Dans le marbre ?

( Juste un mot sur la vieillesse… je vois que monsieur Berlusconi, 86 balais, lifté-bronzé-repulpé-vitaminé, costard bleu sur mesures cousu sur la peau, sourire « Email Quenottes » en zinc moulé, soutient Poutine, qui lui a envoyé « 20 bouteilles de vodka et une gentille lettre » ; que madame Ernaux, Annie, tout récent Prix Nobel de littérature, s’affiche en cheveux aux côtés du Mélenchon, notre Ernesto Guevara du Nation-Bastille, « le Front Populaire arrive » . C’est assez triste, tout ça… J’apprécie le style, j’ai lu avec plaisir plusieurs oeuvres de madame Ernaux – en revanche, le « Jeune homme » , 48 pages, dont 27 de texte effectif, pour 8 euros, c’est pousser un peu le bouchon pour un « roman » . J’ai déjà dit, je crois, que si le Prix Nobel s’était appelé Prix Dugenou, Strambouli… ça sonnerait du coup beaucoup moins noble, on ne s’en esbaudirait pas comme ça. Madame Ernaux et monsieur Berlusconi ont très peu en commun, ne les confondons pas ! 😉 mais ils soutiennent des options politiques attristantes, voire lamentables. Une précision, donc : Alfred Nobel, riche industriel suédois de la chimie, n’apporte pas son soutien au Mélenchon, que ceci soit bien clair ! Et, madame Ernaux, je porte un toast (pas à la vodka poutinienne) à notre commune vieillesse : à nos hernies ! )

Mais autre chose : le Sénat – qui est « de droite » , note finement France-Info , ça explique tout – refuse d’inscrire le droit à l’IVG dans la constitution. Il est de droite, c’est triste, France-Info s’en désole, mais il a raison, le Sénat ! La Constitution régit le fonctionnement de nos institutions, pas celui de nos établissements gynécologiques. Si le droit à l’avortement est essentiel s’agissant de la liberté personnelle de chaque femme, aucune inscription dans le marbre ne le garantira : les constitutions, ça se change, manu militari parfois, il en est mille exemples, et des tas d’astuces peuvent être trouvées pour changer les choses : aux USA, tout récemment, la Cour Suprême, à la botte des républicains, n’a pas touché à l’IVG : elle en a juste remis le choix à chacun des Etats. Au reste, les évolutions sociétales actuelles pourraient en rajouter : le droit de mourir volontairement et dignement ? plus exotique, le droit de changer de sexe ? le droit des hommes à la grossesse ? le droit de… tout ça dans la constitution ? Laissons au Code Civil la codification du civil et au Manuel de Savoir-Vivre la bonne disposition des couverts. Ce qui n’empêche pas de rester vigilants, bien entendu.

Tibert

Racines ou fondement

( Je ne vous causerai plus de madame Rousseau, Sandrine : ce serait trop d’honneur. Qu’elle vive, dit-elle, avec un homme « déconstruit » (du Picasso ? c’est elle qui tient le barbecue ?), qu’elle s’évertue, jour après jour, à faire parler d’elle par des propos insanes et / ou révoltants : aux gogos, à nos radios « nationales » , qui bichent, et aux fervents groupies de cette caricature vivante de s’esbaudir, je lui ferme mon modeste robinet médiatique. Il a fallu qu’elle thouïtte un truc dégueulasse sur Macron, je cite de mémoire, « Qu’il se rassure, Emmanuel Macron va garder sa tête sur les épaules » , allusion bivalente et claire, a) à la grève de ce mardi et à la Révolution de 89, que le Mélenchon invoque comme un mantra, avec constance et ferveur, quand ce n’est pas le Front Populaire de 36 ; b) au deuxième anniversaire de l’assassinat de Samuel Paty par un islamiste fanatique. De l’humour sur ce genre de sujet, elle en a le droit, mais c’est abject. )

Et puis cette intéressante tribune du Monde – amorce de tribune, c’est payant… – de trois « pointures », Leïla Slimani, Kamel Daoud et Sana Ben Achour. Ils traitent du Maghreb – Tunisie, Libye, Algérie, Maroc – en tant qu’entité géographique, humaine, économique, appelant de leurs voeux « une meilleure intégration, une construction réaliste et lucide » … puissent-ils être entendus ! hélas, si la Tunisie, depuis Bourguiba et des tas de vicissitudes, est un vrai pays « en espoir » , la Libye, pour parler cru, est carrément « à la ramasse » , ayant troqué son insupportable dictateur contre une guerre civile endémique. Ce qui m’interpelle, dans ce début d’article, c’est ceci : « Nous avons pourtant beaucoup de choses en partage qui peuvent atténuer nos orages : des langues, une religion, notre histoire, des paysages, des combats et des solidarités ancestrales, et même un certain art de vivre » . De quelle religion il s’agit, ce n’est pas dit, mais on croit deviner… les auteurs ne portent aucun jugement là-dessus, et c’est donc « ouvert » : quid de cette unique religion du Maghreb ? si c’est pour souligner un socle culturel et spirituel commun – tel que le christianisme, qui fait partie de notre histoire européenne -, très bien. Ceci étant, la religion « d’état » au Moyen-Orient, et ailleurs, a copieusement fait la preuve de son extrême nocivité. La religion, indistinctement, est hélas omniprésente, envahissante, intrusive, y compris sur les $ Dollars états-uniens. C’est là sans doute que la France a un apport majeur et universel sur la question, chacun est en principe libre de ne pas croire à un Grand-Manitou ou d’y croire – celui qu’il veut, ou plus souvent celui qu’on lui a inculqué. C’est une liberté, privée ! Personnelle. Fonder les rouages des sociétés, et par exemple d’un Maghreb-Uni, sur des croyances relèverait, à l’inverse, de schémas malsains.

Tibert

Bacon, tournesols et pénurie

( Il me vient, comme ça, des images : vous connaissez, le tableau de Delacroix, « La Liberté guidant le peuple » ? oui, celui-là… qu’un habile photochoppeur nous y colle, sur la Liberté dépoitraillée, la sémillante tête de madame Sandrine Rousseau, avec ses deux rangées de quenottes mordantes et ses fines lunettes d’intellectuelle… non sous un bonnet phrygien, qui fait vulgaire et peu féminin, mais sous la fine dentelle de la coiffe de Charlotte Corday. Madame Rousseau, en bonne pétroleuse, veut la grève générale, et qu’ça saute – c’est le cas de le dire ! et d’ajouter : « On dit depuis maintenant des années que les mouvements sociaux ne servent à rien mais là, on s’aperçoit que ça sert à quelque chose ». Elle est complètement hors-sol, madame Rousseau ! les mouvements sociaux lancinants, chroniques… des syndicats, des fonctionnaires, des syndicats de fonctionnaires et assimilés dans les activités cruciales pour le pays ont très largement démontré, depuis plus de 70 ans, leur pouvoir de nuisance, de blocage, d’emmerdement pour la très grande majorité des Français. Mais elle vient juste de s’en aviser ! )

Et puis deux ados complètement chtarbés, vaguement gothiques, font de la pub pour la soupe de tomates en boîte Heinz (pas celle d’Andy Warhol, la Campbell : bien meilleure, et pas périmée) en aspergeant un des tableaux emblématiques de « Vincent », un des sept « Tournesols » , avant de se coller une main au mur et de réciter un prêchi-prêcha sur l’urgence de traiter le réchauffement climatique (*). A ce niveau de connerie, comme dit l’autre, on a touché le fond, mais on creuse encore. On sait que l’huile de tournesol a cruellement manqué – elle revient, si si, mais il est risqué d’en mettre dans les moteurs à gasoil – et que Van Gogh peignait à l’huile, mais c’était de l’huile de lin ! Je déconseille, pour la salade.

Bref pourquoi s’en prendre à Vincent, lui qui n’a pratiquement jamais rien vendu ? et pourquoi ce « tournesols » à dominante jaune plutôt qu’un des six autres ? Moi j’aurais suggéré Bacon ! Francis Bacon, qui évoque la viande morte honnie des végans, le gaspillage alimentaire des breakfasts « bacon-oeufs-saucisses-fayots-tomates » . Tenez, un tryptique de cet artiste – et tiens, j’y pense, du porc, en plus ! ça aggrave son cas – vient de se vendre 28 millions d’euros. Il aurait fallu lire la Gazette des ventes de chez Sotheby’s, c’était peut-être mieux protégé, la tribune plus difficilement accessible, mais le symbole en eût été plus clair, ce me semble… on aurait adhéré… 😉

Tibert

(*) En gros, je traduis, « les tableaux célèbres sont mieux protégés que la Planète, c’est absolument scandaleux » … donc saccageons les tableaux célèbres, ça leur apprendra à étaler le talent dans ce monde de névrosés à la cervelle de piaf, impatients de tous nous mettre au crudivore, aux phalanstères avec des potagers communautaires sur les toits, et aux panneaux solaires sur le crâne, les sacoches du vélo et le rabat de l’attaché-case.

Conseil (stupide) de l’Europe

Cet organisme superflu, inutile, parasitaire qu’est le Conseil de l’Europe essaie d’exister, de justifier ses émoluments, équipements, passe-droits, avantages acquis, « palais » classieux… on l’a connu faisant de la pub pour le voile islamique, pas gêné de faire du prosélytisme pour l’Islam le plus rétrograde (voir mon billet sur le sujet). Ces jours-ci il nous la joue psy, « je vais vous expliquer comment on élève les enfants » : le classique « file dans ta chambre » (« au coin » , time-out, selon les versions ) serait d’une violence insupportable pour ces chers petits ! donc, selon ces messieurs-dames, terminé, « va dans ta chambre » . Mais on ne lui a rien demandé, au Conseil de l’Europe, qui est à l’Europe ce que les Cons sont au Conseil.

Cet organisme bancal rassemble, faut-il le rappeler, un méli-mélo de pays divers et variés, 46 au total, quand l’Europe, la nôtre, celle de Bruxelles, une fois, en compte 27. Nuance ! et notez que, par exemple, la Biélorussie – où le dictateur Loukachenko (une marionnette de Poutine) se maintient au pouvoir par la violence au mépris des élections – est « candidate » au Conseil de l’Europe ! L’Azerbaïdjian y côtoie sans états d’âme l’Arménie mais aussi Monaco et San-Marin, Le Royaume-Uni – malgré le Brexit, comme quoi c’est un organisme inoffensif -, l’Albanie et la Moldavie… le grand fourre-tout ! qui nous apprend à élever nos gosses.

On pourrait judicieusement faire l’économie de 612 « parlementaires » qui ne servent à rien, sauf à pomper dans nos impôts et pondre des âneries. Sans oublier les dépenses de chauffage et d’électricité des bâtiments où ils vaquent à leurs vaines occupations : en voilà une superbe source d’économies d’énergie !

Tibert

Ils en rêvent

Juste un p’tit billet vite fait… la Une du Parigot pose la question : « A quoi joue la CGT ? » (il s’agit évidemment de la pénurie d’essence voulue et entretenue, essentiellement par cette organisation, via quelques centaines de salariés des raffineries et dépôts de carburants). Eh oui : à quoi joue-t-elle, la CGT ?

Si l’on conçoit bien que les magnifiques profits de Total cette année soient quelque peu redistribués aux travailleurs, ce devrait être sous forme de primes, pas d’augmentations de salaires : quand ce seront les vaches maigres, eh bien les salaires réévalués (« avantages acquis » , comme ils disent) plomberont la boîte ! Si l’on comprend bien que le PDG français n’a pas besoin de se sucrer effrontément pour arrondir sa modeste rétribution, si l’on comprend la jalousie des salariés vis à vis des actionnaires, ça ne justifie sûrement pas de mettre le pays en panne comme ils tentent manifestement de faire !

Citation de l’article du Parigot… un syndicaliste non-gréviste : « Maintenant, elle [ la CGT] espère coaliser autour de leur grève tous les mouvements qui réclament des hausses de salaire » . Bref, elle espère que la mayonnaise façon 36 ou 68 va prendre ! on sait aussi que depuis hier la raffinerie de Donges est touchée : « La réquisition chez Exxon a mis le feu », s’énerve une source syndicale. De là à imaginer le début d’un grand mouvement social pour les salaires ? « On en rêve, reconnaît Éric Sellini [un ponte de la CGT chez Total]. Mais l’élargissement, ça ne se fait pas facilement » . Eh ben voilà : ils espèrent élargir, c’est une attente d’élargissement… pour quand ?

Eh bien, rappelons-nous que le Mélenchon, toujours attaché à son projet de Grand Soir-Foutoir, donne rendez-vous aux mécontents le 16 octobre, pour ramener le Roi et sa petite famille de Versailles ; c’est dans 4 jours... il y aura même une toute fraîche Prix Nobel de littérature dans le cortège, c’est dire ! on pourra peut-être y faire signer des dédicaces. Par exemple, « Les armoires vides » , métaphore transparente pour les frigos, qui – c’est devenu proverbial – sonnent creux dès le 15 du mois.

Tibert

On n’apprend rien

… et on se dépêche de passer à autre chose ! Les grèves des raffineurs, ça fait un paquet d’années que les Français les subissent, quand il ne s’agit pas des transporteurs routiers, qui donnent grosso modo le même résultat. C’est chronique, comme une rectocolite hémorragique, comme la CGT. Eh bien, là-haut on n’apprend rien. Chaque fois, la gueule enfarinée, le gouvernement découvre le problème dix jours trop tard et le minimise (meuuuh non y a pas de pénurie !) ; chaque fois le Français – dont beaucoup ont vraiment besoin de leur bagnole, en dépit des prêchi-prêcha des écolos – assèche tant qu’il peut les pompes qu’il peut, remplit des jerricans, se protège autant que possible, accentuant l’effet de panique. Cette fois-ci, monsieur Véran (qui n’a plus besoin de masque), candide, découvre qu’il y a pénurie, oui mais non, pas du tout, nous dit-il. Madame Borne rentre d’Algérie et découvre elle aussi le truc… réunion d’urgence lundi soir ! vingt jours après le début de la grève. Mieux : France-Info nous annonce que « le remplissage des jerricans va être interdit » . C’est comme l’arrêté sur les dark stores : c’est du futur. Pour quand ? euh… mais c’est une décision d’urgence, ça !

Bref, il devrait y avoir en haut lieu une liste de crise détaillant les mesures à prendre dans les 2-3 jours après le début de ce genre de blocage-chantage au carburant. On interdit tout de suite les jerricans ! on limite à X litres par bagnole ; on autorise les rotations de camions-citernes en tout temps, bref on réagit immédiatement : le sabotage de l’économie, ça ne se traite pas à coups de dénégations et de discours lénifiants. On est gouvernés par de très brillants amateurs.

Mais je reviens sur le procès de l’attentat du 14 juillet 2016 à Nice : on a auditionné les Cadors de l’époque, MM. Molins, Cazeneuve, Hollande : y avait-il assez de sécurité ce jour-là sur la Promenade des Anglais ? (la réponse est non, au vu du résultat) : voyez cet article de Ouest-France, qui en cause savamment ; et puis celui du Parigot, un poil différent : « pourquoi n’y avait-il pas de barriérage sur toute la promenade des Anglais ? Pas de blocs de béton comme pour les fan-zones de l’Euro 2016 ? » . Sur la carte présentée par Ouest-France, on lit : « Du 11 au 14 juillet, le terroriste effectue plusieurs repérages avec le 19 tonnes sur la Promenade des Anglais » . Les caméras de la ville l’ont vu faire, en infraction ! et ? et rien, bof, laisse tomber, c’est pas grave…

Tibert

Des trucs comme ça, y a que chez nous !

Vous vous souvenez des « Boutiques Obscures » , pas celles de Modiano, mais les entrepôts furtifs à Paris – surtout à Paris, évidemment : les dark stores. C’est lamentable à en pleurer, mais voyez l’histoire : la Mairie de Paris pensait avoir les moyens légaux d’agir contre l’anarchie et les nuisances de ces commerces, vu que le gouvernement avait annoncé un arrêté destiné à cadrer les choses. La Mairie de Paname, comme une conne, a cru que ça y était, allez hop, et a commencé à distribuer des prunes aux entrepôts non conformes. Mais on est en France, attention, et donc, doouuucement, l’arrêêêté arriive, y aaa paaas l’ feuuu auu laaac… : l’arrêté n’est pas encore sorti ; l’imprimeur est en RTT, les gratte-papiers sont syndiqués à la CGT, le Sous-Chef du Bureau C412 est souffrant, il faut trois signatures et il en manque une, va savoir ? (*) Bref la Mairie de Paris a agi avec trop de précipitation, et, attaquée en référé par ses victimes, a perdu logiquement devant le Tribunal Administratif.

Mais ça n’est pas fini ! Extrait du Parigot : « Voire, le tribunal les adoube [les entrepôts furtifs], estimant dans sa décision, rendue le 5 octobre, que ces locaux — environ 80 estimés à Paris, certains néanmoins légaux — ont pour objet « d’optimiser les livraisons » et « diminuer le trafic de camions dans Paris », présentant ainsi « un intérêt collectif »…

Bref, l’article en question vous racontera qu’au vu de tous les obstacles administratifs (nouveau PLU, arrêté…) rien ne pourra se faire contre ces magasins bizarres avant la mi-2024. Entretemps, les livreurs à scooter, trottinettes, VAE… continueront de vibrionner autour et dans les environs. Moins de camions ? je ricane : qui les approvisionne ? et puis des rotations de centaines de cyclos « mouches à merde » au pot trafiqué et au panache bleu. Je forme le voeu que le juge qui a pris cette décision habite juste au dessus d’une de ces ruches à pétarades et à mouvement brownien : il pourra goûter aux joies des « livraisons de produits frais en circuit court ». Il est en effet essentiel qu’on puisse livrer partout et à n’importe qui, en 25 minutes chrono, du dentifrice, deux bouteilles d’eau minérale, trois paquets de chips et un bocal de café soluble.

Tibert

PS – Ceci pose et re-pose une question lancinante : quelle instance supérieure du Peuple (avec un P majuscule) pour contrôler et sanctionner au besoin les errements des magistrats ? on y reviendra.

(*) D’ailleurs vous ne saurez pas, et personne ne vous dira pourquoi cet arrêté n’est pas sorti dans les temps ; n’espérez pas découvrir QUI traîne les pieds dans le délicat mécanisme administratif de production des arrêtés. C’est aussi une boutique obscure.

Sobres, de gré ou de force

Voici qu’on manque de carburant ! Déjà que les décisions catastrophiques de Hollande, puis Macronious sur les centrales nucléaires (le diable, selon les Verts, arrghhhh Vade Retro Satanas Nuclearis, et Macron de faire la génuflexion) vont nous priver de courant cet hiver (« mettez des cols roulés » , qu’ils disent sans rire…), déjà que Poutinovitch se la joue jusqu’auboutiste (mais jusqu’où ?) et nous a coupé le gaz, voilà que les syndicalistes (la CGT, what else ? et FO, et.. bref comme d’hab) nous coupent l’essence. Oh, disent-ils, patelins, ce n’est pas qu’on veut emmerder les Français (ah bon ? pourtant ça y ressemble bigrement), c’est qu’on veut 10 % de rab de salaires. Nous voilà donc, dans cette conjoncture extrêmement défavorable (*), tenus par les cou…lles, nous justement les Français, mais consolons-nous en songeant que ce n’est pas du tout contre nous, vous pensez bien.

Ah, si les salariés de « Chic-Canard » du côté de Vannes, qui découpent 7 heures par jour et à la chaîne, sous des néons blafards, des carcasses de canard dans une atmosphère à 3 °C et 90 % d’humidité, si ceux-là se mettaient en grève, d’abord on serait contents pour eux, c’est un boulot abominable, et puis on achèterait du lapin, de la pintade, du tofu, des oeufs, de tout sauf du canard : on survivrait. Là, en revanche, comme par hasard – ce n’est évidemment pas un hasard – ce sont des branches vitales pour le pays (énergie, transports) qui bloquent stratégiquement la machine. Ce système marche à tous les coups, depuis des dizaines d’années – en gros, la Libération et les ministres communistes – et on n’y peut jamais rien ! C’est le Droit de Grève, eh oui : on n’y peut rien. Juste compatir, plaindre les pauvres Français dans la mouise.

Tibert

(*) Ah, j’oubliais… les granulés de bois : y en a pas ! tout le monde s’est rué sur les poêles qui vont avec, et du coup les fabricants de pellets sont enterrés sous les commandes, incapables de fournir. Un voisin me dit : 4 à 6 mois avant que ça redevienne normal : on aura passé l’hiver. Avec des cols roulés, et des bouillottes chauffées en heures creuses.

Une bien bonne

( Tiens… un présumé sabotage chez RTE, l’opérateur des réseaux électriques ! Et comme c’est un domaine stratégique, c’est à la DGSI, à la Sécurité Intérieure – traduisons : le contre-espionnage – que les suspects sont en garde à vue. Le rigolo de cette histoire, c’est que la CGT, qui s’est sentie concernée – quatre de ses militants sont dans le coup – argue que les manips informatiques opérées hors des procédures normales, sont banales, syndicales, sans danger, bref le dossier serait vide… de la répression patronale, donc, face aux « justes revendications des travailleurs » gnagnagna… ce qui reste à prouver (notamment, les manips sur ordinateurs relevaient-elles du piratage, ou de procédures documentées et licites ?) Il reste que la CGT chez RTE est chez elle, qu’elle y fait sa loi, bidouille, entre autres, le réseau à sa convenance. Ce n’est pas un scoop, me direz-vous, ça dure depuis la fin de la seconde guerre mondiale… à force, on s’habitue. )

Mais je voulais partager avec vous cet article serviable de Ouest-France, grand morceau de bravoure Vert chez les Nantais : la maire, madame Rolland, PS pur petit-beurre salé, et monsieur Darmanin se sont affrontés-concertés à propos de la désastreuse dérive insécuritaire de la ville. On sait en effet que Nantes est de nos jours carrément craignos. Il y a une histoire derrière ça : depuis monsieur Ayrault, la ville porte sa culpabilité esclavagiste (*) en bandoulière – voir le Mémorial de l’Abolition de l’Esclavage – et qu’en bonne logique réparatrice, c’est, on le dit volontiers, « open bar » pour les entrées en provenance d’Afrique : les fameux « migrants » . Et puis on est contre les caméras de surveillance – intrusif, n’est-ce-pas – et puis on explique que la Police Municipale ne pourrait s’opposer, le cas échant, à un viol dans l’espace public : ce n’est pas dans ses attributions !
Mais bref, la coupe est pleine ras-le-bol, et la maire Rolland a dû se résoudre à faire quèqu’chose, d’où son accord avec le ministre, effectifs de police, caméras de rue, centre de rétention administrative. Bien… sauf que les Verts du coin s’en étranglent d’indignation. Ils alertent « sur la dangerosité » des annonces, avec « plus de répressions et de contrôles » (sic) . Ils dénoncent aussi « l’amalgame insoutenable entre politique de sécurité et mouvements migratoires » (**). « La création d’un centre de rétention administrative en Loire-Atlantique ne permettra en rien de résoudre les situations auxquelles Nantes est confrontée » … « Ces centres de rétention sont une honte pour notre pays et une injure à nos valeurs. » Un festival, vous dis-je, de terminologie Bonne-Pensée, hors de toute réalité, de tout constat de visu sur ce qui se passe à Nantes, quotidiennement. J’aime beaucoup l’amalgame insoutenable, ça fait carrément peur. Surtout ne regardez pas.

Tibert

(*) Ce qui gêne beaucoup moins d’autres pays, voir la traite des Amérindiens, et puis ce qui ne se dit surtout pas – islamophobie, aïe aïe aïe ! – l’esclavage dans les pays musulmans : tenez, cette page Wiki . Ceci n’excuse rien de l’esclavagisme – pas plus que les bûchers de l’Inquisition ou les massacres de Gengis Khan – mais recentre le contexte.

(**) Reformulons mieux et plus simplement : il s’agit de corréler le degré d’insécurité et les effectifs de « migrants » sur place. C’est difficilement quantifiable, mais les maigres statistiques qu’on arrive à gratter affichent une corrélation positive.

Nécrophagie et poil à gratter

( On pourrait préciser : Incitation à la Nécrophagie Incestueuse ! « Mangez vos morts » : c’est absolument dégoûtant, et sûrement puni par la Loi, non, ce genre de travers ? madame Obono – qui prétend que c’est juste une figure de style, mais les mots sont d’une grande clarté, sans aucun équivoque – n’en est pas encore au doigt d’honneur ou aux anathèmes du genre « enc… » dans l’Hémicycle, mais ça viendra sans doute : il faut flatter la racaille et le faire savoir, lui parler sa langue, celle du mépris pour les institutions démocratiques. Bref, concours du plus crasseux chez LFI. )

Mais passons… je lisais hier que monsieur Elon Musk, richissime entrepreneur Sud-Africain, génial touche-à-tout, se pique aussi de politique. Il a sorti pour le conflit russo-ukrainien un plan de paix fort simple, voire rustique, en quatre points ; à ses yeux on en viendra à ces décisions, tôt ou tard ; et plus tard ce sera, plus ce sera sanglant.

  • Valider l’appartenance définitive de la Crimée à la Russie (annexion faite en douce en 2014).
  • Garantir l’approvisionnement en eau de cette même Crimée (ah ? ils ont des problèmes de cet ordre ?)
  • Refaire proprement (sous contrôle de l’ONU) les référendums évidemment « bidon » , dans les quatre zones annexées par Moscou : selon le résultat, annexion confirmée ou retour à l’Ukraine.
  • Statuer que l’Ukraine restera neutre (pas d’adhésion à l’OTAN, donc, ni d’accord militaire avec la Russie)

Voilà, c’est tout. Sachez que Moscou l’a chaudement félicité pour cette brillante avancée, et que les Ukrainiens lui ont dit de s’occuper de ses fesses. Ce qui m’a incité à réviser mes cours d’histoire. La Crimée (anciennement la Tauride) était russe depuis la Grande Catherine, 1783, et les prouesses de monsieur Potemkine – celui de Jean Ferrat, Potemkiii-neuuu ! Auparavant c’était l’empire ottoman… bref, la Russie y avait un port de guerre superbe, stratégique, comme le boulevard : Sébastopol. Passons sur les atrocités staliniennes, habitants déportés, famines organisées… passons. Et ce con de Kroutchev, en 1954, sûr de l’union indéfectible des Républiques Socialistes – dont l’Ukraine – décide de redécouper le gâteau en attribuant la Crimée à l’Ukraine ! On a vu ce que ça a donné ensuite, ce dernier pays s’éloignant du giron de l’URSS – qui a d’ailleurs explosé. Mais je sens que je deviens assommant, là… j’arrête.

On le voit, la Crimée n’est pas « indéfectiblement » russe ou ukrainienne ; elle fut un tas de choses… et sa population a largement changé, les Tatars locaux, déportés sous Staline, étant remplacés massivement par des russophones. Le coup de refaire les référendums, là en revanche il est naïf, monsieur Musk : qui garantit que ça se fera en toute impartialité ? les pressions, la propagande, les bidouilles ? et puis le coup du « pays neutre » , là je rigole : les exigences de Poutine sont exorbitantes ; en somme, il veut un « cordon sanitaire » autour de son pays ? quelle épaisseur lui conviendrait ? et pourquoi ? il se sent menacé ? en réalité, c’est lui qui menace et envahit.

Bref les entrepreneurs ont parfois d’excellentes idées sur la voiture électrique, les satellites de télécommunication… cela n’en fait pas de fins analystes politiques. Ceci étant, saluons le courage de proposer qu’on sorte de ce massacre ! mais dans ce conflit il reste un agresseur, et un agressé : c’est gênant, mais aucune contorsion ne changera ce fait.

Tibert