’est vrai, par contre – et que par conséquent il nous faut absolument réduire drastiquement notre consommation de viande ! Eh oui, inévitablement, on a eu droit au louange du végétarisme salvateur !

Je ne suis pas un groupie du maïs ; d’abord on n’en trouve que difficilement, nous les Français n’en mangeons que très peu, de la boîte de conserves pour les salades avec du thon, quelques épis grillés pour le barbecue – terriblement macho, comme vous savez, le barbecue – ; c’est essentiellement pour faire du fourrage, de l’ensilage pour les bovins. Il faut bien que les vaches aient de quoi bouffer, en hiver ! Je déplore, et vous aussi, que cette plante ait besoin d’eau quand la ressource est en principe au plus bas ; mais avant d’accuser, il convient de se renseigner ! un peu d’objectivité ne nuit pas. Et donc, non le maïs ne boit pas tant que ça, entre 250 et 450 litres d’eau pour faire un kilo de plante mûre, quand le blé en réclame 600, le soja 900, le riz, au moins 1.600, par exemple. D’autres sites donnent des chiffres quelque peu différents, mais la hiérarchie des cultures est bien telle que je vous la donne. Donc le maïs assassin ? on peut largement relativiser… quant au couplet anti-viande, alors là chez France-Télévisions vous pouvez flûter ! Il nous faut des protéines de bonne qualité, en quantités raisonnables, certes ! pas tous les jours, varier avec du poisson, des féculents, manger cinq légumes gnagnagna… on sait ça. Et le plaisir ? voyez Schmoll-Eddy Mitchell dans « Le bonheur est dans le pré » , de Chatiliez ; au restau (un bon restau, pas un Dac’Mo), attablé face à Sabine Azéma qu’il engueule, car elle fait sa chochotte, je cite de mémoire : « et le plaisir ? on est là pour prendre du plaisir !  » .

Tibert

(*) Je fais simple, au singulier. Mais ce sont LES Soulèvements, pluriel, notez bien… a) ça évoque la pluralité, le foisonnement ; au total, un ensemble assez protéiforme, difficile donc à appréhender et circonscrire ; b) ça dispense en principe d’accorder au masculin ou au féminin, tous les locuteurs étrangers savent ça : un / une miche de pain ? allez hop, pas de faute : deux miches de pain ! Mais pas chez les dévots de l’inclusivité, évidemment. Les Soulèvement.e.s !

Parallaxe et naïveté

Tiens, une bien bonne… sur Le Parigot, un article circonstancié détaille les propos gouvernementaux sur LFI et Mélenchon… un extrait : « On a été pendant trop longtemps très naïfs sur Mélenchon. On le voyait comme un gentil trublion, un empêcheur de tourner en rond. Mais la réalité, c’est qu’il a un vrai dessein politique, la révolution » . J’en déduis que je ne suis pas assez lu, là-haut ! ça fait des lustres que je le dis, il y a dans ce pays des partisans du Grand Soir, » les bourgeois à la lanterne » , etc, bref tuer notre système politique (après ? ce sera, paraît-il, le lait et le miel, à flots, comme au Vénézuela, en Corée du Nord, en Russie…). Outre quelques petites chapelles d’un bord, nostalgiques d’Adolf H., sa mèche sur le front et sa moustache en brosse à dents, il y a ceux de l’autre bord, nettement plus nombreux, ouvertement derrière la bannière de Léon T. le barbichu. L’entrisme fait, chez certaines de leurs sous-chapelles, figure de religion : occuper dans le cadre démocratique bourgeois les boulots, fonctions stratégiques pour les besoins du projet : administrations, industries-clés, information, justice… en somme, miter, investir, subvertir le système de l’intérieur. Voyez la presse, la magistrature, les transports… c’est de notoriété publique, tout ça… documenté !… monsieur Mélenchon en fut, tendance Lambert si je ne m’abuse, comme monsieur Jospin, et si ça se trouve il y est encore, en bon voisin, ou en sous-marin, « off the records » comme on dit. Et donc, ils ne savaient pas, nos énarques patentés ?

Et puis je ricane tristement à voir madame Borne, une femme brillante et avisée, pourtant, assurer qu’elle n’utilisera plus le 49-3 : c’est trop tard ! et puis c’est idiot, ce genre de promesse « en l’air » pour le futur. J’esquisse aussi un rictus douloureux à entendre qu’on tend la main aux syndicats. Il s’agit d’un dossier mal emmanché, présenté par un biais suspect – le financement de la Sécu -, qui met aux oubliettes le projet intelligent du premier quinquennat (la retraite par points), qui oublie les régimes spéciaux, un projet bâclé à l’Assemblée (grâce aux LFI fauteurs de bazar), qui met aussi la CFDT en pétard (la CGT et FO, c’est sans espoir, ils sont « contre » par construction) : c’est un projet bancal. Et puis on a du mal à comprendre : on a dépensé des centaines de milliards « quoi qu’il en coûte » au temps du Covid, mais on fait ces grandes manoeuvres conflictuelles pour quelques milliards du budget des retraites ?

Ils tendent la main aux syndicats ?… mais les syndicats ne sont pas là en face, il y a comme un décalage latéral, comme de la parallaxe… bref on tend la main dans le vide. Je vais vous dire : si j’étais au Conseil Constitutionnel, je me dépêcherais d’examiner les recours intentés sur ce dossier ; je gage qu’en cherchant bien on y trouvera plein de défauts (*), pour l’invalider au moins partiellement, pour qu’on le retravaille sérieusement, calmement. Ce sera un service à rendre à ce pays.

Tibert

(*) ne serait-ce que ce zeitnot , ce prétendu manque de temps qui a empêché qu’on débatte de l’article 7, la fameuse limite des 64 ans. LFI a voulu et réussi à saboter les débats ? eh bien il fallait y aller quand même, et tant pis pour le chronomètre.

Interros écrites

D’abord… je lis sur le Sky-News britannique que « le gouvernement (britannique, donc) va interdire les capsules de protoxyde d’azote (gaz hilarant) » . Ah… donc c’est possible ? on PEUT le faire ? il est même question, tenez-vous bien, de lutter contre les comportements anti-sociaux : par exemple, obliger les auteurs de tags à les effacer dans les 2 jours ! ils sont fous, ces Anglais. Ils se soucient de choper les auteurs de tags ? et ils les chopent ? comment ils font ? et puis ils les punissent ? c’est renversant.

J’en profite pour reposer une question, sans doute stupide, mais n’est-il pas possible de remplacer le protoxyde d’azote (gaz propulseur dans les bonbonnes de crème chantilly), par un autre gaz ? je ne trouve rien sur le Houèbe à ce sujet. Le lobby des fabricants de N2O doit verrouiller le truc, c’est sûr… 😉

Et puis j’ai ouï dire que la préfète des Deux-Chèvres, le 7-9, donc, avait interdit la manif prévue samedi dernier contre les « méga-bassines » . Sage précaution, quand on a vu ce qu’on a vu (*), plus d’un millier de Blocs-Noirs accourus de toute l’Europe, ravis de venir casser, saccager, incendier. On peut être contre ces retenues d’eau – personnellement je trouve que ça gâte sérieusement le paysage, ces gigantesques terre-pleins tout nus ; on pourrait peut-être y replanter des haies, des arbres ? et puis qu’on en revoie l’usage au profit de l’intérêt général, qui semble avoir été quelque peu oublié dans le projet. Mais bref… la manif était interdite, et ça signifie quoi ? rien. Strictement rien : la préfète peut flûter, ça manifeste tout pareil. On est en France, zut quoi. Sauf que a posteriori on pourra poursuivre les organisateurs pour avoir enfreint cet interdit… enfin, si ces poursuites suivent leur cours, aboutissent à des sanctions pénales, et dans des délais potables ! Donc, traduction actuelle d’ interdire : « on vous aura prévenus, mais vous faites comme vous voulez » .

A ce sujet, vous avez peut-être constaté, comme moi, l’usage désormais universel de « compliqué » , qui remplace « difficile » , « douloureux » , « pénible » . Dans un article disséquant la question, cruciale désormais, de l’eau pour les agriculteurs, voyez cet extrait, un plaidoyer pour le maïs, qui a mauvaise presse : « Ce qui est compliqué dans l’image du maïs, c’est qu’il a besoin d’eau au moment de sa fleuraison, donc en été » . C’est compliqué ? le maïs a besoin de boire au plus mauvais moment, c’est limpide ! Par contre c’est problématique, ça oui. Eh bien, si l’on se mettait sérieusement à cultiver d’autres plantes fourragères, qui ne réclament pas d’eau en plein été ? Ça, oui, c’est compliqué.

Tibert

(*) Sage proverbe : « Quand on voit ce qu’on voit et qu’on entend ce qu’on entend, on a bien raison de penser ce qu’on pense ! » .

Ras l’info

Le robinet à nouvelles de la télé reste fermé la plupart du temps, ces jours-ci chez moi. Vulgairement parlant, ça me daube ! On veut être informé ? on est saturé, submergé, et pour rien : 95 % de ce qu’on nous serine est déjà connu, rabâché, re-re-dit des dizaines de fois – et biaisé. Heureusement qu’il reste le bouton Marche-Arrêt ! Tenez, c’est le Ramadan qui commence, ce jeudi, pour les musulmans qui veulent s’y coller… Bon, très bien. On nous l’annonce donc, « c’est le début du Ramadan » : dont acte ! (mais au fait : la date du début du Carême ? tiens, personne n’en a traité dans les journaux, sauf peut-être les bulletins paroissiaux, que je ne lis pas. Je vais vous le dire, mais c’est trop tard : le 22 février. Pas vraiment le même traitement, donc). Cerise sur le loukoum, plusieurs canards (au moins Le Monde et Ouest-France) se fendent d’un article sur « c’est quoi le Ramadan » : des fois qu’on ne saurait pas, depuis 30 ans qu’on nous en rebat les oreilles !

Et puis nous voilà au lendemain d’une entrevue de Macronious avec deux journaleux… au fait, celui de la « 2 » , là, Bugier : il cache très souvent sa bouche avec la main quand il s’exprime. C’est signe d’un truc, ça… pas clair… mais bref, une fois l’entretien écouté, clôturé – ça c’est utile, c’est de l’information – place aux commentaires ! C’est renversant : les opposants disent qu’il a été mauvais (mépris, surdité, mauvaise foi, etc…) ; les sympathisants en font l’éloge. C’est dingue, non ? Et l’on tartine, on dissèque, on commente, on reformule, on paraphrase, inutilement, ce qui a été dit – nous prendrait-on pour des mal-comprenants ? – et l’on brasse tout ça en boucle, anathèmes, et plus rarement louanges. C’est pénible !

Justement, à propos d’anathèmes… la sauce qu’on nous sert sur toutes les chaînes, micro-trottoirs et commentaires de quidams, sur le conflit actuel autour de cette p… de réforme des retraites. Pas UNE voix (*) qui dise « ben ouais… on vit plus longtemps… c’est normal qu’on cotise plus longtemps » , ou « les syndicats nous emmerdent, le résultat c’est qu’ils nous pourrissent la vie » , ou « ce sont les privilégiés de l’emploi qui râlent le plus » , etc… Bref c’est l’apparente unanimité ! où sont les 30 % (**) de Français qui ne sont pas contre , voire pour ? A la télé, il n’y en a pas ! On se tape en boucle, ad nauseam, les types sur les piquets de grève, chasubles rouges labellisées, pneus et palettes qui crament, banderoles, les inévitables déclarations guerrières « On est lààà, on est lààà, on ne lâche rien… » ; où peut-on voir ou entendre des gens qui continuent à bosser, ne font pas grève, désapprouvent les violences, tentent de vivre dans ce merdier ? Je vous assure, il y en a : j’ai pu acheter ma baguette de pain, ce matin. Les poubelles sont ramassées, si si, et les transports en commun fonctionnent.

Tibert

(*) Ah si, ce midi, sur Franco-Info ! 3 micro-trottoirs en rafale, une aide-soignante « en colère » , une marchande de fleurs, qui craint surtout que les gens n’aient plus de quoi se payer des fleurs, et puis un couple de retraités, qui, le croirez-vous, trouvent cette réforme nécessaire et bonne. Ah… vous voyez, ça existe !

(**) Au dire de certains sondages. Les sondages ?… quoi de plus malléable qu’un sondage ? On leur fait dire à peu près ce qu’on veut, et ça devient vérité d’évangile. Les sondages, c’est un métier, bidouiller les bonnes questions, peaufiner l’échantillon, à la commande. Je vais vous dire : je ne suis, je n’ai JAMAIS été sondé. C’est louche, non ?

Difficultés d’orientation

( Je viens de consulter les minutes d’un jugement – peu importe le sujet, c’est de langage qu’il s’agit… le tribunal statuait là sur l’existence et la pertinence de formulaires administratifs. Une courte recherche des formes du mot délivr(é, ée, és, ées, er) donne 7 occurrences dans un texte de 8 pages. Le mot délivrance, lui, en donne 12. Au total : 19 fois l’anglais deliver, delivery (fournir, livrer, fourniture, livraison…) a été froidement décalqué en français. Deux exemples : « Expéditions exécutoires délivrées le… » ; « …un délai raisonnable à la demande de délivrance d’un certificat de… » . Et voilà l’anglitude solidement installée dans notre langage judiciaire, là où livré (évidemment), fourni, produit, diffusé, émis, remis… font très bien l’affaire, et en français, sans l’angoissante interrogation : quelle rude séquestration a précédé la délivrance ? )

Et puis je m’esbaudis à comparer les Unes de quelques canards-sur-Toile : en règle générale, c’est « Nouvelle nuit de violence » , « de nouveaux heurts dans la mobilisation » (on ne compte plus les poubelles incendiées, les scènes de castagne, les mobiliers urbains saccagés), mais La Montagne, ce délicieux quotidien auvergnat, y va d’une autre chanson, avec ce gros titre : « Identitaires, néonazis, royalistes… Ces groupuscules d’extrême droite qui tissent leur toile à Clermont-Ferrand » . Avouez, c’est rafraîchissant, non ? car chacun sait que ces émeutes quotidiennes depuis le 49-3 mémorable de la réforme des retraites, c’est clairement à gauche qu’on y trouve les munitions, non ? à la gauche extrême, entre autres, pour préciser.

A ce sujet et pour détendre l’ambiance, voyez cette salade nantaise, contée par Le Fig’Ragots : Le titre, «Nantes est tombée aux mains de l’extrême gauche» : passe d’armes entre l’opposition et la municipalité. L’opposition (pas de gauche, en l’occurrence), et particulièrement la sénatrice Laurence Garnier, fait donc des reproches à la mairie PS et à ses alliés. Ce qui est rigolo, ce sont les arguments du premier adjoint, PS lui aussi, en riposte. Il s’en prend d’abord aux options politiques de la sénatrice : «… bien que je ne sois pas en accord avec son camp, je ne le qualifie pas d’extrême droite même si avec les nombreuses interviews sur CNews ou dans Valeurs actuelles on pourrait se poser la question» . Ah ! elle discute et débat sur des supports réputés de droite-droite ! Cnews ? vade retro, Satanas ! quant à celles-et-ceux qui se commettent avec Libé, Médiapart, Le Monde… liste non exhaustive, ils ne seraient pas d’extrême-gauche, par hasard ? Hitler-Pinochet versus Staline-Pol-Pot, l’affiche s’annonce indécise.

Plus loin, le même adjoint réfute les affirmations selon lesquelles ce serait l’extrême-gauche – avec la bienveillance de la mairie, voire ses encouragements – qui ficherait le bazar à Nantes : « Quant aux accusations de lien avec l’extrême gauche, il les réfute en bloc. Pour lui, cette mouvance n’a rien à voir avec LFI et s’apparente davantage au NPA ou à Lutte ouvrière » . Si l’on comprend bien sa logique, donc, l’extrême-gauche s’identifie à LFI (les Insoumis), point-barre. Les troubles ? la rue embrasée ? ce serait à mettre au compte des tenants du NPA et de LO… qui se disent très clairement trotskistes et partisans de la violence, de la Révolution façon Octobre 1917. Nous voilà rassurés.

Tibert

Extrema (…mums)

( Les Républicains : protéiformes ! flous, divers et variés. Un grand (mais en voie de rétrécissement) fourre-tout d’ambitions personnelles, de « sensibilités », de coups à jouer et de manoeuvres pas claires. Monsieur Chirac fut de ce camp ; monsieur Sarkozy aussi, qui soutenait madame Pécresse, la candidate adoubée pour les Présidentielles, « comme la corde soutient le pendu » . Leur programme avant 2022 pour les retraites ? c’était l’âge légal de départ à 65 ans ! Et les voilà, certains du moins, vent debout contre une réforme qu’ils disent trop austère ! pas gênés d’expliquer que « le 49-3 c’est lamentable » , quand c’est leur manque de cohésion et de fiabilité qui a coincé madame Borne à sortir la Grosse Bertha. Personne d’ailleurs ne sortira indemne de cet épisode désastreux, angle d’attaque biaisé, débats chahutés et inaudibles, bidouilles et marchandages, 49-3 détestable. On se souviendra surtout que les Insoumis ont, « victorieusement » , empêché qu’on puisse débattre. Vociférations, amendements bidon par milliers, insultes, ils ont montré le cas qu’ils font de la représentation nationale : leur terrain de jeu, c’est la rue, l’éloge et l’exercice de la violence, le mépris des institutions. )

Mais, du calme… je lis que monsieur Xi-Ji-Ping, l’actuel Grand Timonier chinois, qui débute un troisième mandat de Chef chez lui, est en visite officielle chez monsieur Poutine. Gageons qu’à l’inverse, si Vladimir P. se rend à Pékin – échange de bonnes manières – il ne sera pas arrêté séance tenante, poursuivi qu’il est par un Tribunal Pénal International qu’il ne reconnaît pas, et la Chine non plus ! Mais bon, pour cette opportune visite chinoise, monsieur Poutine se fend de quelques ronds de jambe, habituels dans ce genre de circonstances : « «Les relations russo-chinoises ont atteint le point culminant de leur histoire et continuent de se renforcer». C’est d’abord, premio, illogique : quand on est au point culminant, ça ne peut pas continuer de se renforcer ! Tenez, vous escaladez le Galibier à vélo (bon courage !). Vous arrivez là-haut, vous passez le col, la pancarte, crevé, la langue pendante, et ça continue de monter ! ça vaut pas ! deuxio, quand on est au point culminant, l’acmé, le top, on n’a pas lieu de se réjouir : ça va diminuer, dégringoler, forcément ! Pas une bonne nouvelle du tout ! Enfin, pour ce que j’en sais.

Et ça vaut aussi pour vous et moi ; si « tout va bien » c’est que ça ne pourra qu’aller plus mal. D’ailleurs ça finit toujours mal.

Tibert

PS – Cette perle dans le Parigot : verbatim, texto donc, cette phrase : « Un policier a déposé plainte pour violence contre Éric Coquerel, le député LFI dément » . Je me disais bien, quel drôle d’air, ce type, avec sa coupe de cheveux, là… attendons toutefois le démenti sur la démence de monsieur Coquerel.

Con corde et QR-Code

( On me glisse dans l’oreillette qu’à Clermont-Ferrand, dans le 6-3, suite à une panne du réseau téléphonique SFR, les usagers (les clients, en fait) du service C.Vélo – bécanes en libre-service moyennant un abonnement (*) – n’ont pas pu emprunter les bicyclettes ! Vous ne voyez pas le rapport ? pourquoi une panne de réseau hertzien empêche de faire du vélo ? c’est pourtant simple… vélo + réseau 4G… non ? vous séchez ? Mais c’est la vie moderne, ça ! pour emprunter une bécane, il vous faut l’indispensable palmette, alias le smartfaune ! un machin à vos frais, disons, minimum 300 euros, sinon on est un grelotteux… et suffisamment chargé… avoir pensé à le recharger avant de descendre ! avec du réseau… ça passe pas partout… avoir un abonnement avec de la data… sinon ça ne peut pas marcher. Et puis scanner le putain de QR-Code sur le guidon… prier pour que le système informatique C-Vélo ne soit pas en panne, piraté, en maintenance, saturé… voilà, c’est tout simple. Dès lors on peut pédaler à loisir. )

Mais vous avez sûrement vu ça, manifs sauvages, dégradations et défoulement d’excités qui n’aiment pas les 49.3 bien crémeux, ces jours-ci, place de la Concorde, à Paris (à Paris, forcément !). Poubelles, palettes, palissades soigneusement démontées par les industrieux black-blocs, vieux pneus bien fuligineux, sacs de détritus… tout fait barricade, pour la Commune 2023 de la Place de la Concorde. Le crépuscule du Grand Soir espéré, attendu, qui sait ?

Eh non, sans doute pas : je lis dans le Parigot que « Paris veut faire de la place de la Concorde le poumon de la Coupe du monde de rugby » . Cet évènement devant se tenir à partir du 8 septembre de cette année, soyons logique, ça implique que ladite place – la bien nommée ! – soit libre de révolutionnaires ivres de colère anti-49.3, et propre ! propre… madame Hidalgo, qui incarne si superbement Paris, va devoir actionner ses éboueurs-fonctionnaires grévistes d’ici fin août-début septembre. Sinon ça va pas le faire, les pom-pom-nanas du Rugby défilant en slalom entre les tas d’immondices… les panaches de fumée noire… et les cars de CRS en toile de fond… pas une bonne image !

A moins que ce soit après ? après le Grand Soir ? on rebaptiserait la place, alors ? un nouveau nom ? donc, le programme : parade rugby sur, disons, la « Place Ecarlate » , impeccable, tout au cordeau. Sur la tribune, les membres du BP du CC du Parti, le Chef Suprême bien aimé au centre, acclamé par la foule alignée. Les pionnières-et-les-pionniers en rang devant, foulard uniforme au cou. Vu comme ça… évidemment… ça aura de la gueule !

Tibert

(*) Comment ils font pour monter à Royat ou à Durtol ? c’est vachement pentu.