Craintifs investisseurs

Il est bien évidemment question partout sur nos feuilles de choux, électroniques ou en papier, de la hausse du prix du pétrole brut, toujours plus haut, plus haut, etc. La faiblesse du dollar, n’est-ce-pas, pousse les investisseurs à acheter du pétrole comme bas de laine, comme moi j’achèterais des pâtes, du riz et des kilos de sucre. Nous avons déjà pu faire remarquer finement que ces cons d’investisseurs n’avaient qu’à utiliser des Francs suisses, monnaie stable que je ne vous dis que ça, ou des z’Euros, qui montent parallèlement au brut pétrolier comme des écureuils au noisetier. Tenez, lisez donc sur Yahoo-France cet article terriblement bien documenté, c’est édifiant. J’en cite effrontément la péroraison :

« Simultanément, les investisseurs ont aussi réagi à la résurgence de perturbations sur les approvisionnements de brut, notamment au Nigeria où deux oléoducs appartenant au groupe pétrolier Shell ont été attaqués. La perte de la production est estimée à 169.000 barils par jour.

Par ailleurs, les investisseurs ont pris en compte les risques liés à une grève prévue dans la raffinerie écossaise de Grangemouth et du conflit social dans des terminaux pétroliers français« .

Mais quelles mémés craintives, ces investisseurs ! Attention, le neveu de ma concierge, qui bosse comme cariste chez Total à Donges, a pris un gros rhume, et à son avis (à ma concierge) ça va tourner en bronchite : encore un arrêt maladie en perspective, ça craint un max !! Vite, courez chez Mammouth acheter un plein caddie de barils de pétrole brut !! Et quand le neveu de ma concierge aura repris le boulot, que le piquet de grève de Fos sur Mer aura fini sa tournée de pastis, qu’est-ce que vous allez faire de tous vos litres d’huile, mémés ? faudra acheter massivement des patates pour faire des frites, ça va faire monter le cours de la Bintje !!!

Charles est bien mort

Cinoche, huitième art : parmi les oeuvres que j’affectionne tout particulièrement, il est des classiques comme Amarcord, La grande bouffe, Casque d’or… que j’ai pu voir et revoir à satiété ; un jour sans doute, quand tous les Mickeys auront été réédités en Haute-définition, les Studios Duschmoll nous les sortiront en copie neuve relookée et en DVD-blueray, mais je m’en fous… et d’autres qui m’ont laissé des souvenirs éblouis, mais devenus introuvables, perdus désormais dans l’anonymat des pellicules quelconques. Par exemple Bof ou l’anatomie d’un livreur, de Faraldo, Confidences pour confidences, de Thomas, Charles mort ou vif, de Tanner.

Charles mort ou vif : le DVD figurait – faisait de la figuration – dans les rayons, à la médiathèque de ma ville ! je me suis empressé de le réserver, et me suis organisé une séance cinoche du soir : disons qu’il a fallu 2 séances pour en venir à bout ; ayant calé 20 minutes avant la fin pour cause de fatigue extrême, je me suis attaqué le lendemain au morceau restant, tel Sir Edmund Hillary donnant l’assaut à l’Everest depuis le camp IV.

C’est avec tristesse que j’ai constaté combien ce qui m’avait ému, exalté, subverti lors de ma première vision de cette oeuvre m’a paru niais, faux, artificiel, ridicule pour tout dire. Les thèmes post-soixante-huitards étalés sans aucun recul, les maximes du style « soyez réalistes, demandez l’impossible« , les babas barbouilleurs et bohèmes qui balancent les voitures à la benne, s’organisent en communauté idyllique… le libéralisme sexuel, tiens comment tu trouves ma femme, elle t’aime bien tu sais… tous ces thèmes de rupture qui avaient trouvé en moi des résonances profondes m’ont laissé sceptique, froid, critique.

Quelque chose est bien mort quelque part ; et le plus triste, c’est que je ne sais pas si c’est du côté de Charles que c’est mort, ou du mien. Ou des deux.

Ces chères petites têtes blondes

Je traversais une esplanade bétonnée et grisâtre avec ma louloute ; vacances scolaires débutantes, la marmaille traînait dans les rues, et nous avons pu observer le manège de 4 « jeunes » dont l’un, plus petit, se faisait sadiser, rudoyer, par l’un des grands, les 2 derniers commentant paisiblement la scène. Age ? dans les 13-14 ans, sans doute des 4ème. L’un des « arbitres », à haute et intelligible voix : « … pas tirer ta mère ! ».

Intéressante perspective, pour un jeune ado, que de « tirer sa mère » ! Oedipe bien tardif, autant qu’inceste abominable entre tous. De simples mots ? sans doute, mais pourquoi ces mots de sexe mécanique ? tant pis encore une fois pour les femmes, simples trous à boucher, même « sa mère ».

Tiens, pour vous remonter le moral : cet article assez éloquent sur la révolte sage d’élèves du 9-3, qui écrivent pour crier « au secours, Monsieur l’Inspecteur d’Académie, on ne peut pas bosser dans vos boîtes, faites quelque chose ! « . L’Inspecteur en question n’y peut rien, bien évidemment : ce n’est pas avec 2 vigiles de plus qu’on va résoudre la question.

Au passage, les missives à Monsieur l’Inspecteur réclament des moyens, plus de moyens… consternante rengaine : des moyens, il n’y en a pas, et il y en a de moins en moins. C’est une époque de serrage de ceinture ; on a eu les 30 glorieuses, nous entrons dans les 10, 15… pouilleuses. D’ailleurs, les écoles privées, avec les mêmes moyens, ne connaissent pas cette atmosphère de guerre civile. Redisons-le donc : il est des pays où l’enseignant, devant 40 gamins, parle dans un silence attentif et respectueux, et sans vigiles derrière la porte. Ce n’est donc pas une question de moyens. C’est une question de morale ambiante.

Papam subway visitum

Il paraît que le papam est à New-York, la « Grosse Pomme », et même qu’il a pris le métro – on lui a sûrement recommandé « pour votre sécurité » de monter de préférence dans la rame près du chauffeur, surtout le soir !! Bref il fait son folkhlore là-bas, robe blanche et petite calotte, discret rappel que c’est lui le chef de La Calotte, la vraie.

Et il se repend, notre papam, il est tout marri car il y a eu tant de prêtres pédophiles aux USA -ailleurs aussi, d’ailleurs – et que ça fait non seulement désordre, mais aussi parce que ça fout en l’air des jeunes vies. Ah c’est bien regrettable, pas joli-joli… tout de même, des ecclésiastiques pédophiles, qui l’eût cru ?? des hommes, certes, mais des hommes de Dieu !!

Eh bien moi, simple laïc, j’ai une idée, que je soumets au papam, parce que, des fois qu’il lirait mon blog, allez savoir, il paraît qu’il est fort instruit, et parlerait moult langues. Bon, voilà : sachant que les femmes ne sont pratiquement jamais – sauf cas rarissimes, Outreau par exemple – soupçonnées de pédophilie, why not, hein, pourquoi pas, bon sang, respecté Saint Père, ordonner exclusivement des femmes ?

C’est une idée simple ; il existe d’ailleurs des femmes pasteurs (pasteuresses ?) à la grande satisfaction des Protestants. C’est une affaire qui marche ; et, soyons francs, les surplis brodés, les dentelles, les colifichets, les chapeaux fantaisie que portent les ecclésiastiques dans l’exercice de leurs fonctions, tous ces accessoires décoratifs iraient bien mieux à des femmes, ça fait plus naturel. La soutane, d’ailleurs, ce n’est jamais qu’une robe maquillée.

Bénéfice secondaire non négligeable, il y aurait largement plus de vocations sacerdotales, car, c’est bien connu, le dimanche les hommes sont en général au bistrot en face de l’église quand leurs régulières font leurs dévotions : elles sont bien plus pieuses !!

Prêtresses, Evêques, Cardinales bientôt… allons au bout de notre logique, vénéré Saint-Père : une papesse, mais oui, une papesse !! ça s’est déjà vu ! Jeanne II, ça s’impose. Pour le coup, nous saurions si la légende est vraiment une légende, qui voudrait qu’on vérifiasse « in situ » la masculinité du papam dès son élection acquise… vraiment, sans rire, il paraît que le cardinal le plus valide et le moins myope doit vérifier de visu (tâter peut-être ? allez savoir…), puis confirmer à ses pairs que, pas de problème, « duos habet, et bene pendentes » : il en a deux, et bien descendues ; il peut donc être pape.

Passant par Paris, tralalère…

Voulant aller de Clermont-Ferrand, belle ville fort bruyante et bagnolisante, à l’aéroport de Lyon-St Ex’ situé, comme chacun ne sait pas, à Satolas, pour y prendre un avion, j’ai eu l’idée sotte et grenue de voir si par le train ?? va savoir ?? en bagnole, je le savais, 200 km à la louche, environ 2h15 si pas de problème entre Givors et l’aéroport, et puis, hélas, eh oui, péage, péages, devrais-je dire, car il y a une ridicule et minuscule bretelle payante pour accéder à l’aéroport, dernière mesquinerie de nos Grands Organisateurs de réseau routier et de racket.

Et bon, oui, il y a des TER de Clermont-Ferrand à Lyon, et, miracle, ils ne mettent que 2h15, et même, ils ne doivent plus changer de sens de marche à St Germain des Fossés, l’historique base de retournement des trains. Et ça coûte 14 euros la place en Seconde, raisonnable, dirons-nous.

Et il y a une navette entre la gare de Lyon-Pardieu et l’aéroport, oui-oui, même assez pratique, bien que chère : 8,60 euros. Total par tête de pipe : 22,60 euros.

Mais, sachant que l’aéroport dispose d’une gare TGV, donc de rails, peut-être qu’une correspondance SNCF me permettrait de gagner cette destination sans m’infliger la navette à plus de 8 euros ?? voyons-voir, voyons-voir… sncf.fr sur la Toile, le Luna Park des sites web.. (… un certain temps … bzzzz … bzzz…)

Eh oui, SNCF c’est possible !! il existe bien une correspondance, fort commode ma foi, me permettant d’arriver à Lyon-St Ex’ sans quitter les trains : de Clermont-Ferrand à Paris-gare de Lyon, changement de quai, attente, puis TGV direct vers Lyon-St Ex’ !! ça marche. Cinq heure 3/4 de train, et 100 euros.

Merci, la SNCF !!

Encore la bagnole

Il existe une entité (*) – nommé « Stop autoroutes« . C’est un collectif de couleur Verte opposé, comme on peut le supposer, non pas à la présence de sauce tomate dans le véritable cassoulet, mais aux autoroutes. Et ce collectif Vert ne veut pas de l’autoroute en projet sur Pau-Langon, autoroute déjà baptisée « A65 » et bien évidemment à péage. Elle permettrait, selon ses partisans, de relier commodément Pau à Bordeaux. Autoroute assez dévastatrice, selon l’article dudit collectif, repris par Le Monde de ce jour.

Bon, soyons clairs, comme disent les politiciens – dans la même logique il n’existe pas de liaison commode entre Bar-le-Duc et Poitiers, c’est très très dommageable et il est donc  absolument indispensable qu’il y ait une autoroute Bar-le-Duc / Chatellerault, qui rejoindrait le barreau autoroutier existant vers Poitiers. Et si on y va comme ça on couchera tous bientôt à moins de 100 mètres d’une ou plusieurs autoroutes, ce sera super.

Moi j’ai deux remarques, si je puis me permettre, et ce blog me le permet, donc…

Premio, il suffit de regarder 2 minutes une carte routière pour constater qu’une petite bretelle Pau-Orthez-Dax-Castets permettrait de relier Pau à l’autoroute A63 qui file vers Bordeaux. Ca ferait 235 km en tout jusqu’à Bordeaux, contre environ 200 avec cette fameuse A65. Soit 17 % plus long, une paille pour les dévoreurs d’asphalte, et puis s’ils veulent des péages, ils pourront continuer.

Deuxio, au lieu de bousiller le paysage à grands coups d’autoroutes, si l’on utilisait plus intelligemment l’existant, hein ? il y a plein de nationales, départementales, magnifiques, dangereuses, mal entretenues, pénibles, c’est selon ; et elles sont susceptibles d’aménagements, améliorations, corrections nombreuses et variées : non pas du « cosmétique » sur les voies existantes, comme on se contente de faire d’habitude – des rond-points, des radars, des zébras, des ralentisseurs, des vibreurs, des lignes blanches continues, des panneaux 30-50-70-50-30-70-90-50- (je ne continue pas, vous saisissez le propos) – mais des aménagements susceptibles de sécuriser le trafic et de le fluidifier : suppression des points noirs, rectification des virages dangereux, élargissement là où c’est faisable, contournement d’agglomérations… certes ce ne serait pas rentable pour les sociétés d’autoroutes, mais vous savez ce qu’on leur dit, aux sociétés d’autoroutes ?

Troisio, si les gens arrêtaient de vibrionner ? aller de Pau à Bordeaux, soit, mais pour quelle bonne raison ? au prix actuel du fioul, un coup de fil pourrait peut-être faire l’affaire ?

Tiens, le prix du fioul… je vais vous concocter un billet là-dessus bientôt, ça mijote. tenez, cette politique stupide qui a avantagé connement le fioul au détriment de l’essence et des GPL, GNV… bref le gaz. D’autres pays utilisent massivement le GPL, alors que chez nous le GPL vivote lamentablement. Résultat, on importe du fioul russe, on a des moteurs tous plus bruyants les uns que les autres, et ça pue.

(*) entité : « ce qui constitue l’essence d’un être » selon le dico. On tombe ici, avec cette simple phrase « Il existe une entité », sur le célèbrissime débat philosophique concernant l’existence et l’essence. Putain quelle profondeur ! ça vous la coupe, hein !

Mandat, mandats

On devra sans doute batailler ferme pour rééduquer nos politiciens : ils sont indécrottables, malgré les timides espoirs que la campagne des Présidentielles 2007 avait fait lever.

Le psychodrame suscité par le vote sur les OGM (voir mon billet « Le pétrole et les OGM ») a laissé, et heureusement, des traces ! voir cet article du Monde. Il semble que l’UMP ait du vague à l’âme. Et les sondages sur la dernière loi OGM donnent les Français favorables à plus de 70 % aux positions de Madame la ministre, contre lesdits z’UMP. Des godillots en complet décalage avec leurs chaussettes, en somme.

Et il en est un, de député-maire (avec les sénateurs-maires, les rois de la double casquette (*)) pour trouver des vertus à ses multiples chapeaux ! Le maire de Lavallois-Perret (ne pas oublier Perret !!), ce Neuilly-sur-Seine du pauvre, énonce que, oui messieurs-dames, il faudrait être titulaire d’un mandat local pour pouvoir prétendre à un mandat parlementaire, et qu’un tel cumul est salutaire. Vieil argument bien poli par les ans : on a les pieds sur terre, comme ça, on sait de quoi on cause !!

Bon, on ficelle tout ça ensemble, et on retrouve le bon vieux paysage politique de par chez nous :

– des parlementaires qui ne bossent pas leurs dossiers, qui ne lisent pas les textes proposés ; à quoi bon, puisque c’est balancé en vrac et par pelletées depuis le Château ? d’ailleurs il suffit de voter tout ça les yeux fermés, sans se poser de questions. Pas la peine non plus d’être présent sur son banc pour voter, c’est cool… les permanents de nuit et les volontaires votent pour vous.

– évidemment, quand on ne fait pas son boulot au Parlement, on a du temps libre : alors pourquoi ne pas être élu local, hein ? des petits trucs simples, trouver les financements pour une piscine, marier des jeunes, c’est rafraîchissant et au moins on a les coudées franches, on n’a pas à voter au pas cadencé.

Bref messieurs-dames, revenons à des idées saines et claires :

– Vous nous représentez au Parlement, ce n’est pas pour faire des cocottes en papier ou sécher les séances.

– Vous êtes supposés savoir ce que vous y faites ; vous devriez lire et réfléchir aux trop nombreuses propositions de Lois dont le gouvernement et le Château vous bombardent. Vous n’êtes pas supposés voter aveuglément, mais selon vos convictions propres, qui représentent en principe celles de vos administrés.

– Si vous avez une expérience du terrain, comme le dit si bien M. le maire de Levallois-Perret, tant mieux. Mais l’expérience, c’est ce qu’on acquiert au fil de sa vie : maire, puis député, sénateur…(**). Il est possible, oui possible, à un député, de se souvenir utilement de son expérience antérieure en tant que maire. Donc, un mandat électif, un seul, c’est une exigence de base si l’on ne veut pas se moquer du monde. Et il y assez de travail si on le fait correctement (voir plus haut).

– Si vraiment vous vous ennuyez, c’est que vous passez à côté d’une mine de travaux passionnants : simplifier le monstrueux corpus de textes de Lois sous lequel nous croulons, virer les lois obsolètes, dépoussiérer, supprimer les textes régissant l’activité des allumeurs de réverbères d’Alsace-Lorraine, clarifier, moderniser… avant d’en balancer de nouvelles pelletées.

– Et, réfléchissez donc un peu… servez-vous de votre tête.

(*) Il n’existe pas de député-sénateur, ou lycée de Versailles. Nous y échappons, mais pourquoi ? parce que de ce côté là, le législateur a dit non ! Sinon, on peut parier un paquet de cahuètes qu’il y en aurait. Et pas gênés du tout.

(**) Moi-même j’ai pu faire du bon travail dans mon dernier emploi parce qu’auparavant j’avais pu apprendre plein de choses concrètes et instructives au cours de mon précédent boulot. Si j’avais proposé à mon patron de cumuler les deux rôles, il m’aurait ri au nez ; si de plus j’avais prétendu cumuler les deux salaires, il m’aurait pris pour un fou.

Numerus clausus au fromage

Hier au soir, que ne voyons-je point à la télévision nationale, lors de la séance quotidienne des informations ? Mme la présentatrice nous annonce que nous manquons de vétérinaires de campagne, et que nous devons en importer… suit un reportage in vivo sur un véto Belge installé dans la Manche (en ont-ils le droit, d’abord ? le droit de véto dans la manche ? ), lequel véto nous annonce qu’il a du boulot par dessus la casquette, une fois, et que s’il y avait quelques confrères en plus ça ne serait pas de refus.

La raison profonde de cette carence en vétérinaires de campagne, nous dit-on en substance, c’est que 1) de nos jours il y a de plus en plus de femmes dans cette profession physiquement exigeante, et que 2) tous comptes faits, la pratique de ville étant infiniment plus pépère, il n’y a plus beaucoup de volontaires pour aller vêler une vache à 2 heures du mat’ au fin fond du bocage ; on est bien plus tranquille à soigner les chienchiens à sa mémère et le minou de sa voisine.

Le même reportage sur le vif nous donne à entendre un docte spécialiste qui évoque des pistes pour sortir de cette situation dommageable : plus de places dans les écoles vétérinaires, oui certes, mais, dit-il, peut-être faudrait-il « instituer un double numerus clausus, pour les praticiens de ville et ceux de campagne…  »

Ce qui est tuant là dedans, c’est que pas l’ombre d’une seconde on ne se pose la question du pourquoi, nom de nom, pourquoi grands dieux y a-t-il un numerus clausus sur la filière de médecine vétérinaire ?

Vous connaissez, bien sûr, nous connaissons tous la réponse : parce que c’est un fromage, et qu’en matière de fromages la France est championne du monde : toutes les professions qui ont un peu de « poids », d’influence, de pouvoir de blocage, bref le bras long, se protègent, c’est à dire protègent leur fromage. Tant pis pour les besoins du marché, il faut que ça reste bien juteux, donc qu’on soit peu à se partager le gâteau. Et on verrouille.

On n’a donc plus de médecins, encore moins de spécialistes, il faut attendre 3 mois pour consulter un ophtalmo, la majorité de nos toubibs de campagne sont maintenant Libanais, Roumains, Ivoiriens… les taxis au compte-goutte, les pharmaciens surtout pas de pharmaciens en trop, les vétérinaires à doses homéopatiques, les notaires les hussiers les avoués… chacun son fromage et son petit groupe de pression pour le protéger.

En revanche on n’a pas de numerus clausus sur les BTS d’action commerciale ! ni sur les CAP de couture… ce ne sont donc probablement pas des corporations bien influentes, encore moins des receleurs de fromages.

Areu areu…

Un petit addendum… additif, quoi, mais autorisé, celui-là, pas cancérigène. Cette phrase pêchée au fil d’un article du Monde, par ailleurs fort intéressant, sur la manne de la Marne (le Champagne) :

« Quant aux rares viticulteurs qui possèdent ou exploitent malgré tout quelques arrhes, ils viennent de Congy … »

Bon, si c’est des arrhes, c’est récupérable, en surface du moins… ! tandis que si ç’avait été un empreint…

Monte, flamme légère…

Tout immatériels qu’ils soient, les symboles meurent aussi. Non de leur propre initiative (d’ailleurs, si ça ne tenait qu’à moi, de ma propre initiative… je passerais bien mon tour) mais simplement parce que ce qu’ils incarnent a fait son temps. Si CL, le symbole du chlore, est aussi immortel que son patron, il n’en va pas de même des symboles créés de toutes pièces par les humains : ils finissent tous à la trappe.

Bon, après ce préambule ampoulé et vaseux, je vous parlerai des symboles olympiques : les anneaux, la flamme. Quoi d’autre ? rien, on a fait le tour des symboles olympiques.

Les anneaux ont été biaisés, pervertis en menottes. Et puis ça rappelle furieusement une marque de bagnoles. Encore une pub’ déguisée, quoi…
La flamme, olympique elle aussi, prend le bus, le bateau, l’avion… disparait, réapparait, s’éteint, se rallume, quand et comme les sportifs et musclés gardes du corps chinois en survet’s bleu céleste le décident, que ce soit à Paris ou San Francisco. C’est du n’importe quoi, ça tourne à la guignolade ; et quand les symboles font ricaner, on peut les jeter aux orties, c’est qu’ils ont fait leur temps.

Disons-le tout net : les Jeux Olympiques, ça a peut-être eu de la gueule dans les temps anciens, mais on n’y était pas. Ca a sûrement eu de la gueule dans les premières moutures, et on a pu se réjouir de voir Hitler maronner à cause de la supériorité d’un sprinter noir, et du fait que même les pays modestes ont le droit d’y envoyer des sportifs méritants, quitte à ce qu’ils fassent juste un sympatique petit tour.

Mais c’est juste une grosse foire maintenant. Horriblement coûteuse, bidon, complaisante, dopée. Ridiculisée par les nageuses Est-Allemandes moustachues, les sprinters bodybuildés aux anabolisants, les sponsors tous plus envahissants les uns que les autres. Et dangereuse en plus, depuis que des fadas ont entrepris d’y semer la mort, comme à Munich ou Los Angeles.

Personnellement, je me suis réjoui que Paris se soit fait recaler pour accueillir les prochains JO : pas mal de soucis, d’argent et d’emmerdements épargnés. Et puis, si j’étais le maire de Londres, future capitale de ce sport-foire, je dirais stop, on passe notre tour, et puis si on arrêtait ce cirque ? ça a été beau, mais ça ne l’est plus.