Pub'algie

Des fois que la pub’ vous paraîtrait envahissante – impression fausse, sûrement, on n’en a pas encore dans les cages d’escalier et sur les poubelles d’immeubles, mais ça viendra, ça viendra – vous allez pouvoir en bouffer encore plus si vous utilisez les transports ferroviaires : gros marché en vue pour Decaux, ClearChannel, etc. Donc dans les gares (bof, c’est déjà le cas), mais aussi sur les voies, vous allez voir défiler des panneaux-pu des panneaux-bli des panneaux-publi des panneaux publicitaires, jusqu’à la nausée, j’espère. Laissez-vous bercer par le Corail Theoz ou le TER du coin, jetez un regard rêveur par la fenêtre du compartiment, et voyez comme c’est beau, « casse les prix », « y a bon », « allez tous chez… ».

Il y avait ça dans le métro de ma jeunesse (les rames vertes, beige pour la Première), les poinçonneurs, les portillons automatiques) : dans l’obscurité des boyaux défilaient les célèbres « Dubo Dubon Dubonnet », faiblement éclairés par le passage des rames grinçantes. Mais c’était un rythme, un jeu, une attente, et je n’ai pas dû boire plus de deux Dubonnet dans ma vie.
Problème : la vitesse empêchant de lire correctement les textes normalement libellés, il va falloir étirer les lettres, et ce d’autant plus que le train ira vite : là où un panneau immobile ne vous bouffe que 4 mètres de large de votre vue sur la vallée de l’Epte, il faut au moins 12 mètres de large pour les panneaux au droit de portions à grande vitesse ! Adios la vue sur la vallée de l’Epte. Ou bien alors, comme pour les parachutes, il faudra faire des trous-trous dans les panneaux pour vous permettre de voir ce qu’il y a derrière. Vue pointillée, voire pointilliste sur la vallée de l’Epte, merci la SNCF.

Restera à attribuer les espaces non envahis par la pub’ à des annonceurs, pour que vous sachiez à qui vous devez ce moment de tranquillité sans pub’ ! « Ce moment de non-pub’ vous est offert par Schmurz, le leader européen du matelas isopotentiel à nappe de détente alvéolée ». Merci, Schmurz !

Jumeaux rétro

La Pologne – en l’espèce, les deux jumeaux qui trustent les postes de premier plan là-bas – regrette vivement le bon temps où la peine de mort était encore en vigueur en Europe… ce temps béni où Casque d’Or pouvait, à l’aube, voir « raccourcir » son Manda. Frissons d’excitation salace dans la foule.
Et ces deux vieux cathos rondouillards ont d’autres convictions bien rétro ; bien entendu ils se cramponnent à l’interdiction de l’avortement thérapeutique, pas près d’être voté en Pologne. Mais quelle incohérence ! la mort d’un côté, la vie quelle qu’elle soit de l’autre ? Comprenne qui pourra.

Je persiste pour ma part à penser que mettre à mort un homme (une femme, chabadabada) « statutairement », « légalement » est une barbarie. L’Europe est au clair là-dessus ; d’autres démocraties tout aussi modernes (Japon, USA…) ont encore du pain sur la planche !

Virgule nonante-neuf

Je lis ce matin sur le Fig’net un entrefilet concernant les baisses de prix des « Iphones » de chez LaPomme : premio, les gogos qui se sont précipités pour acheter le bidule en question sont cocus, il eût suffi d’attendre un peu (ce qui confirme ce que mon père disait : quand tu vois tout le monde se précipiter à droite, file à gauche). Bref ils en sont de 200 dollars, et tout ça pour avoir un autre mobile qui fait le même taf que les copains.
Mais, deuxio, et c’est là le propos de ce billet : vous constaterez que tous les prix de chez LaPomme sont des multiples de cent moins un. Par exemple 299, 399, 499, 599… voilà des gens qui sont moins avisés que nos épiciers, nos vendeurs d’électroménager, meubles, quincaillerie… ils nous auraient proposé des 299,99 ou des 499,99 – ce qui, notons-le bien, nous aurait privés de 0,99 unités monétaires. Pas cher, LaPomme !!
Il n’est un secret pour personne que ces prix en 99999 sont dûs à la vieille recette éculée qui veut faire croire qu’on paye, par exemple, « quatre-cents et quelque » quand le prix s’affiche à 499, alors qu’on va payer cinq-cents moins un pouyème ; juste de quoi acheter une bricole à 0,99, ensuite de quoi il nous restera 0,01, juste de quoi shooter dedans sauf que la pièce est trop petite.

C’est dire le mépris dans lequel les experts de la vente tiennent les acheteurs. C’est aussi constater que les prix ne sont que de très loin liés aux coûts réels : la seule vraie question qui hante les marketeux, c’est « combien sont-ils prêts à payer (sous-entendu : ces cons-là?« 

Histoires de bouffe

On est de nouveau « sur » Paris, et pour un bout de temps.

Pourquoi « sur » ?? « à » est incontestablement plus approprié. mais ça se dit, c’est bien, ça le fait, « sur »…

Hier soir donc, resto dans une rue passante, circulante, flânante du quartier Montparnasse, restos, théatres et sex-shops – il n’existe pas de dénomination française (boutiques de cul ? eros-boutiques ? fesse-boutiques ?) pour ces commerces –> donc c’est un concept purement anglo-américain, pas de notre cul-ture !!!

Patron calin, aux petits soins, blagueur, complice… on n’était pas plus de 6 ou 7 clients. Plus tard, plein de monde, jusqu’à des 22 heures et plus, service interminable, plats à peine chauds, communs, indifférenciés, de la ragougnasse de porc ou de chevreau avec du riz et des fayots sans aucun intérêt : de la bouffe.

Entretemps, déménagement pour une table à l’abri des clopeurs, car les clopeurs sont entrés en action, et la belle salle est pour eux ; les non-fumeurs ont droit à l’arrière-salle.

On n’a pris qu’un apéro et quelques amuse-gueules, un plat, un pichet d’un demi-litre de Chinon pour quatre, pas de cafés, pas de dessert : 27 euros par tête de pipe. On a mangé très médiocrement, et dans des conditions très ordinaires, voire désagréables.

Bref, je vous pose la question : d’accord on est à Paris, petites femmes, le fameux métro, les grands magasins, la Tour Eiffel.. mais est-ce une raison pour se faire escroquer comme ça, et en plus trouver ça chouette ?

PS : Dans l’addition figurait 1 litre d’eau minérale en provenance de la région de St Etienne, de marque fort connue : 7 euros, alors que mon super-marché voisin me fait le litre et-quart ou et-demi à 2 euros maxi. Un euro soixante-quinze le « demi » d’eau minérale. Elle doit être livrée par Chronopost, ma parole.

Rectificatif

Il appert (voir le Monde) que l’histoire du sénateur américain pris dans une affaire de fesse « gay » – voir mon billet du 30 août « Sénateurs donc asexués » a une dimension que je ne soupçonnais pas : ce sénateur était un des plus actifs anti-homos de la bande, à l’initiative de lois z’homophobes…

Il a donc démissionné, et c’est bien fait, et je rectifie là mon propos : ces salopards qui font du prêchi-prêcha d’un côté, mais font pour eux-mêmes tout l’inverse de ce qu’ils professent ne méritent que le mépris. Un homme poltique doit au minimum montrer un peu de cohérence.
Exemple courant chez nous, dans un registre moins grave mais assez faux-cul aussi : ceux qui font mettre des radars partout, « pas de passe-droits », répression des « assassins de la route »… et qui disent à leur chauffeur de foncer : c’et du kif. Que du mépris.

La ménagerie du cirque

M. l’ex-ministre de l’Educ’Nat’, ex-futur dégraisseur de mammouth (si seulement il avait pu le faire !) Claude Allègre nous présentait hier sa vision fort pessimiste de l’avenir du PS. C’est la savane afwouicaine, pwésentement, et en vraie grandeur, et les éléphants n’y seront plus seuls à errer dans ce décor en ruines. Une lionne, des hyènes, des chacals… et un drôle de mammifère, le « guymollet », mollet le bien nommé, comme l’oeuf du même métal, tremblotant et manquant de fermeté, et qui s’écroule dès qu’on le pique : l’image s’applique cruellement à monsieur Hollande soi-même, qui décidément en prend plein la gueule.

N’allons pas hurler avec les allègres loups : Premier Secrétaire, avec les z’éléphants qui barrissaient en désordre, avec une présidentiable qui n’en faisait qu’à sa tête – sans parler des problèmes privés – , avec une indiscipline tuante (voir le référendum sur la constitution européenne), et pour tout arranger des ennemis méchants, pugnaces et pas stupides, c’était un boulot infaisable.

Monsieur Hollande pourra partir la tête haute de son poste, il a fait ce qu’il a pu, mais franchement c’était mission impossible, et je ne vois pas ce qu’il y foutrait désormais. Il y a clairement deux bords, les Capulet et les Montaigut, le rouge sang et le rose pâle : ça peut faire deux partis, le premier façon Laguiller-Buffet-Besancenot-ATAC-Bové & tutti quanti, le deuxième façon Bayrou & similaires. Il n’y a qu’à ficeler tout ça, et ce sera très bien comme ça.

Sénateurs donc asexués

Les USA sont décidément incohérents et terriblement mal à l’aise sur le plan des moeurs : de la schizophrénie. Ils nous sortent des vidéos pornos en veux tu en voilà, mais (voyez cet entrefilet) pas de cul, surtout pas de cul. Qu’un sénateur ait des pulsions homo, et que de plus il ait trouvé chaussure à son pied, si l’on peut dire, en la personne d’un flic, c’est l’horreur. Pourtant c’est sa vie privée, non ? comprenne qui pourra.

Nous autres, malgré nos lois anti-tabac, avons bien aimé les épisodes Clintoniens à base de cigares et de pipes ; voilà un Président qui avait de la fantaisie et du flair ! Ce qui nous choquait, c’est qu’on ait pu sortir cette affaire au grand jour. C’est une évidence pour nous, latins, que tout homme politique est d’abord un homme, eh oui. Que nos sénateurs se payent donc du bon temps à titre privé ! qu’ils se fassent de beaux souvenirs de fesse pour leurs vieux jours (ça urge, d’ailleurs, ils y sont déjà, dans leurs vieux jours, voyez la moyenne d’âge !) ; ça ne nous défrise pas un poil. Tout ce qu’on peut leur reprocher – c’est beaucoup, et d’une autre envergure !! – c’est de ne servir à rien, et de nous coûter fort cher. Mais ça ne semble pas gêner nos gouvernants : sénateur, c’est une bonne gâche pour leurs vieux jours.

A genoux, bizut !

Le Monde donne la parole à une ex-bizutée qui n’a pas apprécié. Evidemment, les pratiques de bizutage, officiellement sous le coup de la Loi, et ce depuis qu’une certaine ministresse nommée Ségolène Royal était intervenue et avait obtenu fort justement leur interdiction, continuent sous le manteau, sont maquillées en cérémonies, bref rien n’est réglé, du moins pour certaines écoles.

Pour avoir moi aussi subi ces séances débiles de papier cul et de « à poil bizut », nigleries minables, infantiles et dégradantes, je dirai ici que la loi sur le bizutage, comme moult lois en France, n’est pas appliquée, et ce avec la complicité active des directeurs d’établissements – de même que la loi Evin, interdisant la tabagie dans les lieux publics et clos, était consciencieusement violée dans les universités et grandes Ecoles ; les directeurs s’en lavaient les mains.

Bizutés, mes frères, foutez sur la gueule des bizuteurs : vous êtes en droit de le faire, et ça leur fera du bien !

Rouge ravalé

Olivier le postier aux bonnes joues, le brillant tribun de la LCR veut que son parti s’efface (sans disparaître ? va savoir…) pour créer un « nouveau parti radical et populaire » : on se gratte la tête, car enfin, soit les trotzkystes admettent enfin que le Matin du Grand Soir est bon à foutre aux orties, bref que les démocraties sont vivables et pas nécessairement vouées à faire place à un bon vieux totalitarisme bien répressif et sanglant ; soit ils changent une fois de plus de faux-nez pour tenter, comme d’hab’ de se faire passer pour de braves rouscailleurs, alors qu’ils sont « de base » axés sur l’avènement de ce totalitarisme : allons-y, on sait pas où ça va mais on y va.

On a une petite idée de la bonne réponse : un des pontes de la LCR, Mister Grond, dit que… « Nous voulons casser notre image d’organisation élitiste et avant-gardiste » ; en d’autres termes, si ce n’est que l’image… ça ne mange pas de pain ! la toile de fond reste. Et j’échangerais « élitiste » pour « sectaire« , « avant-gardiste » pour « dogmatique » ; on obtient ainsi « Nous voulons cacher aux Français que nous sommes une organisation sectaire et dogmatique ». Challenge assez pointu, on l’admettra !! Mais ça se comprend mieux ainsi.

Ouais, on a mieux à gloser que sur la LCR, ce gros groupuscule. Je voudrais en outre, et rapidos…

1- tirer un coup de chapeau à M. ROUX (Guy), récent ex-entraîneur du RC Lens, qui a, lucidement, admis qu’il n’avait plus la pêche, la gniacque, la rage, bref que le feu sacré n’y étant plus, il était plus sage de passer la main. Disons le tout simplement : c’est là un grand bonhomme qui quitte les feux de la rampe. D’ailleurs, nous avons des points de rapprochement, notamment notre affection pour le Chablis.


2- Dire un mot de Mme ARDANT (Fanny) qui a été assez forte pour demander pardon aux Italiens pour avoir qualifié de « héros » un ex-dirigeant des Brigades Rouges italiennes, version transalpine d’Action Directe ou de la bande à Baader… elle avait dit là une connerie, c’est clair : justifier les assassinats politiques des Brigate Rosse, c’est mettre Aldo Moro et Adolf Hitler sur le même pied – une imposture, sinon du délire. Mais ses excuses sont courageuses ! et j’avoue avoir un faible pour Fanny Ardant, l’actrice.

Moi aussi

Dimanche matin, une dépêche du Figarôt (burp) tombe sur son site Web, dans un grand « plouf » ; il semble que Mère Teresa (on doit la canoniser, c’est quasi in the pocket, le Paradis dans un fauteuil) doutait de l’existence de Dieu. On peut d’ailleurs rejoindre sa dubitativité (dubitativitude, dirait Ségo la Melloise) car une autre dépêche, aussi ahurissante, aussi forte, aussi incroyable, annonce au lecteur du Web figaresque que « Guy Roux jette l’éponge en tant qu’entraîneur du RC Lens » (pour les profanes, il s’agit de football). Ladite dépêche footbalistique figure d’ailleurs en incruste en haut de la dépêche relative à Mère Teresa, vous pouvez vérifier.

Moi aussi je doute, Mère Teresa ; vous n’étiez pas seule à douter. Que Guy Roux n’ait pu épargner la défaite au RC Lens est un indice supplémentaire de cette carence divine ; on avait déjà des doutes, d’ailleurs, depuis que Gregory de la Star’Ac numéro 4 nous avait quittés, lui sur qui les bonnes fées de TF1 et de la chansonnette en tube avaient misé pour dissuader les ménagères de moins de 50 ans de zapper entre les espaces de pub’ à la téloche.

Eh bien, décidément, je le dis tout cru, si l’on persiste à canoniser Mère Teresa connaissant son état d’esprit dubitatif, c’est à douter du pape et de Dieu. Tant qu’à canoniser, qu’on canonise plutôt Gregory (tenez, voyez plutôt ce site hagiographique, c’est édifiant), d’ailleurs le public de la Star’Ac n’a aucun doute, lui, et les appels au standard téléphonique de TF1 (0,34 ct d’Euro la minute) le prouvent.