Trois p'tits tours

Un de mes derniers billets s’intitulait « Tous banquiers » : hein, je vous le disais bien ! C’est le boulot le plus spectaculaire, de loin !! quand on voit UN mec perdre 4,9 milliards d’euros (une somme qui ne nous « parle » même pas, disons, à Paris, 2.000 appartements luxueux de 200 m2 chacun ??? presque 6 ans à changer d’appartement tous les jours ? c’est idiot), on se dit : comment va-t-il faire pour rembourser ? hein ? sachant que ce fric ne s’est pas envolé, pas parti en fumée, tel le billet de 500 balles brûlé en public par Gainsbarre – ici, ça ferait 65 millions de billets de 500 balles, prévoyez les camions – il doit bien y avoir des bénéficiaires ? suffit de les contacter et de leur demander poliment de rembourser : « Suite à une erreur technique, nos services vous ont indûment… gnagnagna… merci de libeller votre chèque à l’ordre de… » : voyez le topo ? ça devrait pouvoir marcher, et la Société Générale va sûrement bien s’en sortir comme ça.

Les Gazaouis se répandent en Egypte, et on les comprend, il y a de quoi exploser, bloqués, tassés et pressurés qu’ils sont dans leur étroite bande Gazaesque en état de thrombose, qu’on pourrait comparer à un Chili en miniature (un humoriste écrivait : « pour traverser le Chili du Sud au Nord, je prends le train ; pour aller d’Est en Ouest, je change de quai »). Cette frontière en brèches, cela rappelle irrésistiblement – tout contexte politique mis à part – la chute du mur de Berlin, sauf à constater que les Egyptiens ne sont pas demandeurs ? Mais je me dis, tiens, quelque chose se dessine, quelque chose s’esquisse là : d’une part, une Palestine Cisjordanienne (quid de Jerusalem ?? je ne lis pas dans le marc de kawa), entité « fréquentable » comme on a pu le voir – GWB lui-même s’en est rendu compte ; et d’autre part une Egypte agrandie – mais en a-t-elle besoin ? – de 360 km2, mais surtout de 1,5 millions d’habitants. En surface, c’est un pouïème, 360 km2 pour environ 1 millions actuellement, soit 0,036 % ; en population c’est une autre histoire : 1,5 million pour 80, ça fait quand même dans les 1,8 % Pas simple donc, oh non, mais hein, y a de ça ? à suivre, comme on dit dans les BD.

A la radio hier : « … cela entraîne gnagnagna un risque potentiel de blahblahblah… » et je me demande tout à trac, qu’est ce qu’un risque potentiel ? il n’y a pas d’orthographe à la radio, et donc j’ai pu mal interpréter… excluons d’abord l’orthographe « un risque potenciel » : certes, quoi de plus risqué qu’une potence !!! mais ça ne se dit guère. Non, c’est sûrement « risque potentiel ». Donc, le dictionnaire, voyons voir, voyons voir… « risque : danger possible » ; « potentiel » : qui existe en puissance ». Donc un danger possiblement en puissance ? disons un danger possiblement possible. Certes, certes. Enflure du verbe, disions-nous.

Quand je serai grand, je ferai taxi

Notre ex-sherpa mitterandesque Attali en veut aux taxis !! ce type a dû monter un jour dans un bahut à Réaumur et demander d’aller à la Bastille, et s’est peut-être fait balader du côté de Mirabeau ou Clichy, histoire de visiter la capitale et charger le compteur.

Non, plus sérieusement, il en veut aux professions verrouillées : il cite les taxis, les coiffeurs, les notaires… et il a clairement raison, du moins sur les premiers ; pour les coiffeurs je passe au large, le dernier que j’ai vu doit remonter à 1980, et je me débrouille en famille (*); quant aux notaires, ce n’est pas un produit de grande consommation, pas vrai ?

Bref, dans son rapport (que vous pouvez télécharger ici, par exemple, bande d’ignares, en cliquant sur le mulot), M. Attali, à la page 157, constate que les taxis (0,18% de l’emploi total), il en manque. J’opine vigoureusement du bonnet : j’ai pas mal bourlingué, et que ce soit à Birmingham, Madrid, Singapour, on se pose au bord du trottoir, on poireaute 5 minutes maxi, et il en passe fatalement un en maraude, et il s’arrête, et en voiture Simone ! à Singapour c’est 2-3 minutes, pas plus. Pas besoin de téléphoner, réserver, faire la queue… et ils sont moins chers ! oui madame. Une course banale de 15-20 minutes, c’est 10 euros maxi, on n’hésite pas à en user largement. Voyez aussi les yellows cabs new-yorkais : il y en a beaucoup, et ça fonctionne à plein.

Ici par cheu nous, essayez donc de trouver un taxi à Paris : galère garantie. Certaines professions ont érigé des murailles pour se calfeutrer ; certes ils se trouvent peinards, mais moi égoïste consommateur je m’en tape, de leur petit nid douillet : si Paris, Nantes, Marseille… avaient assez de taxis, si cette profession était déverrouillée, on pourrait enfin, prem’s trouver des taxis, deu’s, payer probablement moins cher un service plus anodin, plus fréquemment, et donc les taxis s’y retrouveraient.

Oui mais… les taxis sont contre ! ah tiens, voilà qui est étonnant. Un bon courant d’air leur ferait pourtant du bien ; par ailleurs, ce n’est plus un travail aussi pointu qu’il y a quelques années : ils ont tous des GPS et ça vaut mieux, parce que nombreux sont les taxieurs (**) qui ne connaissent que sommairement la géographie de leur ville. Il est vrai que c’est un cercle vicieux ; plus les GPS vous assistent, moins vous vous cassez pour mémoriser des noms et des circuits. C’est humain.

Donc oui, M. Attali, en voilà une proposition qu’elle est bonne.

(*) Tiens, rien que le « brushing« , ce coup de brosse anglophone, coûteux, quasi obligatoire et totalement inutile, car foutu en l’air au premier coup de vent : c’est pas de l’arnaque, ça ?

(**) ancien néologisme emprunté à nos amis francophones Africains, plus court et aussi efficace que « chauffeur de taxi » ; voilà des mines de mots chouettes et pas rosbifiants ! Tiens, je donne tous les show-rooms pour une salle de montre, merci les Québecois.

Aux petits zoignons

Voilà-t-y pas qu’atteignant la Place d’Italie (*) avec mon char ce mardi, je trouve le Boulevard de l’Hôpital l’Avenue des Gobelins etc… tout verrouillé par la police ! Il a fallu que tels des limaces nous autres pôvres automobilistes rampions le long de Blanqui, Arago, je vous raconte pas la galère. Bref un mardi noir.

Cependant et entretemps, sur le boulevard de Port-Royal, la CGT, les z’électriciens occupaient le terrain et défilaient pour défendre leur régime de retraite aux petits oignons. Avec en prime le 220 volt à 10 % du prix public !! ça permet de chauffer le garage.

Tout ça pour dire que les Cégétistes de l’EDF ont gagné en moi aujourd’hui, si besoin était, un chaud supporter de la suppression des régimes spéciaux de retraite. Répétons-le : la pénibilité et la dangerosité du travail, ça mérite des retraites plus précoces, c’est le bon sens même. Tout le reste c’est de l’inégalité anormale devant le travail, et des « avantages acquis » à benner.

(*) Je vous l’ai fait comme tous les journaux et journaleux le font, candidement, benoîtement : pas besoin de préciser que c’est à Paris, pas vrai ? ça va de soi, il y a UNE place d’Italie, et c’est bien évidemment à Paris. Celle de Toulouse ? possible, mais qu’est-ce qu’il va chercher, Toulouse ! n’importe quoi… ah il y en a une aussi à Montpellier ? va donc, eh bouseux.

Tous banquiers !

Cet article dénonciateur du Monde – quel éclairage opportun sur les pratiques banquières, à l’heure où certains boursicoteurs, ceux qui passent leur temps à acheter et revendre des actions en espérant ainsi « monter l’escalier » boivent la tasse (*) – nous livre une image ma foi cocasse et plaisante : le « système de la carotte et de la carotte » ; entendons par là, pour ceux qui ne prendront pas le temps de lire cet article, que les banquiers américains se payent des salaires royaux quand ça va bien, et des salaires royaux quand ça va mal. Ceci, bien évidemment à contre-courant de la morale libérale traditionnelle.

L’article en question se lamente aussi sur la fuite des meilleurs sujets vers les carrières financières, jugeant fort dommageable pour les autres branches de l’activité humaine cet engouement pour la banque.

Voilà qui éclaire d’un jour cru la difficile réalité du marché du travail, et la pénurie chronique d’artisans : s’il y a si peu de plombiers, de maçons, de platriers, de couvreurs, d’ouvriers-patissiers, de tourneurs-fraiseurs… c’est qu’ils sont tous allés bosser dans la banque. Fuite des cerveaux, oui, mais aussi des truelles, des niveaux à bulle, des poches à douille, des trusquins et des pieds à coulisse.

Symbolique, la carotte ! Pour la finance, il y avait déjà le blé, les radis, l’oseille… les financiers sont donc à tort montrés comme des requins, sauf à les supposer végétariens.

(*) L’actionnariat consiste en principe à investir durablement (donc à participer au capital ) dans une ou plusieurs entreprises que l’on juge intéressantes, performantes, prometteuses. On est très loin, dans les pratiques boursières actuelles, de cette conception pépère, morale et naïve.

Vieilles lunes à bout de souffle

Cette brève m’avait échappé, mais je sursaute à la lecture du Monde sur la Toile : vous savez, on commence par « DSK au forum de la rénovation », puis « Le PS bzzbzzbzz, ceci-cela, le couple de la machine à perdre (c’est de Hollande-Royal qu’il est question), enfin on tombe sur ça : « François Hollande peine à faire accepter l’union avec le PCF à ses troupes ». Dépêche pas datée de 1988, non, ni de 1947, mais du 17 janvier 2008 !!

Les bras m’en tombent. Il s’agit des Municipales, of course, what else ? (promis, je le mets plus) et la gauche masochiste de 2008 réinvente l’eau saumâtre, se recolle névrotiquement ses casseroles au cul, incapable qu’elle est de péter ce schéma débile, son Inter-na-tionaaaa-le, le spectre de Hue le nain de Jardin (ou le Prof » de Blanche Neige ??), le Grand Soir, Marchais et Liliane-fais-les-valises, la calvitie Thorezienne, les airs patelins du père Duclos. On va encore bouffer du Lendemain Qui Chante, Prendre l’Argent où Qu’elle Est, Faire Payer Les Riches, et j’en passe.

Oh du P.S., y a quelqu’un qui pense, là-dedans ? il est peut-être encore temps de reprendre les manivelles et de redresser la trajectoire ? Le PCF !! La Corée du Nord en Europe ! Le « cher leader » Buffet Marie-Georges… non mais vous réalisez ? le bilan « globalement positif » ? le Mur de Berlin ? la Trabant ? c’est ça vos valeurs ? Mais laissez-le donc agoniser en paix, le PCF, foutez-lui la paix !! C’est déjà assez dur comme ça, tout un idéal qui part en eau de boudin.

Vous venez souvent suer ici ?

Les discothèques, paraît-il, sentent maintenant la sueur aigre et les dessous de bras pas nets ; on y ajoutera, pour être exhaustif, le tabac froid, tenace et horrible souvenir des années-clopes qui, tel un déchet radio-actif, imprègnera les rideaux, peintures, sièges, murs… durant les lustres à venir.

On se plaint donc maintenant des odeurs, dans ces discothèques, comme on s’y plaint chroniquement du bruit. On sait que la drague – et c’est peu dire que la drague est la première raison de fréquenter les discothèques !! – ne peut s’y faire que muette, ou hurlante : « Vous venez souvent ici ? » beugle-t-on aux oreilles déchirées de sa voisine de gigoti-gigoton. Ou bien, si l’on n’a pas l’organe assez puissant, on doit se contenter de mimiques, et là le langage des sourds-muets prend soudain toute son utilité ! de fait, le murmure calin n’a rigoureusement aucune chance, prem’ parce que la danse frotti-frotta a disparu des pistes de danse (on dit « dance-floor« , eh ringard) , deu’s parce que la voisine de déhanchement ne peut pas entendre quoi que ce soit dans ce maëlstrom sonore, a fortiori si elle a prudemment enfilé des bouchons d’oreilles pour préserver son ouïe !!

J’apprends en effet que les batteurs de pop-rock-variétés – engeance que je hais, incapables qu’ils sont de nuancer quoi que ce soit dans leur jeu : ça cogne, ça cogne, et basta – et les disc-jockeys, engeance nocturne façon hiboux, se refilent des tuyaux sur les meilleurs tampons d’oreilles pour ne pas souffrir précocément d’acouphènes, puis de surdité définitive. Soyons clairs : ces gens-là sont les premiers responsables des tombereaux de décibels qui sont déversés dans les salles de concert ou les discothèques ; ils savent pertinemment que le son y est dangereusement trop fort, mais ils n’en ont rien à foutre, eux se protègent.

Dernier développement à prévoir dans les discothèques : puisque de toutes façons la danse ne consiste plus qu’à gigoter quelque part sur une piste (d’ailleurs on n’y voit goutte, quelle importance si l’on n’est pas en ryhtme ? à la limite, à quoi bon gigoter ? ), puisque la conversation, en fait la drague, y est impossible sauf à se péter les cordes vocales, pourquoi ne pas instaurer le baladeur MP3 comme source musicale ? chacun viendra avec son petit Ipod, son mignon Archos… écouteurs sur les oreilles, on pourra s’y déhancher plus ou moins en rythme – son rythme – sans emmerder le voisin, sans requérir les sévices d’un disc-jockey, au niveau sonore qui plait : image idyllique de discothèques silencieuses et sans fumée, juste zébrées des spots laser ou des projos poursuiveurs, sourdement secouées des halètements des corps et des martèlements des pieds (*).

Au fait, avez-vous vu ce superbe film,  » l’Acrobate  » , de Jean-Daniel Pollet, avec cet inoubliable danseur de tango : Claude Melki, notre Buster Keaton à nous, malheureusement plus de ce monde ? allez, c’est la séquence Nostalgie : L’acrobate, Claude Melki, et sans bouchons d’oreilles : la musique y est superbe.

(*) Les danseurs (sic) ayant chacun leur rythme propre, on obtiendra une sorte de magma de piétinements, un mouvement brownien des semelles : aucun risque donc de voir la piste de danse, les piliers, la toiture entrer dangereusement en résonance ; c’est pour cette même raison que les militaires rompent le pas cadencé à la traversée d’un pont, surtout s’il est suspendu !!

Roublards papés

On nous annonce que – et nous l’ignorions, cré vingtdiou ! – les conditions d’attribution de retraite précoce (avant 60 balais) pour cause de boulot lui aussi précoce, vont être durcies. Cela s’appelle « dispositif de retraites pour carrières longues » : j’explique, voilà voilà, ça vient !

Gamin, vous avez aidé à cueillir les haricots dans le champ du père Joseph ? vous avez lavé le carrelage à la serpillière depuis tout petit ? vous donniez de vieux croutons aux lapins à travers le grillage du clapier en faisant attention à pas vous faire boulotter les doigts ? carrière longue ! A condition que ce soit à partir de 14 ans, parce que sinon ça vaut pas, travail des enfants, interdit.

Vous trouvez 2 anciens (le père Jules, le garde-champêtre, l’oncle, la vieille voisine…), vous leur faites signer un papier comme quoi ils vous ont bien vu bosser à point d’heure, tels Cosette toute petiote, à charrier ses seaux de flotte, sauf que vous y avait pas Jean Valjean à l’horizon sur la route qui poudroie pour vous soulager les bras… vous les remerciez chaudement, bien entendu, payez leur donc un canon, car si vous faites parvenir ces 2 poignants témoignages à votre Caisse Régionale préférée, bingo ! « carrière longue ». Et autant de trimestres que vous voulez : 10, 15 si ça vous arrange. Suffit de 2 papiers. On a ainsi vu, depuis 2003 et la réforme des retraites, 430.000 retraites de ce style, avant 60 ans donc, et ça coûte fort cher, et on n’avait pas prévu un tel succès.

En somme, si bien légitimement des tas de jeunes grouillots avec ou sans contrat, apprentis « à la bonne franquette », travailleurs des champs, aides ménagères précoces et sans statut reconnu, ont pu faire valoir que, oui, ils avaient assez bossé comme ça, il y en aurait d’autres qui auraient triché ? utilisé frauduleusement ce dispositif ? c’est dingue. Où va-t-on ?

Alors, à partir de dorénavant, faute de justificatifs classiques, feuilles de paye, contrats, lettres d’engagement… vous ne pourrez faire valider qu’un an, pas plus !! et faudra que les vieux qui témoignent fassent une déclaration sur l’honneur, et se déplacent pour apporter leur témoignage, canne, déambulateur, ambulance au besoin. Parce qu’en plus, on vous soupçonne de les avoir inventés, le père Jules et le garde-champêtre !!

Jusqu'au cou !

Ce billet n’est qu’un simple emballage-cadeau sur un objet qu’on a obligeamment « forwardé » (transféré) sur ma messagerie (jolie sonorité, forwardé ! harmonieux phonèmes… ). Voici (solidement encadrée, et en italique) la teneur de cet objet, que je m’interdis de dénaturer, ce serait dommage :

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Sujet : un peu de vocabulaire
Dans le dernier Charlie hebdo, l’article « Sarkozy fait se marrer les Hongrois » nous apprend de bien belles choses sur notre petit grand-homme-que-le-monde-entier-nous-envie.
Lancés dans une grande enquête d’investigation, les journalistes de ce prestigieux hebdo sont allés voir les ressortissants hongrois vivant dans notre beau pays afin de trouver la réponse à cette épineuse question : que signifie « Sarkozy », notre héros étant, comme chacun sait, d’origine magyare.
On apprend d’abord que son nom se prononce « char-köz-y » en hongrois et signifie littéralement « un lieu entouré de boue ». Il proviendrait de la ville hongroise de Sarköze, bâtie effectivement sur des marécages, le « y » final indiquant une origine noble (son nom complet est en fait Sarkozy (de) Nagy-Bocsa.
Mais ce qui fait le plus marrer les Hongrois interrogés, c’est la prononciation de son nom à la française : « Sar-koz-y ». En effet, le phonème « Sar » signifie « merde » en hongrois (qui s’écrit en fait « szar »). Et l’on apprend que « Sarkozy », prononcé à la française, signifie littéralement « dans la merde » en hongrois… Véridique !
Depuis le 6 mai nous sommes donc, chers citoyens de France, « Szarközy » jusqu’au cou… et j’ai vérifié auprès d’une amie hongroise.

à bientôt,
Danielle F.
Rubrique Culture de la MAIRIE du 18ème

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Ah ah ah, on se marre… au canard !

On l’a compris, c’est quelqu’un de la mairie du 18ème (18ème ?? arrondissement de Paris, probablement : siècle ça ne colle pas, étage non plus, Marseille et Lyon n’ont pas 18 arrondissements), mairie qui est à gauche, comme on dit pour faire simple (maire, Daniel Vaillant, ci-devant Ministre de l’Intérieur sous Jospin Premier), et dont une adjointe nommée Danielle F. – on la trouvera dans le trombinoscope sur le Web – a assez de temps libre, soit chez elle, soit au boulot (c’est culturel, pas vrai ?) pour commenter plaisamment et forwarder les articles de Charlie Hebdo : donc, paraît-il, « Sarkozy » est un lieu entouré de boue : elle ne croit pas si bien dire.

A lire ce prout-prout-caca-boudin digne effectivement de Charlie-Hebdo dans leurs mauvais jours – on n’est pas toujours au top, pas vrai – on se dit qu’effectivement le débat politique, nourri par de tels débatteurs et de tels arguments, est « dans la merde » jusqu’au cou. C’est la rubrique Culture de la Mairie du 18ème, sur fumier.

Vue de dos, avec clochettes

« Nous avons un pape », Abbé Mousse Papame, comme on dit à Rome, et ce papam-là nous fait des figures osées. Voyez un peu ! Il tourne le dos à ses z’ouailles, pas moins ; d’aucuns pourraient même avancer qu’il leur montre ses fesses, mais c’est sous un drôle de déguisement. Et L’enfant de choeur qui lui soulève sa belle robe blanche en agitant sa clochette ajoute au caractère incongru de la chose. Qu’a-t-il donc vu sous la robe blanche pour manifester ainsi son émotion ?

Ce que relisant le lendemain, je pense utile de tempérer, nuancer ; bref, adoucir le trait. Je fus un de ces enfants de choeur – défroque rouge bourrée de boutons sur le devant et surplis blanc – qui balançaient des volutes d’encens et agitaient la clochette à l’instant de l’acmé, déplaçaient le saint bouquin sur l’autel de gauche à droite et inversement – ballet réglé par d’obscurs ressorts, et bien entendu finissaient la burette de vin blanc, quand il en restait. L’officiant nous tournait le dos et baragouinait en latin, langue que nous entendions, non miraculeusement comme les apôtres instruits par l’Esprit Saint, les veinards, mais tout bonnement à force de rabâcher RosaRosamme, à coups de pied au cul, en somme.

Eh bien je regrette cette liturgie, qui me semble plus propice au sacré, au mystère, au magique, que les face-à-faces vulgaires en français de nos jours. Et tant pis pour les chants débiles et maigrelets – il n’y a guère que les femmes qui chantent, effrayées par leur propre voix, et quelques timides mâles – qui nous tartinent des « Par les verts pâturages » et des « Tu nous invites à la fête youplala » : les hymnes en latin, les chants grégoriens, ça vous avait une autre gueule.

Donc, soyons justes : ce pape est rétro, réac’, c’est bien clair. Ceci étant, il nous réaffirme ce qui doit paraître de la religion, le mystérieux, le transcendental, l’interdit. Voilà une religion qui ressemble à quelque chose !! On interdit les capotes, c’est criminel, mais quelque part c’est divin… surhumain donc !

Et puis, qu’on puisse se foutre de la gueule du pape, c’est aussi un signe que ça ne se passe pas si mal : il est des religions dont il est rigoureusement interdit – ou suicidaire – de se foutre, soit qu’un passé douloureux rende toute critique suspecte, soit que tout simplement ce soit une question de vie ou de mort. Donc, nuançons… et le simple fait d’écrire « Abbé Mousse Papam » c’est reconnaître que notre civilisation a un pape… désolé pour les Protestants, mais hein, vous aussi ! rien que pour en dire pis que pendre, tout comme moi.

Pari(s) social (aux)

Le médiatique maire de Paris (LA ville, what else ?) nous détaille son ambition de le rester, nonobstant la crinière argentée (c’est la couleur, pas le fric) de Panafieu, et accessoirement quelques autres de moindre calibre. Voyons voir ses arguments, voyons voir…

Evacuons d’abord la question de la circulation : oui Vélib c’est assez bien, et surtout quand les cyclistes respecteront le code de la route – pas demain la veille. Oui mais le boulevard St Marcel me reste en travers de la gorge, merci M. Baupin. Traverser ce boulevard, c’est la version panamienne du Grand Frisson, et on devra bientôt installer des passerelles pour l’enjamber. Certes ça éclaircit les rangs des petits vieux : c’est en somme une variante très parisienne du cocotier ! – quant à le parcourir en voiture, on y apprécie les bienfaits du sur-place, là où auparavant ça passait sans problème. Donc le ticket Delanoé-Baupin, je suis mollement pour, c’est une litote.

Le logement : là M. Delanoé nous montre qu’il sait compter, mais (voyez l’article du Monde) ses calculs sont obscurs, ou du moins pas assez commentés pour être clairs : moins de 9.000, 4000 dont un tiers, et ça ferait 7.800 ?? ah bon.

Mais passons ! M. Delanoé veut construire des palanquées de logements sociaux. Quarante-mille, pas moins. Ce qu’il ne nous dit pas, c’est la ventilation entre « sociaux-sociaux » façon Jeanne-d’Arc ou Glacière, barres d’immeubles blanchâtres et blafardes, et « sociaux-classieux » façon Place de Séoul, Bd de Port-Royal, rue Poliveau. Donc 40.000 logements sociaux, dont on ignore la proportion réservée aux logements… du fils de l’ex-maire du nième arrondissement (revêtement en Comblanchien-chien), du Directeur de Cabinet du Ministre des Anciens Huissiers de l’Elysée, du porte-parole de l’Association des Parlementaires membres de l’amitié France-Bouthan, etc…

Ceux qui crient à la chasse aux classes moyennes, supposées visées par cette marée de logements sociaux, qui – selon eux – livrerait Paris à la chienlit besogneuse, classe laborieuse, grisaille ouvrière, bref du Zola, n’ont rien compris, et n’ont pas en tête la proportion de logements sociaux, justement, réservés aux classes moyennes !! aux classes moyennes qui ont les moyens de faire valoir leurs états de services, ou leurs relations.