Ki C ? C l'plombier !

Un excellent t’article du ‘Monde‘ (comme souvent, allez, un coup de brosse à reluire) nous apprend ce que nous pressentions de longue date, et ceci au vu notamment des blogs, forums, textes échangés ici et là et un peu partout : le niveau scolaire en France est plus mauvais qu’avant. Avant quoi ? avant.

Mon propos n’est pas de vitupérer les classes de français où l’on fait l’exégèse des immortels textes de NTM ou similaires ; d’autres que moi font ça mieux et avec plus d’arguments. Personnellement, je ne suis qu’un pauvre scientifique, j’ai pas mal bourlingué, oh hisse eho, et je puis dire ceci, ouvrez le ban :

Il y a de moins en moins de nos compatriotes capables de s’exprimer de manière claire. Remplacent ces analyses, des formules fourre-tout, des qualificatifs vagues, des exclamations du style « trop cool », « super », « la gerbe », « les boules », « fait chier » etc.

Ceci, c’est l’oral, mais c’est nettement plus grave avec l’expression écrite, car il y manque la gestuelle, qui aide, tout de même. Qu’un ingénieur (de niveau Bac + 5, pas moins) ne soit pas foutu de rassembler de manière cohérente ses idées, les structurer et les exposer avec clarté et précision (et concision, c’est encore mieux), ça fait problème. Certes, il développe en séries de Fourier comme un dieu, il diagonalise une matrice pas diagonale du tout en deux coups les grosses, mais le FAIRE SAVOIR, alors là…

Bref, nous communiquons mal ; l’école a la rude tâche de nous fournir tous les outils pour le faire correctement, mais visiblement ça foire sec.

Un de mes amis a pu enseigner quelque temps ; il s’agissait de maths… eh bien il fallait qu’il passe un temps fou à faire comprendre ce qu’il énonçait, non pas parce que c’était fortiche, trapu, trop elliptique, au dessus du niveau, mais parce que les phrases de français qu’il utilisait n’étaient pas correctement interprétées. Le connaissant, je parie un paquet de cahuètes que ça ne venait pas de lui.

Où l'on reparle de taxes

On sait que c’est Mme TASCA, ci-devant ministre de la Culture sous Tonton, qui avait fait adopter la célèbre taxe sur les supports vierges, CD, cassettes… et maintenant disques durs intégrés, baladeurs MP3, DVD, clés USB… en attendant de taxer les calepins et les stylos, puisqu’il est possible avec ces dangereux outils de piratage de recopier les paroles d’une chanson, ou – tel Mozart bambin pompant sans vergogne et de mémoire le Miserere d’Allegri – transcrire sur le papier à la volée la partition du dernier tube en toc de la Star-Ac’ ! Les italophones avertis auront bien évidemment traduit « tasca » : la poche, eh oui bonne réponse, c’est pour les poches de la SACEM et des éditeurs de zizique, films etc… que nous payons cette taxe, quand nous sauvegardons nos données, encodons notre dernier film sur bébé-apprend-à-marcher, ou copions « La Mer » de Debussy sur baladeur MP3 pour aller trottiner.

Là où c’est comique, c’est que sur 27 pays, l’Europe n’en compte que 21 qui appliquent cette taxe, et encore sur des bases bien différentes ! Voir cet article du Monde. Sait-on qu’en France, un DVD vierge de 4,7 Giga-octets (combien ça fait en pieds et en pouces ?) se voit taxer de 1,10 euros HT, soit à la grosse 1,30 euros. Loin d’être indolore, n’est-ce pas ! Voilà pourquoi moult de nos compatriotes vont faire leurs provisions au Royaume-Uni ou en Hollande. C’est humain et bien normal, personne n’aime se faire assaisonner injustement.

Juste deux questions :

Premio : Pourquoi faut-il que nous Froggies soyons pressurés plus que nos voisins Belges, Allemands, Hollandais ?  y a-t-il une bonne raison ? parce qu’on est Français ? parce qu’on pirate plus ? parce qu’il y a des fuites dans le circuit de recouvrement et de distribution de ces taxes ? on aimerait des explications.

Deuzièmo : Si la copie est illégale, alors pourquoi la taxer ? ça ressemble furieusement aux pratiques d’arrosage chères aux fonctionnaires des pays où l’Administration est arrangeante : c’est illégal, soit mais je ferme les yeux si tu me files un petit quelque chose. Hypocrisie, hypocrisie.

Géométrie de la saucisse

Dans le cadre de nos rubriques légères et récréatives, et puisque l’actualité ne nous donne rien de saignant à nous mettre sous la dent, ce billet traitera aujourd’hui de cuisine, et plus exactement de cuisine ardéchoise. Cherzôditeurs, je vous devine déjà salivant à l’évocation de toutes ces bonnes choses, pour n’en citer que deux ou trois, le Big’Mac de Lamastre, le steak-frites de Privas, sans oublier bien entendu le glorieux couscous d’Annonay.

Je lisais hier au soir une de ces recettes précieuses et alléchantes de notre terroir : « saucisses aux oignons », laquelle stipulait dans son protocole : « Faites chauffer à feu vif une poële, y laisser fondre une noix de beurre(*) ; y jeter ensuite les saucisses, les griller en les retournant pour les faire dorer uniformément… » – et là je fronçai le sourcil : c’était une recette infaisable ; non point infaisable comme ces absconses recettes de grand chef qui sur trois pages vous enjoignent de lever des filets à cru, réduire et passer au chinois, émulsionner, parer et monter un sabayon avec du beurre clarifié ; non, là c’était mathématiquement infaisable.

En effet la saucisse ardéchoise est courbe, à l’instar de la saucisse de Morteau, de Montbéliard, de Toulouse, de… bref. Courbe, et plus exactement – soyons précis – elle se présente comme un segment de tore, sur les deux sections verticales extrêmes duquel on aurait collé des demi-sphères de diamètre égal au diamètre de ces sections. Poursuivant mon exposé, je comparerai la surface d’une poële non cabossée à un plan ; certes il en est des poëles comme de nous tous, elles s’usent et se déforment à l’usage, mais – comme le bon ouvrier se reconnait au bon état de ses outils – nous assumerons l’hypothèse d’une poële plane, du moins son fond ! Et faisons donc abstraction des bords, qui ne feraient que brouiller la clarté du propos, quoiqu’utiles au confinement des projections de beurre chaud.

Eh bien cherzôditeurs, il est IMPOSSIBLE de faire dorer uniformément une saucisse courbe dans une poële plane, et la géométrie dans l’espace (non pas celle de Lobatchewsky, ni l’une de ces théories fumeuses basées sur la courbure de l’espace-temps) vient à mon secours pour le démontrer. Pour faire dorer, il faut qu’il y ait contact de la surface de la saucisse avec la poële ; or entre un segment de tore, fût-il coiffé de ses deux demi-sphères d’extrêmité, et un plan, il ne peut y avoir au mieux qu’une courbe plane de contact – plus précisément un segment de cercle – jamais une portion de plan.

L’expérience triviale vient d’ailleurs à l’appui de mes dires : il n’existe que deux positions stables d’une saucisse courbe dans une poële plane, et ces deux positions sont symétriques de part et d’autre de l’axe circulaire du tore. Hors ces deux figures, jamais une saucisse ardéchoise – comme ses consoeurs, d’ailleurs – n’acceptera de se laisser dorer de manière statique ; elle roulera irrémédiablement vers l’une de ses deux positions stables, et la triste conclusion de cette expérience sera une saucisse non dorée uniformément sur sa surface. Gâchant ainsi cette alléchante recette de « saucisse aux oignons », qui, soyons objectifs, nous promettait de grandes satisfactions gustatives, nous laissant deviner la délicieuse et surprenante alliance de l’oignon et de la saucisse ardéchoise. Servie avec un St Joseph rouge 1998 de bonne extraction, ou, soyons fous, un Hermitage bien charpenté et capiteux, c’eût été un grand moment culinaire.

(*) La noix ardéchoise n’est pas, tant s’en faut, le fruit le plus connu de cette belle contrée ; la chataigne eût été plus en situation ; mais une « chataigne de beurre » eût choqué les lecteurs de Grenoble, alors… et puis, avouons le, ces recettes ne sont pas diététitiquement irréprochables, et ici le beurre cuit nous interpelle ! mais au diable les coronaires bouchées, quels risques ne prendrait-on pas pour une saucisse ardéchoise aux oignons ?

Réversible, disent-ils

On sait – on n’en voit guère les signes – qu’EDF n’est en principe pas le seul fournisseur d’électricité aux particuliers : voyez, quelques milliers de risque-tout ont choisi de se brancher chez un concurrent !! Sur 15 millions de foyers, c’est tout sauf un raz de marée. Le bide, quoi !
Le problème est que si les entreprises peuvent opter pour un concurrent d’EDF, et puis changer d’avis et revenir chez EDF, les particuliers, jusqu’à présent, non ! Punis ! si vous avez voulu aller voir ailleurs, eh bien, EDF, vexé, vous refusait la possibilité de revenir sous son aile protectrice (et celle des tarifs réglementés par le gouvernement, bien entendu).

Pourquoi cette disposition stupide ? et inique, pour dire les choses clairement. Sans doute pour dissuader les particuliers d’aller voir ailleurs si l’herbe est plus verte… mesure efficace, comme on l’a vu.

Mais mesure abrogée tout récemment, et donc, chers amis, vous pouvez désormais signer audacieusement un contrat de fourniture de courant chez ElectroMachin, et puis – quelques mois plus tard – revenir chez EDF, on ne vous boudera pas. Ce n’est que justice, n’est-ce pas ? Sauf que d’ici juillet 2010, les tarifs réglementés auront disparu ! Eh oui, l’Europe veut la saine concurrence, et donc adios tarifs réglementés. C’est donc une mesurette « cosmétique » valable pour 2 ans au grand maximum. Mais ça fait toujours plaisir, d’autant que « Selon une étude comparative réalisée par la société Canal Energie sur la base de 200 factures de ménages ayant choisi ces [fournisseurs concurrents], les factures sont de 5 % à 8 % inférieures à celles d’EDF pour l’électricité » : on peut donc désormais, premio se donner le frisson de l’aventure et alléger ses factures (légèrement plus légères, les factures, soyons objectifs !) sans que ce soit irréversible… mais, deuxio, dépêchez-vous, ça ne va pas durer !

"Je hais les dimanches", disent-ils

Aqueux coucou, me revoilà (aqueux, et comment, vu ce qu’il pleut !). Fatigué mais gaillard, comme on dit dans le Sud-Ouest. Et je veux vous entretenir de mon sentiment sur le sujet qui divise le pays, et sur lequel vous vous étripez le dimanche aprèm’ quand par extraordinaire vous ne vous endormez pas devant votre télé toujours aussi nulle : faut-il, oui ou zut, ouvrir les commerces le dimanche ?

Bon, quoi d’autre pour tuer les dimanches après-midi, hein ? évidemment, aller magasiner, dites-vous. Le Mammoute du coin, le centre Karfourt de Dublot-Lagarenne, s’ils étaient ouverts, comment qu’on s’y presserait, et quelle distraction !

Moi je vois ça autrement :

Premio, vous n’avez plus de sous, alors à quoi bon ?

Deuxio, le dimanche c’est enfin le jour du VIDE ! Où l’on peut ne penser à rien, inspecter son plafond, rédiger une lettre à mémé, lire le dernier Nos-tombes, sculpter un pied de table, remplir sa déclaration de revenus, consulter l’horoscope, se curer les oreilles, essayer les crêpes sans beurre, faire le niveau d’huile de la bagnole, peigner le chien… le dimanche c’est le jour béni où l’on peut faire tout ce qu’on ne peut jamais faire en semaine, justement parce que les magasins sont ouverts, et qu’il y a toujours des machins à acheter.

Je vous le dis, ne touchons pas à la vacuité des dimanches. Il nous faut du vide en ce bas monde, c’est essentiel à notre équilibre. Sachons nous ennuyer, mesdames et messieurs. Partageons nos ennuis, ça peut nous faire de la distraction. Au pire, relisez mes précédents billets, je ne sais pas, moi…

Avis de rareté

Les lecteurs z’assidus de mon blog (et combien interviennent, avec verve, oh oui oh oui !!!) seront déçus, car je me fais rare en ce moment. Bicôse je déménage, pas du bonnet, heureusement (quoique, à me lire, parfois, on peut s’interroger…) mais je déménage, camion, cartons, meubles, gros bras, bleus, courbatures et fatigue générale.

Donc patience, braves lecteurs, tenez bon, et comme le disait fort justement Marcel Proust à partir de la 892 ème page de « La Recherche du temps perdure », on n’a jamais été si près de la fin.

PS : que dire, devant tant de sujets d’actualité ?? ah si, on nous annonce une grève de plus chez les cheminots… bah, on survivra, ils finiront par se lasser. Vivrons-nous z’assez vieux pour connaître des cheminots fraternels ?? Comme aurait dit Hamlet (« le petit jambon », en anglais), wait and see !

Aqueux coucou !

Eh oui, coucou ! aqueux ou pas, après cette interruption involontaire de notre interlude, pour cause de déménagement.

Donc, cette onomatopée du titre vous étant ainsi claire à présent, je glose sur cette nouvelle renversante selon laquelle la police, après les échauffourées de Villiers le Bel (mal nommé, d’ailleurs), offre aux témoigneurs la garantie de l’anonymat (ça vaut mieux, sinon cassages de gueule en perspective, représailles etc…), et une récompense ! D’aucuns s’alarment de ces appels à la « délation » ; le terme de « balance » est évidemment employé. La rafle du Vel d’Hiv’ n’est pas loin…

C’est typiquement de notre culture masochiste et bien-pensante, la veuve et l’orphelin, Cosette, le Petit Chose, Javert et Monte-Christo, bref c’est une anomalie bien françouaize, que de défendre le charognard contre le citoyen normal. S’il s’agissait de « bandits d’honneur » à la Mandrin, on pourrait se prendre de sympathie pour les jeunes banlieusards et leur supposée révolte spontanée. Mais…

Mais malheureusement il s’agit de quartiers où la loi n’est pas respectée, où les trafics illicites en tous genres fleurissent, où l’on attend impatiemment que la bibliothèque municipale soit reconstruite pour pouvoir la détruire à nouveau, où l’on se plaint que l’Etat ne fasse rien, tout en sabotant tout ce que l’Etat essaye de faire…

Alors si l’on pouvait enfin appeler un chat un chat et traiter les gangsters de banlieue comme des gangsters, et non pas comme des incompris mal dans leur peau et des victimes, on ferait preuve de bon sens.

Le prix du poisson, parlons-en !

Une brève du Monde intitulée « Le poisson, c’est du luxe » nous alerte sur ce problème simple de la consommation quotidienne des Français : soit s’en tenir au maquereau, au hareng, à la plie, au tacaud, à la rigueur au merlan (mais c’est déjà cher !) soit aller voir le rayon « viande hachée » du Super-Molloprix voisin, ayant constaté que pour le reste c’est déraisonnable : les soles à 30-35 euros, le thon itou, le cabillaud à la coupe à 22-24 (28 au marché de Neuilly, ne nous gênons pas, ils sont riches) et je passe sous silence les St Jacques, la lotte, le St Pierre, c’est du caviar !!

Ceci pour illustrer trois constats concernant nos soucis d’approvisionnement, dûs essentiellement aux prix, pas à la rareté :

– Le prix est calculé en fonction de ce que vous êtes prêts à payer, pas selon une saine équation {prix de revient + marge = prix de vente} : la sole est plus chère à Neuilly qu’à Paris-Bd Blanqui, parce qu’à Neuilly on est plus riche. Et Paris Bd Blanqui, c’est plus cher qu’à Poitiers, parce que les Parisiens sont plus riches. Le prix de revient là-dedans ? aucun rapport. Conclusion, allez acheter votre poisson chez les pauvres !
– deuxième casserole que traîne notre distribution : l’opacité. Essayez de savoir les prix de vente en gros de la bouffe : pas moyen. Exemple, sur le site web de la criée de Roscoff, tout beau tout neuf, il vous faut un compte et un mot de passe pour entrer voir… Les mercuriales du marché de la viande sont un poil plus transparentes, d’accord. Mais la règle, c’est Motus !

– troisième boulet aux pieds : c’est opaque parce qu’on n’a pas besoin de savoir que le Kg de sole rendu sur le camion du mareyeur de Fécamp, Boulogne, Concarneau… s’est négocié à 7-8 euros, et que pour deux-trois intermédiaires maxi (le mareyeur de Rungis ou du MIN de Nantes, et votre détaillant) qui ont trimballé, stocké puis mis en scène le produit, ça devient 30 euros. Messieurs les intermédiaires se sucrent de manière indécente, les détaillants ne s’oublient évidemment pas – c’est humain, pas vrai – mais le gus qui est allé pêcher le poisson – le seul qui a vraiment pris des risques – et le dernier acheteur se font aligner.

En résumé : si vous voulez manger de la sole pas chère, allez la pêcher vous-même, ou trouvez un pêcheur qui revient avec ses casiers et peut vous en fourguer au noir « au cul du bateau » : simple, non ?

PS – Le petit gastronome illustré : la sole et la lolotte, la raie, d’accord y a pas d’arêtes, mais ça ne vaudra jamais un rouget bien frais, le roi des pois’cailles (pub’ gratuite). Et les meilleurs poissons pour la santé, ce sont les poissons gras ! donc sardines, maquereaux, harengs, anchois, ad libitum, et ils ne sont jamais issus d’élevage (c’est pas rentable… tant mieux !), et ce sont les moins chers, ça tombe bien. Le saumon, bof, goûtez une fois à du « sauvage », vous apprécierez la différence.

Y fône sur Paris : aux abris !

Voyez cette photo du Figarôt de ce matin, braves gens, et admirez combien prémonitoires, pénétrants, lucides, clairvoyants, bref, remarquables de vérité sont mes précédents billets à propos des penchants queuistes, queuisants, queuphiles des Parisiens : voilà une belle occasion qu’ils n’ont pas loupée, de se livrer à leur passe-temps favori. Pour débourser environ 400 Zeuros, la monnaie de cet achat longuement poireauté permettant de rentrer à pied chez soi, car insuffisante pour acheter un ticket de métro.

Pouvoir dire à ses potes ébahis, esbaudis, jaloux, quoi ! qu’on est possesseur d’un des premiers Haïpodes sur la place de Paris, c’est ineffable, apparemment. Quelle classe ! Ensuite, on peut s’en servir pour téléphoner, comme tout le monde.

Et une oraison funèbre, une !

Novembre est tuant, c’est le cas de le dire.

J’apprends que Fred Chichin, le mâle Chichin des Rita Mitsouko, est mort, laissant sa partenaire seulabre : Catherine Ringer, maintenant veuve Rita Mitsouko. A 53 balais, en pleine jeunesse, allez hop, dégagez. Et je vous le dis tout net, ça me fait de la peine, parce que – tout ignare que je suis – j’aimais leur musique à tous les deux, la richesse de leurs inventions, la qualité de leurs arrangements, leur professionalisme, le déjanté bien maîtrisé de leur jeu. Adieu donc Fred, c’est pas juste de devoir partir comme ça. Cela me rappelle la boutade de Pierre Desproges, lequel confiait « Quand j’ai appris la mort de Brassens, j’étais à table, ça m’a coupé l’appétit et je me suis mis à chialer ; pour Tino Rossi, j’ai repris de la choucroute ».

Allez savoir pourquoi ça me touche ? Eh bien c’est un peu de mon histoire qui fout le camp. Ma jeunesse fout l’camp, comme chantait Françoise Hardy. Moi que voulez-vous, ce n’est pas Lucienne Delysle, ni Jean Sablon, non plus la Star Ac’ et ses minets qui s’efforcent de tortiller du popotin en cadence – le reste, paroles z’émusique, suit comme ça peut. Ce sont encore une fois, comme d’hab’, les meilleurs qui s’en vont.