Haripoteur

In Rosbif car sans accents, le dernier produit issu des chaines Haripoteur vient d’etre livre au grand public : 11 millions de paves imprimes ont deja ete vendus, enfoncant ainsi le record historique etabli par la version N-1. Mais nul doute que les 15 millions de lecteurs du premier jour, suivis par les 550 millions de lecteurs du mois suivant, puis les milliards de paires d’yeux qui verront la version cinoche dudit produit, ne parviendront point t’a convaincre la productrice de continuer la serie : merde quoi, y a pas de raison, avec son matelas d’un milliard d’euros, elle en a assez pour se la couler douce sous les bananiers, tas de gogos ! C’est avec votre fric qu’elle va maintenant coincer la bulle, et vous n’aurez jamais la recette de la baguette magique. Le Monde entier s’est ainsi uniformement Haripoterise, mais se retrouve tout uniformement cocu.

Vingt ans après

Comment évolue-t-on, en 20 ans ? Beaucoup, et pas forcément en bien. On se ride, certes – pas tout le monde : selon la regrettée Arletty, « des rides, je n’en ai qu’une, et je suis assise dessus » – mais on mûrit, et on se calme, aussi. Le jeune Jospin trotzkyste devient socialiste (mais cesse-t-il pour autant d’être trotzkyste ? pas forcément, connaissant les techniques d’ « entrisme » chères aux disciples de Léon (*) )… bref en 20 ans on change, c’est sûr.

Nathalie Ménigon est restée jusqu’ici 20 ans derrière les barreaux, et c’est normal, s’agissant pour elle et ses complices de 2 assassinats. Justifiés par des considérations politiques, oui, mais à cette aune n’importe qui peut flinguer n’importe quoi ; ce sont des assassinats quand même. Ceci dit, elle a payé, cher, elle est physiquement foutue, une espérance de vie désormais misérable : on lui concède la semi-liberté, et c’est humain, au sens où c’est un geste d’humanité ; disons que la Société se montre humaine.
On est d’ailleurs surpris que cette fois-ci le Parquet et le Ministère ne fassent pas appel : eh bien sans doute que le Président a changé, et les jusqu’auboutistes de la vengeance ont peut-être mis une sourdine. Et c’est une bonne nouvelle.

(*) En triste, pourrait-on dire, ce qui colle bien au personnage !

Fromage télécom'

On peut lire dans la presse du matin (chagrin, comme d’hab’) que la société Geonumbers, qui se faisait fort de faire contourner les numéros surtaxés (15 ct la minute, 34 ct, etc…) jette l’éponge, soumise qu’elle est à l’amicale pression de certains de ses « amis ».

L’article énonce entre autres ceci : « Seulement, depuis la libéralisation du secteur des télécoms, le marché des numéros spéciaux n’est soumis à aucune réglementation. De fait « la plupart des entreprises françaises ont remplacé leur numéro traditionnel par des numéros surtaxés » (…) «Imposer un numéro surtaxé pour une simple communication sans valeur ajoutée est un abus, voire une escroquerie » « 

Certes ! Il y a par exemple ma succursale bancaire, qui est au bout de ma rue, donc 300 m à pied, et quand je veux lui téléphoner c’est 15 ct la minute, avec Vivaldi en zizique d’attente pour arrondir les angles et l’addition. Donc j’y vais à pied, ça fait du bien à mon portefeuille, et puis le gouvernement me recommande « pour votre santé » de marcher au moins 45 minutes par jour, pas surtaxées, celles-là. alors… et d’ailleurs si ma banque est en étage, c’est encore mieux pour mon coeur.
Tout ça pour  pousser un grand coup de gueule (ça soulage) contre ces pratiques de rapine au téléphone. Oui, ce sont de petites sommes, certes, mais c’est quand même de l’arnaque. Et not’ gouvernement devrait moraliser ce marigot, car ça grenouille pas mal dans ces télécom’s, et ça sent mauvais, les marigots.

La morue, et le Reste !

Savoir mettre un nom sur ce qui nous tourmente, c’est déjà aller mieux. Et ça fait du bien de découvrir dans Le Monde du soir et du petit matin que le mec qui a hanté mes déplacements en train pendant des années – tiens encore une grève à la SNCF, je vais devoir prendre ma voiture, et il ne me reste que 5 points sur mon permis, ah non je ne pourrai pas rentrer vendredi soir, eh merde encore une grève, et mon billet pour Taragon-le-Haut que… bref le gus qui me les brisait menues s’appelle Le Reste. Enfin, un des gus, parce que les z’autonomes, les SUD-Rail et j’en passe, tous d’accord pour empêcher l’ « usager » de voyager, bien qu’ils soient censés de par leur métier le lui permettre, notamment quand il a payé son billet.

Eh bien ce type parle du service minimum, et il n’est pas d’accord, bien entendu, on ne va quand même pas lui casser son unique moyen d’expression : empêcher l’ « usager » de voyager.

« USAGER » : nous sommes des usagers. Pour mon coiffeur, que je paye, pour le boulanger, l’hôtelier, le bistrot… bref pour toute transaction commerciale, je suis un CLIENT. Mais quand je paye pour utiliser un train, je ne suis qu’un USAGER !! ce qui justifie qu’on contrarie mes plans quand on veut et comme on veut ; priver le client de ce qu’il a acheté, c’est du vol, mais priver l’USAGER de ce qu’il a acheté, c’est du syndicalisme.

Allez, un truc plus léger pour vous détendre. Le même canard (cherchez l’article) nous entretient de la pêche à la morue en Pologne. Ils en pêchent trop, les Polonais. Bref, ce qui est curieux, c’est que le CABILLAUD, poisson des mers froides, de la famille des Gadidés, en voie d’extinction, et tant pis pour les Portugais, une fois attrapé, tué, éviscéré, mis à plat, salé et / ou séché, ça devient de la MORUE. La transsubstantiation du cabillaud, si vous voulez. Donc, « pêcher la morue », c’est idiot ! Tout ce boulot pour rejeter le poisson salé à la mer et essayer de l’attraper ensuite, ça va encore plus saler l’eau de mer !!

C’est peut-être pour ça que la Mer Morte est si salée : on a dû y pêcher de la morue il y a fort longtemps, et maintenant c’est devenu trop salé. Ah évidemment si on y avait pêché de la morue fraîche (comme on dit dans les restos chics pour cacher que c’est du cabillaud), ça aurait préservé l’environnement. Mais pourquoi diable pêcher le cabillaud dans la Mer Morte ? c’est une mer chaude, ça ! En principe il n’aurait pas dû y avoir de cabillaud ; normalement il n’y a que des touristes.

Elémentaire, mon cher GWB

Il est encore apparu dans une vidéo, appelant au martyre… 50 secondes, non datées, sur fond indéterminé, d’exhortation à se faire sauter le caisson pour sa bonne cause.

Vivant, pas vivant ? à sa place, et bien vivant, je me ferais évidemment filmer au moins 4 à 5 minutes, brandissant le journal du jour, eh oh GWB, t’as vu, je suis là, coucou, et je te dis m…, et plein d’anathèmes.

Donc : bien entendu il est mort ! ça tombe sous le sens. Sa tombe ? pas sous le sens, mais sous le troisième bananier, à droite en sortant de la palmeraie.

Cipistes clystés

L’excellent Monde du « Bastille Day » d’hier nous apprend plein de choses sur les vélos qui viennent d’être mis en location à Paname. Belle initiative certes, quoique la cohabitation des bus, des bicyclettes et des motos -cherchez l’intrus –  dans les mêmes couloirs de circulation soit assez difficile ! Mais ce qui inspire ce billet, c’est que les abonnés à l’année de ce service Vélib’ (29 euros) seront munis d’une puce à radiofréquence !! donc pistables, pistés, suivis, tels l’ours Melissa dans les Pyrénées, qui ne peut pas aller pisser sans que ça se sache.

Il suffira ensuite d’enregistrer la séquence temporelle des feux de croisement, la comparer avec la progression des puces radiofréquence, et hop on pourra savoir que le détenteur de la carte Vélib’ numéro 69712 a grillé le feu rouge au croisement du Bd Arago et de la rue de la Glacière à 17h34 le jeudi 18 juillet ! Et crac dedans, une prune.

Bon je sais, je paranoïe, je force le trait. Mais techniquement c’est faisable. Et aussi de savoir que le détenteur de la carte 47266 et la détentrice de la carte 12654 ont fait un bout de chemin ensemble dans la descente de l’avenue des Gobelins. Le fruit du hasard ? ça m’étonnerait ! La vitesse moyenne de 47266 était jusqu’alors de 15,62 km/h, tandis que 12654 roulait à 11,32 km/h : vous voyez bien que c’est louche, 47266 a manifestement ralenti. Tirez-moi ça au clair !

Veuvage et fiscalité

Il vient d’être décidé par not’ gouvernement que si un mari claque (resp. une épouse), l’épouse survivante (resp. le mari survivant) hérite de son conjoint défunt(e) sans passer par la case prélèvement fiscal !!

C’est le bon sens, c’est simplement NORMAL, non ? Eh non, c’était pas comme ça ! le veuf, la veuve, se retrouve – on le comprend – passablement secoué, dans la mélasse noire, avec souvent des problèmes de pension de reversion assez coton, ou tout seul avec des gosses sur les bras, etc… et jusqu’ici on en profitait pour le taxer ! vous pleurez ? vous avez gagné ce fric ensemble ? c’est à vous ? ben non, en tout cas pas tout !! Allez, aboulez le blé.

Bon, ce n’est que justice qu’on abroge cette disposition cynique et scélérate. Eh bien, le PS pousse des cris : on fait des cadeaux aux riches !! Donc, ne pas piquer dans la poche des Français (riches ou pauvres) quand de surcroît ils sont dans la peine, c’est leur faire des cadeaux ? C’est triste d’entendre ça.

Heureux postiers

Ouais ! Bonne nouvelle ! (tiens ça me fait irrésistiblement penser au curé, muni de son sourire Allelouhia-4, vous balançant un « je viens vous dire une bonne nouvelle« ) Les instances z’européennes ont repoussé la libéralisation de la Poste à début 2011, et à 2013 pour les pays aux conditions de circulation / relief difficiles.

Trois bonnes nouvelles, donc !

1- la première bonne nouvelle, c’est qu’il y a deux bonnes nouvelles au lieu d’une (*)
2- on sera sûrement accepté parmi les retardataires de 2013, comme la Grèce, avec ses milliers d’îlots : on ne peut plus circuler chez nous !! myriades de camions de toutes nationalités, multitude de caravanes hollandaises, de camping-cars de la MAIF, rond-points partout, traversées de bleds, zones 30, ralentisseurs, chicanes, embouteillages, radars, lignes blanches de plus en plus continues « pour votre sécurité » : pas de problème, on est un pays « difficile », donc 2013.

3 – Les postiers vont pouvoir positiver, reprendre espoir !!! là on les sentait démotivés… ils traînaient un peu les pieds… au 19ème siècle une lettre mettait 1 jour, 2 jours maxi, on avait le facteur 2 fois par jour, maintenant c’est au mieux une fois par jour quand le facteur a le temps, et les lettres mettent 5 à 6 jours s’il n’y a pas de grèves : eh bien les gars, c’est reparti pour au moins 5 ans, plus aucune raison de bouder, le courrier va dépoter !!

Ah ça fait du bien, des nouvelles comme ça !

(*) Pascal le disait bien : la récursion est d’essence divine.

La Sssécurité avant tout !

Réagissant favorablement à mon récent billet intitulé « à se flinguer », le gouvernement fait preuve de courage contre la vague sécuritaire (« pour votre sécurité… ») et infantilisante, et bien évidemment en plein dans le « politiquement correct » et la « pensée unique » qui bouffe notre cadre de vie et notre oxygène. Le Conseil National de la Sécurité Routière – CNSR – certainement animé des meilleures intentions, et dirigé par des gens qui ont probablement vécu des expériences traumatisantes sur la route, veut nous condamner à l’eau. Eh bien, not’ ministre ne dit pas autre chose que ce que j’avançais :

– à 0,5 gr d’alcool dans le sang, pas plus, on est cap’ de conduire sans danger,

– faisons appliquer cette limite, au lieu de continuer une politique de « toujours plus » inappliquable, vexatoire et consternante, et tout ira mieux.

– ce que ne dit pas le ministre, en revanche, c’est bien que la cause Number 1 des accidents, c’est la route, pas le conducteur. Améliorez nos routes, multipliez les contournantes d’agglomérations, baissez les tarifs d’autoroute ! (*) ça c’est efficace.

Au reste, une récente étude fort scientifique (voir par exemple sur ce site) prouvait que la fatigue (de fin de journée, notamment) est aussi dangereuse que l’alcool au volant : alors pourquoi pas interdire de conduire après le boulot ? hein ? on nous confisquerait les clés de la voiture en arrivant au travail, et on rentrerait tous chez nous à vélo !! Resterait à trouver un double système de convoyage pour ramener la bagnole chez nous, afin qu’on puisse la prendre le lendemain matin, quand on aurait le droit, et le vélo chez notre employeur, pour qu’on le retrouve là le soir suivant !! ça doit pouvoir se faire simplement, non ?

(*) tout récemment, ce Paris-Sablé par autoroute : 19 euros de péage !! quasiment aussi cher que le fioul consommé. C’est carrément dégueulasse, c’est du racket.

Privés d'interviouve

La RUPTURE, on vous dit !

Nous avons enduré pour nos Fêtes Nationales 12 + 14 + 7 + 4 = 37 interviouves de nos grands chefs successifs (je ne compte pas De Gaulle, car lui au moins savait balancer des phrases qui avaient de la gueule). Vous y avez eu droit comme moi : fond de « garden party » (*) (ce serait plouc de dire réception au jardin ), flons-flons et groupes z’animés sur la pelouse de l’Elysée, et dans le cadre doré, luxueux, royal pour tout dire d’un salon feutré, Poivre et Duhamel par exemple servant la soupe à not’président. Style révérencieux, ronds de jambe, Versailles pas mort, on les a guillotinés en 89 mais il en reste, et il reste évidemment le décorum, ruineux pour nos finances.

Eh bien FINI tout ça, et un grand ouf. Le Petit Nicolas n’en veut plus. Il pense meilleur de « dialoguer », dit-il, avec les Français au fil des jours. Il a raison.

Restera à Poivre, Chazal, Duhamel and Co à se trouver un lot de consolation ; on pourrait les voir arpenter la pelouse de la Garden Party, tels Nelson Montfort après les épreuves d’athlétisme, et fourrer un micro comminatoire sous le pif rubicond d’un invité anonyme : « et le Beaujolais, cette année, vous en pensez quoi ?  » (**)

– (*) c’est d’ailleurs en pensant aux Garden Parties de l’Elysée qu’en 1789 on a pris la Bastille en Juillet ; pensez, si ç’avait été en plein hiver ! un grog au coin du feu.
– (**) Un interviouveur actuel ne dit jamais « qu’en pensez-vous« , mais « vous en pensez quoi ? » : bien plus élégant.