Du conservatisme

« C’est le conservatisme qui est contre-nature » a dit madame la ministre (*) de l’Egalité hommes-femmes (c’est un raccourci, voyez l’intitulé complet (*) du poste). Ah… et ce lamentable conservatisme contre-nature, où se situe-t-il ? eh bien ce qui est en cause c’est la position d’une autre ministre, dont je vous ai causé, madame Cayeux, qui considère que le « mariage pour tous » – en fait surtout pour les homos, les autres s’en passant de plus en plus volontiers – est un « dessein qui va contre la nature ». Constatons que, dans un projet de vie commune incluant des enfants, la « nature » est terriblement conservatrice et favorise outrageusement les rapports homme-femme ; et quantitativement, on est dans des ratios 95 % hétéros / 5 % homos, de cet ordre là… et donc on serait à 95 % contre-nature. La nature marche sur la tête, en somme…

Donc, madame Lonvis-Rome, la ministre de l’Egalité gnagnagna…, forte de sa mission, et pour remettre la nature dans le bon sens des 5 %, a organisé un Dîner des Fiertés ! Des fiertés LGBTQIA++, j’en oublie sans doute. Toujours cette fierté incongrue, venue d’on ne sait où, fierté qui n’habite pas les rouquins pourtant souvent mal-aimés, et qui sont roux parce que, voilà. Ou, tenez, les gauchers… intéressant parallèle. Il y a environ 13 % de gauchers en France, bien plus que de LGBTQ+++ (**). Ils sont gauchers, c’est comme ça, tout naturellement, comme, paraît-il, on est naturellement hétéro, homo, bi ou queer. Ils concourent vaillamment à la diversité, ils aspirent à l’égalité des chances, mais ils subissent plein de brimades, les poignées, les souris, les matériels militaires, agricoles, les composteurs du métro, toujours du côté droit… ils n’en tirent aucune fierté ! Et on ne les invite pas à des gueuletons gouvernementaux, eux.

Cocasserie de l’histoire, les LGBTQ+++ des assoces invitées ont décidé de snober les petits fours ministériels – depuis certains dîners, on a peu de chances d’y trouver du homard. C’est qu’ils sont vexés des propos de madame Cayeux, ils veulent donc sa peau de ministre, pour l’excellente raison qu’il semble bien – non mais, vous vous rendez compte ? – qu’elle ne leur montre pas suffisamment d’estime.

Tibert

(*) « Ministère chargé de l’égalité entre les femmes et les hommes, de la diversité et de l’égalité des chances » … tout y est ? on n’a rien oublié ?

(**) Quant aux gauchers homos, ça donne – si l’on applique, en l’absence de toute étude de corrélation factorielle, une stricte proportionnalité – 4 % de 13 %, soit 0,5 % de la population. Et les rouquins (5 % des Français) ? on compte environ UN rouquin gaucher et homo pour 4.000 Français. Essayez donc de trouver ces chiffres ailleurs que chez Tibert !

Faut qu’ça saigne ?

Je reviens sur un entrefilet mignon et qui m’a empli d’aise. Pas végétarien, ça ne m’empêche pas de m’intéresser au sort de nos amies les bêtes comestibles, pas pour leurs protéines, mais par simple empathie. D’abord nous leur devons des conditions de vie correctes durant leur passage sur terre, et puis évitons de les maltraiter à l’abattage : entre autres, les abattoirs itinérants sont une bien meilleure solution, à développer, plutôt que les bétaillères qui traversent la France. Par ailleurs la loi impose un étourdissement préalable à l’abattage, sauf pour les procédures dites « rituelles » , halal et casher. Qu’on fuie les fruits de mer, qu’on snobe le cochon, les ruminants à sabot non fendus… sans imposer ses interdits aux autres, ça ne gêne personne, et surtout pas les cochons ! Mais qu’on invoque des textes supposément sacrés pour sacrifier les animaux en les saignant à vif et sans étourdissement, c’est inutilement cruel, et inutile.

Dans cet esprit, la société SVA , avec ses deux abattoirs de Vitré et Trémorel, a décidé de supprimer les sessions « rituelles », qui représentaient 15 % de ses activités : c’est au nom du bien-être animal, et c’est une excellente initiative. Et d’une, ce sera autant de morts moches en moins, et de deux, on aura un poil plus de chances d’échapper à l’achat de viande halal / casher sans le savoir – puisque le gouvernement persiste à nous refuser cette information « consommateur » sur les barquettes des supermarchés.

Mais – je vous en ai déjà causé, alors c’est une redite, tant pis – on a quand même, sur ces barquettes, le code de l’établissement d’où vient la viande ! Tenez, FR 42.052.001, c’est celui de Charlieu (département 42, code commune 052, établissement numéro 1) : il ne fait pas d’abattage rituel (*) ; si votre rosbif vient de là, bonne nouvelle, il est forcément laïc, il ne finance aucune chapelle ! Voici une liste supposée complète, sauf les deux récents ajouts de la société SVA. Liste agrémentée de remarques saignantes, « rappelons que la meilleure viande est celle que l’on ne mange pas, la viande étant cancérigène ! » . On n’est pas obligé d’obtempérer, on devrait renoncer à plein de bonnes choses…

Tibert

(*) Ce serait très simple de mettre « Charlieu » avec le code de l’abattoir… ce serait tout aussi simple d’indiquer « laïc » , « halal » , « casher » … mais on nous le refuse, et nous savons pourquoi : pour de moches raisons.

Amnésie et borgnitude

Madame Panot, la parolière en chef des députés LFI, y va de ses approximations douteuses sur Macron, Pétain, et vas-y que je te badigeonne tout ça à la sauce « vigilance contre l’extrême-droite » : c’est affreux, il y a 89 députés RN ! rappelons-lui qu’il y a 72 députés d’extrême-gauche, de l’autre côté symétriquement, si je ne m’abuse. De la vigilance, il nous en faut, bilatéralement ! la politique n’est pas borgne. Quand elle déclare à propos des 80 ans de la Rafle du Vel’d’Hiv, « lorsqu’il y a devoir de mémoire il y a aussi un devoir de vigilance sur les résurgences du passé dans notre présent » , elle parle d’or, mais je parie un paquet de cahuètes qu’elle pense borgne, justement. Qu’elle omet, par exemple, le pacte germano-soviétique, la position qui fut celle du PCF- se calquant sur Staline – jusqu’à ce qu’Hitler déclenche l’opération Barbarossa : la posture c’était la guerre à la « guerre impérialiste » , bref on restait en retrait. Thorez fut même déserteur de l’armée française ! Moins gênant, et plus près de nous, rappelons la mirifique période 1981-83 où Mitterand et l’Union de la Gauche nous ont chanté les nationalisations, les salaires bien meilleurs, le fonctionnariat galopant… jusqu’à ce que monsieur Maurois siffle la fin de la récré, moins de deux ans plus tard : il n’y avait plus de sous ! Mais à méditer ce genre de leçon d’histoire, on y noierait ses promesses, le SMIC à 1.500, titulariser 700.000 contractuels, on rase gratis, etc etc.

Et puis il reste que la délétère haine des Juifs, qui nous vaut cette apostrophe très contestée de madame Panot – disons l’anti-judaïsme, anti-sémitisme (*) n’est pas approprié – prospère dans des milieux divers, notamment d’indécrottables nostalgiques de Pétain, héritiers des anti-dreyfusards ; mais aussi, et très clairement, chez les islamistes, salafistes, musulmans fanatiques, précisément ces gens que le groupe LFI défend bec et ongles, y allant sans vergogne de son soutien sans nuance à la louche et prétendue « lutte contre l’islamophobie » . En somme, madame Panot a perdu une excellente occasion de se taire.

Tibert

(*) Selon Le Robert, Sémite :-1) Personne appartenant à un groupe ethnique originaire d’Asie occidentale (de langues apparentées -> sémitique). 2) Abusivement : Juif. Abusivement, on est d’accord.

A l’unisson

Les ligues de vertu bombent le torse et donnent de la voix, mieux armées : spectre de compétences plus large, pilori « en ligne » , engins à faire mousser l’indignation. Les deux derniers vilains-pas beaux dans le collimateur : monsieur Coquerel et madame Cayeux. L’un dans l’opposition d’extrême-gauche mais doté d’un poste ronflant au parlement, l’autre au gouvernement. L’un aurait eu des invites ou des gestes, ou les deux, déplacés envers le « sexe faible » (*), l’autre étant ouvertement de l’avis que la nature, le naturel, c’est un homme et une femme. La malheureuse, non seulement ne veut pas en démordre, mais en a remis une couche ! traitant cellzéçeux (et entre les deux) qui ne fonctionnent pas comme ça de « ces gens-là » . C’est péjoratif ? sans doute, depuis la chanson de Jacques Brel ; mais un autre chantait cette évidence, « on n’peut pas aimer tous les gens » : moi j’ai horreur du rap, entre autres ; dois-je me repentir ? S’agissant de madame Cayeux, c’est la bronca dans les travées, dans la presse, sur les réseaux : ce serait inadmissible, pendable… du coup elle a cru bon de faire des excuses, repentance, etc.

Les féministes ont monsieur Coquerel dans le collimateur, on lui suggère même de démissionner de son superbe poste. Passons sur cet homme avec qui je n’ai aucune affinité, le sachant affublé du faux-nez des démocrates, quand son but intime c’est le Grand Soir. Bon vent monsieur Coquerel, si vous avez eu des gestes déplacés ça s’annonce éprouvant (**), madame Sandrine Rousseau est à vos basques. Mais madame Cayeux… les ligues de défense homos, LGBT et assimilés, l’ont en ligne de mire. Elle n’est pas suspecte de drague lourdingue ou de mains baladeuses – au contraire, dirais-je ! Non, Madame Cayeux pense mal ! Elle a une opinion « déviante » sur certains sujets, et le dit. Le déviant, ce furent l’inverti, le libertin, le couple à la colle ; maintenant c’est le partisan du couple traditionnel. Monsieur Hollande, à l’affût du coup de comm’ et désireux d’imprimer sa marque à un quinquennat d’anthologie 😉 nous a donc sorti et goupillé, avec l’assistance de la flamboyante madame Taubira, le « mariage pour tous » . On est comminatoirement priés de communier, de s’extasier ! Il est aussi devenu très chic de prôner l’homo (le « gay » , qui peut être triste, ce qui fait linguistiquement désordre), l’intersexué, le « pas clair », le transgenre ; et puis de questionner son orientation, son genre, questionnons, questionnons. Vous n’aimez pas cette évolution ? vous êtes à jeter. Les propos de madame Cayeux sur la glorieuse loi du quinquennat Hollande, « réforme de caprice » , « dessein qui va contre la nature » , sont banals, partagés par des millions de Français ; mais les censeurs du Bien-Penser sont lancés. Et au gouvernement, il faut de l’unanimisme : visiblement on y pratique aussi – en façade, du moins – la Bonne-Pensée de rigueur, et certains lui font désormais « la gueule » . Bref, madame Cayeux a moins d’estime pour certains que pour d’autres, en tient pour la famille classique – point de vue très largement répandu, mais pas tendance – et a le culot, l’honnêteté, de l’assumer : elle est donc condamnée.

Tibert

(*) Selon la terminologie en vigueur, il fut un temps. Faible ? je n’en pense pas une miette. Du côté des biceps, peut-être, et encore…

(**) Amusante juxtaposition des thouïttes de monsieur Mélenchon sur les écarts sexuels supposés de son « pote » Coquerel et de l’ex-ministre Damien Abbad : pour le second, ah que oui il faut entendre la parole des femmes, mais pour Eric C., ce ne sont qu’insinuations calomnieuses. Pas très homogène, tout ça.

Cynisme et éructations

(( J’aime bien les titres liant deux termes A et B, Réaumur et Sébastopol, etc… ça équilibre.) Oui, je disais, nous avons un président qui parle très bien, disert, éloquent et tout et tout. Sauf que parfois, sans qu’on sache pourquoi, ça dérape. Comme si à la fin de l’oraison funèbre d’Anne de Gonzague, Bossuet lâchait un pet sonore dans un silence recueilli… vous voyez ça ? eh bien ça y ressemble, mutatis mutandis. Citer du Chirac de foire aux bovins, bas de gamme et putassier, façon { tête de veau + bière au goulot + rôt sonore }, je ne vois pas la valeur ajoutée. Bien au contraire. Ce qui n’enlève rien au personnage, mais donne un éclairage, disons… nuancé. )

Et puis vous savez sûrement qu’on a sollicité, en haut lieu, les sociétés d’autoroutes pour qu’elles soient un peu sympas avec les automobilistes, vu que l’inflation, l’essence… alors, des tarifs contenus, voire des ristournes, des efforts ?… et le résultat : réduction de 10 % accordée – par les principaux réseaux d’autoroute – sur les dépenses de péages payées en chèques-vacances. Ouah ! remarquable ! Voyez cet article de France-Info : ça devrait coûter aux concessionnaires 0,3 à 0,4 % de leur chiffre d’affaires. Bel effort, vraiment.

Et comment paye-t-on les péages en bons-vacances ? c’est impossible aux bornes de paiement, et puis avec les ruées des samedis et les queues aux barrières ce serait épouvantable. Non, tenez, voyez cette notice de Vinci : pour utiliser ces chèques-vacances, il faut d’abord souscrire un abonnement de télé-péage Liber-T ! eh oui… en France les péages bouchonnent tous les ans à chaque vague de vacances, annulant le temps gagné, mais il faut PAYER pour avoir le télé-péage, quand dans des tas de pays moins débiles c’est télépéage « de base » pour tout le monde. Ensuite il faut créditer ses bons-vacances sur son compte Liber-T, et voilà… simple et facile 😉

Si vous n’utilisez pas de bons-vacances, vous pouvez aller vous faire cuire un oeuf (avec la canicule, c’est aisé : sur le capot, en faisant la queue au péage) et vous paierez plein pot, comme de bien entendu. L’auteur de l’article que j’ai cité parle de « mesurettes » : il a tout à fait raison, c’est même retenu, comme commentaire ; lui a su dire ça sans grossièretés.

Tibert

Albedo au mur

( Ah ! un nouvel os à ronger pour les LFI, obnubilés par leur haine anti-macronienne, tous les coups sont bons : les « Uber Files » , pourquoi en anglais ? ça s’est passé en France : l’affaire Uber, les fuites Uber. Macronibus aurait grenouillé, au temps où il travaillait à l’Economie – façon de parler – pour monsieur Hollande : pour faire évoluer radicalement le vieux marché des taxis, favorisant l’émergence des nouveaux services VTC que nous connaissons. Je ne pense pas qu’Uber soit un modèle virginal blanc-bleu en matière de Gestion des Ressources Humaines, ce n’est pas mon propos ; du point de vue essentiel pour moi du CLIENT, je puis attester que si le verrou corporatiste, antédiluvien, scandaleux des taxis d’avant a sauté, c’est pour notre plus grand bien ! Je ne dis pas qu’il faut attribuer pour cela une médaille au soldat Macron, je dis juste qu’il a effectivement réussi – si c’est lui – à dynamiter le vieux et stupide monopole hérité de monsieur Pasqua, entre autres. )

Et puis l’albedo… vous avez dit albedo ? c’est une grandeur – masculine, UN albedo – exprimée par un nombre sans unité entre zéro et 1… 0,42 ce peut être un albedo : le taux de réflexion des rayons lumineux, du soleil notamment. Albedo 0,0003 : les tableaux de monsieur Soulages à l’ombre, ou une entrée de tunnel SNCF bien charbonneuse ; albedo 0,917 : un miroir bien foutu. Très important, je traite ici de l’albedo des villes, par opposition à l’albedo des champs, qui va bien, lui, vous vous en doutiez.

Eh oui, par ces temps de canicule (nom féminin, du latin « petit chien » , vous en apprendrez aussi des tas sur la planète Sirius si vous êtes curieux de canicule) les villes souffrent, parce que pas assez d’arbres, et puis les murs et les toits ont un albedo lamentable, genre 0,3 : 70 % des rayons du soleil sont absorbés ! les murs, les trottoirs, les chaussées sont brûlants le soir. Les toitures en ardoise, je vous dis pas… et le goudron… pourquoi le goudron doit-il être noir ?

Bref j’ai trouvé intéressants ces deux articles, l’un du Monde, l’autre par ByBeton, qui causent de la chose… Je suggérais il y a peu de revoir les normes de nos tuiles, qui telles qu’elles sont conçues ne résistent pas aux bombardements de grêle, de plus en plus fréquents et meurtriers. Mais j’oubliais un truc dans le cahier des charges : des tuiles caoutchouteuses, vernissées et de couleur très claire ! on n’y est pas du tout… le site ByBeton prêche pour sa paroisse, évidemment, et vante le béton clair. On peut le peindre en blanc, à défaut… poussant le bouchon bien plus loin, monsieur Ban Ki-Moon, ancien secrétaire général de l’ONU, voulait qu’on peigne tous nos toits en blanc ! D’où l’intérêt d’acheter fissa des actions de chez Rippolain ou Vahlantine, il y a un marché énorme. Et puis des lunettes de soleil, pour éviter d’être ébloui.

Il y a des bémols, toutefois, attendez avant de peindre ! Vous avez sûrement arpenté, pieds nus, une plage du Sud aux heures chaudes : eh oui ça chauffe ! on se brûle les pieds. Mais il est impossible, du moins très laborieux, de peindre les plages en blanc. Et puis on évitera, dans un excès de zèle, de peindre les parois de la cathédrale de Clermont-Ferrand, et les panneaux photovoltaïques… ceci dit, il y a urgence, nos villes étouffent, nous sommes dos au mur – blanc, si possible.

Tibert

La monoculture fout le camp

Le Monde nous sort une superbe amorce d’article (l’intégralité est payante, mais on peut s’en passer) : « Comment l’extrême-droite a infiltré les médias » . A vrai dire, le « comment » n’y est pas, du moins dans la partie gratuite du topo ; c’est le simple constat que depuis quelque temps il est des stations télé, des radios – les canards, c’était déjà en place – qui propagent ou laissent s’exprimer des thèses et des thèmes dits « de droite » . Et de nous citer des noms, au Figaro, à Valeurs actuelles, à CNews, etc… Dans une « bulle » sur un dessin (humoristique ?) illustrant le sujet, un type commente « … maintenant on a un écran géant 4K pour suivre l’épandage de fange sur la monoculture » . Voilà un clé de lecture : les thèmes de droite c’est la fange, pour rester poli, et avant c’était la monoculture… de gauche, forcément de gauche. C’était le bon temps… Daniel Mermet… Marie Colmant… on communiait.

Autre clé de lecture, je cite : « A l’arrivée, 91 députés d’extrême droite, dont 89 du Rassemblement national (RN), viennent de faire leur entrée à l’Assemblée nationale » . C’est donc la faute à la fange – à l’épandage de ce lisier, pour être clair – perturbateur de la monoculture, si autant de députés RN ont déboulé ! ( et les électeurs ? les 40 % d’électeurs du RN et assimilés ? où étaient-ils ?). Sinon, vous pensez bien, l’inarrêtable Mélenchon serait premier ministre…

Eh bien ma foi, moi, je suis ravi d’entendre – si ça me chante, librement, suivant mes humeurs – des voix discordantes ! ravi de ne pas avoir à subir l’exclusivité des prêchi-prêcha « Bonne-Pensée » de France-Inter ou de France 2-3, les analyses biaisées et patelines des chroniqueurs patentés « Pays des droits de l’Homme » (*), les compassionnistes des pauvres délinquants multirécidivistes malmenés, les explicateurs « c’est la faute à la société » , les vindicatifs d’Oxfam, les pasionarias de l’abrogation immédiate des frontières et du relativisme culturel « tout se vaut » (**). Chacun peut se faire son miel, de droite, de gauche, du milieu, panaché, nuancé… et c’est largement préférable à la monoculture.

Tibert

(*) C’est curieux, « Droits de l’Homme » – terriblement macho, non ? – n’a pas encore fait place à une version corrigée inclusive, « Droits de la Personne Humaine » par exemple. Alors, ça roupille, à la LDH ?

(**) En toute logique, si tout se valait, on serait mal embarqué pour définir les fameuses « valeurs » dont on se gargarise, et à critiquer les idées de droite !

Péjoratif, le neutre

( Une superbe étude de France-Info, qui enfonce des portes ouvertes (*), mais pas que : sur le ressenti des gens à propos de rejet, de discrimination, de menace… « racisme, sexisme, islamophobie » . On notera qu’en matière de religion, seul l’Islam est questionné ; en gros donc, tout semble baigner pour les chrétiens, nonobstant les très nombreuses agressions dont leurs lieux, leurs symboles, leurs représentants sont victimes. Et puis l’on pourra pointer la perverse confusion – soigneusement entretenue par les « victimes » – entre la critique de l’Islam et le racisme : c’est une religion, pas une ethnie, encore moins une race ! et en France il est licite de critiquer les religions. Mais je voulais me faire l’écho d’un commentaire de lecteur, que je trouve clair et lucide, bref voilà :

« Islamophobie » : ce néologisme sur-employé et sur-exploité par l’extrême gauche (par ailleurs anticléricale, allez comprendre !) et les artisans de l’idéologie multiculturaliste, qui vise à déconstruire la nation par la dilution ethnique des peuples et le relativisme culturel, est un outil forgé par l’islamisme politique précisément dans le but de brouiller les lignes entre islam et islam fondamentaliste (essentialiste), et d’imposer son expression identitaire sécessionniste comme une norme, échappant à toute critique de forme (l’exhibitionnisme vestimentaire) et de fond (la sape méthodique de la République) » )

Mais autre chose : J’ai comme vous 😉 écouté le discours de madame Borne à l’Assemblée. Belle tenue, catalogue de bonnes intentions, tandis que les LFI se comportaient comme de stupides potaches de 5ème en cours d’anglais ou d’arts plastiques. Mais je ne vais pas me tuer à décortiquer ses annonces ; j’ai juste pointé les génuflexions au Politiquement Correct de genre. C’est le petit bout de la lorgnette, je sais, mais quand même… bref voilà ma conclusion ; quand c’est positif, on y va du « celles et ceux » , « toutes et tous » et autres formules qui vont bien ; quand c’est négatif, critique, péjoratif, c’est « ceux » tout court, le neutre.

« Nous avons toutes et tous conscience de l’urgence et de la nécessité d’agir… » ; « Honte à ceux qui attaquent les policiers » . En somme, la « plume » de madame Borne considère que les malfaisants sont tous mâles – pourtant il m’a bien semblé que, chez LFI… – ou bien il y a deux « plumes », une adepte du celzéçeux pour distribuer les bons points, l’autre, résolument dans l’orthodoxie grammaticale, pour les blâmes. Virez la première, madame Borne, pour la concision et l’élégance de vos textes, et pour faire la nique aux dévots de l’épicène.

Tibert

(*) L’expression des femmes, concernant les agressions sexistes dont elles sont victimes, est bien plus fournie : évidemment, ça tient à la libération de la parole, pas à une augmentation de l’activité harcelatoire des mâles, toujours aussi lourdingue, et qui n’a guère évolué – peut-être même diminué, mais j’en doute.

S’inscrire, dans le futur

( Messieurs Quatennens et Bompard bombardent, comme attendu, et comme de bien entendu, la prochaine et rituelle prestation de madame Borne à l’Assemblée : elle ose ne pas demander un vote de confiance ! Ce n’est pourtant ni la première ni la dernière qui joue le coup comme ça. Elle sait compter, madame Borne : à Polytechnique on fait des trucs plus compliqués. Elle n’a aucune envie de se faire hara-kiri pour l’éventuel bonheur (*) des LFI’s. En leur temps, Raymond Barre, Michel Rocard, Édith Cresson et Pierre Bérégovoy ont fait de même, donc c’est légal, sinon plaisant. Dont acte ! on attendra la 6ème république (« populaire » , à n’en pas douter) chère à monsieur Mélenchon et la Nupesse pour changer les règles. )

Et puis en Italie, suite à l’effondrement dramatique d’un glacier très – trop – fréquenté, on pose une nouvelle fois le problème de la surfréquentation : « Le week-end on a l’impression d’être sur les Champs-Elysées tellement il y a de trafic. Ce n’était pas le cas il y a quelques années. Maintenant avec ce tourisme de masse, il faut faire des choix… » . Eh oui, on est trop nombreux, on a trop de loisirs, et l’on veut tous, c’est curieux, se faire la Joconde (un selfie de préférence, en lui tournant le dos, pour garder une trace, « J’y étais » ) plutôt que d’aller contempler la clôture du 27, rue des Colibris (des Fauvettes, des Loriots… (**)) dans un récent lotissement de maisons SamSuffy. A la bonne saison, l’ascension de l’Everest voit des cordées faire la queue… bref la Planète devient clairement invivable.

Cette Planète n’est pas faite pour 8, 9, 10 milliards d’humains, c’est tout, et c’est tragique. Les écolos-verts peuvent invoquer la décroissance, c’est aussi et surtout de décroissance humaine qu’il convient de discuter. On peut organiser des numerus clausus, des inscriptions limitées sur le Houèbe pour toutes les attractions, du Fuy du Pou à la Grande Rumaille en passant par le Musée du Drapo – c’est toujours ça de moins à s’agglutiner – mais il reste que nous sommes en train de surpeupler cette terre. Grosses guerres, épidémies massives, tsunamis… ce sont des solutions, mais pas forcément bienvenues : à nous de nous montrer lucides – on peut toujours rêver !

Tibert

PS – De l’eau (de la lagune) à mon moulin : sur Ouest-France, cet article narrant comment Venise tente d’endiguer les marées de touristes : les visites d’un jour devront se faire sur pré-inscription payante. Vous verrez, ça va se généraliser.

(*) Détruire, disent-ils

(**) Pour éviter les surfréquentations et les embouteillages hélas prévisibles, le nom de la rue a été changé.

Manque de Pô

( J’ai pu discuter avec une qui-dame, qui me déclarait avoir changé ses habitudes d’ablutions matinales… comme le ballon d’eau chaude est assez loin de la salle d’eau, il faut un temps « Grand T » pour que l’eau arrive à la douchette à bonne température. Vous voyez le truc… eh bien, au lieu de regarder distraitement se perdre 3-4 litres de flotte propre mais trop froide dans la bonde, un seau récupère ce précieux liquide, qui sera utilisé pour, au choix, {arroser les plantes / une chasse d’eau d’appoint / laver le carrelage…}. Pas mal, non ? la dame pousse le vice jusqu’à récupérer une grande partie de l’eau de rinçage, laissant pour ce faire le seau à ses pieds durant ses ablutions. Ce qui, vous le comprendrez, élimine l’option arrosage des plantes – et la carafe bien fraîche pour le pastis, ça va de soi. Mais pour la chasse d’eau, no problemo, ça marche ! Si vous économisez chacun 3 litres par jour, ça va faire… bzzbzzzbzz… 30.000 m3 d’eau épargnés tous les jours. Tous les jours, un étang rond de 140 m. de diamètre sur 2 m. de profondeur. Manque plus que les poissons. Pas mal, non ? Et n’oubliez pas que la douche lave mieux que le bain, et bouffe 5 à 8 fois moins d’eau.)

Mais tout ça, c’était un hors-d’oeuvre pour cette triste nouvelle : l’Italie décrète l’état d’urgence pour plusieurs régions du Nord, dont le Piémont. Plus assez d’eau, eh oui, canicule précoce et pas de pluie. Le Pô, le fleuve le plus important, est à l’étiage… si vous revoyez « Riz amer » qui se passe, justement, sur les plantations de riz dans le delta du Pô, ce sera « Rires amers », car de riz, il n’y en aura plus du tout si ça continue.

Et pourquoi tout ça ? eh bien il y a des années que l’on alerte sur l’ineptie et la néfasteté (néfastitude ? ) de certaines cultures très consommatrices d’eau – ceci au pire moment, durant le plein été – et connement productivistes. Vous pensez au maïs ? vous avez bon. Ce maïs qu’on cultive essentiellement pour faire du fourrage qui nourrira les bovins. Et vas-y que je te pompe l’eau dans la rivière déjà bien basse pour arroser mes hectares de maïs assoiffé ! Il y a des alternatives, bien entendu, le sorgho, notamment, tenez, cet article. Ceci étang (*), le site Semencemag prend la défense de la culture du maïs, que l’on maîtrise très bien, paraît-il. Faites-vous une opinion… mais il reste que l’eau devient rare ; et que la question de la récupération des eaux usées devient cruciale : sur ce point la France est très en retard, je cite ce dernier article : « Seulement 0,2 % d’eaux usées sont traitées en France, contre 8 % en Italie, 14 % en Espagne et plus de 80 % en Israël. » . On a donc de la marge, c’est ça la bonne nouvelle !

Tibert

(*) C’est un jeu de mots aqueux, dans le droit fil (de l’eau) de mon propos.