N’allez pas dans les rues, à la sortie des matches de foot, sans être accompagnés de quelques dizaines de flics : vous vous feriez dépouiller par de djeunes habitants du coin, venus amicalement en voisins et en meute. Monsieur Darmanin argue qu’au récent évènement de samedi dernier dans le 9-3, il n’y a pas eu de morts : c’est pas si mal, ça laisse l’espoir de survivre aux prochains Jeux Olympiques de 2024 à Paris. Mais les supporters britanniques de Liverpool invitent, eux, leurs compatriotes à ne pas y aller ; la rue dans la région parisienne, ça craint, et ce n’est pas demain que ça va changer, vu qu’il n’y a aucun problème. D’ailleurs Macronibus laisse le gouvernement gérer tout ça, c’est cool !
N’allez pas dans les rues n’importe où, donc… mais à Monaco c’est possible et sans risque, le Droit y règne. Tenez, monsieur Rotenberg, résident monégasque, oligarque russe et copain d’enfance de monsieur Poutine… il a – heureuse conjonction du destin – fait fortune dans le BTP (il s’est notamment fait des paquets de roubles dans les chantiers des J.O. de Sotchi), et possède une datcha sur les hauteurs d’Eze, dans le 0-6, à un jet de pierre de son appartement monégasque. Eh bien, dommage collatéral de l’agression poutinienne en Ukraine, on l’a privé de compte bancaire ! C’est très désagréable, et du coup il envoie son avocate niçoise, une voisine donc, rouspéter auprès du Tribunal de Première Instance de Monaco : il a droit à un compte bancaire, comme tout citoyen (monégasque), zut quoi ! Quand je songe au prix du mètre carré de bâti dans la Principauté, quel gâchis que ce Tribunal de Première Instance… on a les mêmes chez nous à Nice ! ça fait doublon, on pourrait construire un paquet d’appartements grand luxe. D’ailleurs au prix du mètre carré, les rues elles-mêmes sont hors de prix, d’où la sécurité qui y règne.
Et puis n’allez pas dans les rues à Kaboul, si vous êtes de sexe féminin. Je lisais ça l’autre jour, quelques dizaines de très courageuses Afghanes y avaient manifesté – enfin, tenté de manifester : elles essaient d’exister, les femmes, là-bas, autrement que sous formes d’ombres bâchées et grillagées, juste là pour procréer et servir leur Seigneur et Maître domestique. Ladite manifestation a parcouru quelques dizaines de mètres, et hop, la Police des Bonnes Moeurs et des Convenances a stoppé tout ça, Kalach’ en bandoulière – là-bas ça ne rigole pas. Prise d’identités, téléphones confisqués, rentrez à la maison ! Comme il est dit dans les consignes, « à moins que les femmes n’aient une raison pressante de sortir, il est mieux pour elles de rester à la maison ». C’est juste du bon sens : sans testicules, comment des êtres humaines peuvent-elles espérer survivre dans l’espace public ? je n’ose imaginer, si elles étaient allées arpenter les rues autour du Stade de France…
Tibert