Doubles liens et vide-ordures

Le double lien (*), selon les psys, c’est le corset pervers qui ficelle ses victimes : deux injonctions contradictoires ( tenez, une injonction contradictoire : « sois spontané ! » ) ; on est donc sûr d’avoir faux. Exemple classique, la mère de famille… elle règne sur la cuisine, c’est son domaine exclusif, les gosses et le mari sont tout juste tolérés, surveillés alors étroitement, « marqués à la culotte » ; mais elle les abreuve par ailleurs de ses plaintes et soupirs : elle fait tout le boulot, c’est écrasant, on ne l’aide pas… eh bien, Parisiens, Parisiennes, vous avez un superbe exemple de double lien, à la mairie.

On en cause partout, à Paname les poubelles débordent sur les trottoirs et les rats sont de sortie des égouts dans certains quartiers de la Ville-Lumière, que le monde nous envie 😉 . Il s’agit en particulier des 2e, 5e, 6e, 8e, 9e, 12e, 14e, 16e, 17e et 20e arrondissements, ceux qui sont nettoyés en principe par les agents de la ville, contractuels ou fonctionnaires, ils sont pléthore (**). Ailleurs, ce sont des sociétés privées qui font le boulot… et ça fonctionne mieux, sauf que trois usines d’incinération de la périphérie sont bloquées par les syndicalistes, remontés comme des coucous. Ceci illustre l’exact inverse du pieux discours – qu’on nous serine en gros depuis 1945, les nationalisations, EDF, PTT, SNCF gnagnagna… – selon lequel les services publics sont bien mieux assurés, efficaces, sérieux, probes, pérennes… par et avec des fonctionnaires.

Bref, madame Hidalgo, qui suspend, allez hop, les travaux du Conseil de Paris (« Ce mercredi, la séance sera suspendue de 14h30 à 16h30 afin que les élus puissent participer à la manifestation contre la réforme des retraites » ) car elle milite ouvertement pour la grève actuelle, sait pertinemment que les ordures débordent : elle en est ravie ! Ce matin, monsieur Darmanin, de l’Intérieur, lui demande de réquisitionner du personnel pour rétablir la situation et la propreté ? Il peut flûter ! C’est assurément de la responsabilité de madame le maire, mais elle oeuvre justement pour que ça empire. Ficelée, si j’ose dire, entre ses deux casquettes, la PS bon teint qui se doit de montrer son soutien aux grévistes, et le maire responsable du bon fonctionnement des services, elle perdra à tous les coups. Les Parisiens aussi, d’ailleurs.

Tibert

(*) Jolie parabole sur le double lien : le Diable veut prouver à Dieu qu’il n’est pas omnipotent. Il lui demande donc, au Grand Créateur, « on va voir si t’es si fort » , de montrer sa puissance en créant un rocher si lourd qu’il ne pourra pas le soulever ! Infoutu, au choix, de créer un rocher suffisamment énorme, ou de le soulever, Dieu sera toujours perdant. Mais on n’est pas obligé d’entrer dans le jeu !

Ah ! et puis un « pro » me cite la forme cristallisée du Double Lien : une femme offre deux cravates à son mari, pour son anniversaire : une rouge, une bleue… celui-ci, pour marquer le coup, noue la rouge autour de son cou. Son épouse, moue désapprobatrice : « Ah… tu n’aimes pas la bleue ! » .

(**) L’effectif de la population totale d’une ville comme Bayonne, nourrissons et papys compris.

Adolphins et repentance

( On cause ces jours-ci du nucléaire… et notamment de détricoter, c’est indispensable, une initiative débile, prise – ce n’est pas une coïncidence – sous Hollandos Premier : les écolos, sûrs d’eux et péremptoires, avaient obtenu d’un gouvernement complaisant et myope la peau de la centrale de Fessenheim, et puis un texte législatif limitant à 50 % la part du nucléaire dans la production d’énergie française. On allait voir ce qu’on allait voir, éoliennes, marée, solaire, micro-centrales, dynamos dans les salles de gym, sur les vélos d’appartement !… on a vu les Russes, brutaux et malpolis, rebattre les cartes. Alors on rétropédale… le nucléaire ? finalement, c’est pas mal… ouais… mais le jour où vous verrez un Chef écolo admettre qu’ils avaient faux, pincez-moi, je croirai rêver. Ces gens-là ne se trompent jamais, jamais ! Et nous payons LEURS pots cassés. )

Mais, et le titre ? Rien à voir avec les adelphes – dont je vous causais il y a peu – chers aux fêlés du langage inclusif, cette vérole linguistique et sociétale. Adolphin, c’était, dans le film de Pagnol (*) « Manon des sources » , un type qui (ne) vous manifestait de l’amitié et de la sollicitude (que) lorsqu’il avait une faveur à vous demander… Vous pourrez vous divertir à relire le savoureux sermon du curé, qui cite l’Adolphin devant les paroissiens des Bastides rassemblés à l’église, y compris les mécréants qui de coutume suivent la messe depuis le bistrot voisin, en préambule à une procession… En effet, la situation est gravissime : la source du village s’est tarie, les légumes vont crever, les plants d’oeillets d’Ugolin aussi, le pastis n’en parlons pas ! alors on implore les Cieux… Le curé : « Ces prières que vous avez la prétention de lui faire entendre [ à la Bonne Vierge, NDLR] , ce sont des prières pour les haricots, des oraisons pour les tomates, des Alleluia pour les topinambours, des Hosanna pour les coucourdes ! Allez, tout ça, c’est des prières adolphines ! »

Pourquoi je vous raconte ça ? parce que ça recommence ! à Perpignan, dans le 6-6, où une sécheresse inédite sévit, on va processionner, comme aux Bastides, pour faire revenir l’eau. On est en 2023, pas en 1952, hein ! 71 ans plus tard, donc. Il est réconfortant de voir combien nos belles traditions judéo-chrétiennes perdurent 😉 nonobstant les discours alarmistes sur la déshérence des valeurs, infirmant ainsi les diatribes de monsieur Poutine sur la prétendue déliquescence, décadence, débandade de l’Occident. Chez lui, notez bien, les valeurs se maintiennent : c’est le Grand Pope Barbu en personne qui bénit les va-t-en-guerre, dans une version cyrillique, grand-russe, de Gott Mit Uns.

Tibert

(*) Chose peu commune, c’est le film (en deux parties) qui a inspiré les deux écrits pagnolesques du cycle « L’eau des collines » – dont le second, « Manon des sources » – et non l’inverse.

Du coup, au niveau de…

( A Nice, une conférence sur « l’engagement politique chez les jeunes » , projetée par les Jeunes Zemmouristes (il semble qu’il y en ait) au sein de l’université locale a été interdite par le Président de cette très prudente structure. Il est vrai que les forces « de gauche » , antifas, CGT étudiante (il semble qu’il y en ait), etc… avaient aussi sec appelé à manifester contre ! Du coup (*), les autorités compétentes craignaient des troubles, bien évidemment du fait de ces possibles contre-manifestants véhéments, mais ça n’est bien sûr pas dit comme ça. Gesticulations victorieuses, donc, de cette gauche démocrate 😉 mais qui déteste les dissonances. Je la cite ici, en l’espèce le « Collectif antifasciste 06 » : « Voilà la preuve que la mobilisation marche pour faire reculer les idées d’extrême droite » . On remarquera le déplacement d’objet : ce ne sont pas les idées d’extrême-droite qui ont reculé (on n’en a pas entendu la queue d’une, et puis combattre des idées, c’est une autre affaire, ça nécessite d’argumenter et de convaincre, pas de hurler et cogner), mais le Président de l’Université !

En parallèle, ou en miroir, ou par contraste, on pourra s’amuser ou s’étonner de la différence de traitement avec les actuels blocages, manifs, mitingues… tenus dans les facs ici et là par les militants Unef, mélenchoniens, les fans du député LFI Boyard « la police tue » , les JIFR (les Jeunes Inquiets de leur Future Retraite) etc ; là, ça ne s’interdit pas, ça ne craint pas du tout. C’est un long fleuve tranquille, ça roule, en tout équilibre démocratique et unilatéral.

Plus léger… je lis, j’entends des trucs décoiffants. C’est un grand classique d’abord, avec la météo quotidienne : les températures « sont froides » . Eh non la température est une mesure de grandeur, pas la grandeur elle-même, et donc on traite là bizarrement d’une mesure froide… Une autre ? « la hauteur de caisse est assez basse » (c’est dit à propos d’une nouvelle voiture). Une hauteur basse, donc ! même erreur, et dans l’oxymore. Le pompon, ce sont les lancinants et omniprésents niveaux : « des technologies communes pour leurs voitures européennes, notamment au niveau d’une potentielle architecture 800 volts… » . Mais par quoi remplacer ces importuns niveaux ? En fait (*) c’est irremplaçable et indispensable quand on veut s’assurer de l’horizontalité ou de la verticalité d’une installation, ou quand on veut jauger une hauteur. Ailleurs c’est assurément déplacé, mais le niveau évite de construire une phrase, chose difficile, en fait (*). Dans l’exemple ci-dessus, on peut froidement supprimer « au niveau de » , ça donne « des technologies communes (…), notamment une potentielle architecture 800 volts » . Plus court, plus propre : d’équerre ! Et sans niveau.

Tibert

(*) En fait, du coup, tu vois, si tu veux, franchement, genre… les parpaings d’un langage de tics, de bric et de broc.

Sapajou ! moule à gaufre !

( Les injures du capitaine Haddock sont passées à la postérité, mais pas ses gesticulations d’accompagnement, banales. Il ne connaissait pas – ou bien il réprouvait – les gestes dits cocassement « d’honneur » , le bras du même métal, et le majeur dressé. Mais ça y est, l’Assemblée Nationale y a droit. Comme je le pressentais, le groupe LFI a oeuvré pour, et réussi à déplacer le curseur de la grossièreté, de la vulgarité, de la… de la fange, nettement plus loin. Le Garde des Sceaux lui-même s’est ainsi fendu, si j’ose dire, d’un de ces gestes de voyou, deux bras d’honneur, adressés aux LR, qui devaient salement l’agacer. À quand les pugilats ? les jets de pavés ? les bouteilles dont on casse le goulot pour s’en faire des armes ? )

Mais hier ça manifestait, et comme annoncé – donc il fallait absolument que ça soit hénoorme – les syndicats ont crié au record, à la marée impétueuse (3,5 millions de piétons dans les rues, selon eux) quand les services des flics ont décompté à peu près les mêmes effectifs que le 31 janvier, soit 1,28 million. A ce propos, pourquoi les syndicats et les flics ne se mettent-ils pas d’accord une bonne fois sur une méthode commune de comptage ? c’est pénible, ces écarts gigantesques, invraisemblables, on subodore des bidouilles pas très propres, des partis pris, des « remets m’en une louche, ça fera mieux » .

Et puis comme d’hab des jeunes gens au Q.I. développé, vêtus de noir et cagoulés, pour qu’on les reconnaisse, ont cassé et brûlé ; c’est devenu en quelque sorte une tradition, une violence « normale » . La preuve, cet article, rigolo, si je puis dire, du Parigot sur un incident, regrettable, tout à fait regrettable hélas : un toubib « SOS Médecins » en route pour aller voir un patient s’est fait casser et caillasser sa voiture… je cite : « Reste une question : la voiture était-elle reconnaissable comme étant celle d’un professionnel de santé ? Aucune inscription n’est visible sur le parechoc ni les portières. En revanche, le président de SOS Médecins assure que le caducée… » : en somme, la question est de savoir si la voiture était bien identifiable comme celle d’un toubib ? parce que sinon, c’est bien normal qu’elle ait été défoncée, non ? faut bien rigoler un peu.

Tibert

Prise d’otage(s)

C’est d’un ridicule, mais bon… le ridicule ne tue pas. Voilà : les mânes de madame Gisèle Halimi, décédée il y aura bientôt 3 ans, sont fermement opposées à la réforme des retraites ! c’est un des ses fils, journaliste, qui nous l’affirme. Donc, cet homme, il a dit qu’il n’irait pas, il ne sera pas présent à l’hommage national qui doit être rendu à cette avocate illustre, à l’occasion de la Journée des Femmes du 8 mars. Je ne sais pas si cet hommage est opportun, sincère, calculé ; mais pourquoi pas, si ça peut faire avancer les choses vers le mieux ? Je persiste aussi à penser qu’ UNE journée des femmes tous les ans c’est du foutage de gueule ; c’est chaque jour la journée de la moitié de l’humanité, ça me paraît un minimum. Ceci étant, pourquoi invoquer sa maman ? il a fait tourner les tables ? « Si tu es contre, frappe 2 coups » … boum boum, 2 coups, le guéridon sursaute, elle est contre. Mais lui, là, il n’a pas une opinion, cet homme ? je crois subodorer, mais je puis me tromper, que lui-même est hostile à la réforme-Macron des retraites… eh bien qu’il le dise ! la presse unanime lui prête gracieusement , complaisamment, une tribune pour le clamer, c’est le fils de…

… contrairement à votre serviteur, qui s’époumone tout seul dans son coin. Il est vrai que je ne relaie pas toujours 😉 la doxa journaleuse, de gauche, forcément : Mélenchon « Le Grand Soir » (*) par ci, Martinez par là, blocages jamais vus attendus, la France à l’arrêt, garanti, X centaines milliers de manifestants, certain. Et attention vous allez voir ce que vous allez voir. Même le Fig’ragots y va de son couplet « ça va être énorme » ; il doivent manquer de copie…. Eh bien, allons-y Alonso, comme disait Belmondo, et voyons. Ce pays est tout de même, à ma connaissance, quasiment le seul où les sadiques grévistes bloqueurs (très rarement dans les branches ô combien vitales de l’économie : passementerie, pisciculture, croisiéristes, vous avez remarqué ?) sont chéris de leurs victimes – à en croire les journaux, du moins !

Tibert

(*) Illustration de l’obsession de destruction chez les LFI, et qui leur tient lieu de fil rouge, ces propos va-t-en-guerre de leur lider maximo lors d’un récent mitingue : « bloquez tout ce que vous pouvez » (et s’il bloquait sa respiration ?) ou « Il ne s’agit pas seulement de la réforme des retraites, mais d’un monde qu’il s’agit de faire tomber » . C’est clair, non ?

Adelphe versus Adolf

( Je vous signale que versus est un mot latin et non anglais. On l’abrège souvent en vs, mais pour quoi faire ? il y a de la place, et on n’est pas pressés…). Oui, je lis ce matin que le Planning Familial de Gironde, qui a été vandalisé trois fois en trois semaines et barbouillé de tags à caractère clairement d’extrême-droite, a reçu une visite – visite de soutien – de la ministre déléguée à l’Egalité entre les femmes et les hommes (entre les humains, diraient les fanatiques de l’épicène), madame Rome. Je cite l’article de France-Info : « Comme le veut l’usage républicain, les députés de la Gironde étaient conviés par la préfecture à être présents lors de cette visite ministérielle. Cependant, la députée RN de la 11e circonscription du département, Edwige Diaz, a été refusée à l’entrée des locaux par les membres de l’association... » .

Bon… le Planning Familial étant une structure associative, on y reçoit qui on veut, pas vrai ? l’ « usage républicain » n’est pas un règlement administratif, et si la députée RN du coin se fait refouler, c’est évidemment hostile, mais pas illégal. Ceci étant, ça montre à quel point la gauche (ici, la gauche féministe, ô combien) se drape dans sa posture de Gardienne de la Bonne-Pensée, aucun doute là-dessus, c’est du béton. Pensée qui boit comme du bon pain (*) et régurgite pieusement tous les thèmes baroques et porteurs qui nous arrivent des universités états-uniennes, LGBTQI++, woke, racialisme, intersectionnalité… j’en oublie. Aucun doute : la députée RN est une facho, puisque le planning familial de la Gironde vous le dit !

Poussant ma lecture plus loin, j’ai pu apprendre un couple de mots nouveaux, je vous les soumets… adelphe (adjectif) et adelphité (substantif). Adelphos c’est du grec = utérin, et ça ferait référence, nous dit-on, au creuset commun d’où nous sommes tous issus. Tenez, un article juteux du site terrafemina sur le sujet : adelphe l’épicène – non genré donc, c’est merveilleux – prétend se substituer à soeur ou frère, et inversement ; adelphité remplacerait avantageusement sororité et fraternité (**). Dommage pour sororité, qui fleure bon son MLF des années 70.

( Parenthèse musicale – Renaud, « Pour Pierrot » : Pierrot, mon gosse mon adelphe, mon poteau, mon copain, tu m’tiens chaud… )

Et que vient faire Adolf dans mon titre ? c’est le point Godwin, mes amis, que j’atteins en seulement 3 équations expéditives calibrées à la truelle : députée RN = facho, facho = nazi, nazi = Adolf. Adelphe ≠ Adolf, CQFD.

Tibert

(*) C’est une figure rhétorique hardie, j’en suis bien conscient.

(**) Voyez comme on flingue méchamment ce très beau terme de fraternité, qui vaut pourtant et aussi pour les femmes – eh oui, c’est le genre humain, même celles que ça révulse : … qui concerne précisément « les frères, et plus encore les frères d’armes », et par extension la « loi du plus fort », c’est à dire celle que le dominant exerce sur les dominé(e)s. A boulets rouges, et sans nuance !

Incontrôlable 0,7 %

( Des vedettes du groupe (informel ?) des maires écolos-verts, de Lyon, de Rennes… et d’autres, crient au loup avant d’en avoir vu la queue, avant que la menace, atroce, terrible, se précise : « ils s’inquiètent d’un arrêté qui serait en cours d’écriture et qui pourrait imposer une fréquence minimale de consommation de viande et de poisson… » dans les cantines scolaires. Ce n’est qu’une rumeur, au conditionnel, mais gravissime pour ces braves gens, prosélytes zélés – c’est un pléonasme – qui avançaient leurs pions végétariens en catimini, attachés à nous convertir fermement aux légumineuses, au lait d’amande et au tofu. Il est certes prouvé que des menus végétariens équilibrés – n’excluant ni oeufs ni poisson ni fromage ! – sont tout à fait recommandables (les poissons gras notamment, anchois, sardines, harengs, maquereaux…) mais voyez comme, insidieusement, « le menu végétarien est devenu le menu standard dans quelques communes, proposé tous les jours aux enfants, même si des alternatives avec viande ou poisson sont aussi possibles » : et hop, tour de passe-passe, on inverse les choses, la viande n’est plus qu’en option ! D’où mon entame de billet, pour rappeler que les maires végétariens bouffent ce qu’ils veulent chez eux, y compris des racines râpées à cru et des graines de chia en compote, mais que jusqu’à nouvel ordre, les menus des cantines scolaires ne sont pas, eux, végétariens « par défaut » : c’est une OPTION. )

Et puis Ouest-France se fend d’une ode, sans aucun recul critique, sans analyse, au parti trotskiste NPA et à son porte-parole habituel, monsieur Poutou. Il souhaite ardemment, ce brave homme, « que le mouvement de contestation contre le projet de réforme des retraites devienne « incontrôlable ». En d’autres termes, la chienlit, comme disait De Gaulle. Il a parfaitement le droit de clamer son désir de foutoir, de voir enfin poindre à l’horizon rougeoyant le matin du Grand Soir, l’instauration d’un régime du style {poutinesque – chinois – Pol Potien – vénézuélien – cubain – coréen du Nord } (rayer les mentions inutiles), mais ce qui m’interpelle et que je mets en lumière ici, c’est que ce type a fait dernier à la Présidentielle 2022 : 0,7 % des voix ; il représente, c’est bien connu, une frange groupusculaire d’héritiers du bolchévisme déçu, coincés dans un rêve obtus de société égalitaire, qui n’a apporté depuis plus d’un siècle que désolation là où ça a été imposé, et toujours par la violence. Ouest-France fait donc de la pub, sans états d’âme et sans recul, pour monsieur 0,7 %… je ne demande pas à ce qu’on interviouve en parallèle, par exemple madame Pécresse (4,7 % tout de même) pour faire équilibre (et pourquoi pas ?), mais il en pense quoi, le journaleux, des appels au chaos de monsieur Poutou ? il a un avis ?

Tibert

Si mon oncle…

( Intéressant article du Parigot, réagissant à une entrevue, et aux remous qu’elle a suscités, de Vincent Cassel – le fils de Jean-Pierre, des claquettes et du Caporal Epinglé, donc – qui s’interrogeait en rosbif dans le Guardian (*) sur les mâles, trop féminins… Evidemment, misogyne, macho, réac facho, peut-être ? – les épithètes malveillantes ont fleuri à son encontre. Et le Parisien, donc, développe, à charge, une argumentation tendant à démontrer que la testostérone et la mâlitude associée coûtent 90 milliards d’euros à notre pays. On y découvre que les mâles sont responsables de « 83 % des 2 millions d’auteurs d’infractions pénales traitées annuellement par les parquets et 90 % des personnes condamnées par la justice, 86 % des mis en cause pour meurtre, 99 % des auteurs de viols, 84 % des auteurs d’accidents routiers mortels, 95 % des mis en cause pour vols violents avec arme et… 96,3 % de la population carcérale » .

C’est massif, hein ? la faute aux hommes, quoi… tandis que les femmes… Mais c’est un raisonnement débile, du genre « si ma tante en avait deux » (enfin, dans l’autre sens), et qui ne tient pas deux minutes. D’abord, de une, qui c’est qui pousse les hommes, ksskss, à mal se conduire, à délinquer, à faire les fortiches ? les femmes. Si ça se trouve, Poutine et son invasion de l’Ukraine, derrière ses arguments à la noix et sa rhétorique inversée « c’est eux qui nous agressent » , c’est juste pour impressionner sa copine, ou elle lui a dit qu’il était pas cap’. De deux, la nature a horreur du vide : s’il n’y avait plus de mâles, des vrais, pour alimenter la délinquance et les faits divers, eh bien les femmes s’y colleraient : il faut à toute société sa part de déviance, de pas conforme, d’asocial ; les prisons où ça sonne creux, on s’ingénie à les remplir. Et puis si ça se trouve, ça coûterait encore plus cher, avec les manucures, les fringues et les crèmes de nuit.

Tibert

(*) Allez, un peu d’anglais. J’ai déjà dû vous le dire, on prononce gardian, comme gardien, garage, galipette. Pas gouardiann, comme guano ou guacamole.

DDD ?

La défenseure – c’est comme ça que Le Monde l’écrit, moi j’aurais écrit défenderesse, ou simplement défenseur, c’est la fonction, pas le genre, qui est en scène là – va sortir un document critiquant le projet de loi Immigration. Ne pouvant lire l’article en entier – il faudrait payer – et vu que c’est un commentaire en avant-première sur un texte non encore paru, on va y aller doucement. Donc… la DDD, Défenseure Des Droits, madame Claire Hédon, situons-la rapidement, 61 balais, est une journaliste de formation, ex-Présidente de ATD-Quart-Monde ; elle est clairement de sensibilité « de gauche » , entre guillemets : il faut bien se situer quelque part ! Ceci étant, c’est quoi ce boulot de DDD ? c’est en fait une assez grosse boîte, environ 250 salariés : une PME. N’allez donc pas imaginer que madame Hédon bosse toute seule dans son coin ; d’ailleurs, elle embauche ! des juristes, surtout.

Personnellement je pense que ce titre est mal fichu : les droits, les droits… et puis ? et les libertés, est-il écrit. Notons que ça concilie les deux termes sur lesquels le Sénat a planché récemment, droit, ou liberté, d’avorter : là il y a les deux, on ratisse large. Mais comme Laurel et Hardy ou Réaumur et Sébastopol, pour moi c’est Droits (libertés, si vous y tenez) et Devoirs : ça devrait être DDDD. Un droit implique un devoir – sinon il n’a pas de borne, c’est obscène -, c’est une évidence logique, mais pas pour tout le monde. Bref, sur le projet de loi Immigration, la DDD (l’autorité indépendante, écrit Le Monde), je cite, « estime que le texte repose sur des constats non étayés tels que l’échec de l’intégration ou encore l’accélération des flux migratoires » . Constats non étayés ?… tiens donc !… je viens justement de lire, dans France-Info, l’explosion des demandes d’asile, du jamais vu depuis 2016 : « Ces demandes, principalement déposées par des Syriens et des Afghans, sont en hausse de plus de 50% par rapport à 2021 » . Quant à l’échec de l’intégration, yaka par exemple arpenter prudemment certaines cités, ou visiter les marchés dans leur voisinage !

Mais tout n’est pas à jeter dans ce texte « mais, et les droits ? » à paraître ; la DDD y fait une remarque pertinente : depuis les années 1970, est-il écrit, « une trentaine de réformes législatives ont poursuivi les mêmes finalités », sans prouver leur succès. Eh oui, c’est justement là le problème ! le problème français. On peaufine des textes, bien calibrés, on les sort, et puis on s’assoit dessus ; ça reste donc lettre morte. Mais on est contents comme ça : du moment qu’on défend nos droits !

Tibert

Les bugs ont bon dos

( Rififi chez les LR : monsieur Ciotti recadre durement monsieur Pradié. Si vous voulez mon avis, il a bigrement raison ! à quoi ça rime d’être dans un parti si c’est pour y ruer dans les brancards en public, étaler ses divergences urbi et t’orbi ? D’un autre côté, il est possible que monsieur Pradié ait eu la bonne approche pour infléchir les termes de la réforme des retraites : cette histoire de « carrières longues » avec des tranches d’âge, telle que présentée, est filandreuse à souhait, limite débile, et une saine simplification aurait été bienvenue. En toute logique, ce devrait être 43 annuités de boulot, en tenant compte des coefficients de pénibilité, et basta ! Mais ce genre de débat, on l’a dans le parti, en interne, sinon à quoi ça ressemble, les LR ? à une pétaudière. Il a du pain sur la planche, monsieur Ciotti. )

Et puis les bras m’en tombent tant c’est ballot. Pour l’aide de 100 euros aux automobilistes qui roulent beaucoup façon « je travaille, moi môssieu » , on doit compléter un formulaire sur le Houèbe, déclaration sur l’honneur, gnagnagna… avec l’immatriculation de la voiture, évidemment. De la forme « AA-999-BB » (*) pour les plaques actuelles, postérieures à mars 2009, ou « 123 ABC 45 » (Tiens, le Loiret) pour les vieilles plaques non remplacées, encore en service comme chacun sait : ces plaques sont valides, loyales, correctes, et en principe ça marche…

Mais au formulaire dont je vous cause plus haut, jusqu’à hier c’était BUG ! si j’entrais (pas si je rentrais : on rentre quand on est déjà sorti), si l’on entrait une plaque « 412 ZZA 46 » ou « 1634 TY 89 » on tombait sur un message d’erreur ! Ce défaut gênant (« c’est la faute à l’ordinateur » ) vient d’être corrigé : ça prend quelques minutes en fait, voir si le premier caractère est une lettre (nouveau système) ou un chiffre (anciennes plaques) et tenir parallèlement deux séquences de contrôle différentes. Pas la lune : même moi j’aurais su faire ! Je vais vous dire : c’est manifestement de la mauvaise volonté pour payer. Ah ça, pour lâcher des sous, là-haut, ils y vont à reculons. Dans l’autre sens, en revanche… tenez, aux Infractions Automatiques (les prunes-radars) ils savent les lire, les trouver, les vieilles plaques, et envoyer les factures ! et ça, depuis le début.

Tibert

(*) Avec 2A ou 2B dans la zone « mon département chéri » pour… a) faire croire aux Corses qu’on est du pays, ça peut servir ; b) impressionner : houlà, un Corse ! attention.