L’homme et la pantine

( Grâce à l’entremise du Grand Rabbin, Où-est-le-bec et le recteur de la mosquée de Paris ont débattu pendant six heures (p…, six heures !) du différend qui les oppose – d’une certaine épaisseur, donc ! ils ont provisoirement suspendu les hostilités… à suivre. Il serait dommage que la liberté d’expression en sorte malmenée, mais je vous fiche mon billet que ce sera le cas.

Et puis Le Monde traite du « body composting » , qui en français pourrait se traduire par « compostage du corps » : un enterrement au vrai sens du terme, le retour à la terre, au lieu de moisir entre quatre planches, ou de partir en fumée. Mais quel est la valeur ajoutée de cette expression anglaise (états-unienne, en fait) ? zéro, c’est exactement comme le français, mais en anglais. Aaaah… du body composting ! fichtre ! bigre ! )

(*) Voir ma note plus bas. Je me suis bien diverti ce matin à lire cet entrefilet mignon sur l’initiative du maire PS – forcément PS – de Pantin, dans le 9-3 : il veut renommer sa cité « Pantine » pendant cette année 2023. Notez, ça compte pour du beurre, c’est purement symbolique. D’ailleurs l’accueil à cette farfeluterie est assez mitigé… Pourquoi cette idée saugrenue ? c’est paraît-il pour abonder la cause des femmes, pour, dit-il, « alerter sur les inégalités persistantes entre les femmes et les hommes » . Ces deux types d’humains sont non seulement différents et inégaux à bien des égards – et c’est chouette, non ? – mais il reste des domaines où les premières ont encore pas mal à ramer, on est d’accord.

Ceci dit, le maire de Pantin.e connaît mal sa géographie et les noms des villes de France : il en est des neutres, des féminins, des masculins, et donc c’est assez équilibré ! Je dirais même, les villes « femmes » sont très nombreuses ! Tenez, La Réole, La Ricamarie, La Napoule, Villeneuve – et non Vil Neuf ; Bussières-Poitevine, dans le 8-7, clame sa féminité… et tant d’autres. Les Essarts, Les Andelys, Les Issambres, chez les pluriels neutres, des Queers, peut-être ? et puis des mâles, bien sûr, il en faut pour féconder le débat, Le Havre, Le Guilvinec, Le Croisic, Le Veurdre… je n’ai pas les statistiques des proportions de genre pour les 36.000 communes de notre beau pays, mais la diversité y est. Essuyez vos lunettes idéologiques, monsieur le maire, voyez la vanité de votre initiative, moche décalque des errements du langage inclusif.

Et, imaginez un peu… si le maire de La Souterraine voulait promouvoir les pauvres hommes, hein ? Tiens, si vous avez des changements de genre cocasses à proposer, le concours est ouvert.

Tibert

(*) Si vous avez lu le bouquin de Pierre Louÿs, ou vu le film de Duvivier avec BB…

Chimères, lubies

( Les récentes citations de Où-est-le-bec (*) sur les musulmans… je m’abstiendrai d’y ajouter mon grain de sel. C’est le cas de le dire, c’est salé ! c’est salé, et naturellement on a droit aux cris, provocation à la haine, etc, et on a porté plainte. C’était couru, tant le débat se limite désormais à traquer l’islamophobie, ce serpent de mer mal bâti. Il est dommage que l’article du Figaro traitant de la réaction de Michel Onfray à cette querelle soit payant : le philosophe y entame un commentaire de texte, on y devine donc des réserves sur les phrases énoncées, citations ou pas citations, guillemets ou non. Eh oui, « le maître, dit le maire, est un abruti » / « le maître dit : le maire est un abruti » , n’expriment pas la même chose. Il nous reste donc à lire nous-mêmes la transcription du dialogue Onfray-Houellebecq « Fin de l’Occident ? » pour nous faire une opinion. )

Mais j’en viens à mon propos. Citation : « L’amélioration du niveau scolaire des élèves, l’égalité des chances et l’amélioration du fonctionnement de l’école » : tels sont les trois travaux d’Hercule que le ministre Ndiaye se propose d’accomplir dans son pré carré ministériel de l’Educ’Nat. Vous noterez, il veut améliorer deux des rubriques – louable résolution façon Nouvel An, et il y a de la marge ! – quand pour l’égalité des chances- comment améliorer une égalité ? – il doit faire appel à un absolu : une équation mathématique, donc, Chances (A) = Chances (B). Par exemple, A, fille d’immigrés à peu près illettrés, logée-entassée dans une cité sensible où les commerces de proximité ont tous renoncé, la télé sur N6 ou PF1 à longueur de journée, les devoirs sur un coin de tapis, et les mobs à pots trafiqués qui bombinent inlassablement sous les fenêtres ; B, père cadre sup, mère agrégée de Lettres, logé au calme et au large. Egalité des chances ? ma caricature A-B postule qu’il n’y en a pas, qu’on brasse du vent, là. Egalité ? pour entretenir cette fiction on s’aligne sur le plus faible : voir le bac, dont les statistiques laissent penser que nos chers petits sont largement meilleurs que 50 ans plus tôt… on a juste ouvert grand la porte et déplacé le curseur.

Ce qui fonctionne, en revanche, c’est, dans un cadre indispensable de discipline, de calme, de respect (on peut rêver), la motivation, le courage, l’opiniâtreté, du côté des potaches ; l’exigence, la rigueur, la sollicitude, chez les enseignants. L’école de la République a produit moult brillants sujets pourtant partis sur les pauvres bases de mon exemple A ; on pense évidemment à Albert Camus, mais il y en a des tas d’autres.

Payer les enseignants correctement, les soutenir, bannir l’antienne « pas de vagues » . Exiger l’ordre, s’en donner les moyens, et l’obtenir. Renoncer à la démagogie. Et faire péter les ghettos !

Tibert

(*) On se demande parfois, face à certains chiens très touffus, où est la tête, où est la queue ? il me vient la même remarque à propos de l’écrivain et de son bec – pour la queue il n’y a aucun doute.

Détruire les fractures

Le timbre rouge va disparaître ; selon la tradition orale, collé sur une enveloppe confiée à la Poste via les boiboîtes jaunes, il permettait de l’envoyer (l’enveloppe) en 2 jours maximum au fin-fond du Tarn-et-Meuse. Terminé, nous dit-on ; il n’y aura plus que des lettres lentes, vertes, paisibles, genre « y a pas l’feuu auu laac ! » avec l’accent du Léman. La Poste, toujours plus peau-de-chagrin (*), va remplacer ça par du traitement électronique, vous pensez bien !

Mais voilà : on / ils se trompent de cible. De deux choses l’une : ou bien vous avez une connexion au Houèbe, un mobile moderne ou un ordi, et vous savez utiliser la messagerie de votre bouzine : vous envoyez des emails ! c’est rapide, gratuit, et ça marche. Pourquoi faire appel à la Poste ? Ou bien vous n’y comprenez pas grand-chose, l’informatique et vous ça fait deux, Windôze vous fait horreur, alors vous écrivez des lettres, comme au bon vieux temps… lettres que vous postez ensuite avec un timbre vert, puisque c’est du vert, maintenant. Et, si ça vous chante, une violette séchée dans l’enveloppe, ce que l’email ne sait pas faire – pas encore, mais on y travaille. Ça va mettre deux jours ? eh bien ça mettra deux jours. Quand c’est pressé-pressé, on téléphone…

L’Insoumise-Française Manon Aubry (bizarrement, rien à voir avec madame 35-Heures « Quand c’est flou, y a un loup » ) a thouïtté un truc sur le sujet : « Alerte disparition de l’envoi du courrier par la poste remplacé par… un email ! Ou comment continuer à détruire nos services publics et la fracture numérique avec ! » . Si ce n’est pas de la confusion mentale, qu’est-ce ? la Poste qui veut détruire la fracture numérique ! On aura tout entendu, cette année. Voyons, madame… enfin…

Mais la même madame Aubry (Marion) énonce là, tout de même, un truc utile : le projet de la Poste pourrait amener à faire payer les lettres – des courriers électroniques, en fait – passant par ses pattes : l’invention de l’email payant, en quelque sorte. Ce que la Planète entière n’a pas réussi à faire, les PTT françaises y réussiront peut-être.

Notez, les cyber-cafés le font depuis longtemps : on paye pour lire / envoyer ses emails. C’est là sans doute l’évolution qui pourrait VRAIMENT sauver la Poste, donner une nouvelle motivation à nos chers préposés. Oubliez ceux qui ont Internet chez eux, c’est mort ; la vraie bonne clientèle, ce sont les réfractaires, les « fracturés-numériques » , les anciens, les solitaires en quête de chaleur humaine. Donc, une pompe à bière derrière le guichet de la buraliste, des flacons sur les rayonnages, des ordis en libre service (payant), une ou deux aimables monitrices pour aider pépé à naviguer sur le Houèbe et rédiger son courrier, des flippers, un billard, un juke-box, des fléchettes comme chez les Rosbifs…… voilà qui va revitaliser les centre-villes de nos mornes bourgades. On pourrait pimenter ça avec des hôtesses… mais ne dérivons pas. Il faudra bien entendu revoir les horaires, décaler vers le soir, les week-ends…

Et c’est là que le bât blesse ! j’entends d’ici les protestations : et mes 35 heures ? et mes congés-maladie ?

Tibert

(*) Dans mon bled, la poste est fermée le lundi ; les autres jours, c’est selon… selon la vitesse du vent, les congés de maladie et les aléas des rotations de postes, c’est le cas de le dire. On peut devoir faire 25 km (pas à vélo ! les côtes sont redoutables) pour aller poster une lettre un peu urgente, de village – zut, la poste est fermée ici aussi – en village : ah tiens c’est ouvert ! Ou comment faire la peau aux services publics, notamment et en priorité là où il n’y a plus guère que ça pour donner un semblant de vie.

De la relativité en politique

( Le vaccin contre la grippe cette année 2022 : pas terrible ! on me signale ici et là des gens (des personnes, « des femmes z’et des hommes » , qui l’ont contractée nonobstant la piqûre ad hoc dans des délais corrects. On fera mieux la prochaine fois… )

Mais autre chose : La bande à Poutine souffle le chaud – « et si on se mettait à négocier ? » – et le froid, via le boute-en-train Sergueï Lavrov, le ministre des Affaires Etrangères. Lui chante une autre antienne : en préalable, démilitarisation et dénazification de l’ennemi, rien que ça. Je vous fais grâce de la dénazimachintruc, pur jus de propagande interne. Mais voyez cette histoire de démilitarisation : en somme, la Russie réclame un cordon sanitaire sans armes à ses portes ! En détail : la Biélorussie, c’est parfait, quasiment le grand amour, Poutine y a un vassal moustachu à sa botte. Mais ailleurs, c’est largement mal barré : au Nord, la Norvège, la Finlande, pas démilitarisées du tout. La Pologne, les états baltes, sont membres de l’OTAN. Au Sud c’est plus flou, Poutine s’est ménagé des états féaux, des alliés à sa botte, des micro-républiques russophiles, etc, mais l’Ouest fait problème, et en particulier l’Ukraine, bien entendu.

Mais pourquoi démilitariser dans ce sens ? unilatéralement ? si l’état R dispose d’armes et exige, « pour sa sécurité » , que son voisin U n’en ait pas, pourquoi U ne réclamerait pas, « pour sa sécurité » , que R soit démilitarisé ? c’est symétrique, non ? en toute logique, l’Ukrainien Zelinsky doit donc pouvoir réclamer la démilitarisation de la Russie ! Mais je divague, je follèye, là : c’est une question de rapport de forces, bien évidemment. C’est comme toujours le gros qui menace le « menaçant » petit, et ce n’est pas près de changer : relisez « Le loup et l’agneau » .

Pour finir, ne sachant si j’aurai l’occasion, l’inspiration, le courage, le temps… de vous gratifier d’un billet avant le 31 prochain, je vous souhaite bien des… un tas de… bon, je vous propose plutôt cette vidéo de voeux « inclusifs » qui, ma foi, m’a bien dilaté la rate. Je vous en souhaite tout-t-autant.

Tibert

Nommons-nous

( Le Parigot déploie un bel article, complet, circonstancié, sur la mouvance de l’ultra-droite : on y a des noms, des photos ; on n’a pas encore l’adresse des meneurs de ces groupes, mais en insistant un peu… on retrouve là la crudité des reportages du siècle dernier, où les noms et les photos s’étalaient sans problème ; de nos jours, quand on coince « en flag » un type, flingue fumant à la main, ses victimes pantelantes à ses pieds, on a droit à un portrait flouté et à une littérature du genre « le suspect William M. » : des pudeurs de chaisières ! sauf là… mais il s’agit de l’ultra-droite, hein, alors… mais l’ultra-gauche, blackblocs, anars radicaux et autres antifas ? rien, motus. Voyez, là ce sont les bons, les autres, ce sont les méchants. )

Mais j’en viens à du commentaire de textes. Tenez, sur Ouest-France : « Une femme et son mari découverts morts à leur domicile… » . Bien. Moi j’aurais écrit – faire court, c’est la règle d’or du journalisme – « un couple découvert mort à son domicile » ; mais de nos jours, hélas, c’est imprécis : quel genre de couple ? le vieux standard banal ? deux femmes ? deux hommes ? un « trans » (dans quel sens ? MtF ? FtM ?) et une femme-femme ? voyez, ça peut donner des tas de configurations (*). Les choses ont changé, on n’écrit pas pareil…

Et puis cet autre titre, cette fois dans Le Monde : « le chèque bois énergie, un dispositif pour aider celles et ceux qui se chauffent au bois… » . Voyez comme Le Monde a bien pris le pli ! la bonne formule… « celles et ceux » ! Bravo le journaleux. Notez toutefois que c’est plus long (de peu : une lettre !) que d’écrire du neutre « … pour aider les personnes qui… » , ou, pire encore, « pour aider les gens qui... » . C’est plus long, « celles et ceux » : oui, mais on nomme, on VOIT les femmes, là ! aaahhhh… des femmes qui se chauffent au bois, hein ? Elle, avec un grand E, au coin du feu… Notez, on s’en sort bien, on échappe pour le moment à l’écriture inclusive.

Allez, encore un effort…

Tibert

(*) Voyons, si nous notons {T1 T2 M F} les quatre « genres » possibles, ça donne les 4 couples « doublons » {T1-T1, T2-T2, F-F, M-M}, plus les 6 combinaisons classiques quatre-deux-à-deux, soit 10 types de couples. Mais je vais me faire disputer, T1 veut être considéré comme pleinement M, F se dit « asexuelle » , etc. Pffft… pas simple !

Aussi peinards que nous ?

Les Kurdes de France sont meurtris et se plaignent ; les groupes de gauche hurlent opportunément que « l’extrême-droite tue » : un sexagénaire manifestement dérangé mentalement a tiré dans le tas – c’étaient des Kurdes, en l’occurrence – tuant trois personnes et en blessant autant, ce, aussitôt relâché dans la nature après une détention pour une agression similaire – au sabre ! Il se dit ouvertement raciste, ce qui est manifestement le cas, dans son délire. Mais dire que ce type est d’extrême-droite (ce qui est possible *) et en déduire que l’extrême-droite tue, c’est la même logique débile et amalgamante que « Dugenou est un menteur / Dugenou est Crétois / Donc les Crétois sont des menteurs » .

Ils se plaignent, les Kurdes, car il leur paraît que le gouvernement français « ne les protège pas » ! Ils protestent, donc, et ils manifestent. Las, hier, en dépit d’un service d’ordre copieux et actif, on a pu voir des casseurs – peut-être Kurdes, peut-être pas – renverser, incendier, saccager des voitures à visage découvert : il sera donc aisé de les retrouver pour les punir 😉 non, je blague, là, le préfet de police a largement minimisé les faits, pensez-vous, ce ne sont que de petits désordres, pffft…

Mais bref, donc, l’Etat ne protègerait pas les Kurdes ? et pourquoi le ferait-il ? les Kurdes, et puis les Arméniens, les Ukrainiens, les Maliens, les Afghans, les… il ne protège même pas les Français ! ce qui serait tout de même, vous en conviendrez, le minimum ! La femme qui s’est fait casser la gueule par son « ex » moins de deux heures après avoir tenté vainement d’alerter la police sur son problème – elle avait anticipé le truc, pourtant ! – qui l’a protégée ?

Tibert

(*) Hélas, le racisme est partout, nonobstant les axiomes de la Bonne-Pensée. Citons, ça fait partie désormais du paysage politique (merci les Etats-Uniens) les woke et le racisme anti-blanc ; et puis être de gauche et raciste – du moins au sens courant et approximatif -, ça fonctionne très bien. De fervents défenseurs de la cause palestinienne, très à gauche, peuvent ainsi donner libre cours à leur anti-judaïsme sous-jacent, repeint aux couleurs de l’anti-sionisme.

Dégringolade

Grève à la SNCF… comme d’hab’ et au pire moment, vous pensez bien. C’est quasiment un sketch bi-mensuel, bien rôdé ; quant à Macronibus ça lui en touche une sans faire bouger l’autre. Là en l’occurrence ce sont les contrôleurs, qui en ont, disent-ils, « ras la casquette » sous leur catogan. Ils râlent, les contrôleurs, qu’on engueule dans les trains : « Il n’y a pas d’eau dans les toilettes » , « les poubelles débordent » etc. Eh oui, qui engueuler, quand dans les Inter-Cités il est rarissime qu’il y ait de l’eau dans les toilettes ? (si lesdites toilettes ne sont pas bonnement condamnées). Car si les contrôleurs en ont marre, alors, les usagers (les clients, les cochons de payants), je vous dis pas ! De l’eau aux WC, c’est impossible ? des trains propres ? qui fonctionnent ? avant c’était possible… zut quoi !

Tout ça pour dire qu’on se tiers-mondise à grande vitesse. Paris est sale, allez faire un tour au Trocadero, vous serez conquis ! et pas que Paris. Si vous visitez Barcelone, vous trouverez une ville plus propre, des habitants civilisés (les pipis des toutous, on passe souvent derrière avec une bouteille d’eau : essayez de trouver ça chez nous ! ). Nos services publics ? peau de chagrin. Tout sur internet, des bornes automatiques, plus personne en chair et en os. Les petites gares ? que des courants d’air. Dernier exemple, des amis allaient en Italie via Barcelonnette et le col de Larche, alias de la Madeleine. Côté français, neige, neige fondue, bouillasse… ils ont attendu un chasse-neige – qui est venu, tout de même. Côté italien : route bien dégagée. La honte !

Les Italiens, les Espagnols, les Portugais… c’étaient les pouilleux de l’Europe, dans les années 60-70 – on se fichait d’eux, d’ailleurs. Nous avons pris la relève, et brillamment !

Tibert

Larche en France, le 21 décembre 2022

Larche-La Madeleine en Italie, même date, à peu près même heure

Moche mâlitude

A bien y réfléchir, il est heureux que la Coupe du Monde de Foot ait été attribuée là où elle est : excellente équipe, digne de gagner – la France aussi, après une sieste de 40 minutes – mais surtout quel évènement, quelle ferveur, quelle communion nationale ! une extase dont il eût été triste de priver les Argentins. Grand bien leur fasse. A la réception triomphale des héros à Buenos-Aires, on a pu constater que les abrutis fanatiques le sont toujours autant, sinon plus : racisme et machisme à tous les étages. On y a insulté la mère de Mbappé (« La concha de tu madre » ), coupable d’avoir donné le jour à un type qui leur a planté trois buts, vous vous rendez compte ? Il y aura du pain sur la planche pour rehausser le niveau…

Et puis désormais les Talibans interdisent l’accès de l’université aux femmes. Bâchées, anonymisées, enfermées, bobonnes à servir leur seigneur et maître, et réduites à l’ignorance. C’est une caricature de l’Islam ? peut-être, allez savoir, car parmi les autres pays musulmans, lesquels pour dénoncer cette honte ? euh… Bienveillante neutralité, ou benoîte complicité … L’ONU s’inquiète… il y a de quoi.

Enfin, une femme s’est fait sévèrement cogner – elle est toujours dans le coma, selon les nouvelles – par un « ex » qu’elle avait quitté et que ça fâchait : tristement banal… ça se passait à Blois. Sauf qu’elle se savait en danger, et avait voulu alerter le commissariat du coin : « Revenez demain » , ce fut la réponse du bureaucrate en tenue, tapi derrière son guichet. Et de se faire « descendre » dans la foulée, moins d’une heure plus tard.

Les hommes, donc… la faute aux hormones ? à la nature humaine ? elle a bon dos, la nature humaine. « Non, un homme ça s’empêche. Voilà ce que c’est un homme, ou sinon… » écrivait Camus. Ou sinon… eh bien voilà.

Tibert

Musique et hiver douillet

( Oui, je disais donc… c’est très souvent que, faisant mes courses dans une grande surface, centre commercial… j’ai droit à de la musique ! enfin, de la musique… Mention spéciale aux magasins de fringues, où je n’entre généralement que par discipline conjugale, très rarement pour moi : volume sonore excessif, basses à donf‘, rythmes de boîtes de nuit. De quoi fuir ! D’ailleurs je fuis. Et combien de restos où j’hésite à entrer, pour la même raison. Zut quoi, j’y viens manger, pas me saturer les oreilles ! Le top, c’est un certain Carrouf’ Marquette, quasi seul dans mon coin, donc obligé, qui balance du matin au soir de la purée musicale et crachotante, à base de couinements en langue états-unienne – enfin, ça y ressemble -, des nanas qui glapissent sur 3-4 notes comme si on leur écrasait les orteils. C’est d’un pénible ! )

Mais autre chose : le foot… inutile de vous annoncer le résultat de la finale, vous le connaissez. Quelle finale ? bande d’hypocrites ! Mais la bonne nouvelle, c’est qu’on va peut-être pouvoir causer d’autre chose, mais si, mais si ! Autre chose donc, c’est cette histoire de corruption… ce pays, le Qatar, improbable patrie du foot, aurait « arrosé » les bonnes personnes pour emporter l’attribution de la Coupe de Monde 2022. Dont des huiles du Parlement Européen, mais pas que ! Ce sont soupçons qui fâchent, là-bas à Doha : ils ne laisseront pas passer ça. Selon les diplomates qatari, s’entêter à enquêter sur la chose, je cite l’article du Monde, « cela pourrait avoir un « effet négatif » sur les discussions en cours sur la « sécurité énergétique mondiale ». C’est joliment tourné, pas vrai ? je traduis en français des faubourgs : « Si vous nous cherchez des poux dans la tête, eh bien vos livraisons de gaz, de pétrole, etc… vous pourrez toujours vous brosser ! » . Sachant que, justement, on en a bien besoin ces temps-ci, ça ressemble bigrement à une menace, non ? Mais ce sont de braves gens, qui grâce à cette Coupe du Monde, « vont changer de modèle » , dixit Macronious. Ah bon, il n’est pas bon, leur modèle actuel ? il est critiquable ? tieeens donc ! comme disait Jean Gabin.

A suivre, donc, voir si on s’obstine, ou si on se « couche » , pour avoir chaud cet hiver. Dans le deuxième cas, c’est généralement enveloppé façon circulez y a rien à voir : on ne verra donc rien !

Tibert

PS – Par ailleurs, j’ai pu visionner avec plaisir cette vidéo somptueuse. Madame Hidalgo cause espagnol comme une cheffe, c’est bien le moins ; pour l’anglais… vous apprécierez. Mais détail que cela, car le message qu’elle tente laborieusement de passer aux Ukrainiens dans la langue de Boris Johnson, c’est qu’à Kiev il faut absolument qu’ils construisent des pistes cyclables partout : il est clair que c’est le souci du moment !

Inclusivité ibère et non-empathie

( Un djeune des « cités » est mort, à Montpellier : c’est un résultat des débordements débiles qui ont suivi un match de foot. Vous trouvez ça normal, vous, d’aller tuer ou mourir pour le résultat d’un match de foot ? à la Paillade, quartier « populaire » , on brûlait des poubelles mercredi soir après le match, on cognait des bagnoles, on agressait les supporters du camp adverse… tout était normal, quoi…)

( Et puis cette histoire espagnole – catalane, en fait – racontée en V.0. par ce canard, et en traduction simultanée par celui-ci. Une chaîne de boulangeries cherche à embaucher ; ça donne « se necesita dependienta » : « on recherche une employée » , ou « se necesita o precisa maestro pastelero » : « on recherche, ou on (precisa ? on forme ?) un maître pâtissier » . Et l’Inspection du Travail de lui coller une amende pour « sexisme » . Il aurait fallu, dit Le Fig’ragots, utiliser le langage inclusif ! C’est ainsi que nous nous interrogeons : nos voisins latins seraient-ils confrontés à la même vérole que nous ? Mais lisant les deux articles, on s’aperçoit que non. Comme chez nous, refusant – à juste titre ! – l’infect langage inclusif, les annonces Politiquement Correctes sont rédigées du genre « On recherche un magasinier (H/F) » , « on recherche un vendeur / une vendeuse » . Sur ce cas précis, notons, impartialement, que les annonces ibères citées plus haut pèchent effectivement par sexisme : pourquoi « une employée » ? hein ? ils puent de la gueule, les employés mâles ? ils ne sont pas assez sexy ? )

Et pour terminer, je vais vous dire : la liberté d’expression, je suis violemment pour, mais là c’est dur, très dur. Tenez, cette affaire autour d’un auteur de BD, monsieur Vivès. A Angoulême, capitale mondiale de la BD – comme Arconsat, dans le 6-3, l’est de la saucisse de choux, et Mortagne-au-Perche, dans le Perche, du boudin noir – on a supprimé une expo à lui consacrée. Et, franchement, à lire l’article du Monde sur cette histoire, je me dis qu’ils ont peut-être bien fait, ce qui est contraire à ma religion. La provocation, l’immaturité, la perversité, l’absence totale d’empathie, tout ça réuni, ça donne quelque chose de peu ragoûtant. Il peut se regarder dans la glace sans se cracher à la figure, ce type ?

Tibert