… instrument de torture romain à trois pals (un pal, des paux ? non…)
Citation de monsieur Véran, porte-parole du gouvernement, qui admet qu’ « ils ont du mal à convaincre » [sur le projet de réforme de la retraite, NDLR] : « les salariés qui ont commencé leur carrière avant 20 ans peuvent partir à la retraite plus tôt que l’âge légal, actuellement de 62 ans » … et 64 bientôt, selon le projet très controversé. Alors pourquoi décréter un âge légal, si c’est pour s’asseoir dessus ? Juste pour nous faire marronner ? C’est pourtant simple, cet âge légal-chiffon rouge est de trop ! Pour ceux qui ont commencé plus tard, eh bien il auront en point de mire le seul compteur qui vaille, les 43 années de cotisation ouvrant droit à pension de retraite « plein pot » ; ladite pension étant moins juteuse pour un départ avant cette échéance. Heureusement que je suis là pour clarifier les choses ! on dit merci qui ?
Et puis les « régimes spéciaux » ? … c’est spécial. Nous sommes faits de la même pâte, pas vrai ? on se fatigue pareil, on a un chef peinard ou détestable, on aime ou pas son boulot, on s’y éclate ou on y va à reculons ! Pourtant, on ne nous traite pas sur le même pied, selon que. Tenez :
- Pour le secteur privé, et depuis la réforme Balladur de 1993, le nombre d’années retenues pour le calcul du montant de la retraite est passé des 10 « meilleures années de cotisation » à 25 années (merci monsieur Balladur ! on vous baise les pieds). Et quel montant retient-on, pour ces 25 meilleures années ? 50 % du salaire annuel moyen brut.
- Pour les fonctionnaires, d’état, territoriaux ou hospitaliers, je cite le site (sic) houèbe qui va bien : « Lorsque toutes les conditions sont réunies, votre retraite à taux plein de fonctionnaire civil ou militaire s’élève à 75 % de votre traitement indiciaire brut perçu les 6 derniers mois, hors primes. Certaines primes sont cependant prises en compte » . Admirons le « hors primes, sauf… », concentré du farfelu de moult textes légaux.
Bref : pas du tout le même calcul ! Notons qu’on voit d’innombrables « promotions » de fonctionnaires au cours de leurs dernières années de boulot, voire la dernière : la prime à la compétence, sans doute ? une reconnaissance soudaine de leurs mérites ? Ceci pour constater, incrédule et déçu, que RIEN, dans le projet de réforme des retraites, ne vient corriger ce hiatus béant entre deux catégories de citoyens : les 6 derniers mois – à emploi garanti, avancement à l’ancienneté, grille indiciaire, gnagnagna… – contre les 25 moins mauvaises années.
Ce correctif à une inégalité choquante et incompréhensible se fera, n’en doutons pas, à l’occasion de la prochaine courageuse réforme des retraites. On y croit très fort ! 😉
Tibert